Le meurtre d Hilldrop Crescent
170 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le meurtre d'Hilldrop Crescent , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
170 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Malgré la célébrité que lui a conférée la résolution de l’énigme de Myron Castle, Billy Mac Tiddle, le dénommé « Détective aux chaussettes », plutôt que de continuer dans le métier de « policier privé », préfère retourner à ses premières amours : les chaussettes.


La publicité des journaux vantant ses talents d’enquêteur fait que son magasin ne désemplit pas et, la fortune venant, il acquiert une petite propriété qu’il loue pour obtenir une rente supplémentaire.


Les locataires actuels s’en sont allés. Durant une visite effectuée par une personne de confiance dans le but de trouver de nouveaux preneurs, celle-ci fait une macabre découverte : un corps démembré a été enterré dans la cave...


Alors que l’inspecteur Day est chargé du dossier, Billy Mac Tiddle reprend du service, mais, très vite, disparaît mystérieusement ! Et si l’affaire était plus complexe qu’elle n’y paraît au premier abord ?


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782373472462
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE MEURTRE D’HILLDROP CRESCENT
Roman policier
par Paul MAX
— Allô !
— Allô ?
CHAPITRE PREMIER
Maison à louer
— C'est Simmons qui vous parle... Bonne nouvelle po ur vous ! J'ai des amateurs pour votre maisonnette d'Hilldrop Crescent.
— Vive Saint Patrick ! Ils ont loué ?
— Pas encore : ils viennent visiter ce matin. C'est une vieille dame et un jeune homme. Mère et fils... ou grand-mère et petit-fils... Je ne sais pas au juste... Ils sont venus me demander tous les détails hier soir assez tard et nous avons pris rendez-vous pour ce matin onze heures !
All right !Mais pourquoi me téléphoner, alors qu'il n'y a rien de conclu ?
— Je pensais vous faire plaisir.
— L'espoir n'est qu'un plaisir de rêveur. Et en attendant, vous me porterez en compte votre communication téléphonique. Argent jet é, Simmons, argent jeté ! Réservez vos cabrioles de joie pour le moment où la maison sera réellement louée, et en attendant fichez-moi la paix... j'ai des clients à servir... Bonsoir !
— Bonsoir ? Je viens de me lever !
— Vous auriez mieux fait de rester couché jusqu'à l 'heure de votre rendez-vous avec le vieux monsieur et la jeune fille... ou la vieille fille et le jeune monsieur... Vous m'énervez ! Allez faire visiter la maison et surtout ne me retéléphonez que si elle est louée !
— Bien, Mr. Mac Tiddle ! Au revoir, Mr. Mac Tiddle.
— Bonsoir, Simmons !
Billy Mac Tiddle revint dans son magasin et retrouv a immédiatement son sourire pour servir ses clients. Bien qu'il eût engagé deux demoiselles pour l'aider dans son commerce de bonneterie, il y avait, chaque jour, quantité de gens qui ne voulaient être servis que par lui. C'est qu'il avai t acquis une sorte de célébrité depuis l'affaire de Myron Castle, et la façon dont, détective improvisé, il avait résolu ce mystérieux drame, lui avait valu, grâce à la presse, une renommée dont il eût pu tirer parti(1).
Mais il était Écossais... et les Écossais sont gens pratiques, qui prennent rarement la proie pour l'ombre.
Se lancer dans la police privée ? Trop de risques ! Sherlock Holmes est mort
depuis longtemps et l'époque héroïque des détective s en robe de chambre n'est plus qu'un souvenir agréable d'une période qui ne reviendra plus.
Billy Mac Tiddle était venu à Londres pour faire le commerce des chaussettes... et il avait de la suite dans les idé es. Il se mit à vendre des chaussettes : il eut raison et la fortune lui sourit.
Alors qu'il aurait peut-être dû attendre les clients pendant des semaines et des mois s'il se fût établi détective, il vit ceux-ci a ffluer dans la boutique où il avait débuté comme vendeur et dont il était maintenant patron.
On venait l'y contempler comme une sorte de phénomè ne. Pensez donc ! Ce marchand de chaussettes avait réussi là où les plus fins limiers de Londres avaient échoué, il avait percé à jour le mystère de Myron C astle, il avait déchiffré un des drames les plus énigmatiques de ces dernières année s ! Et il gardait toute sa simplicité d'honnête commerçant, de modeste marchand de chaussettes, toute son apparente naïveté – qui cachait beaucoup de finesse – de brave garçon venu de sa province pour tâcher de gagner sa vie dans la grande ville.
Réellement, il avait fait fortune... Et puis, là-ba s, au village de Blacksmith, sa vieille tante Margareth Mac Gregor était morte soud ain en lui laissant tout ce qu'elle possédait... Et ce qu'elle possédait n'étai t pas mal... Et la boutique de chaussettes était devenue un beau magasin de bonnet erie... et Old Compton Street avait été délaissée pour Oxford Street... et enfin Billy Mac Tiddle avait pu réaliser son rêve le plus cher : devenir propriétaire !
