L assassinat du toreador
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L'assassinat du toreador , livre ebook

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Description

À Barcelone, pendant l’escale du paquebot le ramenant en France, le célèbre détective parisien, M. DUPONT, reçoit la visite d’un riche Espagnol qui le supplie d’innocenter son neveu, condamné à mort pour l’assassinat d’un toreador.


D’abord réticent, l’enquêteur accepte et décide de rencontrer tous les protagonistes de l’affaire. Les avis sont unanimes, la justice a bien fait son travail, d’autant que l’arme du crime a été trouvée dans la chambre du suspect.


Mais, M. DUPONT sent que quelque chose se trame derrière ce meurtre...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782373472745
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

M. DUPONT, DÉTECTIVE
***5***
LASSASSINATDUTOREADOR
Roman policier
AVANT-PROPOS
Dans la littérature populaire française, il est des auteurs encore plus cultes que les plus cultes des auteurs populaires.
Ainsi, s'il est indéniable que Georges Simenon, Fré déric Dard, Léo Malet... sont parvenus à des sommets dans l'esprit des lecte urs, d'autres écrivains qui, parce qu'ils sont demeurés inconnus aux yeux du gra nd public actuel alors que leurs textes émerveillent encore l'esprit des lecte urs d'antan et de trop rares passionnés d'aujourd'hui, ont réussi à supplanter, dans la tête de ceux-ci, leurs célèbres pairs susnommés.
Car, là où certains ont atteint la postérité grâce à une édition systématique de leur production sous le format pérenne du roman « classique », d'autres ont échoué dans la quête d'« immortalité littéraire » m algré quelques livres gravés de leurs noms – Rodolphe Bringer, Gustave Gailhard, Jean-Toussaint Samat…, par exemple.
Mais, qu'en est-il des écrivains dont les textes n'ont jamais inondé les pages d'un « vrai » bouquin qui dure, qui se prête, se re vend et s'échange ?
Un auteur, en particulier, connaît la réponse puisq ue son surnom de « écrivain sans livre » explique, à lui seul, pourq uoi il demeure inconnu de la plupart des lecteurs de notre époque.
Pourtant, son immense production, les genres dans l esquels il a œuvré, les personnages qu'il a animés, écrasent toute concurre nce.
Son nom :Joseph Théophile Maurice MOSELLIaliasJosé MOSELLI.
José MOSELLIuillet 1941né le 28 août 1882 à Paris et est mort le 21 j  est au Cannet.
Parlez deJosé MOSELLI à un passionné de littérature populaire et vous êtes assurés de voir ses yeux clignoter de plaisir. Évoquez-le devant un lecteur lambda et vous constaterez immédiatement que ce nom ne lui évoque rien.
L'auteur est devenu tellement « Culte » auprès des aficionados de littérature populaire, autant par son parcours que par sa produ ction, que l'on peut encore croiser des lecteurs dont les pères ou grands-pères leur contaient, enfants, leurs souvenirs de feuilletons désormais introuvables don t l'écrivain a inondé les journaux de l'époque.
Son parcours est celui d'un enfant de famille aisée qui, avide d'aventures, fugue à treize ans pour s'engager comme mousse sur un navire. Les années suivantes furent un gage de souvenirs d'évènements, de personnages et de lieux qui nourriront sa plume par la suite.
Brimé, maltraité, le gamin s'offre corps et âme à s on boulot. Mais son esprit
voyageur en fait un déserteur malgré lui. Alors, il continue à naviguer et à découvrir le monde avant de rentrer en France pour être traduit en « conseil de discipline ». Les juges furent cléments et organisè rent l'éducation du jeune homme qui devint Officier de la Marine marchande. S es aventures se poursuivirent, mais, lassé,José MOSELLI chercha à se stabiliser en acceptant un poste de journaliste en charge de la rubrique « L'actualité maritime ».
En parallèle, il écrit des contes et des nouvelles et entrera en contact avec les Éditions Offenstadt pour lesquelles il produira un nombre incalculable de feuilletons pour divers journaux et magazines.
Parmi ces séries, on pourra citer l'une de ses prem ières si ce n'est la première :« W... vert »is,dans le magazine « L'Intrépide » de 1910. Ma  édité également :entures« John Strobbins, détective cambrioleur », « Les av fantastiques d'un jeune policier », « Le roi des bo xeurs », « Le baron Stromboli », « Les champs d'or de l'Urubu », « Les naufrageurs de l'air », « La prison de glace », « Iko Teruka », « Browning & Cie », « Triplix l'insaisissable »...des dizaines d'autres qui s'étalaient sur des c entaines et d'épisodes à travers des années et des années.
