Waterloo : origines et enjeux
443 pages
Français

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Waterloo : origines et enjeux , livre ebook

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Description

Le 25 mars 1815, quelques jours après le retour de Napoléon sur le sol français après 11 mois d'exil, les puissances coalisées signent une alliance contre "Napoléon Bonaparte". Devant composer avec la trahison de nombreux fonctionnaires, la révolte des royalistes, la méfiance des libéraux et les difficultés financières, Napoléon, seul contre tous, doit lutter pour sa survie. La victoire sur le champ de bataille, c'est encore l'unique moyen de ramener vers lui la confiance d'une France qui doute.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 112
EAN13 9782296801769
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Waterloo : origines et enjeux
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54244-0
EAN : 9782296542440
Pascal CYR
Waterloo : origines et enjeux
L’Harmattan
Historiques dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland
La collection "Historiques" a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques. Elle comprend deux séries : la première s’intitulant "Travaux" est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la seconde, intitulée "Sources", a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien.
Série Travaux
Jean-Paul POIROT, Monnaies, médailles et histoire en Lorraine , 2010.
Michel GAUTIER, Un canton agricole de la Sarthe face au « monde plein » . 1670-1870 , 2010.
Tchavdar MARINOV, La Question Macédonienne de 1944 à nos jours . Communisme et nationalisme dans les Balkans, 2010.
Jean-René PRESNEAU, L’éducation des sourds et muets, des aveugles et des contrefaits , 1750-1789 , 2010.
Simone GOUGEAUD-ARNAUDEAU, Le comte de Caylus (1692-1765), pour l’amour des arts, 2010.
Daniel PERRON, Histoire du repos dominical. Un jour pour faire société , 2010.
Nadège COMPARD, Immigrés et romans noirs (1950-2000) , 2010.
Arnauld CAPPEAU, Conflits et relations de voisinage dans les campagnes du Rhône au XIX e siècle , 2010.
John WARD, Placement et adoption des orphelins au Royaume-Uni (1870 - 1926). L’orphelin et ses anges gardiens , 2010.
Jean-Pierre HIRSCH, Vie de bistrot en Alsace. Lieux de loisirs et de sociabilité . 1844-1914 , 2010.
Michaël CULOMA, La religion civile de Rousseau à Robespierre , 2010.
Robert CHAPUIS, Bourgogne/Franche-Comté : les relations ambi-guës entre deux régions sœurs et rivales , 2009.
Pascale PELLERIN, Les philosophes des Lumières dans la France des année s noires : Voltaire, Montesquieu, Rousseau et Diderot, 1940-1944 , 2009.
Didier CHAUVET, Georg Elsner et l’attentat du 8 novembre 1939 contre Hitler , 2009.
Introduction
Depuis de nombreuses décennies, l’histoire bataille est méprisée par certains intellectuels qui considèrent toujours aujourd’hui que seules les études sociales sont dignes d’intérêt. En fait, la perception dominante chez les universitaires veut qu’il n’y ait plus rien à tirer de ce genre historique qui se rattache davantage au récit. Bénéficiant de l’espace laissé libre par ces derniers, les historiens amateurs ont reproduit les mêmes thèses que leurs prédécesseurs et dans cette optique, on constate que l’historiographie napoléonienne est l’exemple typique de ce phénomène. Aujourd’hui encore, dans les ouvrages qui sont publiés par les plus illustres auteurs de la période, on remarque qu’ils n’utilisent guère les sources de première main. On répète et on réinterprète inlassablement ce que d’autres ont écrit des décennies plus tôt. Donc, afin de régénérer ce genre, il nous faut élaborer de nouvelles approches et nous détacher des écrits des historiens du début du 20 e siècle. Mais pour ce faire, il est nécessaire de retourner aux archives dont beaucoup n’ont pas été suffisamment exploitées, et de fait, même si les évènements ne changent pas, nous croyons que l’étude de nouveaux documents peut nous amener vers l’élaboration de nouvelles conclusions.
