Une ténébreuse affaire : la fusillade du 26 mars 1962 à Alger
161 pages
Français

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Une ténébreuse affaire : la fusillade du 26 mars 1962 à Alger , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est consacré à un épisode mal connu de la guerre d'Algérie : la fusillade du 26 mars 1962 qui fit plus de 50 morts dans le centre d'Alger et de très nombreux blessés. L'auteur analyse ici les tenants et les aboutissants de cette sombre affaire qui eut des conséquences capitales sur l'issue du conflit en Algérie.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2009
Nombre de lectures 103
EAN13 9782336251110
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296081840
EAN : 9782296081840
Une ténébreuse affaire : la fusillade du 26 mars 1962 à Alger

Jean Monneret
Les rues du centre d’Alger
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Introduction Sigles Chapitre 1 - Le cessez-le-feu (19 mars 1962) et la création de l’Exécutif Provisoire Chapitre 2 - Les problèmes stratégiques de l’OAS Chapitre 3 - La manifestation du 26 mars 1962 Chapitre 4 - Les différentes versions Chapitre 5 - Un fusil-mitrailleur a-t-il tiré du 64 rue d’Isly ? Chapitre 6 - Un fusil-mitrailleur a-t-il tiré du 22 (ou 24) rue Lelluch ? Chapitre 7 - La journée du 26 mars 1962 vue du côté de l’OAS Chapitre 8 - L’énigme de la présence du 4 ème RT au centre d’Alger Chapitre 9 - La curieuse déclaration du préfet Vitalis Cros Chapitre 10 - Le Point de vue du général Goubard Chapitre 11 - Le point de vue du colonel Ruze Chapitre 12 - Les conséquences Conclusion Annexes Bibliographie
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Introduction Sigles Chapitre 1 - Le cessez-le-feu (19 mars 1962) et la création de l’Exécutif Provisoire Chapitre 2 - Les problèmes stratégiques de l’OAS Chapitre 3 - La manifestation du 26 mars 1962 Chapitre 4 - Les différentes versions Chapitre 5 - Un fusil-mitrailleur a-t-il tiré du 64 rue d’Isly ? Chapitre 6 - Un fusil-mitrailleur a-t-il tiré du 22 (ou 24) rue Lelluch ? Chapitre 7 - La journée du 26 mars 1962 vue du côté de l’OAS Chapitre 8 - L’énigme de la présence du 4 ème RT au centre d’Alger Chapitre 9 - La curieuse déclaration du préfet Vitalis Cros Chapitre 10 - Le Point de vue du général Goubard Chapitre 11 - Le point de vue du colonel Ruze Chapitre 12 - Les conséquences Conclusion Annexes Bibliographie
Introduction
Le 26 mars 1962 à 14h 50 environ, des soldats du 4 ème RT, placés face à plusieurs milliers de manifestants pieds-noirs favorables à l’Algérie française tiraient dans la foule, notamment rue d’Isly dans le centre d’Alger. Plus de quarante-six morts civils devaient solder le bilan de cette journée (bilan incomplet, car, des blessés décédèrent ensuite à l’hôpital portant le total à près de quatre-vingts morts, selon certains médecins).
C’est un des plus lourds et plus sanglants événements de l’Histoire contemporaine, sans égal dans la vie politique française depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Or, nous sommes obligés de constater que ce très grave épisode n’a fait l’objet, pendant plus de 45 ans, d’aucune mention, ni d’aucune commémoration, sauf dans le milieu réduit des Français d’Algérie. En outre, les journalistes, les média, l’édition en général n’ont pas cru devoir consacrer à ce massacre d’articles, d’études, de livre en rapport avec la gravité de ce qui s’était passé. Jusqu’au 12 septembre 2008 qui vit enfin l’apparition d’un documentaire sur ce sujet, la France d’aujourd’hui avait paru délibérément tracer un trait sur le 26 mars 1962 1 . Dans un pays, où l’idéologie la plus officielle ne cesse de souligner l’importance du « devoir de mémoire », nous fûmes, pour ce qui concerne cette sombre journée, longtemps invités à l’amnésie pure et simple. Le souvenir du 26 mars s’est donc difficilement maintenu, à titre privé, par des associations de victimes. Le silence le plus officiel les a accompagnées et continue de le faire.
Nous sommes bien obligés de constater, en revanche, que d’autres morts, d’autres faits importants, d’autres pertes sont invoqués, avec insistance parfois.