Parmi ces feuilletons, certains sont devenus « cult issimes » et plusieurs fois réédités et d'autres sont comme le Saint Graal, tou t le monde en parle, tout le monde les cherche, mais personne n'a réussi à mettr e la main dessus – du moins, plus grand monde de vivant.
Si, certains de ses feuilletons d'anticipation, com me« La fin d'Illa », « Le messager de la planète » ou« La guerre des océans » ont eu le privilège d'être réédités à la fin du siècle dernier, toute l a partie « policière » de l'œuvre d eJosé MOSELLIde pluslentement disparu avec ses supports papier vieux  a de 80 ans.
Dans cette production particulière, si certains per sonnages ou certaines séries, comme« John Strobbins, détective cambrioleur », évoquent quelque chose aux plus férus passionnés des textes de l'aut eur, d'autres, comme « M. Dupont, détective »ant, étaient même oubliés de ceux qui n'oublient pourt pas.
Pourtant,« M. Dupont, détective »une série particulière dans l'œuvre est deJosé MOSELLIà plus d'un titre.
D'abord, parce que c'est, probablement, l'unique hé ros de l'auteur à porter un nom bien français (en effet, difficile de faire plus franchouillard comme patronyme).
Ensuite, grâce à l'humour omniprésent qui égaie tou s les épisodes malgré les mésaventures que peut subir le détective.
Puis, par la psychologie du personnage et le décala ge entre son sérieux et
son orthodoxie et la légèreté du ton. Car, à plus d 'un titre,M. Dupont pourrait être considéré comme un « fonctionnaire » dans tout le sens péjoratif que pourrait comporter cette image à travers les cliché s, qui ont la vie dure, sur la rigidité de cette « caste » vis-à-vis des règles. C ar, la vie et la profession de M. Dupontrégies par un règlement auquel il ne déroge j amais. Les sont horaires de réception, les honoraires en fonction d e telle ou telle prestation. Il ne négocie pas, ne fait pas crédit, et, surtout, ne fa it jamais de concession. Cette allure de bureaucrate, il faut bien l'avouer, est r enforcée également par son physique, puisque, loin d'avoir la carrure du dur à cuire à laquelle l'imagerie d'Épinal nous donne lieu d'attendre,M. Dupontprésente en l'espèce d'un se gringalet à lunettes et au crâne dégarni, à l'âge i ndéfinissable, dont seule la froideur du regard peut présager de la dangerosité.
Enfin, de par sa relative concision en comparaison avec les autres séries de l'auteur.
Effectivement, là où certaines séries s'étalent sur des centaines d'épisodes à travers des dizaines d'années,« M. Dupont, détective » n'a vécu que six enquêtes à travers le monde, en moins de deux ans.
Uniquement publié, jusqu'à présent, dans le magazin e jeunesse,« Le Cri-Cri »iodique le 10 juin 1937, la, depuis le 14 février 1935, jusqu'à la mort du pér série ne vivra que sur 122 numéros à raison d'une p age et demie par livraison, mêlant neuf tiers de colonnes de textes et neuf ill ustrations.
L'ultime épisode sera même retaillé pour que la fin de celui-ci corresponde avec la disparition du magazine.
Depuis,José MOSELLIretombé dans l'anonymat qui sied si peu à son est talent et à son œuvre.
Mais ça, c'était avant…
M aintenant,OXYMORON Éditionsl'auteur et ses textes de son ressort anonymat pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Après avoir réédité en partie la série« John Strobbins »l'excellent et rom an,« La momie rouge »,OXYMORON Éditions décide de faire ressurgir « M. Dupont, détective », du néant dans lequel il était si injustement plon gé.
Pour ce faire, et comme cela avait déjà été le cas pour« La momie rouge », la découpe en chapitres des épisodes respecte l'édi tion d'origine. En clair, chaque chapitre correspond au contenu d'un numéro d u magazine de l'époque. Aussi, pour vous replonger dans la peau du lecteur d'hier, vous pourrez vous contenter de lire un chapitre par semaine (la série était éditée dans un magazine hebdomadaire), mais il y a fort à parier que vous n e pourrez résister à l'envie de dévorer les épisodes le plus vite possible.
