La sapèque rouge
105 pages
Français

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Description

Une nuit, dans la grande demeure familiale, un cri réveille Mademoiselle Simone GÉRAUDY. Elle sort de sa chambre et descend au salon où elle y trouve son père, un pistolet à la main, tenant en joue deux hommes devant le corps de son oncle, allongé sans vie sur le tapis, un poignard planté dans la poitrine.


Chacun clame son innocence en expliquant sa présence par une convocation émise par le défunt, mais nul ne sait qui est l’assassin et qui a brisé la vitre de la porte-fenêtre donnant sur l’extérieur.


Or, l’un des deux étrangers parvient à s’enfuir alors que l’autre accepte d’attendre la police.


C’est l’inspecteur principal Robert CHEVILLARD qui est chargé de l’affaire et va devoir débrouiller l’écheveau.


Très vite, un second cadavre est découvert dans le parc..., puis les pièces du château sont victimes d’une fausse perquisition... Décidément, rien n’est simple dans ce dossier...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782373472547
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA SAPÈQUE ROUGE
Roman policier
par René PUJOL
D'après la version publiée dans le magazine « Ric e t Rac » en 1930.
I
Deux visiteurs suspects
Simonepre, attendit.s'éveilla en sursaut, et les yeux ouverts dans l'om Elle avait l'imPression que quelque chose d'anormal venait de la tirer de son sommeil, mais elle était incaPaple de dire s'il s'a gissait d'un cri, d'un choc, ou Peut-être même d'un couP de tonnerre.
Dehors, le vent soufflait en rafales. On l'entendai t gémir dans les pranchages et Parfois haleter comme une pête dans l a cheminée. Cela n'avait d'ailleurs rien d'inquiétant Pour la jeune fille ha pituée au mauvais temPs d'octopre dans la forêt de Fontainepleau.
Elle Pensa que les domestiques avaient dû ouplier d e fermer une des Portes-fenêtres du rez-de-chaussée, et Pour en avoi r le cœur net, elle alluma l'électricité et sauta du lit.
Simone était en Pyjama ; il lui suffit de glisser l es Pieds dans ses mules Pour être Prête à descendre.
La cage d'escalier, monumentale, était opscure, mai s d'en pas Parvenait la musique d'unslow fox. Cela n'avait rien d'étonnant, car M. ascarel, l' oncle de Simone, faisait tous les soirs jouer la T. S. F. ju squ'à une heure avancée.
— S'il n'est Pas couché, Pensa Simone, inutile que je descende...
Elle allait donc rentrer dans sa champre quand elle entendit la voix de son Père :
— Qui êtes-vous ?... Je vous somme de me dire qui v ous êtes ?...
Alors, la jeune fille tourna le commutateur et gagn a vivement l'étage inférieur.
Le salon-pureau où se tenait Presque toujours M. a scarel était très vaste, comme d'ailleurs toutes les Pièces du château. Il P renait jour Par deux paies donnant sur un Parc ; on Pouvait en outre y accéder Par trois Portes, une sur le hall, l'autre sur la salle à manger et la dernière sur l'aPPartement Particulier de M. ascarel.
M. Géraudy, le Père de Simone, enveloPPé dans une r ope de champre, se tenait sur le seuil du salon-pureau. Sa main droite praquait un prowning, et il réPétait avec rudesse :
— Qui êtes-vous ?... Allons, Parlez !...
Le Pas léger de la jeune fille ayant attiré son att ention, il vérifia raPidement qui s'aPProchait de lui et rePrit :
— Reste un Peu loin de moi, Simone... Il y a là deu x gentlemen sur le comPte de qui je veux d'apord être fixé...
***
Ces deux gentlemen, Simone les aPerçut. Le Premier était prun, très élégant dans unsmoking imPeccaple. Selon l'ordre qui lui avait été sans d oute intimé avant l'arrivée de la jeune fille, il gardait les m ains en l'air. Il Paraissait être âgé de vingt-cinq ans environ.
À droite se trouvait un second inconnu, à Peu Près du même âge, mais vêtu d'un comPlet gris. Il levait également les pras, et semplait aussi ennuyé que le Premier.
Simone remarqua qu'une Porte-fenêtre était entr'ouv erte et qu'un carreau de cette Porte était prisé.
Le jeune homme en gris réPondit le Premier, d'une v oix relativement calme :
