Le prêteur sur gages
84 pages
Français

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Description

Alors que M. DUPONT vient de clore sa précédente enquête, il reçoit de la part d’une « Madame Annie » des messages insistants... à ce point insistants et répétés, qu’ils finissent par l’intriguer.


L’empressement de l’épistolière est amplement justifié par le fait que son mari, prêteur sur gages de profession, a été accusé injustement de meurtre et qu’il est condamné à être pendu dans les jours prochains.


M. DUPONT rencontre l’usurier dans sa cellule. Il constate que l’homme est incontestablement antipathique et qu’il semble cacher des informations. Pour autant, le flair du détective lui laisse penser que le « fesse-mathieu » est innocent et que la Justice doit primer sur la Morale.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782373472707
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

M. DUPONT, DÉTECTIVE
***3***
LEPRÊTEURSURGAGES
Roman policier
AVANT-PROPOS
Dans la littérature populaire française, il est des auteurs encore plus cultes que les plus cultes des auteurs populaires.
Ainsi, s'il est indéniable que Georges Simenon, Fré déric Dard, Léo Malet... sont parvenus à des sommets dans l'esprit des lecte urs, d'autres écrivains qui, parce qu'ils sont demeurés inconnus aux yeux du gra nd public actuel alors que leurs textes émerveillent encore l'esprit des lecte urs d'antan et de trop rares passionnés d'aujourd'hui, ont réussi à supplanter, dans la tête de ceux-ci, leurs célèbres pairs susnommés.
Car, là où certains ont atteint la postérité grâce à une édition systématique de leur production sous le format pérenne du roman « classique », d'autres ont échoué dans la quête d'« immortalité littéraire » m algré quelques livres gravés de leurs noms – Rodolphe Bringer, Gustave Gailhard, Jean-Toussaint Samat…, par exemple.
Mais, qu'en est-il des écrivains dont les textes n'ont jamais inondé les pages d'un « vrai » bouquin qui dure, qui se prête, se re vend et s'échange ?
Un auteur, en particulier, connaît la réponse puisq ue son surnom de « écrivain sans livre » explique, à lui seul, pourq uoi il demeure inconnu de la plupart des lecteurs de notre époque.
Pourtant, son immense production, les genres dans l esquels il a œuvré, les personnages qu'il a animés, écrasent toute concurre nce.
Son nom :Joseph Théophile Maurice MOSELLIaliasJosé MOSELLI.
José MOSELLIné le 28 août 1882 à Paris et est mort le 21 j  est uillet 1941 au Cannet.
Parlez deJosé MOSELLIun passionné de littérature populaire et vous à êtes assurés de voir ses yeux clignoter de plaisir. Évoquez-le devant un lecteur lambda et vous constaterez immédiatement que ce nom ne lui évoque rien.
L'auteur est devenu tellement « Culte » auprès des aficionados de littérature populaire, autant par son parcours que par sa produ ction, que l'on peut encore croiser des lecteurs dont les pères ou grands-pères leur contaient, enfants, leurs souvenirs de feuilletons désormais introuvables don t l'écrivain a inondé les journaux de l'époque.
Son parcours est celui d'un enfant de famille aisée qui, avide d'aventures, fugue à treize ans pour s'engager comme mousse sur un navire. Les années suivantes furent un gage de souvenirs d'évènements, de personnages et de lieux qui nourriront sa plume par la suite.
Brimé, maltraité, le gamin s'offre corps et âme à s on boulot. Mais son esprit
voyageur en fait un déserteur malgré lui. Alors, il continue à naviguer et à découvrir le monde avant de rentrer en France pour être traduit en « conseil de discipline ». Les juges furent cléments et organisè rent l'éducation du jeune homme qui devint Officier de la Marine marchande. S es aventures se poursuivirent, mais, lassé,José MOSELLI chercha à se stabiliser en acceptant un poste de journaliste en charge de la rubrique « L'actualité maritime ».
En parallèle, il écrit des contes et des nouvelles et entrera en contact avec les Éditions Offenstadt pour lesquelles il produira un nombre incalculable de feuilletons pour divers journaux et magazines.
