Les ombres qui tuent
130 pages
Français

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Description

La lutte fait rage entre Martin NUMA, le Roi des Détectives et Le Tatoué, le roi des bandits.


Les affrontements se multiplient, tous aboutissant à un échec des brigands.


Et, quand Le Tatoué pense avoir réussi le tour de force de mettre la main sur Martin NUMA et son fidèle Prosper, il se rend compte que ce ne sont que de communs peintres qu’il détient.


Dans le même temps, Martin NUMA ne se repose jamais sur ses lauriers et se prépare à un nouvel assaut de la villa de Fontainebleau, persuadé que ses ennemis n’ont pas baissé les bras...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373479393
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MARTIN NUMA
LE ROI DES POLICIERS
* 5 *
LES OMBRES QUI TUENT
Roman policier
par Léon Sazie
PROLOGUE
Martin Numa tient à justifier son titre de Roi des détectives. Il se lance à la poursuite de la solution d'un problème des plus com pliqués et des plus angoissants.
Éloi Vidal, vieux et brave garçon de recettes auCrédit Bayonnais, un jour d'échéance, n'a pas reparu, après sa tournée, à la banque.
Martin Numa, chargé de l'enquête, découvre dans les poches du veston de Vidal, avec des bouts de gros tabac pour la pipe, d es parcelles de tabac blond parfumé et quelques pétales de fleurs, des pompons de mimosa...
Le détective découvre aussi, dans le tiroir de la t able du père Vidal, sur une carte postale, le portrait d'une charmante jeune fe mme brune...
L'attention de Martin Numa est attirée, an cours de ses recherches, par trois me clients duCrédit BayonnaisArmand,, avec qui Vidal avait souvent affaire : M marchande d'antiquités, rue de Provence ; un trafiq uant de reconnaissances du Crédit Municipal, Basilesko ; un banquier, M. de Crabs.
Il voit une jeune femme brune, charmante, en compag nie de Basilesko. C'est une artiste de music-hall, Gabrielle de Belle ry.
Or, cette charmante artiste ressemble à la photogra phie de la carte postale trouvée chez Éloi Vidal !...
Martin Numa est sur la voie. La lutte commence.
Martin Numa a vu que, dans une maison de la rue Mil ton, certains locataires, la nuit, entrent sans faire tirer le co rdon, avec des clefs. Il découvre que cette maison est reliée par le sous-sol avec un regard d'égout, auprès de Notre-Dame-de-Lorette.
Martin Numa, en égoutier, essaye de surprendre ces gens dans leur repaire. Mais il tombe dans les mains de son plus redoutable ennemi.
On le mure vivant dans une poche du souterrain. On crève une conduite d'eau et Martin Numa va périr inévitablement. Perso nne ne pourra même retrouver son cadavre.
Le dévouement héroïque de ses hommes l'arrache à ce tte mort horrible.
Mais tout le monde le croit mort, disparu à jamais.
Martin Numa, qui a reçu la mission de rechercher de s faux-monnayeurs, découvre leur atelier secret.
Il reconnaît dans le chef des bandits un bagnard év adé, le Tatoué, qui est devenu le banquier de Crabs... Martin Numa va l'arr êter... Dans la bataille, il
reçoit un coup de poignard empoisonné, et il est, s ous l'influence du « curare », dans une crise de tétanos.
Mais, sous les bons soins du docteur Goujet, il éch appe à la mort. Pour se rétablir, il se rend en villégiature chez un ami, à Fontainebleau.
Il fait, avec ses lieutenants, de la peinture, sous un déguisement de peintre...
Mais les rochers sur lesquels peignaient nos deux a rtistes sont attaqués par des touristes ; d'autres touristes arrivent au seco urs des peintres et la bataille est dure entre les hommes de Martin Numa et les com plices du Tatoué.
Martin Numa a gagné encore la partie, mais le Tatou é a juré de se venger et veut l'assassiner, la nuit, dans sa paisible villa...
Martin Numa place des mannequins dans les lits de C ourville, de Prosper, dans le sien.
Les hommes du Tatoué croient frapper de leurs poign ards les vrais corps.
Mais ils sont saisis par un fil de laiton et faits prisonniers par celui qu'ils venaient tuer.
Cependant, le Tatoué prend sa revanche et, dans le train de Melun, il fait prisonnier Prosper et Martin Numa qui rentraient à Paris (1)...
