L as de cœur
63 pages
Français

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Description

Première Guerre mondiale !


Thérèse ARNAUD alias C. 25, la célèbre espionne française, alors qu’elle se repose dans sa tanière, reçoit la visite d’une étrange vieille femme, émissaire du Capitaine Ladoux, qui lui remet un pli renfermant un as de cœur, ainsi qu’un mot lui mandant d’en retrouver le propriétaire.


Pas le temps de revenir de sa surprise que l’inconnue a mystérieusement disparu.


Puis, chacun de ses fidèles lieutenants rentre au bercail en possession d’un nouvel as de cœur, l’un trouvé sur le pare-brise de la voiture, l’autre, collé au col de sa veste...


Quelques heures plus tard, parvient à Thérèse ARNAUD un pneumatique contenant une quatrième carte à jouer et une missive l’informant qu’elle mourra à la réception du treizième as de cœur...


Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373476682
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS AU LECTEUR
***
Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :
EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français. *
Les espions sont généralement des êtres vils, des ê tres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même deTHÉRÈSE ARNAUD dont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme el le le dit,« pris du service».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmiè re, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré s on intelligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus d irecte.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, s on cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du pé ril. Cent fois, elle se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’o ù l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles an onymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUDla plus noble figure de la Grande Guerre. est NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MIL LIERS DE VIES HUMAINES.
D’une modestie aussi grande que son courage, elle n ’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant.
« Plus tard, disait-elle,plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUDlemaintenant, dans le cimetière d’un minuscu  repose,
village de l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sac rifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvanta bles conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent lesEXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAUDun écho attendri trouver dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD - 14 -
L’AS DE COEUR
De
Pierre YRONDY
CHAPITRE I
L'AS DE COEUR
Depuis deux jours, Thérèse Arnaud n'avait confié à ses dévoués auxiliaires Malabar, Friquet, Languille et Marcel que des missi ons en apparence peu importantes. Renseignements à recueillir. Filatures diverses. Surveillances.
Mais, elle-même se contentait de prendre connaissan ce des rapports qui lui étaient adressés par ses aides, sans agir personnel lement.
Après la capture de Georges Bernier, le directeur d e la Fabrique d'obus asphyxiants de Billancourt(1), la célèbre espionne française s'était accordé quelque repos.
Le premier repos – et combien mérité – qu'elle eût goûté depuis longtemps.
Mais, C. 25, l'infatigable agent du Deuxième Bureau , était dotée d'un caractère qui supportait mal l'inactivité. Et, dès que la fatigue physique eut disparu, Thérèse se préoccupa de savoir dans quelle nouvelle aventure elle allait se lancer.
En attendant de prendre une décision ferme, – chose assez délicate étant donné le nombre d'affaires, toutes importantes et i ntéressantes, qui sollicitaient son activité – C. 25 se délassait en faisant une pa rtie d'échecs avec le chimiste Marcel.
Un nuage de fumée entourait les deux joueurs.
Ils étaient dignes l'un de l'autre. Aussi, un lourd silence planait, durant lequel les partenaires mûrissaient leur plan... et de long ues hésitations naissaient avant que de déplacer une pièce.
Soudain, Thérèse annonça :
— Échec à la dame !
À ce moment, la porte s'ouvrit.
Une forme cassée se dessina dans le cadre de l'huis . Une forme qui continua d'avancer vers les joueurs, d'un pas léger, mais fatigué.
C'était une vieille femme, au visage ridé, au corps semblant ratatiné et qui se déplaçait avec une certaine rapidité sur des jam bes tremblantes.
Avant que la vieille femme fût arrivée près d'elle, Thérèse questionna :
— Mais... comment êtes-vous entrée ?
— J'ai trouvé la porte du palier entrouverte. J'ai cru que c'était exprès afin
que l'on puisse pénétrer sans sonner...
Le fait signalé était assez surprenant. Cependant, il n'était pas impossible que, par distraction, le dernier entrant – c'était Marcel – eût simplement poussé la porte, croyant la fermer. Aussi, C. 25 se conten ta-t-elle de l'explication donnée par la vieille femme, sans l'ombre de la moindre hé sitation.
La visiteuse continua d'avancer vers C. 25.
Elle lui tendit une enveloppe portant Thérèse Arnaud. À remettre en mains propres.
la
mention
ma nuscrite
:
Tandis que l'espionne prenait l'enveloppe des mains de la vieille femme, celle-ci expliquait, prévenant ainsi toute question quant à l'origine du pli :
— Deuxième Bureau, de la part du capitaine Ladoux !...
— Bien, fit seulement C. 25 en décachetant l'envelo ppe.