Parmi ces séries, on pourra citer l'une de ses prem ières si ce n'est la première :« W... vert » édité dans le magazine « L'Intrépide » de 1910. Ma is, également :« John Strobbins, détective cambrioleur », « Les av entures fantastiques d'un jeune policier », « Le roi des bo xeurs », « Le baron Stromboli », « Les champs d'or de l'Urubu », « Les naufrageurs de l'air », « La prison de glace », « Iko Teruka », « Browning & Cie », « Triplix l'insaisissable »...entainesdes dizaines d'autres qui s'étalaient sur des c  et d'épisodes à travers des années et des années.
Parmi ces feuilletons, certains sont devenus « cult issimes » et plusieurs fois réédités et d'autres sont comme le Saint Graal, tou t le monde en parle, tout le monde les cherche, mais personne n'a réussi à mettr e la main dessus – du moins, plus grand monde de vivant.
Si, certains de ses feuilletons d'anticipation, com me« La fin d'Illa », « Le messager de la planète » ou« La guerre des océans »eu le privilège ont d'être réédités à la fin du siècle dernier, toute l a partie « policière » de l'œuvre d eJosé MOSELLI a lentement disparu avec ses supports papier vieux de plus de 80 ans.
Dans cette production particulière, si certains per sonnages ou certaines séries, comme« John Strobbins, détective cambrioleur », évoquent quelque chose aux plus férus passionnés des textes de l'aut eur, d'autres, comme « M. Dupont, détective »ant, étaient même oubliés de ceux qui n'oublient pourt pas.
Pourtant,« M. Dupont, détective » est une série particulière dans l'œuvre deJosé MOSELLIà plus d'un titre.
D'abord, parce que c'est, probablement, l'unique hé ros de l'auteur à porter un nom bien français (en effet, difficile de faire plus franchouillard comme patronyme).
Ensuite, grâce à l'humour omniprésent qui égaie tou s les épisodes malgré les mésaventures que peut subir le détective.
Puis, par la psychologie du personnage et le décala ge entre son sérieux et
son orthodoxie et la légèreté du ton. Car, à plus d 'un titre,M. Dupont pourrait être considéré comme un « fonctionnaire » dans tout le sens péjoratif que pourrait comporter cette image à travers les cliché s, qui ont la vie dure, sur la rigidité de cette « caste » vis-à-vis des règles. C ar, la vie et la profession de M. Dupontrégies par un règlement auquel il ne déroge j  sont amais. Les horaires de réception, les honoraires en fonction d e telle ou telle prestation. Il ne négocie pas, ne fait pas crédit, et, surtout, ne fa it jamais de concession. Cette allure de bureaucrate, il faut bien l'avouer, est r enforcée également par son physique, puisque, loin d'avoir la carrure du dur à cuire à laquelle l'imagerie d'Épinal nous donne lieu d'attendre,M. Dupont se présente en l'espèce d'un gringalet à lunettes et au crâne dégarni, à l'âge i ndéfinissable, dont seule la froideur du regard peut présager de la dangerosité.
Enfin, de par sa relative concision en comparaison avec les autres séries de l'auteur.
Effectivement, là où certaines séries s'étalent sur des centaines d'épisodes à travers des dizaines d'années,« M. Dupont, détective »vécu que six n'a enquêtes à travers le monde, en moins de deux ans.
Uniquement publié, jusqu'à présent, dans le magazin e jeunesse,« Le Cri-Cri », depuis le 14 février 1935, jusqu'à la mort du pér iodique le 10 juin 1937, la série ne vivra que sur 122 numéros à raison d'une p age et demie par livraison, mêlant neuf tiers de colonnes de textes et neuf ill ustrations.
L'ultime épisode sera même retaillé pour que la fin de celui-ci corresponde avec la disparition du magazine.
Depuis,José MOSELLI est retombé dans l'anonymat qui sied si peu à son talent et à son œuvre.
Mais ça, c'était avant…
M aintenant,OXYMORON Éditionsl'auteur et ses textes de son ressort anonymat pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Après avoir réédité en partie la série« John Strobbins »l'excellent et rom an,« La momie rouge »,OXYMORON Éditions décide de faire ressurgir « M. Dupont, détective »gé., du néant dans lequel il était si injustement plon
Pour ce faire, et comme cela avait déjà été le cas pour« La momie rouge », la découpe en chapitres des épisodes respecte l'édi tion d'origine. En clair, chaque chapitre correspond au contenu d'un numéro d u magazine de l'époque. Aussi, pour vous replonger dans la peau du lecteur d'hier, vous pourrez vous contenter de lire un chapitre par semaine (la série était éditée dans un magazine hebdomadaire), mais il y a fort à parier que vous n e pourrez résister à l'envie de dévorer les épisodes le plus vite possible.