(1) Les faits et aventures résumés dans ce prologue sont racontés dans les quatre premiers volumes, intitulés : « MARTIN NUMA, ROI DES DÉTECTIVES », « LE DOUBLE MORT », « L'HOMME AUX ONGLES BLEUS » et « LES TUEURS DE MANNEQUINS ».
CHAPITRE PREMIER
LA DEMEURE SEIGNEURIALE
Le commandant ayant dû se rendre à l'évidence, et d evant les preuves décisives sur lesquelles il comptait s'incliner... se convaincre que ce n'était ni Martin Numa ni son lieutenant Prosper qu'il tenait, qu'il venait de torturer, eut un accès de rage folle.
Pour un peu, il eût tué ces peintres, pour les puni r de n'être pas ceux qu'il croyait avoir si habilement pris.
— Enfin, dit-il, nous tenons ceux-ci. Il faut encore voir...
Sur un signe du commandant, on acheva de fouiller l es deux prisonniers.
On leur prit tout ce que contenaient leurs poches : portefeuilles, papiers, objets divers et tout ce qui pouvait donner une ind ication quelconque.
Puis, le commandant et ses hommes disparurent par u ne porte qui se referma derrière eux avec un bruit sourd, lugubre.
Et les deux prisonniers demeurèrent seuls dans cett e pièce, attachés à leur banc.
Une fois seuls, les deux hommes se regardèrent.
— Pour une aventure, se dirent-ils, c'est une aventure !
— Oui... Nous pourrons dire... que nous avons vécu un chapitre de roman-feuilleton des plus dramatiques.
— Réellement, ces gens nous prennent donc pour Mart in Numa et son second, Prosper ?
— Il faut le croire !
— Ces gens sont fous !
— Bien fous.
— Heureusement qu'ils ne nous ont pas coupé la gorg e avant de nous entendre !
— Oui... nous aurions été bien avancés après... qua nd ils se seraient aperçus de leur erreur !
Il y eut un silence.
Puis ils reprirent :
— Et maintenant... qu'ils doivent être convaincus q u'ils se trompent... qu'ils
doivent avoir acquis la preuve que nous sommes deux peintres véritables et non le Roi des Détectives et son second Prosper, qu'est -ce qu'ils vont faire de nous ?...
C'était une question qu'ils ne pouvaient que se pos er... que fatalement ils devaient l'un et l'autre formuler.
Quant à trouver la réponse logique... ah ! cela éta it beaucoup moins commode...
Qu'allaient faire les bandits de leurs prisonniers ?
Grave problème !
Cependant, la solution, la réponse, ne se fit pas trop attendre...
Au bout de vingt minutes environ, la porte lugubre s'ouvrit.
Un seul homme parut.
Il vint au banc des prisonniers et donna un tour au levier qui commandait le câble dans lequel leurs pieds étaient pris.
— Vous êtes libres, Messieurs ! dit-il.
— Bon ! firent les prisonniers, ce n'est pas trop tôt !...
Ils se levèrent, essayèrent de marcher pour dégourd ir leurs jambes.
— Montrez-nous la sortie, dirent-ils.
— La sortie !... fit le bandit, d'un air surpris, la sortie !... Pour quoi faire ?
— Pour nous en aller... pour partir.
— Partir ?
— Parbleu ! puisque nous sommes libres.
— Ah ! oui. Vous êtes libres... Mais le chef est in trigué... il se voit dans l'obligation de vous garder encore.
Les deux hommes sursautèrent.
— Nous garder !
— Oh ! quelque temps seulement...
— Mais pourquoi ? Pourquoi ?
— Pour se documenter davantage.
— Documenter dans quel sens ?
— Sur vous !
— Est-ce que nous n'avons pas fourni toutes les pre uves que nous disions la vérité ?
— Sans doute.
— Est-ce qu'on ne nous a pas assez arraché de poils pour voir qu'ils étaient vrais ?
— Oui.
— Assez gratté dans le dos pour s'assurer que notre peau était bien à nous ?
— En effet.
— Alors ?
— Il faut voir encore.
— Voir quoi ?
— Ce qui est nécessaire...
— Mais vous avez trouvé dans nos papiers la preuve suffisante de notre identité.
— Certainement...
— Vous avez, je le suppose... acquis, maintenant, l a certitude que nous ne sommes, mon ami et moi, ni Martin Numa ni son lieutenant Prosper !...
— À peu près !
— Comment, ça ne vous suffit pas ?
— Si.
— Eh bien ! laissez-nous partir !
— Oui, mais, auparavant, je suis chargé de vous dem ander de bien vouloir remplir une dernière formalité.
— Laquelle ?
— Est-ce qu'on ne vous attendait pas, chez vous ?
— À Paris ?
