Manger M'Alice

Olivier Bordaçarre

Description

Dans se cellule, Freddy, fou d’amour, dévore Alice, jusqu’au délire.

Sujets

• Fiction
• Crime

Informations

• Publié par: Ska Éditions
• Date de parution: 18 juin 2013
• Nombre de lectures: 11
• EAN13: 9791023401608
• Langue: Français

Extrait

Olivier Bordaçarre

Manger M’Alice

Nouvelle Collection Noire Sœur

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Dans une cellule carrée, grise. Une faible lumière froide. Une petite poupée de ficelle et fil de fer pendouille dans le vide. Un homme est assis sur un seau. Il marmonne. Chant rituel. Bruit permanent d’une eau qui goutte.

Sun power – Sky power – Space power – Individual force for a new world – I want want want – I believe believe believe – Sun power – Sky power – Space power – …

Alice… Alice… pas fini… te sens, M’Alice… te sens partout dans moi, M’Alice… me manque tant… Pas fini, M’Alice… sortir d’ici… bientôt sortir de la taule… Directeur m’a dit… Eh !

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j’te parle, M’Alice, te parle ! Pas faire semblant, M’Alice ! Ici, tous, toute la taule, matons, matés, sauf Directeur, croient que je suis flic ! Dégaine de flic ! You see, the rigolade ? Freddy, flic ! Déjà dit, pas flic, leur déjà dit, répété : No flic dans Freddy. No microbe. But Anges-Gardiens foutent musique de merde à fond dans m’oreilles ! Obligé boucher m’oreilles pour bouffer the gamelle-quatre-pattes ! Coma chien ! Veulent quoi ? : Mutation rapide, un chien. Ni homme, ni flic – chien ! M’auront pas !

Mate ce corps, M’Alice. Nickel ! Look, dedans, dehors : nickel ! Flic- pourriture : à l’extérieur ! Pourriture : out ! Not in me !

Faute à qui, le bordel-zones-ghettos ? Le sang des innocents dans Bagdad- caniveaux ? Les femmes derrière les poubelles qu’accouchent des choses 4

contaminées, faute à qui ? L’origine ? Total boyaux à l’air, là, hein ? Fini ? Rwanda Tchétchénie Liban Bosnie et Vietnam rasé par agent orange, milliards de litres, dioxine-war pendant dix ans. Les Baby-Asiat’, maintenant, z’arrivent au Monde avec deux têtes ou les couilles qu’a poussent dans la bouche ! Durée de vie dioxine : cinquante mille ans. Tous, déchets humains recyclés en déchets de souvenirs. Et le Monde propre te dégueule son petit tribunal-consolation deux fois par siècle ! Le bordel, Alice ! C’est faute aux English ! Yes ! Infos, secrets défense, guerre perpétuelle pour bonheur perpétuel, arnaque à deux dollars : c’est British and co. And co, c’est Yankees !

Pour les sans-force, sans-puissance- pure, tout disparaît. Pour rester quoi ? Axe du Bien vend flingues à Axe du Mal – missiles, rockets, kalash, 5

machettes –, directly du Bien au Mal. Et pognon, du Mal au Bien. Pas cons, les Axes. Z’autres pauvres chien désaxés, tous fichés, clients, esclaves ! Que des nègres qui mâchent la carcasse du poisson pourri. Tous les sans-force, déchets humains, c’est nègres ! Et poisson pourri, M’Alice ! D’un côté frontière : canapé-caviar ; autre côté : asticots-sandwich ! Why ? M’Alice ! Why ?

Alors le 11 septembre, pourriture, là oui ! Mais s’en fout. Rien à foutre ! Guerre des fanatiques dans Twin Towers, shit ! No hasard. Z’yeux et z’oreilles à Freddy, all open ! Peut pas niquer Freddy. Freddy a des connections dans tous secteurs, décideurs hauts placés. J’a pénétré bureaucratie avec techno-cervelle. Alors, Freddy, ils écoutent. Obligés. Quand j’a dit : Paris, little town, c’est Paris, little town. Et yes ! Pas m’la faire, 6