Par le trou d une serrure
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Par le trou d'une serrure , livre ebook

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Description

La population de Solem-City est en proie à la terreur. Des jeunes filles sont enlevées et tourmentées pendant la nuit avant d’être retrouvées, au petit matin, sans aucun souvenir de ce qu’elles ont vécu.


Le détective CORN-LOCKE est chargé de l’affaire et découvre rapidement des points communs entre les victimes : elles ont toutes dans les environs de vingt ans et pour prénom Margareth.


Malgré son expérience et sa sagacité, l’enquêteur subit un fiasco et ne peut empêcher les disparitions de se poursuivre.


CORN-LOCKE, dépité, ne voit plus qu’une alternative, faire appel à FORSTER, son plus grand rival, dans l’espoir que celui-ci réussisse là où lui-même a échoué.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373474725
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PAR LE TROU D’UNE SERRURE
Roman policier
par Marcel PRIOLLET
AVANT-PROPOS
« Littérature Populaire » !
***
Le terme est souvent lancé comme une insulte à la f ace du lecteur passionné ou occasionnel !
Une littérature qui s'adresse au peuple en oppositi on à celle destinée aux e lettrés et qui est montrée du doigt depuis sa création à la fin du XVII siècle.
Les qualificatifs sous lesquels les condamnent les membres d'une caste supérieure, d'une élite n'ayant d'yeux que pour la littérature savante, celle, inaccessible, par déficit de moyens ou d'éducation aux moins nantis, varient avec le temps tout en conservant les mêmes consonan ces péjoratives. La « littérature mercantile » devient une « littératur e commerciale ». Le « roman à quatre sous » se transforme en « roman de gare ». L a « littérature populaire » se mue en « paralittérature ».
Même la renommée des auteurs évolue au fil du temps et ceux ayant alimenté la littérature populaire d'avant-hier sont aujourd'hui devenus des écrivains avec un grand É et leurs romans, des œuvr es incontournables (Eugène Sue, Alexandre Dumas, Jules Verne…).
Mais la réputation d'un pourvoyeur de cette « sous- littérature » peut également varier du tout au tout en quelques décenn ies. Ainsi, George Simenon, Léo Malet ou Frédéric Dard dorment-ils au Panthéon des « Écrivains » quand tant de leurs confrères de l'époque ou des générati ons précédentes sombrent encore dans un oubli qui sied si peu à leur talent et à leur production.
Parmi ces « écrivains » qui mériteraient amplement de se voir greffer une majuscule,Marcel PRIOLLETfait figure de tête de file.
Il faudrait être fou ou totalement présomptueux pou r espérer dresser une liste exhaustive de la production deMarcel PRIOLLET tant celle-ci est gigantesque et tant sa vie demeure obscure.
Les romans et feuilletons de l'auteur se déploient sur un demi-siècle de littérature populaire, et sont signés sous de nombr eux pseudonymes(René-Marcel de Nizerolles, Henry de Trémières, Marcel-Re né Noll, René Valbreuse)et ont nourri les nombreuses collections des plus prol ifiques éditeurs de l'époque [Ferenczi & fils, Eichler, Fayard, Tallandier, Le L ivre National, La Librairie Contemporaine, Éditions S.E.T.,…].
Mais si l'auteur, à l'époque, a ému autant de lecte urs, c'est aussi à travers les nombreux genres qu'il a abordés [policier, sent imental, fantastique, aventure…], sachant bien évidemment les mélanger po ur le plus grand plaisir de tous.
Car, siMarcel PRIOLLETfait une spécialité des séries fasciculaires s'est sentimentales qui titillent les glandes lacrymales de son lectorat sur plusieurs dizaines de titres [« Trompée au seuil de la chambre nuptiale »,« La mariée aveugle »,« Née en prison »,…] il sait aussi l'enthousiasmer autour des aventures trépidantes de ses héros [« La vie d'un aviateur »,« Les voyages aériens d'un petit Parisien à travers le monde »,« Les aventuriers du ciel », « Les Robinsons de l'île volante »,…] sans omettre de faire frissonner les amateurs d'émotions fortes et de romans policiers [« Tip Walter, le Prince des Détectives »,« Old Jeep & Marcassin »,« Monseigneur et son clebs »,…].
