Mystère à domicile
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Mystère à domicile , livre ebook

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Description

Billy MAC TIDDLE, le célèbre « Roi de la chaussette », tant connu pour sa réussite dans le commerce de la bonneterie que pour ses talents de détective qui lui permirent, par le passé, de démêler d’extraordinaires mystères va se retrouver au centre de la plus étrange énigme de sa carrière.


Par un soir de brouillard, aidé d’un membre de son personnel, Billy MAC TIDDLE fait ses comptes dans le bureau de son grand magasin. La tâche terminée, il raccompagne son caissier jusqu’à la sortie et constate, avec le veilleur de nuit, que les grilles ne se ferment plus. Le vieil employé pris d’un violent malaise se rend à l’infirmerie pendant que son patron retourne à son cabinet.


Mais, une fois dans l’ascenseur, des coups de feu et des cris se font entendre au rez-de-chaussée.


Un policier, attiré par les détonations, débarque sur les lieux en même temps que lui et, ensemble, découvrent un cadavre.


À l’infirmerie, le duo tombe sur le corps sans vie du gardien.


Cependant, quand les agents de Scotland Yard arrivent, les deux dépouilles ont disparu.


Très vite, Billy MAC TIDDLE devient le principal suspect de ces crimes...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 13
EAN13 9782373474541
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MYSTÈRE À DOMICILE
Roman policier
par Paul MAX
CHAPITRE PREMIER
Les morts en fuite
Billy Mac Tiddleavait travaillé trop tard.
Il avait dit à son premier comptable, M. Arthur Tré vor, qu'il avait retenu jusqu'à cette heure de nuit :
— Je ne vais pas retourner à mon domicile privé : j e resterai ici, puisqu'aussi bien, j'ai eu la prudente inspiration de me faire i nstaller un divan-lit dans la chambre voisine de mon bureau. Prenez donc encore u n cigare pour faire la route ; je vais vous mettre à la porte.
Il prit le téléphone intérieur et appela le gardien de nuit :
— James, donnez de la lumière dans l'allée centrale du rez-de-chaussée ; je descends avec M. Arthur Trévor.
Et les choses, tout d'abord, se passèrent très norm alement avec son e comptable, Billy Mac Tiddle sortit de son bureau, q ui était situé au 3 étage de ses grands magasins d'Oxford Street, poussa sur le bouton d'appel de l'ascenseur n° 2, entra dans celui-ci avec son comp agnon de travail et le raccompagna jusqu'au rez-de-chaussée, puis jusqu'à la grande porte de rue dont le gardien avait fait jouer les lourdes serrures et glisser la grille.
— Bonne nuit, mon cher Trévor, dit-il. Il y a un br ouillard à couper au couteau, mais votre cigare vous servira de phare. A u surplus, vous n'habitez pas bien loin : vous serez rapidement à Dover Street. B on retour et bonne nuit !
Les deux hommes se serrèrent la main et le comptabl e disparut dans le brouillard.
Big-Ben sonna la demie d'une heure.
Alors, les choses devinrent moins normales.
Billy Mac Tiddle voulut refermer la grille et n'y p arvint pas : elle était coincée dans son rail inférieur et, à chaque nouvel effort, vibrait en grinçant, mais n'avançait pas d'un millimètre.
— James, pourquoi donc cet objet métallique se met- il en grève ? questionna le « Roi de la Chaussette ».
— Je me le demande, patron ! répliqua le gardien de nuit.
Il se baissa, faisant briller sa lampe de secours e t se redressa aussitôt, la main sur le front.
— Oh ! oh ! murmura-t-il, que m'arrive-t-il donc ? On dirait que je vais mourir.
Billy eut un haut-le-corps :
— Mourir ? On ne meurt pas comme cela parce qu'une grille refuse de glisser !
Puis il s'informa, indulgent :
— Est-ce que vous n'invitez pas une bouteille de sc otch-whisky à vous tenir compagnie, dans votre chambre de garde ?
Mais James ne releva pas la plaisanterie. Il tituba it. La main toujours sur le front, il balbutia :