M. Dupont,de par son métier, fera voyager les lecteurs à tra vers le monde.
L aCollection « M. Dupont, détective »sein du catalogue de au « OXYMORON Éditions » proposera aux lecteurs, l'intégralité de la série dans l'ordre de la première diffusion dans le magazine« Le Cri-Cri », au format numérique.
« OXYMORON Éditions »que, grâce au travail passionné de son souhaite équipe, un grand nombre de lecteurs découvre ou red écouvre le talent d'un auteur injustement oublié.
N.B. Pour en savoir plus surJosé MOSELLI, sa vie et son œuvre, procurez-vous l'ouvrage intitulé « L'Apothéose du roman d'av entures,José MOSELLIet la Maison Offenstadt » publié par Encrage Édition en 2 001, du regretté Jean-Louis Touchant, passionné de littérature populaire en gén éral et de l'œuvre de José MOSELLI« 813 : Les, en particulier, ancien président de l'association Amis des Littératures Policières ».
N'hésitez pas, également, à vous rendre à l'adresse suivante – http://www.oeildusphinx.com/moselli_00.html – vous y découvrirez une mine d'informations sur l'auteur.
I
L'affaireliquidée, M. Dupont, avant de prendre  Finkelhausen le rapide pour Paris, s'était rendu à la poste restant e d'Antibes pour y retirer son courrier. Parmi de nombreuses lettres venues de tou s les points de France et du monde, l'employée de la poste avait remis à M. Dupo nt quatre télégrammes, arrivés depuis la veille et qui, tous les quatre, v enaient de Paris... M. Dupont, fidèle à sa vieille habitude dont il ne se départai t jamais, glissa lettres et télégrammes dans sa poche.
Et, moins d'une demi-heure plus tard, il prit place dans un compartiment de première classe du rapide de Paris, cependant que K oufo, son fidèle secrétaire-valet-de-chambre-cuisinier et homme à tout faire nè gre, s'installait plus modestement dans un wagon de troisième. Aussitôt le train en marche, M. Dupont, qui était seul dans son compartiment, pl aça sa correspondance sur la petite tablette, entre les deux banquettes, et e ntreprit de l'examiner. Plusieurs lettres lui donnaient des nouvelles de différentes affaires en cours qu'il surveillait de loin, prêt à intervenir au moment opportun. D'au tres correspondants lui demandaient des conseils, ou bien sollicitaient son intervention dans des enquêtes difficiles...
— Pas intéressant ! murmura M. Dupont, tout en clas sant et en numérotant soigneusement avec un crayon bleu les différentes l ettres, au fur et à mesure qu'il les lisait.
Bientôt, il ne restait plus devant lui que les quat re télégrammes. Il les classa par ordre, d'après leurs dates et heures d'arrivées qui étaient indiquées par le cachet de la poste d'Antibes, puis ouvrit le premie r, il était ainsi conçu :
« Prière urgente à M. Dupont de télégraphier quand il sera de retour à me Paris. On l'attend avec une impatience terrible. M Annie, Hôtel de Blois, Boulevard de Charonne. Réponse payée. »
M. Dupont fronça légèrement les sourcils. Il eut un e petite moue méprisante et décacheta le second télégramme. Il y lut ces mots :
« Prière à M. Dupont de revenir tout de suite à Paris. La vie d'un homme me innocent dépend de lui. On paiera n'importe quel pr ix. M Annie, Hôtel Val-d'Or. Rue Lamartine, Paris. Réponse : payée. »
— Elle a changé d'hôtel ? murmura M. Dupont, qui ou vrit la troisième dépêche, laquelle contenait ces mots :
« Je supplie Monsieur Dupont de revenir à Paris, to ute affaire cessante. Sinon, il aura le sang d'un homme sur la conscience . Je paierai honoraires
me et frais d'avance. M Annie, Washington Palace, Avenue des Champs-Élysées, Paris. Réponse payée. »
— C'est une dame qui change souvent d'hôtel... de p lus en plus chic !... Celui-là est arrivé il y a une heure à peine ! murm ura M. Dupont en déchirant la bande du quatrième télégramme. Il y lut ces mots :
me « M Annie fait savoir à Monsieur Dupont que s'il ne re vient pas à Paris dans les vingt-quatre heures, elle se tuera. Ainsi, il aura deux victimes me sur la conscience. M Annie fait connaître à Monsieur Dupont qu'elle est prête à payer n'importe quel prix pour ses services , et d'avance. Les fonds sont déposés dans une banque de Paris. C'est mon de rnier télégramme. me Prière répondre à M Annie, Hôtel Vendôme, place Vendôme, Paris. Réponse payée. »
Placidement, M. Dupont replia la dépêche. Il relut les trois autres, les plia et les mit dans sa poche. Puis, ayant essuyé ses lunet tes à monture d’acier chromé, il tira sa pipe de sa poche, l’alluma et se plongea dans ses réflexions tout en contemplant le paysage. À la minute suivant e, sa pipe – comme toujours – s’éteignit, et il ne la ralluma pas. L’apparition du contrôleur, qui venait viser son billet, le tira de ses méditations. L’employé p arti, M. Dupont murmura :
me — Cette M Annie m’intéresse !
