Souvenirs d Allemagne, journal d un STO
214 pages
Français

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Souvenirs d'Allemagne, journal d'un STO , livre ebook

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Description

Après le bombardement de leur usine en 1942 à Poissy, les jeunes employés sont réquisitionnés pour garder les voies ferrées la nuit. Ayant refusé d'obéir, ils sont convoqués à l'usine où ils sont reçus par un Allemand, revolver posé sur le bureau, en présence d'un Inspecteur du Travail français. De sa vie de travailleur forcé en Allemagne Gilbert Barbier a conservé son cahier, "Souvenirs d'Allemagne", relatant sa vie quotidienne entre le 27 novembre 1942 et le 20 avril 1945.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 127
EAN13 9782296470842
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

"Souvenirs d’Allemagne"
Journal d’un S.T.O.
Mémoires du XX e siècle


Déjà parus


Alexandre NICOLAS, Sous le casque de l’armée , 2011.
Dominique CAMUSSO, Cent jours au front en 1915. Un sapeur du Quercy dans les tranchées de Champagne , 2011.
Michel FRATISSIER, Jean Moulin ou la Fabrique d’un héros , 2011.
Joseph PRUDHON, Journal d’un soldat, 1914-1918. Recueil des misères de la Grande Guerre , 2010.
Arlette LIPSZYC-ATTALI, En quête de mon père , 2010.
Roland GAILLON, L’étoile et la croix, De l’enfant juif traqué à l’adulte chrétien militant , 2010.
Jean GAVARD, Une jeunesse confisquée, 1940 – 1945 , 2007.
Lloyd HULSE, Le bon endroit : mémoires de guerre d’un soldat américain (1918-1919), 2007.
Nathalie PHILIPPE, Vie quotidienne en France occupée : journaux de Maurice Delmotte (1914-1918) , 2007.
Paul GUILLAUMAT, Correspondance de guerre du Général Guillaumat , 2006.
Emmanuel HANDRICH, La résistance… pourquoi ? , 2006.
Norbert BEL ANGE, Quand Vichy internait ses soldats juifs d’Algérie (Bedeau, sud oranais, 1941-1943) , 2005.
Annie et Jacques QUEYREL, Un poilu raconte …, 2005.
Michel FAUQUIER, Itinéraire d’un jeune résistant français : 1942-1945, 2005
Robert VERDIER, Mémoires , 2005.
R. COUPECHOUX, La nuit des Walpurgis. Avoir vingt ans à Langenstein , 2004.
Groupe Saint-Maurien Contre l’Oubli, Les orphelins de la Varenne, 1941-1944 , 2004.
Michel WASSERMAN, Le dernier potlatch, les indiens du Canada, Colombie Britannique, 1921. 2004.
Gilbert BARBIER


"Souvenirs d’Allemagne"
Journal d’un S.T.O.

Essen/Langenbielau/Wernshausen
Novembre 1942 – Avril 1945
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56586-9
EAN : 9782296565869

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
AVANT-PROPOS
Gilbert Barbier s’est éteint le 3 mars 2006. S’il ne parlait que rarement de sa vie de travailleur forcé en Allemagne, néanmoins consentait-il parfois à prêter un cahier manuscrit intitulé "Souvenirs d’Allemagne" relatant sa vie quotidienne entre le 27 novembre 1942 et le 20 avril 1945. Ce cahier, les carnets originaux et divers documents ont été recueillis suite à son décès. Avec la pudeur qui le caractérisait, lorsqu’il a remis au propre des textes griffonnés parfois à la hâte, il a cru préférable de censurer certains passages. Ceux-ci ont été réintégrés à leur place lors de la saisie informatisée.
Parmi les papiers familiaux, une feuille volante, rédigée postérieurement, vient compléter son journal et en délivre le préambule :