— Je ne sais pas ce que j'ai... Permettez-moi d'all er jusqu'à l'infirmerie... Peut-être n'est-ce qu'un étourdissement.
— Peut-être, admit le patron. Allez à l'infirmerie : je vous y rejoins tout de suite. Je vais fermer les verrous de la grande port e, puisque cette maudite grille refuse d'obéir !
Il le fit comme il l'avait dit et il lui sembla que les verrous, sans doute pour se distinguer de la grille, se fermaient trop facileme nt.
Il les fit jouer deux ou trois fois et n'entendit a ucun déclic. Il tira la porte à lui, mais elle résista, ce qui le rassura.
Faisant volte-face, il revint vers l'intérieur du m agasin.
Lugubre, ce grand local, dans l'atmosphère nocturne ! Les rayons, couverts de toiles noires, prenaient, sous l'éclairage rédui t de l'allée centrale, un aspect de catafalques. Dans les coins plus éloignés, des o bjets indéterminés avaient d'inquiétantes allures. Le bois d'un comptoir craqu a...
Billy Mac Tiddle n'était pas peureux, mais il n'aim ait pas du tout – oh ! mais pas du tout ! – cette ambiance mystérieuse. Le gard ien de nuit avait disparu : Billy se dirigeait vers l'infirmerie quand la lumiè re s'éteignit brusquement.
Billy sursauta.
Que se passait-il ?
Ce n'était pas une panne générale, puisqu'au bout d e l'allée centrale, l'ascenseur, dans sa cage, restait éclairé...
Il hâta le pas vers cette lueur consolante, car, sa ns hésiter, il avait décidé ce qu'il convenait de faire : monter au bureau, prendr e le revolver nickelé qui reposait dans le second tiroir de droite et télépho ner à la police.
Billy Mac Tiddle était l'homme des décisions immédi ates et des moyens radicaux. Il serait plus tranquille quand il aurait fait ce qu'il convenait de faire. Après quoi, il reviendrait à l'infirmerie et s'occu perait de James.
Il entra dans l'ascenseur et le mit en action.
L'ascenseur obéit de façon parfaite, passa le premi er étage... le second... et s'arrêta soudain à mi-chemin du troisième.
En même temps, la petite lampe qui ornait son plafo nd aux motifs Louis XV ferma ses paupières lumineuses et s'endormit profon dément.
— Hé ! là ! grogna le « Roi de la Chaussette ».
Il appuya sur le bouton du troisième, sur celui du rez-de-chaussée, sur ceux du premier et du second étages. L'ascenseur ne bron cha pas et la lumière ne se ralluma pas. Dans une obscurité totale, Billy Mac T iddle était suspendu entre ciel et terre tel un canari, derrière des barreaux dont l'élégance ouvragée n'était pas une consolation.
Il n'aimait pas du tout ça !... Pas du tout ! Pas d u tout !
Il appela :
— James !
Et ce nom, comme un cri de détresse, éveilla des éc hos lugubres aux quatre coins du vaste magasin.
Et ces échos ne précédèrent que d'une minute – une minute vaut un siècle quand on est enfermé dans un ascenseur, entre deux étages – l'extraordinaire vacarme qui, tout à coup, monta du rez-de-chaussée. Extraordinaire et effrayant ! Une course, la chute de divers objets, des hurlements : « À moi ! À l'aide ! » et enfin deux coups de feu amplifiés par l'ambiance du bâtiment.
Entre les dents, inconsciemment, Billy Mac Tiddle m urmura :
— Par Saint Patrick !...
Et, s'efforçant de garder son sang-froid, il se dem anda : 1 ° ce qu'il allait faire, 2 ° ce qui allait lui arriver.
Les événements, avec une extraordinaire rapidité, s e chargèrent de lui répondre. Du rez-de-chaussée, une mince projection de lumière monta vers lui, accompagnant une voix sonore qui demandait :
— Y a-t-il quelqu'un, là-haut ?
— Il y a moi, répondit aussitôt le « Roi de la Chau ssette ».
— Vous ? Qui ça, vous ?
— Le patron.
— M. Billy Mac Tiddle ! Ah ! parfait ! C'est le con stable Smyth qui vous parle. Voulez-vous descendre ?
— Je ne demande que ça. Mais je n'ai même pas la re ssource de me lancer dans le vide, puisque la porte de l'ascenseur ne s'ouvre qu'aux étages.