Oh ! ce n'était qu'une toute petite maison qu'il av ait pu acheter, à Hilldrop Crescent, une maison de six pièces, plus deux caves et deux mansardes... mais enfin, c'était une maison qui lui appartenait, dont le loyer lui rapportait très largement l'intérêt de son argent, et dans laquelle , plus tard, il pourrait aller vivre tranquillement en abandonnant les travaux du magasi n au profit de ceux du jardinage.
Il s'inquiétait un peu de ce que sa « maisonnette » fût à louer depuis trois semaines – le dentiste qui l'occupait précédemment était parti pour l'Amérique –, mais il se disait que cela ne durerait pas et que p armi les quelques millions d'individus qui se bousculent dans Londres chaque jour, il s'en trouverait bien un – et rapidement ! – pour comprendre ce qu'il y avait de reposant dans cette demeure intime de ce quartier tranquille.
Mais il n'admettait pas que son ami, le pharmacien Simmons, qui avait les clés de la maison, lui téléphonât uniquement pour lui dire qu'une vieille grand-mère et son bébé voulaient visiter...
— C'est idiot !... Des réalités, voilà ce qu'il faut !... Visiter, ce n'est pas louer !...
Ce Simmons était vraiment borné !...
— Bonjour, Madame... J'ai préparé les chaussettes g rises à rayures noires
que vous m'aviez demandées... Mister Jones, je suis à vous dans une minute... Miss Bessie, voulez-vous voir : il y a quelque chose qui est tombé dans la vitrine... Voici, Madame, voici les chaussettes en question... Elles sont véritablement poétiques...
***
Il était midi trente-cinq exactement, et Billy Mac Tiddle, dans l'arrière-boutique, venait de se mettre à table, quand la sonnerie du téléphone retentit à nouveau...
— Allô ?
— Allô !... Billy... c'est vous ?
— Ah ! Simmons, je reconnais votre voix ! Oui, c'est moi ! Eh bien ! la maison est louée ?
— Non, Billy...
— Non !! Par Saint Patrick, je vous avais dit cepen dant de ne plus me téléphoner...
— Pour l'amour du ciel, Billy Mac Tiddle, taisez-vo us ! Et écoutez-moi ! C'est grave, c'est très grave !
— Quoi... quoi... quoi ?... Qu'est-ce qui est grave ?... C'est au sujet de la maison ?...
— Oui... c'est au sujet de la maison... Dans la cave... on a trouvé...
— Quoi ? Qu'est-ce qu'on a trouvé ? Des rats !
— Non ! Un cadavre !
Billy Mac Tiddle faillit faire tomber le téléphone.
— Qu'est-ce que vous dites, Simmons ? Vous êtes ivre ?
— Je ne suis pas ivre et je vous dis la vérité. Dans la cave de votre maison, on a trouvé un cadavre.
— Un cadavre ? De qui ?
— Est-ce que je sais ? D'ailleurs, je ne peux pas v ous expliquer cela par téléphone... Il faut que vous veniez... que vous veniez tout de suite.
— Vous avez raison, Simmons : je viens tout de suite !
***
En sortant du magasin, son premier mouvement avait été de héler un taxi. Mais il réfléchit à temps que le « tube » allait au ssi vite et coûtait moins cher, et il descendit dans la station souterraine d'Oxford Circus.
Il était bouleversé.
N'était-il pas le jouet d'un cauchemar... ou d'une plaisanterie macabre ? Cette voix, au téléphone... était-elle bien celle de Simm ons ? Le pharmacien l'appelait toujours « Mr. Mac Tiddle »... et cette fois on l'avait interpellé tout simplement par son nom... même par son prénom...
Une fumisterie ? Mais qui inventerait une fumisterie aussi lugubre ?... Et puis, c'était bien la voix de Simmons, il l'avait reconnu e tout de suite... Alors, c'était la vérité ! Mais comment cela était-il arrivé ?... Comment ? Quand ? Qui ?... « Hilldrop Crescent ! »
Si l'on n'avait pas crié le nom de la station, il n 'aurait pas songé à descendre du petit train vertigineux qui, déjà, repartait à t ravers les galeries souterraines pleines d'ombre et de fracas.
Rapidement, il remonta vers la clarté.
Il allait savoir !
De loin, il aperçut sa « maisonnette », toujours tr anquille, toujours jolie... et, devant elle, sur le trottoir, Simmons qui faisait les cent pas.
— Eh ! Simmons !
— Billy Mac Tiddle ! Enfin !
Le pharmacien s'était précipité.
— C'est épouvantable, n'est-ce pas ?
Billy Mac Tiddle, en lui serrant la main, la sentit trembler.
— Oui... dit-il simplement, c'est une très grande c atastrophe pour ma petite maison... Mais expliquez-moi...
— Oui, répondit Simmons... oui... je vais tout vous expliquer... Allons chez moi, si vous voulez...
(1) Voir « Début dans la police », par Paul collection.[Retour]
Max, dans la même
CHAPITRE II
Ce que l'on avait trouvé dans la Cave...
