L armoire sans fond
61 pages
Français

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Description

FLORAC et LA GLU, les deux policiers de la Sûreté de Paris, sont chargés de retrouver les bijoux d’une amie du Président du Conseil qui ont disparu d’un tiroir coffre-fort.


FLORAC a tôt fait de remarquer, au sol, les traces lui permettant de se lancer sur la piste d’un réparateur de meubles. Mais, si un suspect est vite repéré, trouver et, surtout, arrêter son complice, va se révéler bien plus complexe que prévu du fait de la ténacité et de la volonté du criminel...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782373473803
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FLORAC ET LA GLU
L’ARMOIRE SANS FOND
Roman policier
Marcel VIGIER
*1*
Le commissaire de police arpentait le salon d'une d émarche saccadée. Il s'arrêta pour grommeler :
— Ce Florac ne viendra donc pas ?...
Il se tourna vers les deux inspecteurs qui attendai ent placidement :
— Vous êtes sûrs qu'on a prévenu Florac qu'il y ava it urgence ?
Son secrétaire s'avança timidement :
— Je lui ai téléphoné moi-même, monsieur le commiss aire.
Comme une confirmation à ces paroles, la porte s'ou vrit et le détective parut, suivi de son inséparable Pommier, dit La Glu.
Le commissaire courut à lui, la main tendue :
— Ah ! mon cher Florac, je suis emmanché dans une s ale affaire... Un cambriolage des plus compliqués... nul indice... et ... comble de malheur : la cambriolée, une amie du président du Conseil.
Le policier eut un sourire tranquille.
— Nous allons voir cela... Vous avez commencé l'enq uête ?
— Oui, mais impossible de découvrir la moindre indi cation. Du reste... venez par ici...
Nerveux, il entraîna le détective dans une chambre à coucher voisine. Dans cette pièce, tout semblait en ordre parfait, seule l'armoire à glace avait son tiroir inférieur largement ouvert.
Florac remarqua aussitôt que l'intérieur de ce tiro ir était doublé d'une plaque de tôle assez épaisse. Du doigt, il l'indiqua en so uriant :
— C'est cela qu'on a vidé ?
Le commissaire inclina la tête.
— La serrure est à secret ; c'est là un véritable c offre-fort... et pourtant, on a ouvert ce tiroir sans effort apparent pour enlever une caissette d'acier contenant environ cinq cent mille francs de bijoux...
— Bien travaillé ! affirma La Glu.
Le magistrat lança au jeune homme un coup d'œil obl ique, signifiant qu'il prisait peu la plaisanterie, d'autant que sa Légion d'honneur se trouvait fort compromise.
— Vous n'avez rien trouvé ? demanda Florac, dissimu lant un sourire.
— Rien ! Je croirais que la femme de chambre est se ule coupable, mais c'est une personne de la plus entière probité.
— La concierge ?
Le commissaire haussa les épaules :
— Une imbécile... Elle n'a rien remarqué...
— C't'une tourte ! assura La Glu.
Le magistrat poursuivit :
— On a tout laissé en l'état, monsieur Florac, vous pouvez commencer votre enquête sans crainte.
Le policier, toujours nonchalant, s'approcha du meu ble, s'agenouilla, et au moyen d'une loupe, examina le plancher ciré.
Il eut un sourire et de la lame d'un couteau de poc he, gratta légèrement une planche, récoltant ainsi de minuscules parcelles d'une matière brune.
Il demanda :
— Le service anthropométrique a pris des photos ?
Le commissaire secoua la tête :
— Non, j'ai préféré que vous fussiez le premier...
— Bien !... Parfait !...
Avec le même soin, il inspecta l'intérieur du tiroi r, mais ne remarqua rien d'intéressant. L'examen de la serrure ne parut lui apprendre aucun détail nouveau. Il revint donc au parquet, qu'il scruta su r une certaine longueur.
Enfin, il se leva :
— Pourrais-je parler à la femme de chambre ?
Un inspecteur se précipita, pour revenir bientôt ac compagné de la soubrette.
C'était une jeune fille, sans beauté, mais d'une ex cellente tenue. En face de tout ce monde, elle semblait légèrement intimidée. Pour la questionner, Florac se fit bonasse :
— Mademoiselle, combien y a-t-il de temps que vous avez fait réparer des meubles dans cette pièce ?
Elle le considéra avec effarement :
— Mais... Deux mois environ... seulement ce fauteui l qu'on a recloué... Comment savez-vous cela ?
Florac devint tout à fait naïf :
— Parce que vous me le dites, mademoiselle... Et... Il la fixa intensément :
— Vous connaissez le nom de l'ouvrier qui a effectu é cette réparation ?
Elle haussa les épaules :
— Ma foi, non... on s'est adressé à l'ébéniste le p lus proche...
— Comment se fait-il que cet ouvrier connaissait la cachette où votre maîtresse plaçait ses bijoux ?
— Cela, je l'ignore !
Intrigué, le commissaire s'était avancé :
— Vous croyez que cet homme est l'auteur du vol ?
Florac eut un geste désinvolte :
— J'en suis certain... Et comme preuve...
Il se retourna vers la soubrette :
— Cet ouvrier avait environ un mètre soixante-cinq, n'est-ce pas ?
Ahurie, la femme esquissa une affirmation muette.
— Il portait un pantalon de velours à grosses côtes ?
— Oui, monsieur !
Le magistrat, les deux inspecteurs, les deux agents de ville se regardaient avec ébahissement.
— Ce Florac ! tout de même ! s'exclama un des inspe cteurs.