En conséquence, bien que les Cent Jours et la campagne de 1815 aient souvent été relatés et continuent de l’être dans plusieurs ouvrages, nous avons tout de même choisi d’étudier cette période. Évidemment, il ne s’agira pas de nous inscrire dans le sillage d’Henri Houssaye, qui fait toujours autorité sur le sujet, mais bien d’expliquer pourquoi les événements sont survenus 1 . Partant du principe de Clausewitz qui dit que la guerre est le prolongement d’une politique par d’autres moyens, nous tenterons de comprendre la nature des enjeux qui ont mené au désastre de Waterloo. De façon générale, les auteurs de la période ont souvent écrit que Napoléon a été poussé par la situation militaire désavantageuse à l’intérieure de laquelle la France se trouvait 2 . Pour eux, il se devait d’agir rapidement avant que les armées coalisées ne disposent d’une trop grande supériorité numérique. L’argument est incontestable, mais il ne saurait suffire à expliquer l’ensemble de ses motifs. Par conséquent, un événement de cette envergure étant toujours très difficile à saisir dans toute sa complexité, cela nous a conduits à élaborer la problématique suivante.
Donc, il nous faut savoir dans quelle mesure, les facteurs politiques, administratifs, financiers, logistiques et militaires ont eu un impact sur la décision de Napoléon d’entrer en campagne en juin 1815? Afin de répondre à ce questionnement, nous avons identifié six principales causes qui sont à l’origine de sa volonté de prendre l’initiative sur le théâtre des opérations militaires : l’opposition passive ou active des fonctionnaires, l’opposition des royalistes, la fronde des libéraux, la méfiance des financiers, les insuffisances logistiques et bien sûr, les impératifs stratégiques et tactiques. Dans l’esprit de Napoléon, la guerre et la gloire ayant toujours été les principaux supports de son pouvoir depuis brumaire jusqu’en 1814, il lui faut une victoire de l’ampleur d’Austerlitz pour surmonter l’ensemble de ces problématiques. En cela, la Belgique semble être le théâtre d’opérations tout désigné pour atteindre ses objectifs politiques et militaires. Conséquemment, Napoléon coiffant de façon simultanée les chapeaux de général et de chef de l’État, il lui était impossible de battre en retraite après être entré en campagne. Et comme nous le verrons tout au long des chapitres qui constituent cet ouvrage, le désastre de Waterloo est la résultante logique de cette nécessité qui le pousse à vaincre à tout prix.
Ainsi, afin de bien analyser l’ensemble des données qui composent cette hypothèse, nous avons, de manière ponctuelle, effectué une comparaison avec l’année 1805 qui, en dépit de la victoire éclatante d’Austerlitz, constitue le début du déclin de l’Empire napoléonien. De nombreux auteurs ont dit et répété que les Cent Jours n’étaient qu’une parenthèse dans l’histoire, voire un ultime sursaut de l’Empereur pour reprendre le pouvoir. S’il s’agit très certainement d’un sursaut en raison de son retour inattendu sur le trône, il ne s’agit sûrement pas d’un simple intermède; car cette période est la conclusion naturelle d’un enchaînement d’évènements commencé au début de cette même année 1805. Dans les faits, la majorité des difficultés rencontrées en 1815 puisent leurs origines dans la politique expansionniste de Napoléon qui, sans contredit, est l’une des causes principales ayant entraîné sa chute. De façon incidente, le moteur de cette large opposition, de ces résistances intérieures énoncées dans l’hypothèse, c’est évidemment la guerre que Napoléon rapporte avec lui suite à son retour de l’île d’Elbe. Pour une très large partie des Français, c’est le retour aux grands sacrifices humains et matériels commencés en 1804 et 1805. Isolée du monde, la France est de nouveau forcée de vaincre sur le continent jusqu’à son épuisement ou de celui de ses adversaires. C’est la même histoire qui se poursuit depuis la défaite de Trafalgar. À ce titre, l’historien Thierry Lentz a été justifié d’écrire : « Dès lors, la situation diplomatique apparaissait comme durablement bloquée, « système napoléonien » contre « équilibre européen », à moins qu’une grande défaite terrestre de Napoléon ne renverse son Empire 3 . » De ce fait, sauf pour l’empereur d’Autriche qui semble vouloir montrer quelques hésitations à repartir de nouveau en guerre contre son gendre, il devient nécessaire pour les coalisés de l’abattre à nouvea

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