Le mystère de l abri
41 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La Guerre résonne encore dans ses bruits les plus banals.


Les bombes éclatent, la D. C. A. gronde, les sirènes vrillent les tympans pour conseiller à la population d’aller s’abriter.


L’inspecteur Gonzague GAVEAU alias « Le Professeur », dont la réputation n’est plus à faire, lâche son enquête pour obéir aux consignes et se réfugie dans une « cave abri » d’un immeuble de modeste apparence.


Un escalier obscur, un sous-sol ténébreux et insalubre, la promiscuité...


Puis il est l’heure pour chacun de retrouver ses occupations.


Un homme extirpe une lampe de sa poche pour faciliter la sortie de tous, il balaie les lieux de son pinceau lumineux et se met à hurler :


— Halte ! Que personne ne sorte !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373477290
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU PROFESSEUR - 13 -
LE MYSTÈRE DEL’ABRI
de René BYZANCE
C HAPITREPRE MIER
QU'IL FAIT NOIR DANS UNE CAVE !
L'auteur de ce récit tient à faire une confidence. Aucune des enquêtes qu'il conte n'est due à son imagination. S'il lui est permis de faire concurrence aux spécialistes des romans policiers, c'est que le célèbre inspecteur Gonzague Gaveau, dit « Le Professeur » le favorise de son amitié. Souvent, le soir dans sa chambre qu' il occupe dans un hôtel de la rue de la Grande-Chaumière, à Montparnasse, le fameux détective reçoit René Byzance. Quand nous avons épuisé les joies de la philologie, première maîtresse du professeur, je l'interroge sur les servitudes et les grandeurs de son métier, sur les affaires sensationnelles qu'il a réussies. Sans répugnance, Gonzague me livre ses secrets. Je prends quelques notes et le conte est écrit presque sous sa dictée. Faute d'autres mérites, il a celui d'être fondé sur des faits authentiques. Rien n'est inventé. Je ne puis donc être blâmé si la réalité paraît parfois moins vraisemblable que la fiction. Historiographe du pro fesseur, je n'ajoute rien aux documents vécus qu'il me livre.
Cet exorde paraîtra superflu. Je le crois cependant utile.
Aujourd'hui, en effet, j'ai décidé de laisser entièrement la parole à Gonzague Gaveau, lui-même. C'est lui qui va exposer ce que la presse a appelé à l'époque « le mystère de l'abri ».
Un des avantages que le malfaiteur possède sur nous autres policiers, c'est qu'il part en avance. Si je comparais la lutte que nous engageons contre lui à une épreuve sportive, je dirais que c'est un handicap. Le voleur ou le meurtrier démarre dès le coup de pistolet. Nous nous ébranlons avec des heures, parfois avec des jo urs de retard. La compétition n'est pas égale. Le coupable a eu tout le loisir d'effacer ou de camoufler les indices, de brouiller les pistes et de prendre du champ.
Une fois cependant dans ma carrière, j'ai eu l'occasion d'être présent alors qu'un crime était commis. Je ne dirai pas que j'en ai été le témoin oculaire parce qu'il faisait noir comme dans un four.
L'affaire peut être jugée déjà comme ancienne. Les événements se bousculent à l'ère de l'énergie atomique. C'était pendant la guerre, un b eau matin de printemps. La folie des hommes ne peut pas faire oublier tout à fait les enchantements du renouveau et le parfum délicat du muguet. Hélas ! Il ne m'était pas permis de goûter des joies bucoliques à la campagne. Une mission sans nul intérêt m'avait appelé à Beaugrenelle, l'un des quartiers les moins riants de Paris.
Les sirènes sonnèrent une alerte, comme les autres. J'avais pris l'habitude de leur musique et ma carte de la P. J. me permettait de ci rculer dans les rues quand les citoyens ordinaires étaient contraints à ne pas mettre le nez dehors.
Je ne suis ni plus courageux ni plus lâche qu'un au tre. L'homme doit savoir risquer sa vie, mais à bon escient. Je réprouve la témérité in utile. D'ordinaire, lorsque les sirènes
mugissaient, je ne changeais rien à mon programme. Ce matin-là, ça avait l'air de se gâter sérieusement. La D. C. A. aboyait sans relâche et mon oreille percevait, tout proche semblait-il, l'éclatement de bombes. Si j'avais mené une enquête passionnante, j'aurais continué ma route. Mais, je te l'ai dit, l'affaire m'ennuyait. J'étais fatigué, j'avais chaud, enfin je ressentais un vague malaise que j'attribuais alors à la peur. Aujourd'hui je crois que mon instinct, inconsciemment, m'inspirait. Je n'ajoute aucune foi aux sciences dites psychiques. Mais les exemples de prémonitions sont trop nombreux pour qu 'on puisse nier tout à fait que nos nerfs sont des antennes plus sensibles et réceptives que celles de la radio. Le crime m'appelait.
Sans choisir, je pénétrai dans le couloir d'une mai son de très modeste apparence. Au fond, sur une porte, était collée une pancarte : « cave abri ». Je poussai l'huis et j'eus l'impression d'être englouti par une trappe. Dans u ne obscurité complète, je trébuchai sur les premières marches d'un escalier raide comme une échelle. Par bonheur, le vide n'était pas profond et j'atterris tant bien que mal sur un tas de charbon.
D'autres personnes m'avaient précédé dans la cave, car j'entendais des voix. Mais nul n'avait eu l'idée d'apporter une bougie. L'alerte, je te l'ai dit, avait été soudaine et chaude.
Les membres meurtris, les reins moulus, fort inconfortablement assis sur un mélange de cailloux et de poussier, je maudis l'inspiration qu i m'avait conduit en un lieu si déplaisant. Parfois le sol tremblait et je me disais que si, par infortune, la maison était soufflée, je serais condamné à périr asphyxié dans un réduit sinistre. Déjà, l'atmosphère viciée par les respirations était lourde et malodorante.
Furieux, je ne prêtais aucune attention aux propos qui, à voix basse, étaient échangés autour de moi. Mes compagnons de captivité, je ne les verrais jamais sans doute. Si j'avais su où se trouvait exactement l'escalier, je serais sorti sans plus attendre. Je tâtonnai, mais mes mains rencontrèrent une cuisse féminine qui ne se déroba pas. J'ai peu de penchant pour les liaisons de rencontre. Craignant de palper un autre obstacle de même nature, je ne m'obstinai pas. Dix minutes, un quart d'heure peut-être, s'écoulèrent. Puis, très assourdi, le hululement des sirènes nous avertit que la liberté nous était rendue. — Je vais allumer ma lampe électrique, pour que nou s puissions nous diriger, fit un homme.
Un pinceau lumineux balaya la cave, éclairant tour à tour des caisses démantibulées, des casiers à bouteilles vides, des corps et des visages, cela faisait très cinéma, mais je n'avais aucune envie de m'attarder à contempler le spectacle. J'étais au bas de l'escalier quand une voix impérieuse m'arrêta.
— Halte ! que personne ne sorte.
Je me retournai prêt à invectiver le malotru qui se permettait de nous donner des ordres. La disposition des personnages avait changé. Ils se trouvaient maintenant tous groupés autour d'une forme aux contours indistincts qui gisait sur un tas de copeaux. J'allais m'approcher quand une main rude me prit au collet.
— Ne faites pas un mouvement, me dit un gaillard à la mine menaçante ou je vous brûle.
Je partis d'un éclat de rire, très franc, la situation était vraiment paradoxale. Gonzague...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents