Un médecin chez les khmers rouges
270 pages
Français

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Un médecin chez les khmers rouges , livre ebook

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270 pages
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Description

À la prise du pouvoir par les Khmers rouges, Oum Nal, médecin khmer assiste avec impuissance au spectacle de la liquidation brutale de son hôpital et à l'éviction des malades. Devenu prisonnier de l'Angkar, il est déporté d'une région à l'autre parmi d'autres évacués. Il entreprend, seul, une fuite périlleuse en Thaïlande à travers l'épaisse jungle frontalière. Voici les péripéties de son évasion, décrites jour par jour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 65
EAN13 9782296497795
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande


Déjà parus

Philippe MARCHAT, Lettres d’un diplomate en Chine au début du xxe siècle .
Hong Kong, Hai Nan, Yunnan (1901-1909) , 2011.
Jianping SUN, Une jeune Shanghaienne dans la Chine de Mao (1954-1981) , 2008.
Paul GUILLAUMAT, La Chine à l’Encan , Rapports et souvenirs d’un officier français du 2 e Bureau en Extrême-Orient (1897-1901) , 2008.
Claude GILLES, Le Cambodge. Témoignages d’hier à aujourd’hui , 2006.
Maly CHHUOR, Le serment , 2005.
Stéphane FERRERO, Formose vu par un marin français du XIX e siècle , 2005.
UN MÉDECIN CHEZ LES KHMERS ROUGES
Oum Nal
UN MÉDECIN CHEZ LES KHMERS ROUGES
Préface de Bernard Hamel
© L’Harmattan, 201 2
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-57037-5
EAN : 9782296570375
À la mémoire de ma mère
À ma famille
À mon pays
Préface
Le témoignage que l’auteur nous livre dans cet ouvrage a d’autant plus d’intérêt que les Khmers Rouges, dans leur folie meurtrière, ont fait périr presque tous les médecins vivant au Cambodge avant le génocide. Ils prétendaient stupidement que leur « Angkar » (Organisation) n’avait pas besoin d’eux, pas plus d’ailleurs que de tous les Cambodgiens instruits ou exerçant une profession libérale.
Par bonheur, grâce à son courage et sa ténacité, le Dr Oum Nal après avoir vécu un an sous le régime de Pol Pot et après une fuite périlleuse, a pu parvenir en Thaïlande puis, ultérieurement, obtenir le droit d’asile en France où il vit encore aujourd’hui.
Il a ressenti alors qu’il était de son devoir d’alerter l’opinion internationale sur le martyre enduré par ses compatriotes. Et aussi de dénoncer l’expansionnisme persistant des Nord-Vietnamiens communistes, n’aspirant qu’à « avaler » un Cambodge extrêmement affaibli par le génocide.
Des Cambodgiens, réfugiés en France et dans d’autres pays, ont déjà pu publier d’émouvants témoignages sur la période Pol Pot. Celui du Dr Oum Nal l’est tout autant, mais il apporte un éclairage particulier. Car étant médecin, il a pu observer attentivement les effets des maladies tropicales, de la sous-alimentation chronique et de diverses épidémies subies par la population soumise à la tyrannie de l’Angkar.

Bref, on ne peut que dire au sujet de son livre : à lire absolument.

