Les oeufs à la coke
196 pages
Français

Les oeufs à la coke , livre ebook

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196 pages
Français

Description

Un jeune étudiant en histoire fait la connaissance d'un trafiquant de cocaïne qui lui demande de passer la drogue sous forme d'« œufs » enrobés de cire. Cette mission lui rapportera dix mille dollars, mais notre héros ne remplit pas son contrat. Pourchassé par le maffieux, il sera protégé par un médecin urgentiste et un tueur à gages fasciné par Robespierre. Les faits sont réels mais la narration est celle d'un polar déjanté qui devrait séduire les amateurs de San Antonio.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2017
Nombre de lectures 9
EAN13 9782806109309
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Robert Askenasi
Les œufs à la coke Roman
Les œufs à la coke
4
D/2017/4910/62 ISBN : 978-2-8061-0379-6 ©Academia – L’Harmatan s.a.Grand’Place, 29 B-1348 Louvain-la-Neuve Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit. www.editionsacademia.be
Robert Askénasi
Les œufs à la coke
Roman
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LA VIEILLE DAME INDIGNE
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Armand Dadaré n’aurait jamais imaginé que la nonagénaire assise devant lui était undealerdistribuant haschich et cocaïne dans une maison de repos huppée d’Uccle, appelée « Le Croulant ». Il réfléchissait à cette dénomination peu commerciale tout en constatant que la vieille dame sentait plutôt la lavande. -Ainsi, Madame Smokeleer vous distribuez des « pétards », comme vous dites, aux pensionnaires de votre maison de repos… -Repos est un grand mot, commissaire. Tous ces vieux hurlent la nuit et je n’arrive pas à dormir. Mes drogues les stimulent ou les calment suivant leur choix. Et je ne distribue pas, je vends. -C’est encore plus grave. Vous ne vous rendez pas compte ? -Si, justement. Ces personnes âgées ? Quel est encore leur seul plaisir ? La bouffe est infecte, la bière sans alcool, les programmes TV stupides. Leur seule distraction est d’aller à la selle. Alors, je leur apporte un peu de bonheur. -Vous leur vendez un peu de bonheur ! -Je dois bien vivre, commissaire. J’ai été vendeuse au Grand Bazar pendant trente ans. Vous croyez que c’est avec ma pension que je peux payer ce Lazaret ? -Mais comment vous procurez-vous ces drogues ? -Secret des sources. Et vous commencez à m’énerver avec vos questions. Et quand je m’énerve, je fibrille. -Vous fibrillez ? La vieille pâlit et se couvrit de sueur. Elle porta une main en griffe à la poitrine et murmura : -Je vais crever. Si vous voulez me mettre vivante en taule, appelez une ambulance…
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Dadaré vit tout de suite que la situation était sérieuse et qu’un décès dans son commissariat ne l’était pas. Il téléphona au 911, comme dans les séries TV, avant de se rendre compte qu’en Belgique cela correspondait au 100, tandis qu’un agent de la circulation ventilait la vieillarde avec son képi. L’ambulance arriva rapidement. -Vous auriez dû appeler le SMUR, dit le pompier le plus âgé. Enfin, ne perdons pas de temps. L’hôpital Erasme n’est pas loin, on va se débrouiller. Armand s’en voulut de cette erreur et comme c’était un homme responsable, il sauta dans sa voiture de fonction, mit en route le feu bleu et la sirène, ouvrant ainsi la voie à l’ambulance. Spoudgueval avait un moment de déprime. Cela ne durait jamais longtemps, mais lui donnait l’occasion de philosopher sur la brièveté de l’existence. Il se remémorait une ou deux rares erreurs professionnelles. Il était en train de lire un article dans la très sérieuse revue duNew England Journal of Medicinepatient mal intentionné qui traitait du « ». L’auteur faisait le relevé et l’analyse d’une vingtaine de travailleurs de la santé victimes des agissements de patients mécontents d’un traitement ou d’un diagnostic. Blessures diverses, mutilations, assassinats en tous genres formaient la liste des sévices infligés le plus souvent à des chirurgiens considérés comme maladroits. Jo allait-il faire un jour partie d’une telle série qui serait publiée dans un journal de renom ? Il en était là de ses réflexions, lorsqu’on frappa vigoureusement à la porte de son bureau. Il n’eut pas le temps de dire « entrez » qu’une infirmière lui tendait un électrocardiogramme. -Monsieur Spoudgueval, je viens montrer le tracé d’une femme qui a fait un malaise dans un commissariat. À mon avis, il s’agit d’un infarctus inférieur aigu…
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Jo était très fier de la compétence de son personnel soignant, car il avait beaucoup investi dans sa formation. -C’est tout à fait correct, Carine, dit le chef avec un sourire de séducteur fatigué. L’onde de Pardee laisse peu de doute sur cette possibilité. Mais comme vous le savez, on soigne des malades, pas des ECG. -Justement, répliqua la jolie Carine, je venais vous dire que la malade n’est vraiment pas bien. La pression artérielle est basse, le pouls filant… -Choc cardiogénique ? -Je le crains et elle n’a plus vingt ans. Joseph enfila sa blouse et courut vers le local de réanimation. La patiente d’environ nonante ans était consciente, mais en grande détresse. -Restez calme, dit-il d’une voix qu’il voulait douce et professionnelle. Nous allons vous sortir de là. -C’est plutôt moi qui vais sortir… Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle perdit conscience et convulsa. L’alarme du moniteur sonna : arrêt cardiaque sur fibrillation ventriculaire. Il fallait lui donner sa chance, sans acharnement. -Appelez l’adjoint. Carine, commencez le massage cardiaque. Claudine le laryngoscope et un tube. Michel une ampoule d’adrénaline. L’adjoint arriva. C’était un blond qui portait un collier de barbe sans moustache, ce qui lui donnait l’aspect d’unamish people. Il était en apparence d’un calme olympien ce qui lui avait valu quelques ulcères récompensés par une gastrectomie. Mais c’était un excellent réanimateur en qui Jo avait toute confiance. -Elle passe en asystolie, dit-il comme s’il annonçait l’arrivée du bus. On pourrait risquer une thrombolyse suggéra-t-il avec le même ton détaché que s’il avait demandé un peu plus de sucre dans son café. -On n’a rien à perdre admit Jo. Essayons.
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