— Ah ! vous êtes dans l'ascenseur ! Que diable y fa ites-vous ?
— Je m'y creuse la cervelle pour savoir ce qui m'ar rive. Mais faites-moi descendre ; je vous expliquerai tout cela de vive v oix quand je serai à votre portée.
— Comment puis-je vous faire descendre ?
— Prenez l'allée qui se trouve à votre gauche, desc endez trois marches, tournez à droite, franchissez le palier, descendez dix marches, faites trois pas et arrêtez-vous devant une porte grise sur laquelle vo us lirez : « Danger ». Ouvrez cette porte : toutes les commandes électriques sero nt à votre disposition : vous n'aurez plus qu'à choisir. Ah ! un détail : ne mett ez pas le courant sur le mot : « Général ». Il est inutile d'éclairer tout le maga sin.
— Ça va ! J'ai compris !
La projection de lumière s'éteignit et Billy Mac Ti ddle entendit les pas du constable Smyth qui s'éloignaient.
« Diable ! songea-t-il au même moment, j'ai oublié de lui dire qu'il s'agissait de l'ascenseur n° 2 ! »
Mais il n'y avait plus qu'à attendre, quitte à impo ser, par la suite, un second voyage au policeman.
Ce ne fut pas nécessaire.
Smyth avait compris les explications et devait être débrouillard : cinq minutes ne s'étaient pas écoulées que, presque simu ltanément, la lampe de l'allée centrale et celle de l'ascenseur se ralluma ient. Avec un soupir de soulagement, M. Mac Tiddle actionna sa prison volan te qui, obéissante et rapide, le déposa, libre désormais, au rez-de-chaus sée. Quand il y débarqua, le policeman débrouillard reparaissait au bout de l'al lée de gauche. Billy Mac Tiddle alla vers lui, la main tendue :
— Merci, fit-il sincèrement. Mais comment vous êtes -vous trouvé à l'intérieur de mon magasin aussi rapidement ?
L'agent était grand et fort ; son visage, assez rud e et fortement coloré, ne respirait pas l'intelligence, malgré que sa façon d 'agir semblât prouver le contraire ; une moustache rousse ornait sa lèvre su périeure et ses sourcils en broussaille abritaient deux petits yeux gris au reg ard perçant.
— J'ai entendu des coups de feu, répondit-il. Je pa ssais devant la porte : j'ai poussé cette porte et je suis entré.
— Vous êtes entré en poussant la porte ? s'étonna B illy Mac Tiddle. C'est curieux ! J'avais pourtant fermé les verrous moi-mê me.
— Mal.
— Hein ?
— Je dis que vous aviez dû les fermer mal, puisque je n'ai eu qu'à pousser la porte pour entrer.
Le constable Smyth, que Billy Mac Tiddle n'avait ja mais aperçu dans Oxford Street, bien qu'il eût l'habitude de regarder au pa ssage les agents de service aux alentours de son magasin, parlait rudement, et son interlocuteur crut discerner, dans sa voix, une sorte de méfiance. Cet te impression s'accentua quand le représentant de l'ordre ajouta, sur le mod e interrogatif :
— C'est vous qui avez tiré ces coups de feu ?
— Moi ! s'écria l'Écossais. Pas le moins du monde ! Voici ce qui s'est passé...
Et il exposa, aussi clairement que possible, les év énements qui, en quelques minutes, s'étaient déroulés dans son magas in.
— Alors, dit l'agent, d'après ce que vous racontez, il doit y avoir, quelque part, ici, un blessé ou bien un macchabée !
Le « Roi de la Chaussette » fut choqué par ce terme d'argot, mais il n'en laissa rien paraître et répondit simplement :
— C'est probable.
— Cherchons-le, voulez-vous ?
— Je veux.
Les recherches ne furent pas longues ; le constable Smyth pouvait ajouter le flair à ses autres qualités. Il conduisit M. Mac Ti ddle, plutôt qu'il ne se laissa conduire vers deux ou trois rayons situés à droite et à gauche de l'allée centrale, et, s'arrêtant brusquement à celui des chaussettes d'enfants, il dit simplement :
— Voyez !
Derrière le comptoir, étendu sur le parquet, un hom me gisait, déchaussé et à moitié vêtu. Son veston et son gilet servaient d'or eiller à sa tête : la lividité de la mort avait envahi son visage ; il n'avait pas de co l et sa chemise était imbibée de sang.
