Crimes sans châtiments
336 pages
Français

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Description

L'Ourakbank de Moscou semble être un établissement honorable - son Président vient en effet de recevoir Vladimir Poutine en grandes pompes. Alors pourquoi Nadejda, l'« amie de cœur » du directeur de l'Ourakbank est-elle poursuivie et cherche-t-on à attenter à sa vie ? En sait-elle trop sur l'assassinat mystérieux de son collègue Sergueï ? Le trafic de pétrole ne serait-il pas la seule partie visible de l'iceberg, cachant des affaires beaucoup plus louches ?

Dans ce pays à la dérive qu'est la Russie, le business maffieux domine. Devant les oligarques - ces nouveaux riches qui ont pillé les richesses nationales -, tous plient... Y compris l'Etat qui cherche pourtant à obtenir une part du gâteau...

Dans un monde où tout est à reconstruire, la Loi joue les grandes absentes... Qui remettra les choses en bon ordre ? Les crimes resteront-ils sans châtiments ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782818805336
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Copyright
Thierry Malleret et François Benaroya ont tous les deux une connaissance approfondie de la Russie. Thierry Malleretjusqu’en 1999travaillé dans une banque d’investissement russe  a avant de rejoindre le World Economic Forum (dont l’ assemblée générale se tient chaque année à Davos) en tant que directeur pour l’ Europe et l’Asie centrale. Commentateur régulier des problèmes relatifs à la R ussie et à l’Asie centrale, il a déjà publié deux romans. François Benaroya (X, nsENSAE) est économiste, spécialiste des relatio économiques internationales et de la Russie. En pos te à plusieurs reprises à Moscou au cours des dix dernières années, il est l’auteur de nombreux articles sur la transition des pays de l’ex-URSS.
infos/nouveautés/catalogues :WWW.maxima.fr
192, bd Saint-Germain, 75007 Paris Tél. : + 33 1 44 39 74 00 – Fax : + 33 1 45 48 46 8 8
© Maxima Paris 2002. ISBN : 978 2 8188 0533 6 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
1
Même les investisseurs les plus audacieux préfèrent risquer l’argent des autres plutôt que s’exposer à un rhume. Il avait neigé une bonne partie de la nuit et le groupe s’était préparé en conséquence. Engoncés dans leurs vêtements grand-froid et chaussés de bottes polaires, les financiers progres saient vers la cathédrale comme des manchots vers la mer : hésitants et maladroits. Chacun arborait à la ceinture la même gourde sur laquelle était inscrit : «Investing in Russia : Best bet of the year. 1 Ourakbank, November 2002». Un homme et une femme détonaient. Arpentant les pav és déblayés dès l’aurore par une cohorte de chasse-neige, ils étaient vêtus comm e tout un chacun : une bonne paire de chaussures de ville, un bonnet et un mante au épais. Ils se rapprochèrent l’un...
2
Dn pâle soleil de printemps lançait des ombres de m étal à travers les deux travées 1 d utrading floor .nes de centrauxcentaines d’écrans d’ordinateurs et les douzai  Les téléphoniques individuels semblaient s’animer dans un halo doré. En ce début d’après-midi, la salle des marchés bruissait d’une efferves cence inhabituelle. Acquérir l’information avant les autres est l’activité princ ipale d’une société de courtage. Fidèles à leur réputation les courtiers de l’Ourakbank conn aissaient déjà la nouvelle : leur collègue Sergueï Fedorovitch Cholotov avait été ass assiné sur la Place Rouge où il accompagnait un groupe d’investisseurs institutionn els américains. Dne photo prise par l’un d’eux avec son appareil photo numérique et aus sitôt négociée auprès d’une agence de presse circulait déjà sur les écrans de B loomberg. On y voyait le pauvre Sergueï étendu dans la neige, la bouche béante et s es gros yeux de poisson rouge figés dans une ultime interrogation ahurie. L’analy ste pétrolier débauché quelques mois plus tôt dans la City pour quelques millions d e dollars avait été flingué comme un minable malfrat d’une balle dans la tête. « Tu parles d’un retour sur investissement, ironisa l’un des commerciaux. epuis six mois qu’il est là, il a pas dû générer le dixième d u prix qu’on l’a payé ! – Tu penses ! rétorqua un autre. Mais faut reconnaî tre, c’est… enfin c’était, un génie des chiffres. Le seul à Moscou capable de dégotter la faille en comparant un bilan établi selon les normes internationales et un bilan trafiquoté aux normes russes… ça je peux te dire que ça vaut de l’or… – Arrête !!! C’est quand même pas pour ça qu’il s’e st pris une balle dans la tronche, remarqua Oksana, une collègue de Sergueï et analyst e pour les métaux. Plus maintenant en tout cas ! C’est fini le temps où il était plus simple de dégommer la concurrence… – Vous savez, coupa le premier, il a quand même pas sé trois ans dans la meilleure banque américaine de la City. Va savoir ce qui s’es t passé… On ne lâche pas une telle poule aux œufs d’or comme ça, même pour trois milli ons de dollars design-in bonus, susurra-t-il d’un air entendu. – Vadim...
3
Le torse nu, allongé sur son litking size à baldaquin, Piotr Vladimirovitch Oulianine zappait toutes les trente secondes sans même regard er les images qui défilaient sur le gigantesque écran à plasma. Il écrasait de temps à autre un mégot dans un cendrier en or massif, avant de lancer un regard haineux au téléphone, désespérément muet. La journée avait pourtant bien commencé : un chauff eur avait accompagné de bonne heure sa femme et ses deux enfants à l’aéropo rt Cheremetievo-2, dessinant ainsi la perspective de plusieurs semaines de tranq uillité. Plus besoin de jouer la fiction de l’harmonie conjugale ; plus besoin de se cacher pour être avec Nadia, où il le voulait et quand il le voulait. Et voilà cette histoire, ce tte descente inopinée dans sa banque qu’un enfoiré de procureur, aux ordres de Dieu sait qui, avait ordonné. Il allait avoir de ses nouvelles, quand on réussirait à lui mettre la main dessus. Mais depuis deux heures, rien à faire, il n’était pas à son bureau n i chez lui, le téléphone mobile de ses gardes du corps ne répondait pas, on le disait part i dîner au resto – sans plus de précisions. La banquier maugréait en sirotant son w hisky pur malt. Quand retentit la sonnerie du téléphone, Nadia, qui somnolait à ses côtés, sursauta. Piotr Oulianine s’empara aussitôt du combiné. 1 «Slouchaiou… Son rictus de crispation se métamorphosa aussitôt en un sourire mièvre. Allo, ah ! c’est toi, ma chérie ? Tu es bie n arrivée ...
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