L anneau de verre
53 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
53 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le chimiste Stanislas Janzel est retrouvé sans vie, le soir, dans son laboratoire.


Le médecin légiste conclut à une mort naturelle due à une rupture d’anévrisme.


Mais Marcel PRIVAT, élève et disciple du défunt, ne croit en rien aux conclusions des autorités. Pour lui, son mentor a été assassiné afin de lui dérober un anneau de verre qu’il portait constamment au doigt depuis qu’il l’avait découvert en Égypte dans le tombeau d’un prince pharaon...


Devant l’incrédulité du juge d’instruction, Marcel PRIVAT se lance dans une enquête où il va faire montre de plus de perspicacité que le meilleur des policiers...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373474848
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ANNEAU DE VERRE
Roman policier
par Fabrice Delphi
*1*
UNE DISPARITION MYSTÉRIEUSE
— Mais qu'avez-vous donc, Marcel, à regarder votre montre à chaque instant ? Serait-elle détraquée, arrêtée ?
— Non, Maître, répondit le jeune préparateur, c'est à cause du courtier.
— Diable ! Je n'y pensais plus ! Il est cinq heures et demie... Allez donc mettre à la poste votre lettre pour votre frère de lait.
« N'oubliez pas, par exemple, que l'on se met à tab le à sept heures... Je tiens beaucoup à l'exactitude pour les repas... com me pour tout, d'ailleurs.
Le professeur Stanislas Janzel, à qui nous sommes r edevables de tant d'admirables travaux qui ont révolutionné la chimie moderne, se tourna vers son interlocuteur, son vieil ami le docteur Horace Serm oise, l'érudit linguiste qui lui rendait visite.
Tous deux se connaissaient depuis plus de trente an s.
— Vous disiez, Sermoise, que vous aurez bientôt ter miné vos recherches sur les origines du khmer, cette langue parlée au C ambodge dans des temps fabuleux.
— Dans trois mois et même auparavant, j'écrirais le mot « fin ».
— Que ne puis-je, que ne pouvez-vous en dire autant de nos travaux, n'est-ce pas, Marcel ? soupira le professeur.
— C'est qu'aussi, dit le docteur Sermoise, vous vou s êtes attaqué à un problème formidable : recomposer l'or !
— Dame, fit Stanislas Janzel ; je ne vois pas pourq uoi – puisque la science est parvenue, du moins théoriquement – à décomposer ce métal que l'humanité prétend le plus précieux, je ne vois pas pourquoi o n ne le recomposerait pas ! N'est-ce pas, Marcel ?
— Certainement, Maître, répondit le jeune homme.
Marcel Privat était l'élève et le disciple préféré du professeur de chimie qui lui servait de père depuis sa tendre enfance. Il av ait perdu ses parents de très bonne heure et la demeure de Stanislas Janzel, vieu x célibataire, ami de son père, était devenue sa maison.
C'était un grand garçon, blond, très doux, très réfléchi, très studieux.
— Savez-vous, Messieurs, plaisanta le docteur Sermo ise, qu'au Moyen Âge vous auriez été tous deux brûlés vifs pour vous occ uper du Grand Œuvre ?
L'alchimie était la bête noire de ces époques ignorantes.
Le savant sourit et répliqua :
— Oui, mais nous ne sommes plus au Moyen Âge ! La s cience a marché à pas de géant depuis Paracelse et Nicolas Flamel. Où nos pères voyaient sorcellerie, nous nous contentons de dire : recherc he scientifique.
— Surtout, poursuivit le linguiste en se levant, qu e vous ne quittez jamais cet anneau que les Inquisiteurs auraient baptisé an neau magique !
— J'avoue, répliqua le professeur, que j'ai la faib lesse d'y tenir beaucoup, non parce que je le considère comme un talisman... mais je l'ai moi-même découvert dans les tombeaux du prince de Nekhabit, pharaon de la onzième dynastie, à El-Kab, dans la haute Égypte.
« C'est d'ailleurs la seule trouvaille archéologiqu e que j'aie faite de ma vie ! conclut-il, en jetant un regard attendri sur l'anne au qui ornait l'annulaire de sa main gauche.
C'était un simple cercle, mais assez volumineux en calcédoine ou plus exactement en chrysoprase, d'un vert laiteux, aux r eflets d'opale. Il était orné en creux de l'effigie à demi-rongée de la déesse Isis.
— Je vous répète, continua le docteur Sermoise, que vous croyez en la vertu de votre talisman pour mener à bien votre entreprise !
— Voyez-vous ça ! répliqua sur le même ton plaisant Stanislas Janzel. Un anneau deux fois millénaire, il est vrai, un simple , anneau de quartz, de cristal de roche, de verre tout simplement, qui aurait cet extraordinaire pouvoir ! Vous êtes impayable, Sermoise !
