La pierre qui bouge
64 pages
Français

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Description

FLORAC et LA GLU, policiers à la Sûreté de Paris, sont contactés par madame Volrand pour éclaircir le mystère de son pavillon de Fontenay.


Chaque nuit, un vacarme épouvantable fait vibrer les murs et les sols de la demeure sans qu’il soit possible d’identifier ni la source ni la provenance de celui-ci.


De crainte qu’il ne s’agisse d’un évènement d’ordre surnaturel, le couple envisage de revendre son bien.


FLORAC rassure la jeune femme et lui certifie qu’il peut résoudre son souci avec un peu de temps et de patience.


Sur place, l’obscurité venue, les deux enquêteurs entendent, à leur tour, le brouhaha et inspectent les alentours sans succès.


L’épouse du jardinier leur affirme même avoir vu, durant le fracas, une énorme pierre à un autre endroit qu’à celle où elle est ordinairement scellée...


Dès lors, FLORAC est certain que cette énigme dissimule une des plus importantes affaires qu’il n’a jamais eu à traiter...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juin 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373473780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FLORAC ET LA GLU
LA PIERRE QUI BOUGE
Roman policier
Marcel VIGIER
*1*
Dans son bureau, Florac fumait paisiblement une cig arette. Il se reposait d'une longue semaine de labeur, pendant laquelle il avait éclairci un sombre mystère, qui avait passionné tout Paris.
Le timbre de l'entrée retentit. La Glu se leva en m augréant.A priori, il maugréait toujours, parce que d'un esprit prévenu, il s'attendait de préférence à un ennui, plutôt qu'à une joie.
Mais un instant plus tard, il réapparaissait, les l èvres fleuries d'un sourire.
— Patron, une jolie dame, qui sent rudement bon, vo udrait vous voir. Faut-il que je la reçoive à votre place ?
— Fais entrer, répondit laconiquement le détective en jetant sa cigarette.
Comme il se redressait, la visiteuse franchit le se uil. C'était une jeune femme d'environ une trentaine d'années et d'apparen ce bourgeoise.
Du geste, Florac lui indiqua un siège, et attendit s'expliquer.
qu'elle voulût bien
Il profitait d'ordinaire de ces quelques minutes d' embarras pour étudier son personnage et, ainsi, savait dès le début de la con versation à qui il avait affaire.
— Monsieur, dit enfin la dame, je m'adresse à vous, à titre purement privé, et je souhaiterais que l'administration ne fût pas mise au courant de ce qui m'amène chez vous, à moins que cela ne soit absolum ent nécessaire.
Le détective s'inclina :
— En principe, si c'est pour une enquête criminelle , je ne puis m'en charger, sans l'autorisation de mes chefs.
— Oh ! À mon avis, il n'y a rien de criminel, dans ce que je vais vous raconter... cela tient davantage de la sorcellerie... de la magie noire...
Florac sourit :
— Je crains bien alors, madame, que cela sorte de m a compétence...
La visiteuse fit une courte pause, comme pour bien se remémorer ce qu'elle avait à dire :
— Voici la chose en peu de mots. Mon mari a acheté, il y a environ six mois, un pavillon à Fontenay. La maison se trouve au centre d'un grand jardin.
« Les deux premiers mois, nous fûmes entièrement sa tisfaits de notre acquisition, rien d'anormal ne se produisit.
« Puis subitement, une nuit, nous fûmes réveillés p ar un vacarme épouvantable, dont il était impossible, en écoutant, de deviner la direction.
« Et chaque nuit, il en fut de même. À peu près à u ne heure identique, le tapage recommençait.
« Mon mari, le jardinier et sa femme ont fouillé la maison depuis le grenier jusqu'à la cave. Ils ont veillé une semaine entière . Tout cela sans le moindre résultat. Tandis qu'ils surveillaient, le vacarme r ecommençait et leurs promenades à travers l'immeuble n'y changeaient rie n.
— Voilà qui est assez curieux, en effet, interrompi t Florac, déjà intéressé par ce nouveau mystère. Et les voisins, entendaient-ils quelque chose ?
