Le portefeuille de cuir de Russie
57 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le portefeuille de cuir de Russie , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
57 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description



LE PORTEFEUILLE DE CUIR DE RUSSIE


Elsa van LAËGHELS est surveillante dans une pension de jeunes filles en Angleterre quand un vol est commis. L’armoire de la maîtresse de musique est fracturée et son portefeuille contenant toutes ses économies a disparu.


Les soupçons se portent rapidement sur la rustre servante d’autant que tout la désigne comme la coupable.


Elsa van LAËGHELS, persuadée de l’innocence de la femme de service, va trouver là l’occasion de résoudre la première d’une longue série d’enquêtes...





UNE AFFAIRE BIEN PARISIENNE


À la sortie de la pension où elle était surveillante, la jeune Elsa van LAËGHELS enchaîne les petits boulots qui ne lui rapportent pas grand-chose.


Lasse de travailler pour une misère, la détective en herbe s’intéresse à un vol de bijoux qui a eu lieu à Paris. On soupçonne les malfaiteurs de s’être rendus en Angleterre pour écouler leur butin.


Elsa van LAËGHELS voit là une occasion de mettre à l’épreuve ses talents d’enquêteur tout en touchant une prime fort intéressante...





LE RUBIS DE BUCKINGHAM


Sur le parvis du théâtre, Lady Farghwar se rend compte que sa somptueuse parure de bijoux n’orne plus son cou.


Persuadée qu’elle l’avait encore durant la représentation, le vol n’a pu se dérouler qu’à la sortie des loges.