D’autres victimes, d’autres épisodes graves de la Guerre d’Algérie sont fréquemment mentionnés, déplorés, honorés. Telles sont les victimes que causèrent les opérations menées par l’armée française durant le conflit 2 ou celles de la manifestation du 17 octobre 1961 organisée à Paris par le FLN.
En outre les télévisions françaises ont, à maintes reprises, consacré des documentaires aux événements du 8 mai 1945 à Sétif et à Guelma 3 . De son côté, Le Point s’est signalé par un reportage à ce sujet où il n’a pas craint de se faire l’écho d’accusations particulièrement graves contre les militaires de l’époque.
Bref, dans la France actuelle, il y a les victimes importantes que l’on rappelle, que l’on pleure et les victimes importunes que l’on aurait une forte tendance à oublier.
Nous nous efforcerons ici de faire l’inverse : nous rappellerons ces morts importuns et importants du 26 mars 1962. Mais nous ne nous bornerons pas à cela : nous nous efforcerons d’analyser les causes de la fusillade qui eut lieu ce jour-là et son contexte. Nous faisons de l’Histoire et non pas comme trop de gens de la propagande ou de la contre-propagande ; c’est pourquoi nous recourrons à la méthode que résume une phrase de Descartes : « Ne rien lenir pour vrai que je ne connusse évidemment être tel ». Nous tenterons à partir de là d’éclairer les tenants et les aboutissants d’une bien sombre affaire.
Sigles
A mesure que passent les années, grandit le nombre de ceux qui n’ont pas connu la Guerre d’Algérie. La signification de certains sigles s’obscurcit pour un nombre croissant de personnes. Il n’est donc pas inutile de rappeler pour le bénéfice de nos lecteurs que FLN veut dire : Front de Libération Nationale. Cette organisation indépendantiste regroupait les nationalistes algériens usant de violence contre les militaires et les civils français. Outre l’Indépendance de l’Algérie, sont but était d’éliminer ou de réduire drastiquement l’influence de la France sur ce territoire. Le programme dit de Tripoli datant du 7 juin 1962, en fut l’illustration.
L’ALN était l’armée de Libération Nationale placée sous la direction du FLN.
Le MNA ou Mouvement National Algérien regroupait des nationalistes algériens hostiles au FLN et partisans de Messali Hadj.
OAS signifie Organisation armée secrète. Elle regroupa, à partir de février 1961, ceux qui, usant également de violence, souhaitaient maintenir la souveraineté de la France sur l’Algérie.
Le génésuper est le Général Commandant Supérieur des Forces Françaises en Algérie (F.F.A.) (général Ailleret).
Le CAA est le Corps d’armée d’Alger (général de Menditte).
La ZAS est la Zone Alger — Sahel (général Capodanno).
La ZSA est la zone Sud-Algérois. Ces 2 derniers sigles ne doivent pas être confondus. Le 4 ème RT (Régiment de Tirailleurs Algériens) relevait de la ZSA. Il était stationné à Berroughia. Le 26 mars 1962, il avait été mis à la disposition de la ZAS et fut utilisé (irrégulièrement) dans la ville d’Alger.
Le SHD est le Service Historique de la Défense sis au Château de Vincennes.
Un E.M.T. est un état-major tactique.
Chapitre 1
Le cessez-le-feu (19 mars 1962) et la création de l’Exécutif Provisoire
La fusillade du 26 mars 1962, se produisit dans un contexte particulier qu’il faut évoquer brièvement.
Une semaine avant, le 19 mars, avait été proclamé un cessez-le-feu entre l’armée française et le FLN. Cet accord tenait en 11 articles. Le premier était ainsi rédigé : « Il sera mis fin aux opérations militaires et à toute action armée sur l’ensemble du territoire algérien le 19 mars 1962 à 12 heures ». L’accord ne sera que très partiellement respecté en raison d’un nombre certain d’incidents locaux de gravité variable. Il est censé annoncer la fin de la Guerre d’Algérie (Point contesté et contestable).
Entre l’arrêt des combats opposant le FLN à l’armée française et la tenue du référendum d’autodétermination, les Accords d’Evian avaient prévu une période transitoire. On constitua un Exécutif Provisoire chargé de diriger l’Algérie dans cet intervalle. La tâche était double : préparer l’autodétermination et défendre l’ordre public. Ceci signifiait essentiellement, dans le contexte du moment : réprimer l’activité de l’OAS. Cette organisation luttait clandestinement contre le gouvernement d’alors et pour l’Algérie française. Elle recevait le soutien de nombreux Pieds-N

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