La Glu ricanait, connaissant les méthodes d'investi gation de son chef, il ne s'étonnait guère.
Le détective reprit :
— Vous allez me chercher immédiatement l'adresse de cet ébéniste, auquel vous avez dû confier cette minime réparation.
— Je vais demander à madame, assura la jeune fille en s'esquivant.
Un instant plus tard, elle revenait, apportant l'ad resse réclamée.
Florac se tourna vers La Glu et dit simplement :
— Va !
Le spirituel Pommier s'éloigna en silence et, avec sa tranquillité habituelle, s'en fut chez le commerçant indiqué. Mais celui-ci ne put lui fournir aucune indication claire. Un ouvrier nommé Ferrier avait b ien travaillé pour lui durant une huitaine de jours, à peu près à l'époque de la besogne exécutée chez la
rentière, mais il ignorait ce qu'il était devenu.
Le commissaire, en apprenant ces détails, eut une e xclamation de colère :
— Le misérable avait préparé son coup !
Le détective parut songeur.
— Ce n'est pas certain...
Sans rien ajouter, il serra la main au magistrat et aux inspecteurs présents, puis s'éloigna. Comme il allait franchir le seuil, suivi de La Glu, le commissaire, effrayé, s'écria :
— Vous lâchez l'affaire ?
Florac eut un rire bienveillant.
— Mais non... Je vais m'en occuper, au contraire...
Tandis qu'il descendait l'escalier, La Glu se laiss ait glisser, à cheval sur la rampe. En bas, le jeune homme interrogea :
— Alors, patron ?
— Alors... voilà... le voleur est un ouvrier ébénis te, qui a un mètre soixante-cinq, porte un pantalon de velours, et possédait un e fausse clef.
— Comment avez-vous deviné tout cela ?
La Glu, momentanément, n'obtint pas de réponse et d ut se contenter de suivre son chef jusqu'au plus prochain café.
Là, ils s'installèrent devant une table et le détec tive étala sur le marbre un morceau de papier, contenant les minuscules parcell es brunes trouvées sur le parquet de la chambre. Sans plus se faire prier, il expliqua :
— Voilà tout simplement de la colle forte, comme on en emploie pour les meubles.
« D'autre part, sur les planches cirées, j'ai relev é nettement des stries, laissées sans nul doute par les genoux d'un pantalo n de velours.
« On peut admettre que cette colle adhérait au velo urs. La pression cependant a suffi pour en attacher quelques bribes au plancher enduit d'encaustique.
— Mais la taille ?
— Nous y arrivons. Tu dois admettre que l'homme, po ur opérer, s'est agenouillé. Or, si les traces des genoux étaient vi sibles, celles des pointes des pieds ne l'étaient pas moins... à la loupe. De là à déduire la taille de notre cambrioleur...
— Vous aviez une certitude ?
— Non, mais les réponses de la soubrette me l'ont f ournie. Il me reste à deviner comment cet individu s'est procuré une clef du tiroir.
— Il est habitué de la maison...
— La camériste t'a affirmé le contraire.
Quelques minutes, le détective demeura songeur. Il alluma une cigarette et parut chercher la solution du problème dans les vol utes sinueuses de la fumée montant vers le plafond.
La Glu le tira de sa songerie :
— Le vol a eu lieu cette nuit.
Florac hocha la tête :
— Plutôt ce matin de bonne heure !
Cette réflexion sembla lui apporter une explication . Il se leva brusquement :
— Allons voir la concierge...
Docile et indifférent, le jeune homme le suivit et ils retournèrent vers l'immeuble qu'ils venaient de quitter. À la concierge, le policier exhiba sa carte :
— Qui est sorti de votre maison ce matin ?
La femme se troubla, rendue craintive par le regard acéré du détective :
— Mais... des locataires...
— Pas d'étrangers ?...
Elle hésita :
— Si... un officier... un commandant, je crois...
Florac eut un sourire satisfait.
— Et cet officier avait les mains nues, certainemen t ?
— Non, monsieur... il portait des gants de peau...
— Bon ! bon ! ça ne fait rien... Et sa valise ? C'é tait une belle valise de cuir ?...
La concierge ne dissimula point son ébahissement.
— Sa valise ?... Au contraire, monsieur... elle m'a paru être une vieille valise de toile...
— Parfait... Et il marchait très raide, très droit, comme un officier habitué à monter à cheval ?
La femme commençait à perdre la tête :
— Faites excuse, monsieur... il ne se tenait pas dr oit du tout... il s'en allait
plutôt le nez en avant...
— Allons, ça ne fait rien... merci, ma brave dame.
Souriant, il poussa La Glu au-dehors et, une fois s ur le trottoir, il interrogea :
— Alors, tu ne comprends pas ?
— Ma foi... pas la moitié d'une goutte !
— Tu es un âne !
Le jeune homme se détourna et feignit de chercher a utour de lui à qui s'adressait cette épithète malsonnante. Il conclut :
— À un âne, faut expliquer clairement les choses...
— C'est ce que je vais faire.
« Dans cet officier, tu ne vois donc pas notre vole ur ?
— Eh ben ! Et puis... ça ne nous indique pas grand-chose !
— Tu crois ? Pourtant, rappelle-toi qu'au moment de son cambriolage, il portait un pantalon de velours. Et lorsqu'il quitte la maison, il est vêtu en officier.
— Ce n'est peut-être pas le même !
— Possible. Seulement, note qu'il portait des gants , probablement pour cacher ses mains abîmées par le travail manuel ; qu e sa valise était...
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