— Celui qui l'a brûlé n'a pas raté son coup ! const ata le policeman dont le vocabulaire, décidément, manquait de distinction.
Et, se tournant brusquement vers le patron :
— Le connaissez-vous ?
— Pas du tout ! répliqua vivement Billy.
Et, réagissant nerveusement, il questionna à son to ur :
— Pourquoi le connaîtrais-je ?
— Ce pourrait être quelqu'un de la maison, fit rema rquer le constable. Votre veilleur de nuit, par exemple.
— Non, riposta l'Écossais. Mais à propos de mon vei lleur de nuit, il faudrait que j'aille voir comment il se porte.
— Minute !
Sèchement, Smyth avait arrêté son broussailleux, il continua sur le même ton :
élan
et,
fronçant
ses
sourcils
— Avant d'aller n'importe où, il faudrait éclaircir ce qui s'est passé ici !
— Je ne désire pas du tout m'en aller ! s'indigna M . Mac Tiddle qui s'énervait de plus en plus... Mon gardien de nuit s'est senti indisposé, tout à l'heure. Il a manifesté le désir de se rendre à l'infirmerie.
— Quand ça ? Tout à l'heure ?
— Quand j'ai constaté que la grille ne se fermait p lus.
— Quelle grille ?
— Celle de l'entrée principale.
— Quand avez-vous constaté qu'elle ne se fermait pl us ?
— Après avoir reconduit M. Arthur Trévor.
— Qui ça, Arthur Trévor ?
— Mon premier comptable.
— Il était ici, ce soir ?
— Oui, il a travaillé avec moi toute la soirée.
— Vous faites travailler vos employés après les heu res normales ?
— Pour moi, toutes les heures sont normales, du mom ent qu'il faut terminer la besogne !
— Quelle besogne ?
— Celle de la mise à jour de mes comptes.
— Et vous avez forcé ce malheureux à rester ici la moitié de la nuit ?
— Je ne l'ai pas forcé et ce n'est pas un malheureu x ! Il est resté de son plein gré et ce n'est pas la première fois que ça l ui arrive. Il n'est pas resté la moitié de la nuit, mais simplement jusqu'à une heure et demie.
— Je n'appelle pas ça une heure normale ! Et qu'a-t -il fait, après une heure et demie, votre comptable ?
— Il est parti.
— Par où ?
— Par la porte ! Je n'ai pas l'habitude de jeter me s comptables par la fenêtre.
— Ce n'est pas ce que je veux dire ! Dans quelle direction est-il parti ?
— Je suppose qu'il se sera dirigé vers Regent Stree t, puisqu'il habite Dover Street et que le plus court chemin...
— Je sais quel est le plus court chemin pour aller d'ici à Dover Street. Mais ce qui m'étonne, c'est que je n'ai pas rencontré ce t individu, car, normalement, j'aurais dû le croiser dans Oxford Street.
Cet « individu » !
Billy Mac Tiddle songea à ce que serait la réaction de M. Arthur Trévor – la correction même ! – s'il s'était entendu traiter de la sorte. Ce constable roux et rouge était bien peu sympathique !
— Avec ce brouillard, lui fit-il remarquer, vous av ez pu très bien passer à côté de ce « gentleman » sans le voir.
— J'en doute, mais c'est admissible. Vous ne croyez pas qu'il ait pu rentrer et se cacher dans le magasin ?
— Assurément non ! Je l'ai conduit jusqu'à la porte , et c'est en voulant refermer la grille que je me suis aperçu de ce qu'e lle ne fonctionnait plus.
— Qui ne fonctionnait plus ?
— La grille ! Elle était coincée. J'ai essayé de la faire manœuvrer avec l'aide de mon gardien de nuit... mais nous n'y sommes pas parvenus. Alors, j'ai fait jouer les verrous.
— Mal !
— Plaît-il ?
— Vous avez cru faire jouer les verrous, mais vous n'avez rien fait jouer du tout, puisque je suis entré ici comme dans un mouli n.
Billy Mac Tiddle se souvint alors de la façon trop aisée et trop silencieuse dont ces verrous s'étaient fermés.
— J'aimerais bien, dit-il, me rendre compte par moi -même de la façon dont se clôt ma porte.
— Clôt ?
— Clôt ! Se clore veut dire se fermer.
— Ah ! bon ! Parlez comme tout le monde !
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