Terreur dans le Downtown Eastside : Le cri du West Coast Express
200 pages
Français

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Terreur dans le Downtown Eastside : Le cri du West Coast Express , livre ebook

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Description

Six victimes en douze mois. Des prostituées sont retrouvées sans vie sur la voie ferrée où passe le West Coast Express. Un tueur en série rôde et sème la terreur à Vancouver dans le Downtown Eastside, l’un des quartiers les plus pauvres et les plus criminalisés en Amérique.
À travers des récits entrecroisés, gravitent une galerie de personnages aussi marginaux qu’attachants : Raymond, un sans-abri qui pousse son panier inlassablement pour fuir ses démons, Jarod, le chef de gang sans pitié, traqué par la police, Sylvia, Inga et plusieurs filles qui vivent dans un climat de violence permanente... entre les clients et la drogue.
Au cœur de cette tourmente, Rachel, son mari François, policier de la GRC, et leur fille Sophie cherchent à trouver leurs repères dans leur nouvelle province d’adoption et verront leur vie transformée de façon irréversible.
Au rythme des allées et venues du train de banlieue dont le cri se répercute dans la nuit, ce roman, à la fois dur et émouvant, nous plonge au cœur d’une profonde détresse sociale et humaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2013
Nombre de lectures 21
EAN13 9782895974116
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TERREUR DANS LE DOWNTOWN EASTSIDE
Jacqueline Landry
L E CRI DU W EST C OAST E XPRESS
Terreur dans le Downtown Eastside
ROMAN
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Landry, Jacqueline, auteur Terreur dans le Downtown Eastside : le cri du West Coast Express / Jacqueline Landry.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-2-89597-381-2 (couverture souple). — ISBN 978-2-89597-410-9 (pdf). — ISBN 978-2-89597-411-6 (epub)
I. Titre.
PS8623.A5184T47 2013 C843’.6 C2013-905867-2
C2013-905868-0

Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario, la Ville d’Ottawa et le gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada.



Les Éditions David 335-B, rue Cumberland Ottawa (Ontario) K1N 7J3

Téléphone : 613-830-3336 / Télécopieur : 613-830-2819
info@editionsdavid.com / www.editionsdavid.com


