Souvenirs de Madagascar
133 pages
Français

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Souvenirs de Madagascar , livre ebook

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Description

Départ de la Réunion. — Arrivée à Tamatave. — Vue des côtes de Madagascar. — Réception de l’agent consulaire de France. — Préparatifs de voyage pour la capitale. — Village. — Consuls. — Hospitalité. — Commerce d’importation envahi par les Américains. — Visite à la Batterie. — Présentation au commandant Rainimousoa. — Bal en l’honneur du couronnement de la Reine. — Traitants. — Mœurs. — Usages. — Départ pour Tananarive.Je nourrissais depuis longtemps le projet d’un voyage à Madagascar.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346076345
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Honoré Lacaze
Souvenirs de Madagascar

PRÉFACE
Je fais précéder le récit de mon voyage d’un aperçu sommaire de la colonisation française à Madagascar. Je ne parle que de l’action de la France qui, seule, a eu quelque continuité, et conserve encore des idées de possession régulière. Les résultats ont toujours été nuls ou désastreux, et j’espère en faire sentir les causes dans mon récit et les réflexions qui suivent.
Mes observations et mes conversations avec les missionnaires français, anglais, les consuls et les Malgaches éclairés, m’ont permis de prendre une idée des races, des institutions et de l’influence que les religions diverses ont pu tenter ou prendre dans le pays. C’est ce que je développe aussi sommairement que possible dans les chapitres qui suivent le récit du voyage. — Il y aurait encore bien des réflexions à faire au point de vue ethnographique, de l’histoire naturelle, etc. — D’autres l’ont fait ou le feront dans des conditions plus favorables que les miennes. C’est le point de vue le plus riche de la grande île, et la plupart des voyageurs se sont arrêtés principalement sur cette partie si intéressante, négligeant les institutions et les grandes dissemblances de races.
Madagascar est une île dont il a été beaucoup parlé, et dont on a beaucoup exagéré l’importance et les richesses. Cette opinion résulte pour moi d’une manière évidente de tous les infructueux essais de colonisation, tant le rivage est marécageux et fiévreux ; il faut s’élever jusque dans les sommets et le centre de l’île pour rencontrer les terres vraiment fertiles et un climat sain. Les Hollandais, les Portugais, après y avoir séjourné peu de temps, l’ont abandonnée sans retour, les Anglais ne s’y sont jamais fixés sérieusement et ne font guère, jusqu’à présent, que surveiller les mers qui avoisinent la grande île. Pendant les guerres du premier Empire, et avant comme après, ils ne songent pas à s’y créer un port, une station si nécessaire à leur marine. Leur esprit pratique a depuis longtemps apprécié la valeur réelle des choses. C’est vers l’île de France que tendent tous leurs efforts ; c’est le point dont ils s’emparent et. qu’ils gardent en 1814. C’est leur port de la mer des Indes sérieux et qui grandit sous leur domination.
Madagascar, malgré les dangers de son séjour, a un grand charme pour ceux qui l’habitent : la vie y est facile, abondante ; le vasa ou blanc y jouit d’une considération marquée parmi les naturels ; les satisfactions matérielles y sont abondantes, et l’homme s’y animalise facilement dans l’indépendance et son amour-propre. Mais tous ceux qui y ont vécu, même dans des conditions exceptionnelles, n’y ont réalisé rien de stable, et la plupart ont fini par abandonner leurs grands projets de colonisation ou y sont morts, ne laissant rien derrière eux. A Maurice et à la Réunion, on ne cite pas une fortune faite à Madagascar.
L’appréciation de plusieurs personnes éclairées et compétentes me fait espérer que cette publication pourra être de quelque intérêt pour le lecteur. Heureux si mon récit et mes réflexions basés sur les faits observés diminuent les regrets ou font disparaître toute idée de colonisation nouvelle, idée qui surgit de temps en temps avec la pensée d’une grande conquête à faire et qui pourrait être menée à bonne fin si elle était bien conduite.
Il faudrait abandonner pour toujours cette illusion qui nous a déjà coûté tant de sacrifices. D r L.
INTRODUCTION