— Absolument rien. Ils affirment que leur sommeil n 'est jamais troublé.
— Et votre jardin est grand ?
— Assez vaste, ce qui prouverait bien que tout ce b ruit se passe chez nous.
— Avez-vous fouillé le parc ?
— De fond en comble, assurément.
— Ce sont des revenants, pour sûr ! affirma La Glu, gouailleur.
Florac haussa les épaules.
— Ces bruits ressemblent à quoi, Madame ?
— Ma foi, c'est assez imprécis, des sons de cloches , on croirait parfois qu'une troupe de démons agite de la vieille ferrail le. Mais tout cela paraît très lointain, en même temps que tout proche.
— L'ancien locataire ne vous avait pas parlé de ce vacarme insolite ?
— Non et cela nous intrigue d'autant plus. Une frui tière, depuis longtemps dans le pays, m'a affirmé que la maison était hanté e. Je ne crois pas beaucoup à pareilles histoires, mais le silence de l'ancien propriétaire, sa facilité à vendre pour un prix relativement bas, me rend soupçonneuse à l'heure actuelle.
La Glu se gratta la tête et songeur laissa tomber :
— Pour être cocasse, c'est cocasse.
La visiteuse se tourna vers lui en riant :
— Peut-être pour vous, Monsieur. Mais si depuis qua tre mois, vous étiez réveillé chaque nuit par ce vacarme, vous trouverie z à la longue, la chose moins drôle.
— C'est pas sûr, rétorqua le jeune homme, mi-figue, mi-raisin.
Florac se taisait, tout cela lui semblait étrange a ssurément, mais il prévoyait que ce mystère ne devait pas être bien impénétrable , une fois qu'on avait
obtenu un premier éclaircissement. C'était donc ce jalon de début qu'il était nécessaire de se procurer.
La dame craignant qu'il refusât son concours, pours uivit timidement :
— Connaissant votre habileté, j'avais conseillé à m on mari de s'adresser à vous. Mais il ne s'y décida pas, désireux plutôt de se débarrasser de cette propriété, sans attirer sur elle l'attention publiq ue, ce qui aurait évidemment éloigné les acquéreurs. Me plaisant, dans cette mai son, je ne suis pas tout à fait du même avis et je voudrais tout tenter avant d'être contrainte de la quitter.
— Je vais tâcher, Madame, promit Florac. J'espère m ême réussir à vous débarrasser de cet ennui. Aucun mystère de cet ordr e n'est insoluble, avec du temps et de la patience.
— Combien je vous suis reconnaissante, s'écria la v isiteuse en un élan d'expansion.
— J'aurai besoin naturellement de voir les lieux, p oursuivit le détective. J'irai donc chez vous cet après-midi. Peut-être même serai s-je obligé de veiller plusieurs nuits...
— Tout ce que vous voudrez, Monsieur... Mais avez-v ous déjà une opinion sur la cause de ce vacarme ?
— Aucune... c'est absolument impossible de loin, ai nsi.
— Et... nous pouvons compter... sur votre discrétio n ?...
Florac eut un sourire narquois et esquissa un geste d'acquiescement qui satisfit la visiteuse.
La Glu la reconduisit jusqu'à la porte puis revint vers son chef.
— Au cas où vous ne réussiriez pas, on revendra la boîte sans tambour ni trompette. C'est pourquoi on tient tant à votre sil ence. Toujours l'histoire du monsieur qui s'est fait refiler une pièce fausse. I l n'est tranquille que lorsqu'il l'a passée à un autre.
— L'honnêteté, mon cher est une chose très relative .
Le jeune homme ricana :
— La vie est dure, et il faut bien vivre.
Pensif il s'assit, puis demanda :
— Et de son affaire, qu'en pensez-vous ?
— Rien. Probablement, ils ont entendu quelques brui ts vagues et aussitôt elle qualifie cela de vacarme.
— C'est tout de même drôle.
— Oui et je suis malgré moi intéressé, il me semble que je flaire une découverte amusante.
— Ça nous occupera.
— Oui et en attendant, allons déjeuner. Ensuite nou s nous occuperons sérieusement des petits ennuis de cette madame Volrand.
Les deux hommes se levèrent et passèrent dans des p ièces voisines afin de changer leur costume d'intérieur contre des toilettes plus élégantes.
*2*
Florac et son jeune collaborateur étaient installés à la terrasse d'un grand restaurant des boulevards.
