Le mort a parlé
34 pages
Français

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Description

Après le succès de son enquête précédente, le PÈRE LEBŒUF, inspecteur-chef à la retraite, espère profiter au mieux de son temps libre quand il est convoqué par le directeur de la police judiciaire.


Il se rend dans ses anciens bureaux, bien décidé à refuser de « rempiler ». Mais lorsqu’il apprend que son ex-partenaire a été assassiné alors qu’il était sur la piste d’une fortune en or dérobée à la France par les S.S., son désir de venger son ami, tout en servant la patrie, prend le dessus sur son envie de taquiner le gardon et de tailler ses rosiers...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782373473568
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PÈRE LEBŒUF
* 2 *
LE MORT A PARLÉ
Roman policier
L. FRACHET
CHAPITRE PREMIER
— Entrez, mon cher Lebœuf... Nous vous attendions.
Debout sur le seuil de la porte qu'il emplissait de toute sa massive personne, l'inspecteur-chef hésita une seconde avant d'obéir à l'aimable invitation du directeur de la police judiciaire qui s'était levé avec empressement en le voyant paraître.
« Allons... Bon : encore une corvée en perspective. .. songea le père Lebœuf en retirant sa pipe d'entre ses dents. Si tout le m onde est là, c'est que les affaires vont mal et qu'on compte sur moi pour les arranger. Je ne serai donc jamais tranquille !... »
En effet, tout le monde était là, c'est-à-dire les principaux collaborateurs du directeur de la police judiciaire réunis dans le bu reau du « patron » pour la conférence à laquelle le père Lebœuf avait été conv ié par planton spécial. La convocation, portée par un agent et remise à l'insp ecteur-chef dans sa petite villa de Viroflay, était barrée du mot « urgent » é crit au crayon rouge de la propre main du directeur, ce qui ne laissait aucun doute q uant aux intentions de ce dernier.
« J'ai vraiment eu tort de trop bien régler« l'affaire des « petits papiers »(1), poursuivait le père Lebœuf,in petto. Maintenant, on va me déranger chaque fois qu'une enquête n'avancera pas assez vite. Et moi qu i comptais sur ma retraite pour me reposer !... »
— Entrez... Entrez... répéta le directeur en tendan t cordialement la main par-dessus son bureau. Je vous l'ai dit : nous n'attend ions plus que vous pour commencer.
Poussant un soupir, l'inspecteur-chef obéit enfin. Saluant d'un léger signe de tête tous ses anciens collègues qui n'avaient manif esté aucun sentiment à son arrivée, soit par réserve, soit par hostilité, il p rit place dans le fauteuil qu'on lui offrait et dont les ressorts gémirent sous ses deux cents livres bien pesées.
— De quoi s'agit-il ? demanda-t-il à peine installé , et d'un ton qui montrait clairement son mécontentement d'être lancé à nouvea u dans une aventure dont il n'avait rien à espérer, sinon des soucis, de la fatigue et des mauvais coups.
— Barral est mort... répondit brièvement le directe ur.
— Barral !... Mort !... sursauta le père Lebœuf. Ma is il n'était pas malade !
— Aussi n'est-il pas mort dans son lit... Il est mo rt en service commandé.
— Ah !... Un accident ?
— Non... Un assassinat. Barral a été tué lâchement, par-derrière, de deux balles de revolver tirées presque à bout portant. P uis on a jeté son cadavre dans la Seine, son corps plutôt, car il était encore viv ant. L'autopsie a démontré que la mort était due à l'asphyxie par immersion et non au x blessures dont le malheureux aurait pu se tirer à bon compte avec des soins.
— Et pourquoi l'a-t-on assassiné ?
— Il en savait sans doute trop long. Il était sur l a piste d'une dangereuse bande de gangsters – c'est le mot qui leur convient – qu'il se disposait à faire arrêter. Se voyant menacés, les bandits n'ont pas h ésité à supprimer celui qui les menaçait, avant qu'il ait eu le temps d'agir et de les dénoncer.
— On connaît les assassins ?
— Malheureusement non... Vous connaissiez Barral : il ne parlait que lorsqu'il était sûr de ses renseignements. S'il ava it découvert le secret qu'il cherchait, il l'a emporté avec lui dans la tombe et tout est à recommencer.
— Avec, en plus, la mort de mon ami à venger... dit sourdement le père Lebœuf, visiblement ému.
— Oui... c'est vrai : Barral était votre ami... rap pela le directeur de la police judiciaire en hochant la tête.
— Nous avons travaillé dix ans ensemble. Et quel travail !...
— Eh bien !... Vous n'en aurez que plus de cœur à l a besogne pour retrouver les coupables. Voulez-vous continuer l'en quête ?
— Monsieur le Directeur, je vous avoue franchement qu'en répondant à votre convocation, j'étais fermement décidé à refus er toute nouvelle affaire. Je me fais vieux et j'ai besoin de repos, n'est-ce pas ? Mais du moment qu'il s'agit de venger mon ami Barral, j'accepte d'avance la mis sion que vous vouliez me confier, quelle qu'elle soit. Maintenant, je vous é coute.
Et l'inspecteur se cala confortablement dans son fa uteuil tout en allumant sa fidèle pipe, tandis que le directeur de la police j udiciaire reprenait :
— Donc, Barral a été assassiné. Mais il ne s'agit n ullement d'un crime commis par quelque malfaiteur sur le point d'être a rrêté et qui se dégage par un geste désespéré, irréfléchi. Au contraire, le coup a été soigneusement prémédité, monté et exécuté par une bande que nous traquons en vain depuis longtemps, et justement parce que Barral, je le rép ète, devait en savoir trop long sur la composition et l'activité de cette bande.
L'affaire remonte à plusieurs mois déjà. En fait, e lle a commencé immédiatement après la libération de Paris, sur l'i ntervention du gouvernement français. Car il ne s'agit pas moins que de la récu pération de quarante tonnes d'or et...
— Quarante tonnes d'or ! jeta le père Lebœuf abasou rdi.
— Exactement... Je comprends votre surprise, mais a ttendez la suite. Cet or, qui appartient à la Banque de France, avait été volé par les Allemands, vous l'avez deviné sans peine. Ils en avaient volé bien davantage, et avec bien d'autres choses au cours de l'occupation, hélas ! N e nous égarons pas toutefois, et bornons-nous à ces quarante mille kilogrammes d'or qui représentent déjà, au cours du jour, la coquette somme d'environ cinq mil liards de francs.
Mais ils représentent beaucoup plus encore aux yeux du gouvernement qui a un pressant besoin d'or pour payer ses achats à l 'étranger, et...
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