Mais il ne faut pas oublier qu'avant tout,Marcel PRIOLLETest un conteur et qu'il ne se contente pas d'offrir des personnages i ntéressants en se disant que pour le format court des séries fasciculaires, cela suffira à remplir son office. Non, l'auteur prend chaque épisode comme une histoi re à part entière et la fignole de la même manière. Le scénario tient alors la route et est plaisant à lire et les personnages récurrents font office de cerise sur le gâteau d'une lecture de bon goût. Aussi n'est-il donc pas rare, dans un tex te deMarcel PRIOLLET, que les genres se mêlent pour napper les sujets à la mo de de son époque, car, comme tout bon auteur de littérature populaire, il s'adapte à son lectorat et lui propose ce qu'il aime, ce dont il a envie en l'émou vant, le dépaysant, le surprenant… en lui faisant vivre des aventures, tou t simplement.
Enfin, n'occultons pas queMarcel PRIOLLETun écrivain imaginatif et était qu'il n'est pas rare que, malgré la concision de ce rtains textes, ceux-ci se basent sur des idées que l'on aurait pu qualifier de « gén iales » pour tout autre auteur mieux considéré [on notera ainsi l'excellence du nœ ud de l'intrigue de l'épisode « Le bal des disparus »de la série« Monseigneur et son clebs »].
Jusqu'à présent, pour vous rendre mieux compte des dernières qualités de l'auteur mises en avant dans cet avant-propos, vous pouviez vous référer aux deux séries policières rééditées parOXYMORON Éditions [« Old Jeep et Marcassin » et« Monseigneur et son clebs »]. Grâce à la collection éponyme mise en place aujourd'hui, vous pourrez également c onstater les atouts de « bon faiseur » de l'auteur en vous plongeant dans des ti tres issus de l'une des plus e ère cultes collections du début du XX siècle : « Le Roman Policier » [1 série] des éditions Ferenczi & fils.
À travers ces courts romans édités, en premier lieu , en fascicules de 32 à 48 pages, vous pourrez vous délecter des sujets qui passionnaient les lecteurs des années 1920 et découvrir un auteur qui faisait preuve de métier en s'adaptant à une collection dite « policière », mai s dont les titres pouvaient tout
aussi bien concorder avec les collections « aventures » de son éditeur.
Ces divers titres seront d'ailleurs réédités dans l es décennies suivantes, dans les autres collections Ferenczi & fils avant d e disparaître totalement… jusqu'à aujourd'hui.
Si la littérature populaire de l'époque méritait qu 'un éditeur « moderne » la remette au goût du jour et permette que le lectorat actuel puisse la savourer à nouveau,Marcel PRIOLLETr une, lui, de par son travail, méritait au moins d'avoi collection à son nom. C'est désormais chose faite !
Bien que le talent d'un écrivain se juge avant tout , et uniquement – peut-on être tenté de dire, – par ses écrits, voici quelque s éléments biographiques pour conclure cet avant-propos.
Marcel PRIOLLET naît à Ivry-sur-Seine le 6 août 1884 et meurt à Pa ris le 10 novembre 1960.
Il écrit, au début Julien PRIOLLET.
de
sa
carrière,
notamment,
avec
son
frère
Il est nommé aux grades de Chevalier de la Légion d 'Honneur [1928], et d'Officier de la Légion d'Honneur [1937], pour enfi n être promu Commandeur de la Légion d'Honneur [1952].
Il est enterré au cimetière du Montparnasse.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, les élémen ts biographiques connus surMarcel PRIOLLET sont très succincts, mais, heureusement, sa production l'est beaucoup moins, pour le plus grand plaisir des lecteurs de l'époque et, dorénavant, des lecteurs d'aujourd'hui .
Bonne lecture.
*1*
LE MYSTÈRE DE SOLEM-CITY
Les habitants des coquets cottages qui bordent Firs t Street, la rue principale de Solem-City, furent réveillés de bonne heure, ce matin de printemps, par le galop précipité d'un cheval.
Le cavalier, un homme dans la force de l'âge, dont le visage énergique s'abritait sous un largesombrero, éperonnait nerveusement sa bête et semblait en proie à de graves préoccupations qui le faisaien t demeurer insensible au charme de cette aube ensoleillée.