— Oui... chez vous, à Paris... Avez-vous des parent s... une femme, un ami, enfin, qui vous attendait aujourd'hui ?
— Certainement, s'écrièrent les deux hommes.
— Parfait... Dans ce cas, comme il ne faut pas inut ilement causer d'inquiétude à qui que ce soit, vous allez écrire à ceux qui vous attendent.
— Écrire !
— Voici du papier à lettres, des enveloppes... des plumes... veuillez prendre la peine de tracer quelques mots.
— Pour leur dire quoi ?
— Que vous êtes tellement enchantés de votre promen ade, de votre excursion, que vous ne pouvez résister au plaisir d e rester encore quelque temps à Fontainebleau.
Les deux prisonniers sursautèrent.
— Comment ! s'écrièrent-ils, vous voulez nous garde r ?
— Oh ! le moins de temps possible... Croyez-le bien ...
— Mais c'est une infamie ! C'est odieux !...
— C'est un déni de justice.
— Vous n'avez pas le droit.
— Nous nous plaindrons...
Le bandit essaya de les apaiser.
— Voyons, Messieurs... du calme... du calme...
— Du calme !... Vous nous demandez du calme ! quand ...
— Je vous en prie... laissez-moi vous expliquer. No us sommes au regret... Le commandant viendra vous présenter lui-même ses e xcuses plus tard... Mais pour le moment, il se voit dans la pénible obligati on de vous garder encore.
— Votre commandant est un misérable !
— Je n'ai pas le temps de combattre votre opinion...
— Oh ! elle est bien établie.
— D'ailleurs, ça n'a, présentement, aucune importan ce...
— Je vois les choses comme elles sont... La réalité , la voici... Le commandant, bien malgré lui... doit vous garder enc ore.
— Combien de temps ?
— Oh ! aussi peu de temps que possible... Vous pouv ez croire, sans qu'il soit besoin de le démontrer plus grandement... qu'i l ne tient nullement à causer des ennuis à deux parfaits gentlemen. Mais que les événements sont plus forts que sa volonté. Il doit s'y soumettre... et s'en ex cuse par avance auprès de vous. Donc, veuillez écrire ces lettres. Annoncez à qui vous voudrez... pour ne pas causer d'inquiétude, que vous restez à Fontaine bleau, et que vous rentrerez seulement dans quelques jours.
Le bandit qui, d'ailleurs, parlait d'une façon posé e, sur un ton plein d'affabilité, ajouta :
— Je vous recommande, en outre, de ne pas parler de s derniers
événements, tout à fait inattendus, et fort regrettables à tous points de vue. N'en parlez pas. Vos lettres ne peuvent fatalement être suffisamment explicites... Et vous causeriez fort inutilement de la peine, de la frayeur aux gens qui tiennent à vous. Annoncez seulement votre absence.
Très obligeamment, il conclut :
— Voici du papier à lettres. Vous cachetterez vous- mêmes vos épîtres. Ainsi, vous saurez que personne n'en prendra connai ssance... Mais si vous préférez... et cela aura l'air bien plus vrai... vo ici des cartes postales de la forêt, du palais... tracez dessus quelques mots... Ces car tes, ces lettres seront expédiées dans un instant. Elles parviendront encor e aujourd'hui à Paris. Et demain, à la première heure, les destinataires en p rendront connaissance.
Le bandit alors s'écarta :
— Je vous laisse, Messieurs, dit-il ; dans un quart d'heure, je reviendrai prendre vos lettres.
Demeurés seuls, les deux prisonniers se consultèren t, s'interrogèrent. Puis, après avoir rapidement pesé le pour et le contre de la situation, ils décidèrent d'écrire comme on le leur demandait.
Ils annoncèrent une prolongation de séjour à Fontai nebleau.
Mais ils évitèrent de parler de leur détention.
Cela valait mieux, en effet.
Le bandit reparut bientôt.
— Les lettres sont prêtes ? demanda-t-il...
— Les voilà !
— Bien. On va les porter à la poste immédiatement.
Il prit les lettres et, de nouveau, se retira.
Dès qu'il fut sorti, les lampes, dont les réflecteu rs jetaient violemment la lumière sur le banc des prisonniers et fatiguaient leurs yeux, mues par un mécanisme extérieur, tournèrent sur elles-mêmes.
La lumière ne fut pas alors concentrée sur un même point... mais répandue également par toute la pièce.
* * *
Le bandit reparut au bout de quelques instants.
— Voulez-vous, Messieurs, dit-il, prendre la peine de me suivre ?
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