Meurtres pour zéro
50 pages
Français

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Description

Le grand scientifique Sir Jiburg se meurt... lentement empoisonné par Lola, sa jeune épouse.


Si le vieil homme accepte avec fatalité sa fin, pensant que c’est le prix à payer pour avoir partagé la vie de cette exquise femme, il refuse cependant que les secrets tant convoités de sa dernière invention tombent entre ses mains.


Aussi Sir Jiburg confit-il les documents à son secrétaire, la seule personne en qui il a confiance, sans se douter que celui-ci est également pris dans les griffes de sa Lola...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373477634
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MEURTRES POUR ZÉRO
Roman policier
par J.A. FLANIGHAM
CHAPITRE PREMIER
Le timbre retentit longuement, avec, sembla-t-il à Paul, un son funèbre, et il tressaillit, repoussa les papiers, ne se décida cependant pas à se lever, essayant de résister à cette voix ironique qui grondait en lui :« lâche, saligaud, graine d'assassin, traître, pourquoi n'y vas-tu pas ? » Un second coup, plus aigu, vrilla le silence, et Paul, moite, soudain, d'il ne savait quel sentiment d'abjecte panique, se boucha les oreilles. Puis il tourna vivement la tête en direction de l'e ntrée. Lola, le regard fulgurant, sa bouche large, éclatante dans son visage trop pâle, disait, de sa voix sourde :
— Tu as entendu ? Il t'appelle...
— Je... j'y allais...
Elle le toisait, méprisante, mais il ne voyait pas le mépris ni cette sourde rage dans son regard. Il la contemplait et son sang battait plus vite, et il pensait :« À moi, elle est à moi... La merveille des merveilles, depuis huit jours, je la tiens contre moi, je connais tout de son corps et si son âme me reste indifférente, je m'en moque éperdument. Ses baisers me brûlent le sang, me... »
— Qu'est-ce que tu attends ? Il va s'étonner... — J'y vais. Il était auprès d'elle et sa main tremblante se posa sur son épaule, il l'attira contre lui et, malhabile, prit ses lèvres. Elle subit son baiser, passive, il avait fermé les yeux. Quand il les rouvrit, la lueur de haine froide, implacable, avait cessé de briller dans les yeux de Lola, qui le fixait maintenant avec un regard tendre.
— Va, mon amour, dit-elle.
Il aurait été tout droit en enfer, si Lola le lui avait demandé avec cet appel du regard et des lèvres.
Il referma la porte après un dernier regard, descendit lentement les marches qui menaient au bureau de Sir Jiburg.
— L'enfer, pensa-t-il en ouvrant la porte, l'enfer ?... N'y suis-je pas déjà, depuis quelques jours...
***
Sir Jiburg sourit à Paul, et Paul lui rendit son so urire en se détestant. C'était toujours ainsi quand il se trouvait devant lui, il y avait t oujours un imperceptible mouvement de
flottement, une horreur froide pour ce qu'il lui fa isait, pour tout ce qui se tramait dans l'ombre, contre cet homme qui avait été si bon, si noble, si généreux envers lui, Paul, l'obscur petit secrétaire.
Mais de penser soudain que, tout ce qui se fomentait dans l'ombre, c'était pour l'amour de Lola, pour qu'ils puissent vivre enfin libres, enfin heureux, lui fut d'un soudain réconfort.
— J'ai à vous parler longuement, Paul, fit Sir Jibu rg de cette voix un peu rauque qu'il avait depuis les débuts de sa maladie. L'intelligent, le profond regard le parcourut longu ement et Paul eut beaucoup de difficultés pour le soutenir sans ciller. — Le professeur Havard sort d'ici, dit Sir Jiburg. Nous avons eu une longue... longue et pénible discussion... sur mon état.
Il eut un mystérieux sourire.
— Je connais enfin toute la gravité de mon cas.
Paul eut un mouvement de protestation que Sir Jiburg calma d'un geste.
— Inutile de nier, je sais...
Son sourire se fit plus mystérieux encore, mais un calme intense s'était répandu sur ses traits, rendant son visage plus ascétique encore.
— On m'empoisonne à petit feu. Paul se leva de sa chaise, il était livide, et de ses lèvres jaillit un informe cri d'horreur. — Pourquoi cet affolement, fit Sir Jiburg, plus serein que jamais. — Vous ne vous rendez pas compte de l'horreur... — L'horreur... Qu'est-ce que l'horreur, fit le savant d'une voix douce.
Il eut un geste tranquille.
— Je suis revenu de bien des questions. Peut-être parce que j'appartiens à la catégorie des sages... Il sourit : — Je n'ai fait qu'une bêtise dans ma vie. C'est de me laisser aller à cette violente, à cette puissante passion pour Lola. Je le paie maintenant, et peut-être bien que c'est un juste retour...
Il pencha la tête de côté, et répéta :
— Oui, le choc en retour, ce doit être cela.
Puis, dans un sourire : — Lola a un amant. C'est normal, Paul, elle est jeu ne, belle et pleine de vie... Moi, je n'ai pas su me le répéter assez, ou alors je n'ai pas su l'aimer comme j'aurais dû.
Il bâilla et ses traits se crispèrent fugitivement sous la douleur.
— Lola m'empoisonne... Havard m'a donné les résultats des analyses. Le poison est fort habilement introduit dans une des potions...
Il regarda Paul.
— Mon Dieu, vous êtes livide ! Le suis-je, moi ? Il réfléchit quelques instants. — Je ne suis ni révolté, ni aigri, ni écœuré... C'e st en moi au contraire comme une profonde et délicieuse paix. Je suis heureux de bavarder de tout ceci avec vous, parce que vous êtes désormais la seule personne en qui j'aie confiance. Un ami. Il ferma les yeux et ses traits se crispèrent. — Je paie maintenant d'avoir sacrifié trois ans de la jeunesse, de la beauté de Lola. Mais l'œuvre est terminée, et je puis mourir en paix.
Paul, impassible, les traits figés dans une angoissante et pénible rigidité, le fixait, les yeux agrandis. Ce n'est pas possible, pas possible, pensait-il. Il sait que Lola a un amant, et pas un instant il ne me soupçonne. Mon Dieu, mon Dieu, serait-ce aussi simple ?
— J'ai pris toutes mes dispositions. Je ne veux pas que mes travaux aillent à je ne sais qui, vendus au plus offrant. Ce soir, je prendrai mes dispositions dernières. Il sourit encore à Paul, mais avec une expression d ifférente maintenant. Il semblait rasséréné. — Donnez-moi une cigarette !
— Je pense... Les médecins prétendent que...
Sa voix était informe, tremblante.
— Je suis fichu, mon cher !
Paul tendit la cigarette.
— Si je vous ai fait venir, ce n'est pas pour attri ster inutilement cette belle journée de juin. C'est pour vous confier certaines instructions dernières.
Il se tut. Paul, avidement, scrutait son visage. Il était, à parts égales, divisé entre le chagrin et une prodigieuse, une effrayante joie.
— Je vais vous confier un paquet qui doit être remis à mon neveu, Herbert Malcom.
Du regard, il désigna le paquet. Paul approuva mécaniquement. — Ce paquet contient des... disons des valeurs que je ne veux pas laisser à Lola. Il eut soudain un sourire très méchant, mais ce ne fut que fugitif. — Je lui laisse la liberté, beaucoup d'argent, cela est à mon sens suffisant.
Il respira péniblement :
— Herbert a été prévenu. Ce paquet doit lui être remis demain dans l'après-midi, à cinq heures, à...
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