La vallée perdue
53 pages
Français

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Description

Librement inspirée de la légende celtique de la cité engloutie d’Ys, cette nouvelle aventure de Gwenn et Soazic Rosmadec nous plonge en plein cœur de la Bretagne.


Pour honorer ses racines celtes, Tom O’Hara, riche Texan, veut créer KerGradlon, reconstitution d’une ville du Ve siècle sur les bords du lac Saint Michel, dans les monts d’Arrée, sur la terre de l’Ankou, des landes sauvages hérissées de rocs pointus et parcourues pendant la nuit par les fantômes des maudits.


Mais ce projet pharaonique cache de bien sombres desseins, et, aidé de son oncle Klaod, Gwenn va mettre son nez dans les affaires du Texan et de sa sublime, mais dangereuse fille, Viviane.


Notre Breton préféré devra résister au chant des sirènes pour protéger la vallée des appétits démesurés de l’homme d’affaires sans scrupule.


Cette adaptation par Alex Nicol de la célèbre légende bretonne est suivie d’un extrait des carnets de voyage de Guy de Maupassant, En Bretagne, dans lequel Maupassant raconte à sa manière la Bretagne et le conte du roi Gradlon, de sa fille Dahud et d’Ys, la cité engloutie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 décembre 2017
Nombre de lectures 29
EAN13 9782374535159
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Librement inspirée de la légende celtique de la cité engloutie d’Ys, cette nouvelle aventure de Gwenn et Soazic Rosmadec nous plonge en plein cœur de la Bretagne.
Pour honorer ses racines celtes, Tom O’Hara, riche Texan, veut créer KerGradlon, reconstitution d’une ville du Ve siècle sur les bords du lac Saint Michel, dans les monts d’Arrée, sur la terre de l’Ankou, des landes sauvages hérissées de rocs pointus et parcourues pendant la nuit par les fantômes des maudits.
Mais ce projet pharaonique cache de bien sombres desseins, et, aidé de son oncle Klaod, Gwenn va mettre son nez dans les affaires du Texan et de sa sublime, mais dangereuse fille, Viviane.
Notre Breton préféré devra résister au chant des sirènes pour protéger la vallée des appétits démesurés de l’homme d’affaires sans scrupule.
Cette adaptation par Alex Nicol de la célèbre légende bretonne est suivie d’un extrait des carnets de voyage de Guy de Maupassant, En Bretagne , dans lequel Maupassant raconte à sa manière la Bretagne et le conte du roi Gradlon, de sa fille Dahud et d’Ys, la cité engloutie.


