Soldats et missionnaires au Congo - De 1891 à 1894
151 pages
Français

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Soldats et missionnaires au Congo - De 1891 à 1894 , livre ebook

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Description

LE MAHOMÉTISME. — L’invasion de l’Afrique par les Arabes a commencé il y a douze siècles, à l’époque même où Mahomet lança à la conquête du monde ses fanatiques sectaires.Absolument opposées au christianisme, qui prêche l’abnégation pour soi-même et la charité pour le prochain, les doctrines du Coran accordent tout aux passions humaines : elles flattent l’orgueil et l’égoïsme du plus fort ; elles l’autorisent à réduire le plus faible en esclavage, à le traiter comme un vil bétail, en le faisant servir à ses jouissances de toute nature, avec droit de vie et de mort lorsqu’il lui devient inutile ou gênant.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

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Nombre de lectures 2
EAN13 9782346060184
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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LÉOPOLD II
SOUVERAIN DE L’ÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO.
Alexis-Marie Gochet
Soldats et missionnaires au Congo
De 1891 à 1894
PREMIÈRE PARTIE
LE BARON DHANIS ET LA GUERRE CONTRE LES ARABES
CHAPITRE I
Situation préalable. Premières hostilités
LE MAHOMÉTISME.  — L’invasion de l’Afrique par les Arabes a commencé il y a douze siècles, à l’époque même où Mahomet lança à la conquête du monde ses fanatiques sectaires.
Absolument opposées au christianisme, qui prêche l’abnégation pour soi-même et la charité pour le prochain, les doctrines du Coran accordent tout aux passions humaines : elles flattent l’orgueil et l’égoïsme du plus fort ; elles l’autorisent à réduire le plus faible en esclavage, à le traiter comme un vil bétail, en le faisant servir à ses jouissances de toute nature, avec droit de vie et de mort lorsqu’il lui devient inutile ou gênant.
On comprend par là comment l’islamisme, fanatisant ses adeptes, a pu se répandre par le fer et le feu dans la moitié de l’Ancien Continent. On trouve aujourd’hui des Arabes ou des peuples « arabisés » et musulmans dans toute l’Asie, dans la Malaisie, dans la partie méridionale de l’Europe, en Turquie, où Constantinople est leur capitale ; ils dominent sur les deux tiers du Continent africain, où leurs progrès ne cesseront que par l’action des puissances européennes, intéressées désormais à sauvegarder les possessions nouvelles qu’elles y ont acquises.
A tous ces peuples musulmans, pour qui le travail est une abjection, et les satisfactions bestiales une nécessité autorisée par la loi, il faut des serviteurs, des esclaves des deux sexes, et pour recruter ces esclaves, il faut la chasse à l’homme, laquelle se traduit en Afrique par la traite des nègres et toutes ses atrocités, que nous avons décrites dans des ouvrages spéciaux 1 .
Or, l’on sait, par le témoignage de Livingstone, de Cameron, de Stanley et de tant d’autres explorateurs ou missionnaires, que pour un nègre qui arrive en Égypte, en Turquie, en Arabie ou en Perse, il y en a dix, vingt peut-être, qui ont péri dans les razzias, l’incendie des villages ou sur la route des caravanes. Parmi les hommes capturés qui ont servi de bêtes de somme pour porter les dents d’ivoire à la côte, beaucoup meurent à la peine. Quant aux femmes et surtout aux enfants destinés à une vente lucrative, leur sort n’en est pas meilleur, car les infortunés n’ont à attendre que la dégradation la plus humiliante.
On s’explique ainsi facilement la ruine et la dépopulation de toutes les contrées d’Afrique et d’ailleurs, soumises au régime inhumain de l’islamisme. Même en Europe et en Asie, dans tout l’empire turc et les autres états musulmans, la population décroît sans cesse malgré l’immigration des esclaves ; à plus forte raison en est-il ainsi de ces immenses contrées de l’Afrique intérieure, où les malheureux nègres, impuissants à sauvegarder leur liberté personnelle, se voient même obligés d’aider leurs tyrans à opprimer leurs frères de race noire.
En effet, les brigands que nous voyons notamment dans le Congo belge, ne sont pas tous des Arabes ni même des métis d’Arabes et de nègres ; la plupart sont des nègres sauvages, capturés et enrôlés bon gré mal gré pour faire le métier de leurs maîtres. C’est ainsi que sur quinze mille chasseurs d’esclaves qui dévastaient le Congo oriental, et que les troupes belges ont eu à combattre, à peine y en avait-il quelques centaines qui fussent de vrais Arabes zanzibarites ; mais ceux-ci étaient les chefs, les conquérants, dominant par leur intelligence la masse des aventuriers à leur solde.
 