M. Dupont,de par son métier, fera voyager les lecteurs à tra vers le monde.
L aCollection « M. Dupont, détective » au sein du catalogue de « OXYMORON Éditions »aux lecteurs, l'intégralité de la série dans proposera l'ordre de la première diffusion dans le magazine« Le Cri-Cri », au format numérique.
« OXYMORON Éditions »que, grâce au travail passionné de son souhaite équipe, un grand nombre de lecteurs découvre ou red écouvre le talent d'un auteur injustement oublié.
N.B. Pour en savoir plus surJosé MOSELLI, sa vie et son œuvre, procurez-vous l'ouvrage intitulé « L'Apothéose du roman d'av entures,José MOSELLIet la Maison Offenstadt » publié par Encrage Édition en 2 001, du regretté Jean-Louis Touchant, passionné de littérature populaire en gén éral et de l'œuvre de José MOSELLI, en particulier, ancien président de l'association « 813 : Les Amis des Littératures Policières ».
N'hésitez pas, également, à vous rendre à l'adresse suivante – http://www.oeildusphinx.com/moselli_00.html – vous y découvrirez une mine d'informations sur l'auteur.
I
Tandis que la police de Sierra Leone emprisonnait les membres de la bande desBuffles Noirs,grâce au flair de M. Dupont, le grand démasqués détective s'occupa de son retour en Europe. Quelque s heures avant de s'embarquer à Freetown à bord du paquebotFoulah, qui allait appareiller pour Marseille, M. Dupont reçut la visite à son hôtel d' Archibald Arnold, accompagné de M. Boulder, qui était complètement guéri.
Les deux hommes venaient remettre à M. Dupont un ch èque de trois mille livres sterling, prix convenu de son enquête, et, d e plus, lui apportaient un contrat lui assurant la dixième partie des bénéfice s sur leur mine d'or.
— Vous êtes trop aimables, messieurs ! fit M. Dupon t, après avoir pris le chèque. Mais ce qui est convenu est convenu. Vous m 'avez offert trois mille livres sterling pour m'occuper de votre affaire. J' ai réussi. Je prends donc les trois mille livres... Quant au reste, je refuse ! J e veux mon dû et rien que mon dû !... Inutile d'insister !
En vain, James Boulder et Archibald Arnold essayère nt-ils de faire revenir le grand détective sur sa décision. Leurs efforts fure nt vains. Les deux hommes quittèrent donc M. Dupont, non sans l'avoir assuré de leur reconnaissance éternelle.
Une heure plus tard, M. Dupont, flanqué du brave Ko ufo, son nègre à tout faire, s'embarqua dans une chaloupe automobile qui conduisit les deux hommes à bord du paquebot françaisFoulah, ancré en rade de Freetown. Le grand détective et son nègre gagnèrent aussitôt leurs cab ines. Lorsqu'ils revinrent sur le pont, leFoulahcommençait à remonter son ancre.
La traversée du paquebot devait s'accomplir sans in cident : une dizaine de jours après son départ de Freetown, leFoulahfit escale à Barcelone. M. Dupont, par télégraphe, s'était fait adresser son courrier dans cette ville ; aussi, de nombreuses lettres, arrivées de tous les pays du mo nde, l'attendaient. Il s'enferma donc dans sa cabine, pour les décacheter et les lire à son aise. Le Foulahcelone. Et M. Dupont, en effet, ne devait rester que peu de temps à Bar n'avait rien à faire dans la capitale de la Catalog ne.
Il était plongé depuis plusieurs heures dans la lec ture de son courrier lorsqu'il entendit frapper doucement à la porte de sa cabine. Il ne répondit pas. L'on frappa plus fort. M. Dupont, qui avait fait sa voir au maître d'hôtel qu'il ne voulait être dérangé sous aucun prétexte, domina so n impatience et attendit.
Mais les coups continuèrent à ébranler la porte de la cabine et, finalement, une voix, qui était celle du maître d'hôtel duFoulah, retentit :
— Monsieur Dupont !... Veuillez me pardonner... mai s il y a ici un monsieur... qui veut vous voir à tout prix... Il dit que c'est une question de vie ou de mort !
— Qu'il prenne le train pour Paris !... Mon adresse est rue de Cléry... J'y serai après-demain et recevrai les clients de neuf heures du matin à midi et de deux heures à six heures... Et maintenant, laissez- moi en paix ! répondit M. Dupont, de sa voix nette.