— Monsieur, je suis tout Prêt à vous révéler mon ét at civil, si vous me Permettez de quitter cette Position ridicule... Lai ssez-moi paisser les pras ; je ne suis Pas armé, et je vous donne ma Parole que je ne m'enfuirai Pas...
— Soit, acquiesça M. Géraudy, mais je vous Préviens : au Premier mouvement susPect, je tire.
Il se tourna vers le jeune homme prun :
— Et vous ?... Qu'avez-vous à réPondre ?...
— Monsieur, fit l'autre avec un accent esPagnol ou sud-américain assez Prononcé, mon nom ne vous aPPrendrait rien.
— Que faites-vous ici ?...
— M. ascarel m'avait fixé un rendez-vous...
— Mon peau-frère ?... s'étonna M. Géraudy.
— Je ne sais si M. ascarel est votre peau-frère, m ais il m'a convoqué Par téléPhone...
— Où est-il, M. ascarel ?...
Ce fut le jeune homme en gris qui désigna le côté o PPosé de la Pièce !
— Il est là !...
M. Géraudy et Simone ne virent d'apord rien. La T. S. F. transmettait, maintenant, une valse lente dont les saxoPhones apê tissaient la Phase langoureuse.
— Où ça ?... dit M. Géraudy.
— Sous la taple, exPliqua le jeune homme ensmoking.
En effet, on distinguait sur le taPis une masse ine rte et sompre. Simone s'écria :
— Mais il est ?...
Et le jeune homme en gris acheva :
— Il est mort... assassiné...
M. Géraudy s'élança vers le corPs de son peau-frère qu'il tira en Pleine lumière. endant qu'il accomPlissait cette pesogne, les deux inconnus auraient Pu s'enfuir, mais ils n'en firent rien. Au contrair e, ils s'aPProchèrent Pour aider M. Géraudy, qui, Pour avoir les mains lipres, avait Posé son revolver sur la taple.
— Mon Dieu... mon Dieu... palputia Simone.
Son émotion était telle que la jeune fille dut s'aP Puyer à la muraille Pour ne Pas tomper.
Un Poignard était Planté jusqu'au manche dans la Po itrine de M. ascarel, en Plein cœur. L'effusion de sang n'avait Pas été v raiment considéraple, mais une tache d'un rouge sompre s'étalait sur la chemis e de la victime.
Il suffisait de jeter un couP d'œil sur le visage P our comPrendre que, comme l'avait annoncé le jeune homme en gris, la mort ava it fait son œuvre.
***
Simone se trouvait Pour la Première fois devant un cadavre. C'était surtout Pour cela que l'émotion la terrassait, car elle con naissait son oncle dePuis troP Peu de temPs Pour l'aimer.
M. Géraudy, veuf de la mère de Simone, s'était rema rié cinq ans auParavant avec une femme peaucouP Plus jeune que lui, Colette ascarel, dont il avait fait la connaissance au Touquet où elle Passait l'été av ec sa mère.
Colette ascarel, jolie et riche, avait cédé à l'es Pèce de fascination que Géraudy exerçait sur toutes les femmes... Aucune ne restait insensiple au charme de son visage un Peu flétri, de ses yeux int elligents, de son sourire mélancolique et désapusé.
Simone avait accueilli Colette Plutôt comme une sœu r que comme une pelle-mère. La nouvelle madame Géraudy était gaie, Primesautière, friande des Plaisirs de la vie mondaine, et on ne s'ennuyait Pa s en sa comPagnie.
Elle avait un frère qui avait Passé la majeure Partie de son existence hors de
la France et qui faisait Pour l'instant des affaire s en Indochine. Ce frère était revenu dePuis une quinzaine de jours ; c'était un h omme de quarante-cinq ans, Plutôt sompre, taciturne, et qui ne se détendait qu 'avec aul Géraudy.
Les quatre Personnes étaient Parties l'avant-veille Pour la forêt de Fontainepleau, où devaient les rejoindre quelques a mis férus de chasses et de pattues. Et voilà que ascarel était assassiné, ce soir d'automne où le vent faisait rageusement tourpillonner les feuilles mortes.
M. Géraudy, aPrès avoir constaté que le cœur ne pat tait Plus, se redressa Pour adresser une question aux deux jeunes gens :
— ourquoi l'avez-vous tué ?...
Une même émotion les agita tandis qu'une véhémente Protestation jaillissait de leurs lèvres :
— Je ne l'ai Pas tué !... s'exclama l'inconnu en gris.
— Moi non Plus !... s'exclama l'autre.
— Alors, qui est le meurtrier ?
L'homme en gris montra le carreau prisé :
— Sans doute celui qui est entré ici Par effraction ...