Deux jours plus tard, Elsa van LAËGHELS, la célèbre détective, se présente chez Lady Farghwar, pour lui proposer ses services...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2018
Nombre de lectures 15
EAN13 9782373473889
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ELSA, DÉTECTIVE PRIVÉE
LeportefeuilledecuirdeRussie
Contient :
*1* Le portefeuille de cuir de Russie
*2* Une affaire bien parisienne
*3* Le rubis de Buckingham
Gaston-Ch. RICHARD
PLACEVENDÔME,UNSOIR...
QUELQUESjours avant la Noël de 1928, je me trouvais un soir , en compagnie de l'un de mes amis, chez Van Cleef et Ar pels, les grands joailliers de la place Vendôme.
Dans les deux salles d'exposition du rez-de-chaussé e, aussi bien qu'au premier étage, des femmes se pressaient, nombreuses , devant les frêles tables de bois de rose, à plateau de velours gris bleu...
Et toutes, vêtues à ravir, souriant aux miroirs ron ds encadrés de bronze noir qui leur renvoyaient leur image, parées de bijoux s plendides, elles avaient dans les yeux cette expression légèrement égarée, révéla trice du trouble rare, de l'espèce d'ivresse que provoque, chez les plus rése rvées, la vue des beaux joyaux.
Seule, parmi celles qui étaient là, une femme demeu rait tranquille, et même un peu dédaigneuse.
Alors, l'ayant vue, je ne regardai plus qu'elle.
Plutôt grande et svelte, sans être mince, elle alla it et venait, devant les vitrines et les tables, chargées d'inestimables tré sors. Son pas délié, son allure souple, le rythme élégant de son corps décelaient u ne forme parfaitement pure : celle d'une Égyptienne antique, dont elle avait d'a illeurs le masque un peu isiaque. Elle était belle et sérieuse avec son tein t ambré, ses yeux d'onyx noir et d'émail bleuâtre, son nez fin à la courbe aquiline, ses lèvres bien modelées, quoique peu charnues, son menton, coupé d'une ligne médiane, achevant l'ovale ferme et plein de son visage.
À son index droit brillait une seule bague, royale...
« Pour avoir ce regard, cette allure, ce dédain pai sible, cette sûreté de soi, pour posséder ce masque calme et ferme, il faut, pe nsais-je, que cette femme vive une existence singulièrement unie et heureuse... »
À ce moment, l'élégante inconnue éprouva sans doute le sentiment qu'elle était observée.
Elle tourna légèrement la tête et dirigea vers moi un regard clair. Avec un léger sourire, qui rendit charmants ses traits un p eu sévères, elle se leva et vint vers mon ami...
— Oh ! vraiment ! Vous, à Paris, chère miss ? dit-il avec surprise.
— Oui... répondit-elle. J'arrive de Lisbonne... Mai s que faites-vous ici ? Attendez-vous quelqu'un ?
— Non, par ma foi... J'attendais – en compagnie de mon ami Gaston-Ch. Richard, que je vous présente – qu'il y eût un peu moins de monde pour me
faire montrer quelques belles pierres...
— Vous avez mal choisi votre jour...
— Et vous, miss... En mission ?
— Non... J'ai achevé celle que j'avais acceptée. El le a pris fin à Lisbonne... Et je suis en vacances !
Elle sourit et ajouta :
— J'habite en face, au Ritz. Voulez-vous venir pren dre une tasse de thé, chez moi ?... Faites-moi le plaisir d'accompagner v otre ami, monsieur, ajouta-t-elle avec grâce, en se tournant vers moi.
— Venez ! mon cher, dit mon ami, puisque miss Elsa van Laëghels a l'amabilité de vous en prier...
Journaliste et reporter, durant vingt années de ma vie, j'ai parcouru le globe entier... Mon ami – chargé d'affaires d'une légatio n étrangère à Paris – a vécu aux quatre coins du monde, Miss Elsa van Laëghels a vait voyagé pour le moins autant que nous.
La conversation se prolongea longtemps devant le th é.
— À quelle nationalité appartient donc miss van Laë ghels ? demandai-je à mon ami, quand nous fûmes seuls. Américaine sans do ute ?
— Non. Elle est Hollandaise, née aux Indes néerland aises.
— Et... que fait-elle, dans la simple vie quotidien ne ?
— Curieux ! Je pourrais vous répondre qu'elle est t rès riche et n'a qu'à se laisser vivre de ses rentes... ce qui ne serait qu' à demi faux... Mais, pour vrai dire, elle travaille dur et souvent...
— Bah ! À quoi donc ?
Mon ami prit un temps.
— Elle dirige, répondit-il enfin, une organisation de police privée fondée par elle, qui a des bureaux à Londres, à La Haye et à B erlin.
— Comment ? Une femme détective, cette artiste élég ante et lettrée ?
— Oui ! dit mon ami. Et une détective comme il n'en existe pas des douzaines sous la calotte des cieux. Oui... artiste , intelligente, lettrée, fine comme l'ambre, cela va sans dire... Et bonne ! mais trempée comme un acier, brave jusqu'à la témérité. Ah ! si elle consentait à vous conter quelques-uns de ses souvenirs...
Elle y a consenti, non sans quelque hésitation, apr ès m'avoir demandé l'engagement d'honneur que je ne prononcerais pas c ertains noms, que je ne mettrais pas en cause certaines personnalités.