On venait de leur servir un café fumant et parfumé. Le détective se renversa sur sa chaise, alluma un cigare, puis avec un rire silencieux, annonça :
— Mon vieux Pommier, tu n'as plus que quelques minu tes à rester ici, où pourtant tu sembles te complaire.
— Hein ! fit l'autre, peu désireux d'interrompre un e heureuse digestion.
— Écoute, mon cher garçon. Nous ne pouvons nous lan cer tête baissée dans cette nouvelle affaire. Dans un instant, tu pr endras donc ton chapeau, tu iras au garage chercher l'auto et de là, tu te rend ras à la Préfecture. Là, tu demanderas si l'on sait quelque chose sur ces Volra nd, qui habitent Fontenay depuis six mois.
— Vous ne les soupçonnez pas d'être des fumistes ? C'est impossible, la dame avait une trop belle robe...
— Je désire seulement être renseigné.
— Faudra dire pourquoi j'enquête ?
— Non, simplement que c'est pour moi...
Maussade, La Glu avala son café bouillant, puis le feutre sur l'oreille et le veston pincé, il s'éloigna.
Trois quarts d'heure plus tard, la grande limousine du détective stoppait devant le restaurant et le jeune homme en descendai t.
— Eh bien ? interrogea Florac.
L'autre se fit goguenard selon son habitude.
— Eh bien !... Rien... voilà... ce Volrand est un b rave industriel retiré des affaires. Il a de bonnes rentes, une bonne femme, u ne bonne bonne, un bon jardinier et une bonne digestion.
— C'est tout ?
— Oui, même à la Préfectance, on ne savait rien, il a fallu téléphoner à Fontenay pour obtenir ces renseignements sensationn els.
Satisfait, Florac se leva et gagnant sa voiture, s' installa au volant. La Glu s'assit auprès de lui et aussitôt questionna :
— On va là-bas ?
— On ne peut rien te cacher, cher.
Vexé le jeune homme se tut, se promettant de se rat traper à la première occasion.
L'auto fila à vive allure, longea le boulevard Volt aire, traversa la place de la Nation et une demi-heure plus tard, atteignait Fontenay.
Les deux voyageurs trouvèrent aisément la demeure d es Volrand qui était une des maisons les plus importantes du pays.
Florac arrêta sa voiture devant la grille du parc e t examina les environs, avant de sonner.
Le jardin, très vaste, était entouré d'un mur assez élevé ; au centre se dressait une bâtisse carrée d'une sobre élégance.
À droite et à gauche, deux autres parcs au milieu d esquels on apercevait des constructions de styles divers.
La grille s'ouvrait sur la route longeant la ligne de chemin de fer.
Tout ceci à première vue n'apprenait rien au détect ive, toutefois il nota que le terrain, depuis la route, jusqu'à l'extrémité su périeure du jardin, montait en une pente assez rapide. Ce détail minime l'intéress a cependant. Songeur, il murmura :
— C'est extraordinaire que les voisins, si ce vacar me est si fort, ne puissent rien entendre.
— Sont p't'être bien sourds de naissance, suggéra L a Glu.
Mais sur un signe de son chef, il interrompit ses r éflexions humoristiques, pour tirer vigoureusement le bouton de cuivre de la sonnette.
Le jardinier accourut ouvrir et sans doute, était-i l averti, car il sourit aimablement aux policiers et demanda :
— Ces messieurs sont attendus, n'est-ce pas ?
— Y a un peu de ça, consentit La Glu, qui ne perdai t aucune occasion de dire une sottise.
Certainement au logis, on les attendait avec une ce rtaine impatience, car à peine mettaient-ils le pied sur la dernière marche du perron, qu'une femme de chambre se précipitait au-devant d'eux, pour les in troduire incontinent au salon.
me Là, ils se trouvèrent en face de M. et M Volrand. Le premier était un homme d'une cinquantaine d'années, fort bien conservé et à l'allure décidée.
Après avoir serré la main du détective, il assura :
— Ma femme vous a mis à peu près au courant de la s ituation. Je n'ai donc
rien à ajouter. Menez votre enquête comme il vous p laira ; visitez la...
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