APERÇU SOMMAIRE DE LA COLONISATION FRANÇAISE A MADAGASCAR.
Après avoir passé le cap de Bonne-Espérance, les Européens rencontrèrent Madagascar, île considérable, qui devait être leur première étape vers les Indes orientales. Les anciens avaient connu sans doute cette grande terre si rapprochée du continent Africain. Pline et Ptolémée l’auraient désignée sous le nom de Cerné et de Taprobane. Il y a beaucoup d’incertitude sur la géographie ancienne de ces régions. Quant aux Arabes, avec leur navigation côtière qui remonte aux temps les plus reculés, ils ont connu Madagascar depuis longtemps, et, vers le VII e siècle, ceux de la Mecque se seraient emparés des îles Comores et auraient étendu leur commerce sur toute la côte de la grande île. C’est leur langage, leur civilisation, leur religion qui y a dominé depuis des siècles et qui dominent encore à notre époque dans une grande partie de la population.
Le géographe arabe Édrisi, qui vivait en 1099 de notre ère, a laissé dans ses écrits la description de Madagascar qu’il nomme Zaledi. Cet auteur fait mention de l’émigration des Chinois ou Malais qui vinrent se fixer à Madagascar. Ces Indo-Chinois et Malais, venus à une époque qui n’est pas très-précise, mais qui n’est pas ancienne, sont devenus les Hovas qui ont dominé peu à peu toutes les autres peuplades de l’île, et se sont fixés principalement dans le centre élevé appelé Ankova.
Vers la fin du XV e siècle, Fernand Suarez visite la côte orientale, tandis que Tristan de Cunha parcourt la côte occidentale. A peine la grande terre est-elle connue que les Imaginations et les convoitises s’exaltent ; de nombreuses expéditions suivent les premières, et on se figure qu’on a trouvé la terre de l’or, de l’argent, des pierres précieuses.
En 1540, les Portugais s’établirent dans un îlot du Sud-Ouest où les Français trouvèrent longtemps après des ruines de leurs constructions. Ils avaient commencé à y commercer, et firent sans doute quelques excursions dans l’île à la recherche des mines précieuses qu’on disait y exister. Beaucoup d’entre eux furent massacrés, et les débris de leur colonie profitèrent d’un navire de passage pour rentrer en Europe. D’autres tentatives de colonisation n’aboutirent à rien de bien, et les Portugais voyant que celle terre à si grandes promesses ne leur rapportait que ruine et mort, l’abandonnèrent. Les Hollandais leur succédèrent et ne furent pas plus heureux. Après divers essais d’établissement dans le Sud et dans le Nord à la baie d’Antongil, cette terre, appelée par eux le tombeau des Européens, fut délaissée, et ils ne s’occupèrent plus que de leurs comptoirs de l’Inde.
La France arrive à son tour. Patronnée par Richelieu, la Société d’Orient se forme. Le capitaine Rigault, de la Rochelle, son représentant, obtint le 22 janvier 1642 le privilége et la concession d’envoyer à Madagascar, et autres lies adjacentes, pour ériger colonies et commerce, ainsi qu’ils aviseraient être bon pour leur trafic, et en prendre possession au nom de Sa Majesté Très-Chrétienne (de Flacourt). Cette concession faite par le Conseil et le roi réservait à la Société d’Orient le droit exclusif de faire le commerce de Madagascar pendant dix années.
La Société étant organisée, nomma deux de ses commis, de Pronis et Foucquembourg, pour être à la tête de l’entreprise. Ils s’embarquèrent à Dieppe sur le Saint-Louis, capitaine Coquet, avec douze Français qui devaient former le noyau de la colonie (mars 1642). Ils arrivèrent à Madagascar en septembre, de là partirent pour prendre possession, au nom du roi, de Mascareigne, de Diego-Roys, de Sainte-Marie, de la baie d’Antongil. Ils s’établirent d’abord à Mangafia sur la côte orientale sud que les Européens appelaient Sainte-Luce. — Ce point est un peu plus au Nord de la baie de Fort-Dauphin qui devait être bientôt la résidence des Français.
Le Saint-Louis, chargé de bois d’ébène, heurta contre un rocher et s’entr’ouvrit. La cargaison fut perdue et le capitaine Coquet en mourut de chagrin.
En 1643. Le Saint-Laurent, capitaine Résimont, de Dieppe, amena un renfort de soixante-dix colons. Un mois après leur arrivée, le climat et la fièvre en avaient fait mourir vingt-six. Un chef de la province voisine, Dian-Ramach, avait d’abord manifesté des sentiments d’amitié à la colonie française ; mais il ne tarda pas à agir comme il l’avait fait avec les Portugais, et des massacres

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