J'y ai souscrit, car ce sont d'authentiques aventur es que je rapporte ici – sincères comme un bon reportage et dont on peut ret rouver la trace dans les journaux français et étrangers de 1906 à 1928.
LeportefeuilledecuirdeRussie
Chapitre I
MISSElsa-Ophélia-Juliana van Laëghels, fille de Freederick van Laëghels et de Bertha Oliva de Mieussans – descendante d'un hug uenot charentais, exilé lors de l'Édit de Nantes, – a vu le jour à Batavia (Indes néerlandaises) le 17 février 1883. Sa famille est d'origine frisonne. L'un de ses aïeux fut gouverneur de Leeuwarden. Son père mourut, en 1901, à Maarn, non loin de Doorn. Elle demeurait orpheline, sans ressources, e t ne put achever ses études que grâce à la générosité de Sa Majesté la reine Wi lhelmine.
En septembre 1902 elle quittait sa pension avec un mince trousseau, 136 florins dans sa poche, un paquet de livres sous le bras et un brevet d'institutrice dans un tube de fer-blanc. Mais elle n'avait pas d'emploi en vue... Elle connut des jours terribles, sans feu, sans pai n, ou presque, des travaux de famine, des traductions à cinq sous la page de ving t-sept lignes. Cette vie affreuse dura plus d'un an.
Ce fut alors qu'on lui proposa une place de surveil lante dans une pension de jeunes filles en Angleterre, près de Maidstone... E t ce fut là qu'à l'occasion d'un vol insignifiant...
Chapitre II
OH !z nous ! un vol ! Dansqui a pu oser commettre une telle action ! Ici, che une maison si respectable !
D'émoi, la maîtresse de musique et de chant, Mrs. C arolina Hannah-Mendelssöhn, s'était laissée choir dans un fauteuil et contemplait avec des yeux agrandis par la stupeur son armoire à glace, dont l a porte, fracturée brutalement à l'aide d'un ringard pique-feu d'assez forte taill e, laissait voir le bouleversement intérieur, à peu près total.
— Ça ! oui ! par exemple ! Lui a fallu un fier toup et, à celle-là qui a fait ce coup-là ! dit d'un accent convaincu Kate, la servan te à tout faire de la pension Trowbridge.
Les deux femmes entre elles formaient le contraste le plus complet. Mrs. Hannah-Mendelssöhn était une petite juive, gra sse et replète, aux bandeaux noirs, épais et tombants, bien collés sur les oreilles, au teint d'ivoire jaune, tout uni, aux lèvres minces, proprement vêtu e d'alpaga gris, chaussée de souliers plats vernis, ceinturée de cuir gris, mat, et portant une montre d'argent accrochée sur la poitrine par une broche de pâles a méthystes.
Kate Fowler, la servante, mesurait plus de cinq pie ds et les élèves de la pension prétendaient que l'on prenait la mesure de ses robes sur la grande horloge à gaine, en chêne ciré, du réfectoire. Jama is lavée et rarement peignée, c'était une assez déplaisante créature, qui sentait le torchon sale, l'eau de chlore et trop souvent l'alcool.
— De quoi vous mêlez-vous, Kate ? dit aigrement Mrs . Hannah-Mendelssöhn en tournant vers la servante, debout su r le seuil de la porte, son impérieuse petite tête. Vous ai-je donc adressé la parole ?
— De quoi que je me mêle ? répliqua Kate, suffoquée . Eh ben ! de vot' vol, donc, que je me mêle. Vous êtes là à crier depuis u n quart d'heure qu'on vous a volée. Je dis comme vous et ça vous déplaît ? Et vo us m'attrapez ? C'est drôle ça, vous savez.
— Insolente fille ! répliqua Mrs. Hannah-Mendelssöh n. Je vous dis de sortir d'ici... Vous n'avez rien à y faire, d'autant plus que... vous... y êtes trop venue, peut-être, ajouta-t-elle entre ses dents.
Mais, si bas qu'elle eût parlé, Kate, ayant l'oreil le fine, avait recueilli le propos.
— Non, mais dites donc, fit-elle, cramoisie. Dites que c'est moi qui vous l'a volé, vot' portefeuille.
— Comment savez-vous que c'est un portefeuille que l'on m'a dérobé ? interrogea âprement la maîtresse de musique.
Il y eut une rumeur, dans le long corridor où les é lèves, toutes au seuil de leur chambre, écoutaient cet aigre dialogue.
— Comment que c'est que je sais que c'est vot' port efeuille qu'on vous a barboté ? fit Kate, les doigts dans sa tignasse. Ti ens ! je le sais parce que c'était vot' manie de le tripoter tout le temps et de compt er vos bank-notes... J' vous ai vue assez souvent le faire et le refourrer là, sous vos tas de linge...
Presque au même instant on entendit toutes les portes se refermer... Puis ce fut un léger tintement de clefs.
By God !ec elles, missKate. V' là les deux sœurs ! Expliquez-vous av  fit Hannah. Et dites pas que c'est moi qui vous ai barb oté vot' magot, pasque, vous savez, ça irait mal !
Elle s'en alla, en traînant ses savates, que l'on e ntendit peu après claqueter sur les marches dans l'escalier de service.
Mrs. Hannah-Mendelssöhn s'avança sur le seuil de sa porte, car le tintement du trousseau de clefs augmentait d'intensité. Et bi entôt, elle saluait, d'une révérence, les deux sœurs Trowbridge, deux misses d 'âge respectable, jumelles, et si exactement semblables l'une à l'aut re que l'on n'eût jamais su, en parlant à la première, si...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents