Le persécuteur invisible
42 pages
Français

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Le persécuteur invisible , livre ebook

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Description

L’Homme au stylo s’est évadé de prison grâce à un subterfuge dont lui seul a le secret.


Une fois dehors, il n’a d’autre but que de se venger de celui qui l’a si bien condamné, le membre le plus influent du jury qui a statué sur son cas.


Harcelé au téléphone par le cambrioleur qui lui annonce le nombre de jours et d’heures qu’il lui reste à vivre, l’éminent personnage fait appel à Furet en qui il voit la seule personne pouvant encore le sauver.


Si l’inspecteur prend, tout d’abord, ces menaces à la légère, l’épouvante qui saisit son « client » et l’assurance dont fait preuve son « persécuteur » vont finir par lui faire craindre le pire...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373472035
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Homme au stylo
4 - L'espion
Roman policier
par Marcel IDIERS
I
MENACES
La sonneriedu téléphone l’arrachant à un passionnant problème de
mots croisés, Furet s’empara en bougonnant du récepteur et attendit.
— L’inspecteur Furet ? fit le téléphone.
— Lui-même.
— Ici, Bellechasse... Je crois que j’ai quelque chose pour vous...
— Un vol ? questionna l’inspecteur.
— Non... Menaces de mort !... Une histoire assez embrouillée...
— Naturellement...
Pour que le commissaire Bellechasse ait pensé à lui , il fallait, de toute évidence, que l’affaire fût embrouillée à souhait et qu’il ait renoncé à la traiter lui-même.
— Le type est venu nous trouver ce matin, reprit le commissaire sans paraître avoir entendu l’interruption de l’inspecteur. Il prétend qu’on le menace de mort. Il ne connaît pas la personne qui profère ces menaces, mais il jure ses grands dieux que c’est tout ce qu’il y a de plus sérieux... Son frère aurait été tué, à ce qu’il prétend, quoique l’enquête ait conclu à un accident ... Il n’a aucune preuve, bien entendu, et trouve extraordinaire que la police ne se mette pas immédiatement en chasse pour...
— Bref, coupa Furet, vous m’envoyez le bonhomme...
— Exactement !
— Bien obligé...
— Il n’y a que vous...
— Je vous sais gré de l’excellente opinion que vous avez de mes modestes facultés, interrompit à nouveau l’inspecteur, mais, si vous le voulez bien, nous laisserons là la pommade... Comment s'appelle votre particulier ?
— Antoine Boulanger !
— Le chocolat ?
— Lui-même... fastueusement riche...
— Fastueusement, en effet ! Quand doit-il venir me trouver ?
— Cet après-midi, tout de suite après le déjeuner...
— Entendu... je le verrai... et je tâcherai d’arran ger son affaire... Je ne veux pas qu’il ait trop mauvaise opinion de la police...
— De la police ? s’étonna le commissaire Bellechasse. Mais puisque nous ne nous chargeons pas de l'affaire ?...
— Oui, c’est moi qui opérerai, mais c'est quand mêm e vous, la police, qui lui aurez donné mon adresse...
Et sur ce dernier trait, après un bref« au revoir », l’impassible Furet raccrocha le récepteur.
— Marie, dit-il par la porte entrebâillée, vous ajo uterez un entremets, une crème au chocolat et des biscuits, beaucoup de biscuits...
— Je croyais que monsieur avait le chocolat en horreur, fit Marie d'un air pincé.
— Je l’ai en horreur, Marie, c’est parfaitement exa ct, mais pas les chocolatiers... Cette crème-là, ne la ratez pas, parce que vous la mangerez... après qu’elle aura figuré en bonne place sur la table. C' est ce que les gens de théâtre appellent de la mise en scène, Marie, et, les autres, de la diplomatie...
— Bien... Monsieur !
— Vous changerez aussi la nappe qui doit être immaculée et vous sortirez les couverts en argent. Les beaux verres... tout, enfin … il faut que cela soit impeccable, vous comprenez... je veux du faste !...
— Deux couverts, naturellement, fit Marie avec un indéfinissable sourire !
— Non !... Grand Dieu, non !... Je mange seul... Ma is vous introduirez ici, quand je vous le dirai, le... gros monsieur qui vie ndra, tout à l’heure... Je désire qu’il ait bonne impression de la maison... C’est tout !...
Furet reprit sa lecture et Marie retourna à ses fourneaux. La fidèle auxiliaire de l’inspecteur était d’assez méchante humeur, comme t outes ses pareilles, Marie abominait l’ironie, elle y voyait, quelque soin qu’ on y mît, l'indice d’une injure personnelle, une injure d’autant plus coupable qu’elle était dissimulée... Pour elle, comme pour beaucoup de femmes, l'ironie n’était pas autre chose.
Son maître, à propos de cette crème au chocolat, n’avait-il pas fait allusion au théâtre... Comme si le théâtre avait quelque chose à voir avec une crème au chocolat... Et puis, cette idée de réclamer du chocolat alors qu’il ne pouvait pas le sentir et il avait ajouté qu’elle la mangerait, cette crème... Sans doute, pendant la guerre, quand le chocolat était aussi rare que le b eurre, ça lui aurait fait plaisir, mais maintenant qu’on s’en procurait presque normalement...
Enfin... c’était le patron ! Il fallait en passer par où il voulait, tout compte fait, ce n’était pas un méchant homme, à part cette manie de toujours supposer qu'on était trop bête pour comprendre, ce qui le dispensait de rien expliquer et lui permettait de « faire le malin » à bon compte, quand il avait réussi un de ces tours...
Le déjeuner fut servi à l’heure, sur du linge éblou issant de blancheur, et, sitôt la côtelette avalée, Marie apporta le fromage auquel Furet fit grand honneur et la fameuse crème qui exhalait un arôme diaboliquement tentateur.
L'inspecteur en macula soigneusement son assiette, puis, ayant réclamé du café fort, il alluma méthodiquement sa courte pipe de bruyère et attendit.
Il n’attendit pas longtemps. Dix minutes plus tard, M. Antoine Boulanger se faisait annoncer et était aussitôt introduit dans la petite salle à manger du maître ès sciences policières...
II
ET DE UN
Lhommee gros , car Furet avait admirablement deviné que le chocolatier appartenait à la catégorie des hommes « forts », était vêtu sans élégance d'un complet sortant manifestement des mains du bon faiseur, mais si fâcheusement porté et si malencontreusement assorti à une cravate écarlate, qu'il lui interdisait à tout jamais de se donner l'air et l'allure d'un homme du monde, ce dont le sieur Antoine Boulanger était, bien entendu, à mille lieues de s'aviser.
Furet apprécia tout cela d'un coup d'œil, son célèb re coup d'œil qui vous déshabillait un mortel en moins de deux, il vit aus si que la physionomie du chocolatier était bouleversée et il songea à ce que lui avait suggéré le commissaire Bellechasse : un maniaque de la persécution... Mais le commissaire Bellechasse n'était pas infaillible.
— Veuillez vous asseoir, pria poliment l'inspecteur. Je crois comprendre que vous désirez me consulter au sujet de certaines menaces dont vous...
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