Pavillon rouge à La Baule
44 pages
Français

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Description

Bungalow les pieds dans l’eau, bouteille de kava, thon mi-cuit... La vie pourrait ressembler au paradis, dans ce comptoir d’Océanie où Michel a trouvé refuge après quelques soucis du côté de Paris. Mais, pour les beaux yeux de Louise et son corps de rêve, le voilà prêt à larguer les amarres. Une fois de trop. Et de se retrouver au milieu de nulle part... dans un océan d’ordures. Décidément, pour les ennuis, cherchez la femme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2015
Nombre de lectures 303
EAN13 9782363154866
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pavillon rouge à La Baule


Emmanuel Grand Illustré par Pierre Place
 

 
 
Édité par la Société éditrice du Monde – 2015
80, boulevard Auguste Blanqui – 75013 Paris.
Éditeurs : Hervé Lavergne et Pascale Sensarric
Coordination éditoriale : Christine Ferniot
Assistés par Teva Heuzard la Couture
Création et mise en page : Denfert Consultants
Coordination technique : Camille Lloret
Direction artistique : Didier Hochet
ISBN de la collection « Les Petits Polars » : 9782361562007
ISBN Pavillon rouge à La Baule : 9782363154866
Illustrations © Pierre Place
 
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Préface
 

 
Ouvrir un polar c’est avoir le choix entre plusieurs mondes : marcher sur les routes froides d’Islande en compagnie d’un commissaire qui préfère la réflexion silencieuse aux déductions bavardes. Arpenter les ruelles américaines sur les traces d’un tueur en série. Prendre un thé à l’arsenic avec une vieille Anglaise permanentée qui semble si charmante. Mais c’est aussi découvrir une ville, un lieu inattendu, historique ou actuel, grâce à des romanciers qui ont décidé d’en faire le décor parfait de leur nouvelle intrigue. Roman noir, suspense, thriller, enquête ou énigme, le polar est tout cela à la fois. Un terme générique, né dans les années 70, pour réunir les différentes couleurs du Noir.
  
Cette année, neuf grands auteurs et illustrateurs de « Petits Polars » se sont installés dans l’Hexagone, entre Marseille et La Baule, Lyon et Le Touquet, Paris et Montpellier, Lille, Biarritz et Colmar. Ils ont investi les lieux, envisagé des intrigues, visité les quartiers, les jardins, les bâtiments, pour imaginer, chacun à leur manière, un polar inédit, illustré par un dessinateur qui les suit pas à pas, adaptant librement leur univers.
 
Voici une quatrième saison qui scelle également la complicité entre Le Monde et SNCF, décidés à marier la fiction policière et l’illustration contemporaine.
Ce tour de France très particulier est aussi une manière de fêter les quinze ans du PRIX SNCF DU POLAR*, né en 2000. Un prix du public pour ce genre littéraire qu’on appelait autrefois « roman de gare ». Aujourd’hui, les prix de ces catégories se sont multipliés : roman toujours, mais également bande dessinée et court métrage, pour révéler chaque année de nouveaux talents. Des œuvres pour amateurs éclairés et simples curieux, des fictions inédites pour tous ceux qui aiment voyager avec « la crème du crime ».
 
Nouveauté 2015, chaque nouvelle illustrée située dans une ville française est suivie d’une « échappée » journalistique et touristique au sortir de la gare. Rassurez-vous, avec ces nouvelles noires, il ne s’agit pas d’une simple promenade de santé !
 
 
 

 
SAISON 4
 
• Jérémie Guez & Jacques Ferrandez – Là-bas, c’est Marseille suivi d’une échappée à MARSEILLE
• Emmanuel Grand & Pierre Place – Pavillon rouge à La Baule suivi d’une échappée à LA BAULE
• Chantal Pelletier & Loustal – I Love Lyon suivi d’une échappée à LYON
• Karim Miské & Florence Dupré la Tour – Les Filles du Touquet suivi d’une échappée au TOUQUET
• Tito Topin & Vincent Gravé – Bloody Paris suivi d’une échappée à PARIS
• Antoine Chainas & Anthony Pastor – Le soleil se couche parfois à Montpellier suivi d’une échappée à MONTPELLIER
• Michel Quint & Pozla – Si près du malheur à Lille suivi d’une échappée à LILLE
• Ian Manook & Hervé Bourhis – Retour à Biarritz suivi d’une échappée à Biarritz
• Nicolas Mathieu & Florent Chavouet – Paris-Colmar suivi d’une échappée à COLMAR
  