Tous droits réservés. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 4 e trimestre 2013
À ma fille Sophie, qui, la première, a cru en mon livre, bien avant qu’il ne soit publié.
Merci d’avoir donné vie à mes personnages en racontant leur histoire devant tes camarades de classe.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.
La sirène retentit au loin, une longue plainte familière aux habitants du Lower Mainland habitués au passage régulier du West Coast Express le long du fleuve Fraser. Le son puissant, répercuté en écho dans la chaîne de montagnes côtière, avançait rapidement vers le Kanaka Creek, dont les eaux douces se mêlaient aux torrents du fleuve. Dans ce secteur, le chemin de fer traversait une sorte de jungle humide où les arbres étaient couverts de mousse. Les terres marécageuses grouillaient de bestioles. Un aigle plongea soudainement du haut d’un grand arbre en direction de sa proie, un gros rat noir affamé, qui laissa à regret l’os qu’il rongeait pour s’enfuir dans un trou. L’aigle reprit son vol devant le train qui fonçait à pleine vitesse. Les feux de la locomotive éclairèrent alors violemment la scène : une femme, étendue le long de la voie ferrée, fixait de ses yeux sans vie le conducteur du train qui se mit à hurler des ordres. Sa main blanche, reposant sur les rails, fut sectionnée au passage du monstre qui ne pouvait s’arrêter.
1
Rachel observait, le cœur serré, le visage aux yeux cernés de son mari, rentré il y a quelques jours à peine de la Saskatchewan, après de longs mois passés à Dépôt, l’école de formation des membres de la GRC. Six mois d’un dur entraînement avaient fait de son conjoint un autre homme. Étendue à ses côtés, silencieuse, elle regardait le corps décharné de celui qui avait partagé sa vie depuis toujours. Comme il avait maigri !
Il lui avait longuement parlé de sa vie à Regina, des exigences physiques, des courses à pied dans le froid implacable de la capitale. Les Québécois connaissent le froid mordant, ce froid qui vous pénètre jusqu’aux os, ce froid qui vous fait rentrer la tête dans les épaules, qui fait crisser les bottes sur la neige, une neige compacte, dure et glissante. Une fois dehors, ils ont l’habitude de respirer par petits coups, le nez enfoncé dans un foulard, pour s’épargner la brûlure de cet air glacé dans les poumons.
Mais le froid du Québec est un froid honnête, qui donne des avertissements avant les engelures. À Regina, les cadets se mesuraient à un froid sournois, trompeur, où l’humidité et le vent jouaient un rôle dévastateur. À moins 45 degrés, alors que la population désertait les rues et se réfugiait derrière les vitres à trois épaisseurs de leurs habitations, les cadets devaient courir dans une sorte de brume fantomatique, réverbération de ce froid intense. Chaudement habillés de la tête aux pieds, ils gardaient la cadence, dans le silence des silhouettes figées du paysage. Pendant des kilomètres, ils ne rencontraient pas âme qui vive, pas le moindre animal. Leurs pas résonnaient sur les eaux glacées de la petite rivière qu’ils longeaient, au rythme de leurs pensées. Un autre pas, un autre kilomètre vers l’insigne tant convoité. Leurs cils étaient maintenant complètement glacés, mais dans leurs yeux, seule partie du corps offerte à la morsure du vent, brillait la détermination.
François lui avait aussi raconté cette fatigue qui tombait à tout moment sur les membres de la troupe, comme une longue écharpe dont il aurait aimé s’envelopper pour dormir tout son saoul. Et chaque jour était un combat sans merci, un jour de plus vers le but à atteindre, un jour de moins à être séparé des siens. Entre les ordres aboyés de l’aube à la nuit tombée, les cours, les travaux, les tâches impossibles à accomplir en une seule journée, les repas avalés à la hâte et les séances de drill , François avait si peu de temps pour penser à ceux qu’il avait laissés au Québec.
Mais chaque soir, avant de sombrer dans un sommeil trop court, il ne manquait jamais de caresser du doigt les visages souriants d’une femme mûre et d’une fillette en robe rose, aux longs cheveux bruns et aux yeux noirs dans un cadre en bois, posé sur une table près de son lit, dans un dortoir où 32 hommes tentaient d’oublier leur isolement.
À ses côtés, François fit un mouvement brusque, murmura quelques mots incompréhensibles, son esprit agité semblant dérouler sans cesse le film des moments intenses qu’il avait vécus pendant ce long hiver.
Rachel scrutait son visage tourmenté qu’elle avait vu changer au cours des années et sur lequel s’ajoutaient maintenant de nouvelles marques du temps. Elle sourit doucement. Dès son arrivée à Regina, pour éviter d’écoper d’avis disciplinaires de ses supérieurs, qui contrôlaient continuellement l’apparence des cadets, François avait fait raser ses cheveux. Cela lui donnait maintenant un petit air juvénile, bien loin de l’image de l’homme à la calvitie naissante et aux tempes blanchies, tel qu’il apparaissait sur les photos d’avant le grand départ.
François Racine avait accompli un véritable tour de force, en s’enrôlant avec de jeunes hommes dont il aurait pu être le père, en réussissant les mêmes exploits, et en dépassant souvent plusieurs d’entre eux grâce à sa maturité. Et il venait d’obtenir, à 42 ans, son insigne de policier de la Gendarmerie royale du Canada. François avait été affecté au détachement de Burnaby, en Colombie-Britannique.
Au loin, le train hurla. Rachel se blottit davantage au creux des couvertures et profita encore quelques instants de la chaleur et de la protection de la couette qu’elle appréciait particulièrement en ce frisquet matin de mars. La neige était tombée en abondance au cours des dernières heures et elle pouvait entendre le va-et-vient des déneigeuses dans les rues du quartier.
Dans quelques heures, le camion-remorque stationnerait devant la maison. Les déménageurs envahiraient bruyamment toutes les pièces. Ils embarqueraient alors les meubles et les boîtes qu’ils avaient remplies à la hâte et sans ménagement au cours des derniers jours. Rachel avait déjà préparé les valises pour la longue traversée du Canada, quelque 5 000 kilomètres de route sur la transcanadienne. Il y avait les dernières courses à faire, quelques débranchements à prévoir, le nouveau propriétaire de la maison qui devait passer prendre la clé. Et il faudrait saluer aussi tous ceux qui avaient tenu à revenir au dernier moment, comme pour rendre plus difficile encore ces adieux qui n’en finissaient plus.
Rachel ferma les yeux et retint un sanglot qui lui montait à la gorge, comme chaque fois où elle revivait le dernier jour d’école de Sophie, à Saguenay.
La fillette était restée de marbre, sans expression, sans un mot, devant le désarroi de sa meilleure amie qui pleurait silencieusement contre un mur de la classe. C’était le dernier jour d’école avant la semaine de relâche. Pour Sophie, il n’y aurait pas de retour en classe, du moins pas dans cette classe. Il était prévu qu’à son arrivée en Colombie-Britannique, dans une dizaine de jours, la fillette terminerait sa 2 e année dans une nouvelle école.
Rachel soupira. Ni elle ni François ne connaissaient le nom de l’école ni même la ville où ils allaient habiter, et encore moins l’adresse qui serait la leur. Ils auraient en effet trois jours, une fois arrivés à destination, pour trouver la maison id

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