Un silence suivit ces paroles. M. Dupont, qui avait l'oreille fine, entendit des chuchotements, puis une voix rauque retentit :
— Señor Doupont !... Écoutez-moi !... Yé souis oune de vos admirateurs... Yé souis le señor don Diego Miraflorès... Yé vous o ffre tout l'argent que vous voudrez... C'est pour sauver la vie d'oune innocent ! Vous comprenez ?... Cinquante mille pesetas yé vous offre... Cinquante mille pesetas. Ouvrez-moi vite !... Chaque heure qu'elle passe est oune heure perdoue !... Cinquante mille pesetas !... Dépêchez-vous !... Le bateau, il va pa rtir !
— Faites comme lui, partez ! grommela M. Dupont, im patienté.
— Non !... Yé né partirai pas sans vous avoir vou ! ... Señor Doupont, yé vous soupplie...
Le son rauque de la sirène du paquebot couvrit les paroles du señor Miraflorès qui s'interrompit et, dès que la sirène eut cessé de se faire entendre, reprit :
— Señor Doupont... C'est pour moun neveu que yé sou is ici !... Ne me refousez pas...
Mais une autre voix, plus forte celle-là, retentit :
— Le navire part !... À terre, tous ceux qui ne son t pas passagers !... À terre !... Par ici l'escalier !... À terre !
— Vous entendez, señor Doupont ? reprit le señor Mi raflorès. Vous entendez ?... Le bateau part !... Vous ne voulez pa s me voir maintenant ?... Eh bien ! Yé reste à bord !... Yé férai lou voyage ave c vous... Mais il faut que vous m'écoutiez !... Mon pauvre neveu... Yé veux le sauv er !
M. Dupont, qui bouillait d'impatience, repoussa l'a mas de lettres accumulées devant lui, sur le petit secrétaire de la cabine. Il se leva et alla ouvrir la porte.
Il se trouva devant un homme maigre, de haute statu re, au visage osseux, nez en lame de couteau, longue moustache noire, qui , le voyant, s'inclina aussitôt devant lui et s'écria :
— Ah !... moussiou Doupont... vous me sauvez !... Y é souis le señor don Diego Miraflorès... Votre indigne serviteur... Yé v ous offre cinquante mille pesetas... pour la vie de mon pauvre neveu... Yé vo us donnerai...
Mais le maître d'hôtel intervint :
— Si vous voulez redescendre à terre, señor Miraflo rès, dit-il, vous avez juste le temps !... On va remonter l'échelle.
Le señor Miraflorès se redressa brusquement et, se tournant vers son interlocuteur, glapit :
— Yé né pars plous !... Yé reste pour m'expliquer a vec le señor Doupont !... Señor Doupont... je vais vous expliquer...
— C'est bon, entrez ! interrompit le grand détectiv e en s'effaçant pour laisser passer don Diego Miraflorès.
Celui-ci, tenant en main son large chapeau de feutre, pénétra dans la cabine où M. Dupont rentra derrière lui et referma la porte.
— Asseyez-vous, don Diego ! fit aussitôt M. Dupont en désignant à son visiteur l'étroit divan de moleskine qui occupait u n des côtés de la cabine. Et racontez-moi votre affaire !
— Oh ! señor Doupont... jamais je n'oublierai... ma reconnaissance éternelle vous...
— Je n'en ai que faire !... D'abord, je ne vous pro mets pas de m'occuper de votre affaire... Et si je m'en occupe, vous ne me d evrez pas de reconnaissance, mais seulement le prix fixé par mon tarif... Et pas de paroles inutiles, s'il vous plaît !... Soyez bref et clair !... Je vous écoute !
— Oh ! maintenant, j'ai le temps ! remarqua don Die go Miraflorès, avec simplicité. Vous entendez ? Le bateau part !
— Mais moi, je suis pressé ! grommela M. Dupont en désignant de la main l'amas de lettres étalées devant lui. Vous y êtes ? ... Racontez... ou allez-vous-en !
— Mais, yé né démande pas mieux que de vous raconte r l'histoire !... Mais c'est oune triste histoire... et tragique... et dra matique... et tout !... fit don Diego Miraflorès en soupirant. Vous permettez ? Yé vais foumer oune cigarette !... Sans cigarette, yé né sais pas ce qu e yé dis !
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