* Suivez le PRIX SNCF DU POLAR toute l’année sur polar.sncf.com, #PolarSNCF
 
 
La Baule est la destination choisie par Emmanuel Grand, dont la nouvelle est illustrée par Pierre Place. Certains matins, sur la grande plage, les joggeurs font de mauvaises rencontres. Un cadavre sur le sable, des affaires immobilières qui suscitent bien des jalousies… et, soudain, l’été prend des teintes sombres sous la plume du romancier Emmanuel Grand. Les dessins de Pierre Place alternent avec subtilité les instants solaires et la noirceur des traits.
 
 
Pavillon rouge à La Baule
 

 

 
   
 
 
Dimanche 26 juillet. La Baule.
Comme chaque semaine depuis le début de l’été, Jean- Philippe Gleizes, sa femme et leurs deux fils poussent les portes de L’Hermitage vers 13 heures pour leur repas dominical. Les enfants tirés à quatre épingles jubilent avec une allégresse retenue, tandis que le maître d’hôtel s’empresse de les conduire vers leur table. La meilleure, avec vue sur l’océan. Leur mère, une de la Trébaudière, artiste peintre à ses heures, est peu causante et plutôt bêcheuse, l’inverse de leur père, une grande gueule, bon vivant, redoutable homme d’affaires, plein aux as et peu avare de ses moyens. À peine installés et congratulés jusqu’à l’excès, un apéritif leur est servi par une jeune et nouvelle serveuse au joli minois, jupe courte, décolleté plongeant, manières de pensionnaire au couvent des Oiseaux. Jean-Philippe prend un plateau de fruits de mer « Eden Beach », son épouse Agathe, un bar sauvage en croûte de sel et les enfants une sole meunière avec purée de pommes de terre et fricassée d’asperges. Le déjeuner se passe. On parle de tout et de rien. Les enfants accaparent l’essentiel de l’attention de leurs parents. Entre le fromage et le dessert, la serveuse vient apporter un mot à M. Gleizes qui doit s’excuser auprès des siens car il est demandé au téléphone pour une affaire apparemment urgente. Il se lève en s’essuyant les lèvres et promet qu’il n’en aura pas pour très longtemps.
    
***
  
  
Guillaume Féval débarque sur la grande plage vers 8 heures du matin, mardi 28 juillet. Des badauds sont massés au-delà du périmètre de sécurité. Il soulève ses pieds pour tenter d’évacuer le sable sec qui s’est introduit dans ses chaussures.
– Capitaine Féval ? Lieutenant Terrier, gendarmerie nationale. Nous vous attendions.
– J’ai fait aussi vite que j’ai pu.
– C’est une noyade, dit le gendarme en conduisant Féval près du corps nu et bouffi par l’eau de mer d’un quinquagénaire aux cheveux gris. La mort est récente. Un ou deux jours tout au plus.
– Qui est-ce ?
– Jean-Philippe Gleizes. Un promoteur immobilier très en vue dans la région. On lui a attaché une corde autour de l’abdomen. Il a certainement été jeté à l’eau avec du lest, une pierre, une ancre… Regardez. Le bout est déchiré. Je parie qu’il a été largué sur une zone rocheuse au large du Pouliguen ou des Évens. Avec le courant, la corde a dû frotter contre les rochers des profondeurs et se rompre. Le corps est remonté à la surface et il a dérivé jusque sur la plage. Voilà mon hypothèse.
Féval examine le cadavre, tourne autour, se penche, l’observe sous plusieurs angles.
– Eh bien ça sera aussi la mienne, dit-il en se relevant.
– J’ajoute, complète Terrier, que ficeler un corps avec un bout en polyester au lieu d’une chaîne ou d’un câble en acier, c’est un travail d’amateur.
– Je vous suis aussi là-dessus, lieutenant. Qui l’a découvert ?
– Une joggeuse. Elle court sur la plage tous les matins. De loin, elle a cru que c’était un phoque. Elle a hurlé. Deux moniteurs du club de voile ont accouru.
– Ça s’est passé à quelle heure ?
– 7 heures environ.
– Vous avez alerté la famille ?
– Pas encore.
– Je m’en charge. Et ces deux moniteurs ?
– Ils sont là.
    

  

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