Simmonsexpliqua :
« Au lieu d'arriver, à 11 heures, comme il était co nvenu, la vieille dame et le jeune homme ne parurent que vers midi, alors que je désespérais déjà de les revoir. Ils s'excusèrent d'ailleurs très poliment. Nous nous rendîmes immédiatement à votre maison et ils la visitèrent e n détail, avec une minutieuse lenteur. Ils semblaient tout à fait bien disposés et s'enquirent du loyer et de ce que je pensais au sujet d'une diminution possible. Sur ce dernier point, je leur répondis que vous seriez intransigeant, car ce que vous demandiez était un minimum... mais que, néanmoins, ils pouvaient aller vous voir, afin d'arriver le plus rapidement possible à un accord. Tout semblait bien mis au point et ils se préparaient à partir lorsque la vieille dame dit tout à coup :
« — Mais nous n'avons pas vu les caves... Je voudra is les voir : cela a son importance, n'est-ce pas ?
« — Bien entendu ! répondis-je.
« Et nous descendîmes aussitôt. La cave à provision s eut leur entière approbation, la cave à charbon aussi, et ils se pré paraient de nouveau à partir, quand la vieille dame demanda :
« — Il y a longtemps que cette maison est bâtie ?
« — Je ne sais pas exactement, répondis-je, mais le quartier n'est pas de ceux qui se transforment fréquemment et toutes ses constructions datent certainement d'avant la guerre mondiale.
« — Fort bien, approuva la vieille dame... Je vous demande ça, voyez-vous, parce que, de nos jours, on économise sur l'épaisse ur des murailles, et c'est dangereux pour la solidité des habitations. Je ne tiens pas à ce que la maison où j'habiterai me tombe un jour sur la tête... Mais je vois qu'ici on n'a pas pratiqué la politique de la demi-brique. C'est solide, c'est épais...
« En disant ces mots, elle heurtait, du bout de son parapluie, les murailles, le plafond, puis le sol.
« — Tiens ! fit-elle soudain, ça sonne creux !
« — Où donc ?
« — Là, par terre...
« Le bout de son parapluie heurtait à petits coups une des dalles de la cave à charbon et je ne pus m'empêcher d'admettre qu'en effet ça sonnait creux.
« — On dirait qu'il y a eu une réparation assez récente, continua la vieille dame en se penchant. Voyez...
« Elle appuya son pied sur un coin de la dalle et alors... alors... ah ! Billy... une sueur froide me coule dans le dos au souvenir de cette minute macabre...
— Je vous en prie, grogna Billy Mac Tiddle... ne mé nagez pas vos effets... Arrivons au but !
— Alors, continua Simmons, tout un carré de pierre bascula sur lui-même, et, dans l'excavation qu'il révéla à nos yeux horrifiés, apparut une main... Billy... une main humaine sectionnée à hauteur du poignet... En même temps, une odeur épouvantable nous montait aux narines. La vieille dame et son fils avaient poussé un cri d'horreur, et dans une véritable panique rem ontaient l'escalier en se bousculant. Je les suivis dans le même affolement, mais je dus m'arrêter une minute pour refermer les portes, et quand je parvin s sur le trottoir, ils avaient disparu. Alors, je suis rentré chez moi et je vous ai téléphoné... Voilà ! N'est-ce pas que c'est épouvantable !
Un grand silence tomba dans la pièce où les deux hommes étaient assis, face à face... Simmons, les mains croisées entre ses gen oux serrés, était agité de tremblements nerveux qu'il essayait vainement de ré primer, et Billy Mac Tiddle pensivement se passait la main sur le menton.
Il dit enfin, d'une voix étouffée :
— Au téléphone, vous m'aviez dit que l'on avait tro uvé un cadavre... Ce n'est pas exact... on n'a trouvé qu'une main...
— Il n'est pas douteux que cette première découverte en amènera d'autres.
— Pourquoi ? On a déjà vu que des trouvailles macab res n'étaient que le résultat d'une plaisanterie de carabin.
— Quel est le carabin qui s'introduirait dans une maison pour y enfouir dans la cave un débris de laboratoire ?
— Vous avez raison, Simmons... Ma supposition est ridicule, je le reconnais... Cette histoire, comme vous l'avez très bien dit, es t épouvantable. Avez-vous du whisky ?
— Non. Ce que j'ai de plus fort, c'est du « ginger-ale ».
— Donnez-m'en un verre, je vous en prie.
La bière piquante leur fit du bien et Billy Mac Tid dle parvint à classer ses pensées. Cette aventure était catastrophique pour lui et il se passerait, sans doute, pas mal de temps avant que l'argent qu'il avait pla cé dans sa « maisonnette » lui rapportât les intérêts habituels.
Mais le point de vue personnel devait demeurer au s econd plan et il fallait
avant tout...
— Vous avez prévenu la police ?
— Non ! J'ai voulu premièrement que vous soyez au courant.
— Bon... nous allons téléphoner tout de suite. Passez-moi l'appareil, Simmons, j'ai l'impression qu'une drôle d'aventure commence aujourd'hui pour nous.
— J'ai la même impression et je serais curieux de voir comment elle finira.
— Moi aussi... Allô ! Donnez-moi la police... Quel quartier ? Hilldrop Crescent...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents