La Lettre volée
18 pages
Français

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Description

Histoires extraordinaires

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 440
EAN13 9782820607584
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Lettre vol e
Edgar Allan Poe
1844
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-0758-4
Nil sapientioe odiosius acumine nimio
SÉNÈQUE
J’étais à Paris en 18… Après une sombre et orageuse soiréed’automne, je jouissais de la double volupté de la méditation etd’une pipe d’écume de mer, en compagnie de mon ami Dupin, dans sapetite bibliothèque ou cabinet d’étude, rue Dunot, n° 33, autroisième, faubourg Saint-Germain. Pendant une bonne heure, nousavions gardé le silence ; chacun de nous, pour le premierobservateur venu, aurait paru profondément et exclusivement occupédes tourbillons frisés de fumée qui chargeaient l’atmosphère de lachambre. Pour mon compte, je discutais en moi-même certains points,qui avaient été dans la première partie de la soirée l’objet denotre conversation ; je veux parler de l’affaire de la rueMorgue, et du mystère relatif à l’assassinat de Marie Roget. Jerêvais donc à l’espèce d’analogie qui reliait ces deux affaires,quand la porte de notre appartement s’ouvrit et donna passage ànotre vieille connaissance, à M. G… , le préfet de police deParis.
Nous lui souhaitâmes cordialement la bienvenue ; carl’homme avait son côté charmant comme son côté méprisable, et nousne l’avions pas vu depuis quelques années… Comme nous étions assisdans les ténèbres, Dupin se leva pour allumer une lampe ; maisil se rassit et n’en fit rien, en entendant G… dire qu’il étaitvenu pour nous consulter, ou plutôt pour demander l’opinion de monami relativement à une affaire qui lui avait causé une massed’embarras.
– Si c’est un cas qui demande de la réflexion, observa Dupin,s’abstenant d’allumer la mèche, nous l’examinerons plusconvenablement dans les ténèbres.
– Voilà encore une de vos idées bizarres, dit le préfet, quiavait la manie d’appeler bizarres toutes les choses situées au-delàde sa compréhension, et qui vivait ainsi au milieu d’une immenselégion de bizarreries.
– C’est, ma foi, vrai ! dit Dupin en présentant une pipe ànotre visiteur, et roulant vers lui un excellent fauteuil.
– Et maintenant, quel est le cas embarrassant ?demandai-je ; j’espère bien que ce n’est pas encore dans legenre assassinat.
– Oh ! non. Rien de pareil. Le fait est que l’affaire estvraiment très-simple, et je ne doute pas que nous ne puissions nousen tirer fort bien nous-mêmes ; mais j’ai pensé que Dupin neserait pas fâché d’apprendre les détails de cette affaire, parcequ’elle est excessivement bizarre.
– Simple et bizarre, dit Dupin.
– Mais oui ; et cette expression n’est pourtant pasexacte ; l’un ou l’autre, si vous aimez mieux.
Le fait est que nous avons été tous là-bas fortement embarrasséspar cette affaire ; car, toute simple qu’elle est, elle nousdéroute complètement.
– Peut-être est-ce la simplicité même de la chose qui vousinduit en erreur, dit mon ami.
– Quel non-sens nous dites-vous là ! répliqua le préfet, enriant de bon cœur.
– Peut-être le mystère est-il un peu trop clair, dit Dupin.
– Oh ! bonté du ciel ! qui a jamais ouï parler d’uneidée pareille.
– Un peu trop évident.
– Ha ! ha ! – ha ! ha ! – oh !oh ! criait notre hôte, qui se divertissait profondément.oh ! Dupin, vous me ferez mourir de joie, voyez-vous.
– Et enfin, demandai-je, quelle est la chose enquestion ?
– Mais, je vous la dirai, répliqua le préfet, en lâchant unelongue, solide et contemplative bouffée de fumée, et s’établissantdans son fauteuil. Je vous la dirai en peu de mots. Mais, avant decommencer, laissez-moi vous avertir que c’est une affaire quidemande le plus grand secret, et que je perdrais très-probablementle poste que j’occupe, si l’on savait que je l’ai confiée à qui quece soit.
– Commencez, dis-je.
– Ou ne commencez pas, dit Dupin.
– C’est bien ; je commence. J’ai été informépersonnellement, et en très-haut lieu, qu’un certain document de laplus grande importance avait été soustrait dans les appartementsroyaux. on sait quel est l’individu qui l’a volé ; cela esthors de doute ; on l’a vu s’en emparer. on sait aussi que cedocument est toujours en sa possession.
– Comment sait-on cela ? demanda Dupin.
– Cela est clairement déduit de la nature du document et de lanon-apparition de certains résultats qui surgiraient immédiatements’il sortait des mains du voleur ; en d’autres termes, s’ilétait employé en vue du but que celui-ci doit évidemment seproposer.
– Veuillez être un peu plus clair, dis-je.
– Eh bien, j’irai jusqu’à vous dire que ce papier confère à sondétenteur un certain pouvoir dans un certain lieu où ce pouvoir estd’une valeur inappréciable.

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