" Peu après notre arrivée en Allemagne, quand j’ai décidé de tenir un journal, je n’ai pas jugé bon d’expliquer pourquoi on nous avait amenés ici.
La raison est simple. Tous les hommes, jeunes ou moins jeunes, en état de remplir leurs fonctions militaires étaient sur différents fronts et en particulier sur les points stratégiques de Russie. Tous ces hommes qui, en temps de paix représentaient la main-d’œuvre du pays étaient absents. Pour les remplacer, la solution était de faire venir des travailleurs de l’étranger. La France, la Belgique, l’Italie, la Pologne, la Tchécoslovaquie ont participé à ce mouvement.
Pour être sûr de réussir, on a employé la force et la déportation et aussi la peur. Dans une petite ville dont j’ai oublié le nom, pas bien loin d’Achères où j’habitais, deux Allemands en tenue se sont présentés chez une famille où se trouvait le fils d’une vingtaine d’années. Voyant les deux militaires, le gars s’est sauvé. Le père et la mère ont été emmenés à sa place, sans doute pour faire réfléchir d’autres familles.
Voilà pourquoi environ 600 000 victimes du travail forcé ont repeuplé les usines et ont fait tourner les machines (au ralenti le plus souvent) quitte à se faire traiter de fainéants et subir des menaces comme ça m’est arrivé ! "
INTRODUCTION
Comme des milliers de Français, Gilbert Barbier a été envoyé en Allemagne pour ce que l’on appelait alors le Service du Travail Obligatoire (le terme de déporté ne s’appliquant pas aux S.T.O…). De nombreux ouvrages traitant du sujet, il ne sera fait qu’un bref rappel historique.
" Pour pallier le manque de main-d’œuvre, c’est avec la complicité du gouvernement de Vichy, assisté en cela par le zèle de l’Inspection du Travail, que ces réquisitionnés ont été envoyés en Allemagne.
Si, dans un premier temps, cette main-d’œuvre étrangère était constituée de prisonniers de guerre, dans un second, alors que la France souffre de restrictions alimentaires et d’un manque de travail, des volontaires s’engagent (hommes et femmes) séduits par les offres de la propagande allemande. Mais le nombre de ces volontaires sera loin de répondre aux besoins de l’économie de guerre allemande dont les usines produisaient sans discontinuer.
En juin 1942, Pierre Laval, pour déguiser l’exigence du recrutement forcé de 350 000 travailleurs, annonce la création de la "relève", principe qui consistait en l’échange d’un prisonnier contre trois travailleurs. Cette transaction n’ayant pas non plus obtenu le profit escompté, le 4 septembre 1942, Pétain promulgue la loi de réquisition qui concerne principalement les ouvriers spécialisés.
Le Service du Travail Obligatoire, créé par Pierre Laval et mis en application le 16 février 1943, imposa aux jeunes gens des classes 20, 21 et 22 d’aller travailler en Allemagne ".
Si certains avaient jugé ces expatriations comme répondant à leur idéologie, d’autres refusèrent de plier sous le joug conjoint du Gouvernement français et de l’occupant.
Si certains ont préféré se cacher ou prendre le maquis, d’autres, par la force des évènements, se trouvèrent dans l’obligation de partir pour l’Allemagne.
Comme beaucoup de déportés, au sens large du terme, notre père était réticent lorsqu’il s’agissait de raconter les souvenirs qu’il avait de cette période, par discrétion, pour oublier les souffrances endurées, les horreurs vécues ,…
Nombreux sont ceux qui ne sont pas revenus. Lui est passé à travers les nombreux bombardements, mais a conservé toute sa vie les séquelles du contexte vécu (cauchemars, migraines, maux d’estomac,…).
Le texte qui va suivre, rédigé au jour le jour sur des carnets, ne fait pas mention du laps de temps qui a précédé son départ. C’est donc sur la base du souvenir de rares discussions et les renseignements fournis par l’un de ses demi-frères qu’il est possible de retracer les conditions dans lesquelles il s’est trouvé "embarqué" dans ce périple.
Né le 11 avril 1920 à Ménilles (Eure), il a 16 ans lorsque son père, typographe, décède de saturnisme. Pour subvenir aux besoins familiaux, il commence à travailler très jeune alors que sa mère élève les deux garçons d’un couple séparé. Ce qui expliquerait pourquoi le mot "célibataire" est rayé sur son "contrat de travail", remplacé par celui de "marié", probablement pour son rôle de soutien de famille.
En 1942, demeurant à Achères, il était employé chez Glaenzer Spicer. Cette usine, implantée à Poissy, fabriquait des transmissions à cardan qui équipaient différentes marques d’automobiles, camions, avions, tracteurs, bateaux, etc. Ce matériel était aussi bien distribué en France qu’à l’étranger (Angleterre, Allemagne…). Dans cette usine, il occupait le poste de magasinier d’outillage et était chargé de préparer et fournir, d’après plans, l’outillage nécessaire aux machines qui fabriquaient les éléments des transmissions. C’était une fonction où le sérieux et la compétence étaient de rigueur.
En mars et avril 1942, des raids alliés bombardent l’usine Ford de Poissy. Comme d’autres fabriques implantées aux alentours, l’usine Glaenzer Spicer est touchée.
Les jeunes employés, qui ont participé au déblaiement des décombres de l’usine, ont alors été réquisitionnés pour garder les voies ferrées la nuit

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