***




Comme beaucoup de Bretons, Alex Nicol a longtemps été un « expatrié ». La Bretagne, de ce fait, était un lieu magique, un fantasme d’autant plus rêvé qu’elle était difficile à atteindre. Et lorsqu’à quarante-cinq ans il a enfin pu poser son ancre sur la terre de ses ancêtres, il a mesuré à quel point vivre sur cette terre était un grand bonheur.
Après une carrière de chef d’établissements scolaires aux quatre coins du globe, il a envisagé de créer un cabinet d’écrivain public. Puis très rapidement l’idée d’écrire des romans s’est imposée. Il crée le personnage de Gwenn Rosmadec, Breton expatrié qui revient sur ses terres et va les célébrer. Profondément épris de son pays, de sa culture et de ses traditions, Gwenn Rosmadec, la quarantaine, roux, d’allure sportive, est Bigouden de cœur, et Quimpérois de racines. Ancien journaliste, il aspire à la paix, et pose ses valises à Sainte-Marine, petit port cornouaillais niché entre la forêt et l’Atlantique, en bordure de l’Odet. Il y développe une activité d’écrivain public...
C'est ainsi que nait la série de romans policiers Enquêtes en Bretagne , dont voici ici une variante construite sur l'adaptation d'une Légende en Bretagne.
Alex Nicol a coutume de dire que le premier héros de ses romans c’est la Bretagne. La Bretagne et sa grande beauté, qui accompagne chacune des enquêtes de Gwenn Rosmadec et emporte le lecteur dans un parcours vivifiant, au son des cornemuses et du bruit du ressac.
Et le résultat final, c’est un chant d’amour de la Bretagne partagé par beaucoup de ses lecteurs.
La vallée perdue
Alex Nicol
suivi de En Bretagne de Guy de Maupassant
38, rue du Polar
J’aimerais vous montrer les monts chauves de l’Arrée, les sentiers blancs qui conduisent à des manoirs poignardés, les chemins qui s’enroulent autour des hameaux bleus. C’est un pays de brumes et de vents en bataille, avec des toponymes aussi fluides que des ondées, aussi sonores que des gongs. Xavier Grall, Les vents m’ont dit
Ces montagnes qui n’en sont plus se souviennent de l’avoir été. Jusque dans leur médiocrité présente, elles gardent un je-ne-sais-quoi de fier et de merveilleux qui ne permet point de les ravaler au rang de simples collines. Vous êtes ici au balcon de l’Occident. Anatole Le Braz, La légende de la mort chez les Bretons armoricains
Pour Klaod, Yvonne, Michel et Marie, avec lesquels j’ai partagé de grands moments d’amitié et de musique.
Chapitre 1
Tom O’Hara fit son entrée dans le vaste salon du castel qu’il avait acquis au bord de l’Odet et balaya son auditoire d’un regard circulaire. Ils étaient tous là, les journalistes de la presse nationale comme ceux de la région, les politiques comme les économiques, les « papiers » comme les « numériques », les radios, les télés et même les correspondants étrangers.
Royal, il s’approcha de la table qu’une vaste nappe de velours recouvrait et, bombant le torse, il s’adressa à son auditoire les pouces glissés sous le rebord de son gilet de flanelle :
— Mesdames, Messieurs, aujourd’hui est un nouveau jour pour la Bretagne ! Le grand projet sur lequel mes équipes travaillent sans relâche est pratiquement abouti et vous serez les premiers à avoir l’honneur de le découvrir.
Le public retint son souffle. Il faut dire que Tom O’Hara n’était pas n’importe qui. Magnat du pétrole texan, d’origine irlandaise par son père et bretonne par sa mère, il ressentait une certaine fierté d’appartenir à ces deux branches du monde celte. Son père avait foré un puits au cœur du Texas et avait bâti une petite fortune que le jeune Tom s’était évertué à transformer en empire. Grand, fort, la crinière blonde qui tirait vers le jaune paille, la mâchoire en bouledogue, le patron de la Celtoil avait le verbe haut et n’hésitait pas à écraser comme un mégot celui qui osait lui tenir tête. Ses méthodes de management des hommes en avaient laissé plus d’un sur le carreau.
Dans sa folie des grandeurs, il avait embauché un chef cuisinier meilleur ouvrier de France. Non qu’il appréciât particulièrement la cuisine de ses ancêtres, mais il tenait à ce que son personnel soit à la hauteur du rang qu’il s’était donné. Colérique et imprévisible, il avait un jour brutalement congédié ce chef après qu’un convive ait déclaré au cours d’un repas que le camembert était un peu trop fait.
Pourtant, sa réputation imbuvable n’avait pas encore franchi les rives atlantiques du vieux continent et c’était avec une certaine curiosité que les journalistes présents attendaient d’en savoir davantage.