Il s'arrêta devant la dernière maison du pays, saut a à terre, attacha sa monture à un anneau de fer scellé dans le mur et al la frapper à coups redoublés contre une porte où apparaissait cette inscription, gravée sur une plaque de cuivre :Corn-Locke.
Cette demeure différait sensiblement des autres mai sons de Solem-City.
Si elle n'avait pas la riante apparence des villas où les habitants de Newport, chef-lieu de l'état du Rhode Island, venaient villé giaturer dès les premiers beaux jours, elle était plus importante, plus ancienne au ssi.
Un mur élevé clôturait entièrement la propriété qui se composait de plusieurs corps de bâtiments. Nul regard indiscret ne pouvait pénétrer à l'intérieur.
Dans son ensemble, ce domaine conservait un aspect rustique qui le désignait à l'attention des passants et pouvait fai re croire que là habitait quelque riche fermier, propriétaire des pâturages avoisinan ts. Il n'en était rien.
En effet, dès qu'on avait franchi le seuil de la po rte, on se trouvait dans une cour plantée d'arbustes fleuris et où l'utile avait été sacrifié à l'agréable.
L'abreuvoir avait été transformé en un aquarium où nageaient de gros cyprins aux couleurs chatoyantes. À droite et à gau che, les étables et les greniers à fourrage apparaissaient vides.
L'écurie servait de garage à une luxueuse voiture a utomobile. Au fond de la cour s'élevait le pavillon d'habitation, grande bât isse en briques rouges à laquelle on accédait par un escalier aux rampes env ahies par du géranium-lierre.
De tous côtés se révélait le souci de rendre confor table et jolie cette vieille demeure, sans toutefois porter atteinte à son carac tère pittoresque.
Le cavalier n'eut pas à attendre longtemps. Ses cou ps avaient été entendus
et bientôt il pénétrait dans la cour, escorté du se rviteur de race noire qui était venu lui ouvrir.
L'homme devait être un familier de la maison, car l e nègre l'avait fait entrer sans rien lui demander et en lui prodiguant, tout a u contraire, les marques d'une vive déférence.
Le visiteur fut introduit dans une pièce du rez-de- chaussée, immense salle où l'on retrouvait encore, dans l'ameublement comme dans la décoration, les traces d'un goût sûr, ennemi de la banalité.
— Je vais avertir mon maître de votre présence ! an nonça le nègre en se retirant.
L'inconnu se mit à arpenter impatiemment la pièce j usqu'au moment où la porte s'ouvrit pour livrer passage à un homme d'une cinquantaine d'années, de petite taille, au visage intelligent, mais sur lequ el se lisaient des traces de fatigues, confinant à un état maladif.
— William Fogg ! s'exclama le maître de la maison. Quel vent vous amène à une heure aussi matinale ?
Il tendit la main à son hôte et lui désigna un sièg e.
— Mauvais vent ! répliqua William Fogg avec humeur. Et sans préambule, il annonça, sur le ton dont on jette un reproche :
— Il y a encore eu un enlèvement cette nuit !...
— Qui ?...
— Margaret Simpson...
— Et… les circonstances ?
— Toujours les mêmes !...
À cette réponse, le maître de céans se laissa tombe r avec accablement sur un siège bas, recouvert d'une épaisse peau de bison .
Il passa la main devant son front pâle et exhala un profond soupir.
Une lueur de dédain emplit les prunelles de son interlocuteur.
— C'est tout ce que vous trouvez à dire, master Cor n-Locke ? interrogea William Fogg avec ironie.
Corn-Locke eut un geste évasif. Il demeurait sous l e coup de la stupeur.
William Fogg s'approcha de lui et soudainement rado uci, lui posa la main sur l'épaule.
— Mon cher ami, nous avons chacun notre métier. Moi , je suis lemayor de Solem-City. À ce titre, je dois protection, aide et justice à mes administrés. Vous,
vous êtes détective... Il est même de notoriété pub lique que vous comptez parmi les plus habiles des policiers des États-Unis. Votr e passé parle en votre faveur et la célébrité qui vous entoure n'est qu'un juste hommage rendu à votre talent.
« Il est cependant certain que, de nous deux, il en est un qui ne fait...
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