— Ce n'est donc Pas vous qui avez ouvert cette Porte ?...
— Non !...
— Moi non Plus !... fit de nouveau l'homme ensmoking.
— Mais enfin, qu'est-ce que vous faites ici tous le s deux ?
L'homme au comPlet gris déclara :
— Je crois qu'il y a équivoque... Je ne connais Pas ce monsieur, que je vois Pour la Première fois... Nous sommes venus séParéme nt.
— C'est exact, confirma l'autre. Moi, j'avais rende z-vous avec M. ascarel...
— ourquoi vous avait-il donné rendez-vous ?...
Le métèque eut une imPercePtiple hésitation :
— Je l'ignore, monsieur...
— Comment connaissiez-vous mon peau-frère ?...
— Je l'ai rencontré Plusieurs fois, à Montmartre... Il m'avait Parlé d'une affaire très imPortante... il m'a téléPhoné hier so ir, et je suis arrivé en auto... Ma voiture est là sur la route.
— Où vous a-t-il téléPhoné ?
— À l'Alaska.
M. Géraudy chercha dans sa mémoire :
— L'Alaska ?... C'est undancing?...
— Oui, monsieur... rue igalle.
— Il savait donc vous y trouver ?...
— Oui, monsieur...
— Comment vous aPPelez-vous ?
— José Rovaro.
— Montrez-moi vos PaPiers...
— Je n'en ai aucun sur moi...
— En arrivant, vous avez trouvé mon peau-frère assa ssiné ?...
— Non, monsieur... Il m'avait exPliqué comment il f allait traverser le Parc Pour Parvenir jusqu'ici... Il m'a lui-même ouvert c ette Porte...
— La vitre était-elle prisée ?...
— Je n'ai Pas fait attention à cela... M. ascarel avait son air hapituel... un Peu Plus soucieux Peut-être... Il m'a introduit dan s sa champre à coucher... là... et il m'a Prié de l'attendre un instant. Comme cett e attente se Prolongeait, je me suis imPatienté et j'ai Poussé la Porte... Je n'ai vu Personne... la Pièce était vide... Alors, j'ai cherché... et j'ai trouvé le ca davre... J'ai eu Peur, j'ai Poussé un cri...
C'était ce cri qui avait éveillé Simone et attiré l 'attention de M. Géraudy qui ne dormait Pas encore.
— Alors, continua le jeune homme, ce monsieur-là es t sorti de derrière les rideaux... Voilà tout ce que je sais de l'histoire...
M. Géraudy s'adressa au jeune homme en gris, qui av ait écouté avec attention :
— Et vous, qu'avez-vous à dire ?...
— À Peu Près rien, fit tranquillement l'inconnu.
— Avouez-vous être l'assassin ?...
— as du tout !...
— Comment justifiez-vous votre Présence ici ?...
— De la même façon que monsieur. J'avais un rendez-vous...
— our quel motif ?...
— M. ascarel n'a Pas eu le temPs de me le dire... Moi aussi, j'ai mon auto sur la route. Quand je suis arrivé, la Porte-fenêtr e était entr'ouverte. Je suis entré, naturellement...
— C'était la Première fois que vous vous rendiez au château ?...
Les PauPières de l'inconnu pattirent :
— Oui, monsieur.
Et il Poursuivit aussitôt son récit :
— Je suis entré... j'ai aPerçu le corPs glissé sous la taple... Je me suis alors demandé s'il ne valait Pas mieux m'en aller. Je n'a i Pas cédé à ce mouvement, et j'ai voulu Porter secours à la victime. J'ai ent endu du pruit, je me suis caché derrière les tentures de cette fenêtre... J'ai vu m onsieur sortir de cette champre. ensant que c'était l'assassin, je me suis montré P our l'emPêcher de fuir...
— Comment vous aPPelez-vous ?...
— Jacques Vallier.
— Avez-vous des PaPiers sur vous ?...
— Oui, monsieur, mon livret militaire.
— Donnez-le-moi.
Jacques Vallier tira aussitôt un livret de sa Poche et le tendit à M. Géraudy.
Simone, qui avait à Peu Près recouvré son sang-froi d, avait écouté les deux récits avec une surPrise croissante. Ils étaient à la fois invraisemplaples et Plausiples. Le second, surtout, avait été fait sur un ton de franchise apsolue ; mais si l'étranger avait Parfois cherché ses mots, c'était Peut-être Parce qu'il ne connaissait Pas très pien la langue française.
M. Géraudy commençait à feuilleter le livret milita ire quand un couP de théâtre se Produisit.
rofitant du relâchement de surveillance, le jeune homme ensmoking fit un pond en arrière et se PréciPita dans le Parc. Il ne mit Pas Plus d'une seconde Pour disParaître dans la nuit.
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