En un geste magistral, Tom retira la nappe comme l’aurait fait un toréador avec sa cape.
Une maquette s’illumina, tandis que les lumières de la salle s’adoucissaient automatiquement. Sous les yeux du public, une ville venait de surgir autour d’un lac sur lequel naviguait un drakkar. Les rives étaient bordées de villages aux huttes de chaume ou de statues étranges rappelant les dieux de Scandinavie : Odin, Frigg, Thor… tous étaient là.
— Mesdames, Messieurs, voici KerGradlon ! La ville du roi de Quimper !
Les flashes crépitèrent et les caméras ronronnèrent tandis que les micros se tendaient au bout de leurs perches pour obtenir du maître des lieux les précisions attendues. La lippe conquérante, Tom se lança dans l’explication :
— Les hommes ont besoin de connaître leurs racines pour y puiser les références de leur culture. Ici, au cœur de la Bretagne, j’ai décidé de leur offrir un retour vers leur passé. Nous allons bâtir un village du cinquième siècle parfaitement authentique dans lequel les Bretons vont retrouver leur âme ! C’est un projet de plusieurs millions de dollars pour lequel j’ai investi une partie de mes réserves et je l’ai fait ici en l’honneur de ma mère ! Vous y trouverez tous les constituants d’un village de cette époque avec la présence d’historiens en tenue traditionnelle qui proposeront des conférences et des commentaires sur la vie, l’architecture, la nourriture, les croyances de cette époque. KerGradlon abritera un centre de recherche, un théâtre, un cinéma, une bibliothèque spécialisée sur cette époque. On y organisera des séminaires pour accueillir des chercheurs du monde entier. Des charpentiers de marine bâtiront des drakkars qui navigueront sur le lac. Les enfants ne seront pas oubliés : une école ouvrira pour ceux qui souhaitent s’imprégner de cette culture et marcher, le temps de leur scolarité, dans les pas de leurs ancêtres. Enfin KerGradlon sera aussi un parc de loisir gigantesque organisé entièrement sur le thème des Vikings et de leurs esclaves.
Tom fit une pause. Tout le monde se focalisa sur son visage. Le maître de cérémonie allait sortir un nouveau lapin de son chapeau. Il claqua des doigts et automatiquement, une lourde tenture qui tapissait le fond de la pièce se souleva tandis qu’un projecteur cernait sous son halo une splendide créature vêtue d’un fourreau moulant largement fendu sur le côté et dressée sur une paire de talons aiguilles métalliques. Le visage, finement maquillé et couronné d’une épaisse chevelure noire ceinte d’un bandeau aux motifs celtiques, trahissait à la fois intelligence et orgueil. Tom se tourna vers elle, le bras tendu :
— Je vous présente ma fille, Vivianne, directrice générale du projet qui sera chargée de sa mise en œuvre puis de sa gestion.
Vivianne s’approcha de son père et toisa les journalistes, comme l’eut fait Cléopâtre devant sa cohorte d’esclaves. Tom O’Hara poursuivit :
— Voilà ! Mesdames, messieurs, si vous avez des questions, je suis à votre disposition.
Un immense brouhaha parcouru l’assistance et Tom, pour ramener le calme, pointa du doigt une femme au premier rang.
— Allez-y madame, je vous écoute !
— Lydia Le Roux du Courrier Breton . Monsieur O’Hara, pourquoi avez-vous choisi de donner ce nom à votre projet ?
Tom enfonça davantage ses deux pouces dans les bords de son gilet :
— Le roi Gradlon avait bâti une ville mythique, la ville d’Ys. C’est en l’honneur de ce roi bâtisseur que j’ai appelé ainsi mon projet. Et comme sa statue figure au sommet de la cathédrale de Quimper, son nom revenait de droit à ce projet. Oui ? dit-il en pointant son index vers un autre interlocuteur :
— Alain Le Dorzt, de la radio PenArBed . Monsieur O’Hara, pourriez-vous nous dire où ce projet va être construit ?
Tom soupira d’aise. C’était le point central de cette soirée, l’élément sur lequel il allait porter l’estocade et gagner l’estime des Bretons.
— Au cœur du Yeoun Elez !
Un vent de surprise parcourut les journalistes dont les yeux de certains s’écarquillèrent. Alain Le Dorzt poursuivit ses demandes d’explications :
— Le Yeoun Elez, c’est la porte des enfers. Pourriez-vous être plus précis ?
Tom hocha la tête de satisfaction.
— Les monts d’Arrée, au centre de la Bretagne. La terre de l’Ankou, des landes sauvages hérissées de rocs pointus et parcourues pendant la nuit par les fantômes des maudits ! C’était

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