Un mouvement de surprise !
Thérèse retira du pli une carte à jouer. Un as de c œur, qui était tombé d'un papier plié en deux.
Sur le papier ce texte dactylographié :« Cherchez le propriétaire de cet objet... »
Marcel, silencieux, regardait Thérèse.
Celle-ci releva la tête. Son regard parcourut rapid ement la pièce.
— Mais... où est la vieille femme qui m'a apporté c e pli ?
Rapidement, avec une agilité dont on l'eût crue inc apable, l'étrange visiteuse, ayant accompli la commission dont elle é tait chargée, avait disparu.
— Rattrape-la dans l'escalier, Marcel... jeta vivem ent Thérèse.
Marcel bondit.
Au moment où il atteignait la porte, un carreau de la fenêtre vola en éclats.
Machinalement, C. 25 et le chimiste se baissèrent.
Puis, C. 25 se dirigea vers un objet assez lourd qu i, lancé de l'extérieur, venait de tomber sur le tapis.
C'était un petit tube d'acier d'une certaine épaiss eur. Ce tube était creux. Et, dans l'intérieur, Thérèse Arnaud découvrit un carto n plié en deux.
L'extraire fut, pour l'espionne, l'affaire de quelq ues secondes.
Avec une non moins grande surprise que lors de sa p récédente découverte dans le pli du capitaine Ladoux, C. 25 trouva une s econde carte à jouer. Un as de cœur.
— Que signifie... commença-t-elle.
— La vieille femme a disparu, annonça Marcel essouf flé. J'ai descendu les deux étages. J'ai regardé attentivement dans la rue . Je n'ai pas aperçu la silhouette de l'étrange visiteuse.
— Il était cependant impossible qu'elle soit déjà h ors des regards, remarqua Thérèse...
— Rien ne dit qu'elle était venue à pied. Quelque v oiture pouvait l'attendre... supposa le chimiste...
— Possible ! admit C. 25 avec un geste vague... D'a illeurs, la question n'est pas là.
Et, tendant à Marcel les deux cartes à jouer, C. 25 posa immédiatement le problème à résoudre :
— Il faut savoir ce que cela signifie !...
(1) Voir le récit précédent :« L'orgue de Barbarie »[Retour]
CHAPITRE II
L'AVERTISSEMENT
Tandis que Marcel, selon les instructions que venai t de lui donner la « Patronne », passait au laboratoire pour photograp hier les deux cartes à jouer et pour les soumettre à différents réactifs, C. 25 restait songeuse.
Elle fut tirée de sa méditation par la brusque entrée de Friquet.
Un Friquet hors d'haleine, vêtements en désordre, q ui arriva en se plaignant :
— Oh, quelle bagarre, mes aïeux !
— Que t'est-il arrivé, questionna Thérèse...
Rapidement, Friquet fournit les explications demand ées.
Ayant terminé la mission qui lui avait été confiée, il venait rendre compte à la « Patronne » des résultats obtenus.
Il marchait tranquillement. En arrivant près du dom icile de l'espionne, à environ cent mètres, il avait été brusquement assai lli par deux malandrins qui, sans un mot, et sans autre forme de procès, lui éta ient tombés dessus à bras raccourcis. La rue, peu passante, permettait cette agression en plein jour.
Le premier mouvement de surprise passé, Friquet, en core que touché, avait réagi. Il s'était vaillamment défendu, non sans, ce pendant, encaisser encore quelques horions supplémentaires.
Mais, il avait crié. Et, dès que quelques personnes attirées par ses appels s'étaient approchées, les deux malandrins avaient d isparu sans demander leur reste.
Marcel revenait du laboratoire lorsque le gamin de Paris terminait son récit.
— Mais, Friquet... qu'as-tu dans le dos ?
— Quoi ? Mon vêtement déchiré ? Cela ne m'étonne pa s... car la lutte a été chaude...
— Non... ! Regarde...
Et Marcel retira, sur le veston de Friquet, prise s ous le col, une carte à jouer.
— Encore un as de cœur, remarqua-t-il.
Thérèse Arnaud, cette fois, ne manifesta découverte.
Elle ne commenta pas l'agression de Friquet.
aucune sur prise de cette
Elle sortit seulement de son mutisme pour demander au chimiste :
— Alors, les cartes ?
— Cartes tout à fait ordinaires, assez semblables à celles qui sont en usage dans les cercles ou celles que n'importe quel parti culier peut se procurer au débit de tabac.
— Les as-tu examinées à fond ?
— Non, pas encore. Je n'ai pas terminé. Et, pour me livrer à un examen approfondi, il faut que je les soumette à d'autres réactifs, que je n'ai pas actuellement...
— Occupe-toi de te procurer le nécessaire et pousse l'examen à fond... ordonna C. 25 en remettant au chimiste le troisième as de cœur...
Tandis que Marcel exécutait les ordres de la Patron ne et que Friquet allait changer de costume, C. 25 reprenait sa méditation.
Peu après, Malabar arriva.
Il avait profité d'un court repos accordé par Thérè se pour vérifier la voiture automobile. Il avait tracassé le moteur.
— Voilà, Patronne... dit-il.
Et il tendit à Thérèse Arnaud une carte à jouer. Un as de cœur.
C. 25 le prit. Elle l'examina attentivement et, en apparence, le découvrit absolument semblable aux trois précédents.
— Où as-tu trouvé cet as de cœur ?
— Je l'ai trouvé glissé entre l'essuie-glace et le pare-brise de la voiture... répliqua-t-il.
— Cependant : tu étais seul au garage.
— J'étais seul. Et, fait plus extraordinaire qui m' a fait vous apporter cette carte, durant le temps passé au garage, la porte ét ait fermée. Je ne l'ai pas vu s'ouvrir. Il est impossible cependant de l'ouvrir s ans que je voie... Donc : personne n'est entré...
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