Bernard Hamel
(Ancien correspondant
de l’Agence Reuter au Cambodge, 1964-1975)
Remerciement
L’auteur tient à exprimer ses chaleureux remerciements à M. Bernard Hamel, ancien correspondant de l’Agence Reuters, pour les conseils et la correction grammaticale qu’il a bien voulu lui apporter pour la réalisation de cet ouvrage.
Note aux lecteurs
Ce livre contient mes expériences et mon témoignage personnel durant le début de la prise de pouvoir par les Khmers rouges.
Conscient de la complexité et de l’étendue des faits historiques relatifs à cette période trouble pour le Cambodge, je ne fais que refléter mon point de vue ainsi que mes perceptions globales sur la situation. Celle-ci avait par ailleurs suscité diverses réactions nationales et étrangères.
Mon essai d’analyse pourrait corroborer ou non. Toujours est-il que la vérité a besoin de temps pour se clarifier et, du même coup, de la bonne volonté des gens qui veuillent bien s’y prêter.
Presque un mois après l’évacuation de Phnom Penh, parcourant une distance d’à peine trente Km. à vol d’oiseau en direction Nord-Ouest, je m’installais dans un petit village non loin de PHNOM BASSET 1 .
C’était le 11 Mai 1975 quand je décidais de tenir le journal quotidien de mon exode. Par bonheur j’ai pu encore trouver un cahier pour le faire. J’écrivais en Khmer à caractères Latins mêlés de quelques sigles de mon invention personnelle afin d’embrouiller les pistes, si par malheur j’étais attrapé.
Toutefois, les circonstances ultérieures lors de mes déplacements forcés de façon successive, finirent par m’obliger à brûler mon précieux document devant les risques patents de mon arrestation par la police du régime.
Fort heureusement, peu de temps après mon odyssée et mon arrivée à Paris, aidé par ma mémoire encore fraîche, j’étais encouragé par mon ancien maître, le Dr Alice Willm, à enregistrer mon récit sur des bandes magnétiques, alors qu’elle m’interviewait sur plusieurs séances. Cela se passait à partir du 1 er Novembre 1976. Ces cassettes m’ont servi aujourd’hui de fil conducteur pour rédiger ce récit de témoin oculaire.
De même, l’allusion faite (dans ce livre) au film du Docteur Jivago, médecin russe déporté durant la Révolution d’Octobre 1917 relève incidemment du titre qui m’a été donné par le journal Le Figaro du 11 février 1977 à la suite d’une interview que j’avais accordée à son reporter (M. Jean Pouget).
1 Praseth en khmer.
Avant-propos
Des décennies se sont écoulées depuis le plus grand exode et l’holocauste qui s’abattirent sur le Kampuchéa où presque un tiers de la population a péri sous le régime des Khmers Rouges de 1975 à 1979 à cause de leur aberration idéologique érigée en système.
Le temps peut-il vraiment guérir une douleur morale d’une telle dimension ? Les âmes des victimes de cette tragédie pourraient-elles à jamais se reposer en paix ? En termes de mémoire collective, la conscience douloureuse de tout un peuple ne peut céder ni même s'émousser avec le temps. Comme si les morts eux-mêmes réclamaient que justice leur soit faite, tout genre d’holocauste arrive habituellement à survivre à l’épreuve du temps et à défier sa durée. Et par-dessus tout, il n’existe pas de crime parfait ; et même « les crimes secrets ont les Dieux pour témoins ».
Prisonnier des KR (Khmers Rouges) comme des millions d’autres de mes concitoyens, j’ai survécu et réussi à m'évader en France, mon Pays d’accueil et d’adoption où j’arrivai le 1 er juillet 1976. Une fois remis de la fatigue et de la maladie, je me réinsérai dans la vie sociale et professionnelle, soutenu par l’ambiance fraternelle des retrouvailles avec certains de mes anciens confrères. C'était dans un centre anti-cancéreux à Villejuif.
Il a fallu attendre mon retour d’Oslo où se tenait une session d’Audition de témoins sur le Cambodge 2 , pour que mon témoignage commence à alerter brièvement l’attention du milieu médiatique.
Cet événement d’une portée internationale a comblé mon désir de pouvoir enfin révéler au monde ce qu’il était en train de se passer dans mon pays transformé en camp de forçats depuis sa conquête par les révolutionnaires.
Mon témoignage dans la capitale norvégienne exauçait également mes prières, lorsqu’à Phnom Basset j’invoquais une aide providentielle pour pouvoir m'échapper de ce goulag.
Finalement me voilà, ayant en partie acquitté mon devoir. En dépit de cette chance miraculeuse, je sens cependant qu’il y a des manques, car il reste des choses à dire sur mon pays. M'étant à peine ressaisi de mes dures épreuves de santé et accablé de complexes de frustration, je repoussais le moment d’aller plus avant dans le récit de mes aventures. Dans le silence d’alors, je trouvais mon refuge.
J’étais, à cette époque, assailli de sentiments confus à la fois de honte, de lâcheté et de désespoir d’avoir à dénoncer en public mon propre peuple pour une pareille utopie. À cela, s’ajoutaient des remords dont souffrait ma conscience de la hantise d’avoir délaissé, sous la contrainte, des centaines de mes malades d'hôpital qui ont péri derrière moi. Puis, venait enfin, pour parachever mon calvaire, mon désespoir de voir mon pays tomber si bas au cours de sa glorieuse histoire millénaire, meurtri, saigné et affaibli par la démence de ses propres enfants, préparant les conditions propices aux tentations avides du pays voisin.
Ceci n’a pas manqué d’arriver avec le blitzkrieg militaire nord-vietnamien du 7 janvier 1979, confirmant ma crainte précoce qui n'était jusqu’alors que prémonitoire 3 .Or, certains observateurs voyaie

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