Invasion arabe au Congo.  — Il y a une quarantaine d’années à peine que les Arabes, partis de Zanzibar, sont arrivés dans le bassin du Congo. Livingstone, le premier, signala en 1870 leur présence et leurs cruautés à Nyangwé. Cameron, qui les y rencontra également, ne put, à cause de leur opposition, obtenir les canots dont il avait besoin pour descendre le fleuve, inconnu alors, et il fut obligé de repartir par le sud-ouest vers l’Angola.
En 1876, Stanley, dans son voyage de découverte du Congo, se heurta au même obstacle. Pourquoi les Arabes de Nyangwé s’opposaient-ils au passage des explorateurs européens, qui demandaient à suivre le fleuve dans la direction du nord ? Sans doute parce que ces brigands craignaient l’intrusion de l’étranger dans le Manyéma, qu’ils exploitaient si cruellement.
L’intrépide Stanley passa quand même, en prenant un détour à travers la forêt, et grâce au concours du chef Tippo-Tip, jeune alors et déjà puissant, qui accepta de convoyer l’expédition du blanc pendant deux mois, jusqu’à un point où il fût possible de s’embarquer. En descendant le grand fleuve, Stanley eut à subir de nombreuses attaques des indigènes, qui le prenaient, avec ses Zanzibarites vêtus de costumes arabes, pour les chasseurs d’hommes si redoutés. Ces pauvres indigènes, du Manyéma jusqu’aux Stanley-Falls, souffraient donc déjà des incursions des traitants de Zanzibar.
La même année 1876, le roi Léopold II fondait l’Association internationale africaine. Ayant appelé à Bruxelles le découvreur du Congo, il le renvoya en Afrique avec la mission d’y établir des postes et d’explorer le pays qu’il avait découvert si glorieusement.
Or, « lorsqu’au mois de décembre 1883, dit M. Wauters, Stanley remontait le haut Congo, il rencontra près du confluent du Lomami, une bande arabe dirigée par des sous-ordres appartenant à Abel-ben-Alim, de Nyangwé, et qui avait poussé ses incursions jusqu’un peu en aval des Falls. Pour essayer d’enrayer, par une occupation effective, l’invasion qui s’annonçait, Stanley établit un poste dans une île au terminus de la navigation. Quinze mois plus tard, le 26 janvier 1885, le capitaine Van Gèle, arrivant à son tour aux Falls, y trouva Tippo-Tip installé depuis six mois à la rive ; les deux adversaires, l’Européen et l’Arabe, étaient donc, sur le Congo, face à face. La paix promise par l’Arabe ne dura que dix-huit mois : le 28 août 1886, la station, défendue par deux Européens, MM. Dubois et Deane, et un peloton de soldats noirs, fut attaquée et occupée par les hommes de Rachid, neveu de Tippo-Tip. La question arabe était désormais posée pour l’État du Congo.
 
Tippo-Tip nommé gouverneur des Stanley-Falls.  — « Déclarer carrément la guerre aux traitants de Nyangwé, de Kassongo et du Manyéma, il n’y fallait pas songer un seul instant en ce moment ; c’eût été courir à une catastrophe certaine. On sait à quel expédient eut recours alors le gouvernement de l’État pour conjurer le danger, reprendre aux Falls l’autorité qui lui était nécessaire et organiser des bases sérieuses de défense, en vue d’une campagne prochaine, probable, disons inévitable. Tippo-Tip, qui était resté étranger à l’attaque des Falls, ordonnée en son absence par Rachid, fut rencontré à Zanzibar par Stanley, qui reçut l’expression des regrets du vieux chef arabe. Celui-ci était nommé vali des Falls, au service de l’État, et ramené par la voie du Congo à son poste où il relevait le drapeau bleu, le 17 juin 1887. Quelques jours après, la station des Falls était pacifiquement réoccupée par la force armée, sous le commandement des capitaines Van Gèle et Van Kerckhoven.
On a vivement discuté, au moment où elle s’est produite, cette nomination de Tippo-Tip en qualité d’agent de l’État. On a fait alors sur ce sujet, qui prêtait du reste à la controverse par son originalité, de beaux discours et des articles incisifs. Aujourd’hui l’on doit reconnaître que cette nomination a été un acte d’extrême habileté, qui seul a permis à l’influence européenne de prendre pied graduellement dans ces districts lointains et de se préparer à une action militaire, que la révolte et les succès des mahdistes dans la vallée du haut Nil pouvaient, d’un moment à l’autre, pr

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