La nuit venait. Peu après, le train s’arrêta en gare de Toulon. M. Dupont s’en fut dîner au wagon-restaurant, puis se cala dans so n coin. Deux autres voyageurs venaient de monter. Il les regarda à pein e, et, moins de cinq minutes plus tard, se laissa aller au sommeil.
À huit heures, le lendemain matin, M. Dupont, sa lé gère valise en main, sortit de la gare de Lyon, à Paris, où le rapide ve nait d’arriver, et sauta dans un taxi qui, moins de vingt minutes plus tard, s’arrêt a devant la vieille maison de la rue de Cléry où habitait le grand détective. Une de ces petites pluies fines, si fréquentes à Paris, tombait depuis quelques instant s. M. Dupont, tout en payant le chauffeur, lança – vieille habitude professionne lle – un rapide regard à la ronde. À une dizaine de mètres de la porte du vieil immeuble, une petite femme, légèrement voûtée, vêtue, par-dessus ses habits, d’ un vieil imperméable de gabardine noire devenue verdâtre par l’usure, et co iffée d’un chapeau de paille noire qu’ornait un nœud de ruban de même teinte, se mblait guetter quelque chose. M. Dupont remarqua que ses souliers à talons plats étaient grossièrement ressemelés. Il ne s’attarda pas et, t out aussitôt, s’engouffra dans la porte de sa maison. Mais, comme il allait s’enga ger dans l’escalier, la voix aigre de sa concierge l’interpella :
— Monsieur Dupont !
Il s’approcha.
À travers le carreau de la loge, la face rouge et r idée de la concierge apparut :
— Il est venu une vieille dame pour vous… hier... e t avant-hier !... Elle est même venue au moins dix fois !... Et, ce matin, ell e est encore revenue !... Elle dit que vous l’attendez !... Je crois qu’elle est c hez le fruitier où elle est restée hier pendant toute la journée !...
— Je l’ai vue !... Merci ! Vous la laisserez monter ! fit froidement M. Dupont, qui, sans autre commentaire, monta chez lui.
Il venait à peine de se débarrasser de son chapeau et de son manteau, lorsqu’on sonna. M. Dupont ne répondit pas et, s’ét ant mis à son aise, s’installa dans son bureau. Moins de cinq minutes s’étaient éc oulées, lorsque de furieux éclats de voix retentirent dans le vestibule. M. Du pont, impassible, reconnut l’organe de Koufo et celui d’une femme qui devait ê tre âgée... Presque aussitôt, Koufo apparut :
— C’est une dame qui... veut... absolument voir Mon sieur Dupont ! expliqua-t-il.
— Parfait !... Tu la feras entrer dans onze minutes ! décida tranquillement M. Dupont qui, tandis que le nègre se retirait, déploy a un des journaux placés devant lui et entreprit de le lire. Pendant quelque s instants encore, les cris, dans l’antichambre, continuèrent. Puis le calme revint. Et, les onze minutes fixées par M. Dupont s’étant écoulées, la porte du bureau s’ou vrit, laissant apparaître Koufo, qui annonça :
— Madame Annie !
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