Marcel Privat, passé dans la pièce contiguë pour ch ercher son chapeau, revenait et prenait congé de son maître.
— Un instant, jeune homme ! dit Sermoise ; nous all ons faire route ensemble, car il est temps que je rentre chez moi. J'ai deux savants anglais, MM. Smith Adam et Mildeton, à dîner.
« C'est au grand bureau de l'avenue de Neuilly que vous allez ?
— Oui, Monsieur.
On se serra la main de part et d'autre. Et Stanisla s Janzel resta seul dans son fauteuil, devant la table de travail encombrée de papiers et de livres.
Sermoise et le jeune préparateur sortirent.
Le laboratoire était installé à l'écart, tout au fo nd du jardin, dans la grande propriété plantée de chênes, de marronniers et de h êtres. Et il fallait cinq bonnes minutes pour, de là, se rendre à la maison d'habita tion, bâtisse d'un étage, de style Louis-Philippe.
C'était précisément la vieillesse de l'immeuble qui avait séduit le professeur quand il s'était décidé à quitter son cher cinquièm e arrondissement.
Il avait alors fait quelques réparations à sa nouve lle maison et bâti ce laboratoire qui, de par son isolement, le satisfais ait pleinement. Il s'y sentait seul, si seul... De l'autre côté du mur auquel étai t adossé le petit pavillon de briques se trouvait le boulevard longeant la Seine.
Sermoise et Marcel Privat suivirent l'allée caprici euse, sous les frondaisons de ce mois de juin, passèrent devant la maison d'ha bitation près de laquelle ils rencontrèrent la vieille gouvernante, Madeleine, qu i s'entretenait avec un fournisseur.
Elle les salua respectueusement au moment où ils fr anchirent la grille et où ils s'engagèrent sur le boulevard d'Argenson, dans la direction du centre de Neuilly.
Chemin faisant, Marcel Privat qui avait en vénérati on le professeur Janzel, non seulement pour sa haute valeur scientifique, ma is aussi pour sa bonté, ne put s'empêcher de dire :
— Monsieur le docteur, vous qui êtes l'ami du Maîtr e, dites-lui donc qu'il travaille trop, beaucoup trop pour son âge. Songez qu'il a soixante-six ans : il se lève la nuit, quitte sa chambre, traverse le jardin et va s'enfermer dans le laboratoire.
« À ce train-là, il se tuera !
— Il n'y a rien à faire, mon jeune ami, répondit Se rmoise ; je l'ai toujours connu ainsi : travailleur acharné. Cet homme-là mou rra en effectuant des recherches !
Sur ce peu rassurant pronostic, les deux hommes se séparèrent.
Le docteur Sermoise tourna à gauche, le jeune prépa rateur, à droite, se rendant au bureau de poste par l'avenue du Château.
Il arriva heureusement cinq minutes avant l'heure f ixée pour le départ du courrier, mit sa lettre à la poste et prit le chemin du retour.
Le hasard voulut qu'il rencontrât un ami de collège . Ils bavardèrent un moment ensemble sur le bord du trottoir et, bien qu 'ennemi du café, Marcel Privat ne put refuser de prendre un porto.
Soudain, comme tous deux s'attardaient à évoquer de s souvenirs de jeunesse, le préparateur jeta les yeux sur l'horlog e. Elle indiquait sept heures moins dix.
Il prit vivement congé de son ami et pressa le pas pour rentrer.
Il savait que le professeur Stanislas Janzel était un homme à cheval sur
l'exactitude.
Tout haletant, il pénétra dans la salle à manger et respira : le Maître n'était pas encore là.
Cinq minutes, dix minutes passèrent. La vieille Mad eleine vint plusieurs fois s'enquérir si elle devait servir.
Puis l'horloge sonna le quart après sept heures.
Et ce fut sept heures vingt, vingt-cinq. Sept heure s et demie.
Marcel Privat commença à être inquiet. La gouvernan te aussi.
À sept heures trente-cinq, ils n'y tinrent plus.
— Allons voir ! proposa le jeune homme.
— Oh ! oui, monsieur Marcel ! répondit la vieille M adeleine en écho, allons voir !
Tous deux étaient hantés par de sinistres pressenti ments.
Ils traversèrent le jardin en suivant le sentier si nueux et arrivèrent au laboratoire. Tout y était obscur, aucune lumière ne filtrait.
Le jeune homme grimpa les quatre marches, entra, fi t jouer la lumière électrique, suivi par la gouvernante.
Ils aperçurent alors le professeur Stanislas Janzel dans son fauteuil et qui semblait dormir. Le laboratoire ne présentait aucun désordre.
Vivement, Marcel Privat s'approcha.
La tête du savant était penchée sur sa poitrine.
Son visage était calme.
Le professeur était mort.
— Mon cher Maître ! s'écria le jeune préparateur, d 'une...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents