Tout le monde s en mêle
280 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Tout le monde s'en mêle , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
280 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Qui peut avoir intérêt à assassiner un SDF? Chargé de l'enquête, le lieutenant Sorano, demande de l'aide à Max, son ancien équipier. La disparition d'un Dom Juan d'opérette vient compliquer l'affaire, d'autant plus que Max fait appel à une joyeuse équipe de retraités joueurs de belote pour lui donner un coup de main. Il ne manquait plus qu'un jeune amoureux et rigolard pour compléter la panoplie des flics d'occasion. Décidément, tout le monde s'en mêle... Une disparition, un clochard assassiné, un meurtrier exécuté, un trafic de drogue... Autour d'une intrigue à tiroirs et d'une galerie de personnages hauts en couleur, l'auteur de "Ginette Sandler" et de "La Boutique du Père Maurin" brouille les pistes et tisse un polar décomplexé, alliant habilement suspense et humour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2012
Nombre de lectures 59
EAN13 9782748392319
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Tout le monde s’en mêle
Jean-Marie Cauët










Tout le monde s’en mêle






















Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les
lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son
impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et
limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou
copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une
contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les
textes susvisés et notamment le Code français de la propriété
intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la
protection des droits d’auteur.





Éditions Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55






IDDN.FR.010.0117566.000.R.P.2012.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012




Chapitre I



L’automne avait mal commencé, mais, en ce début
novembre, la température était redevenue plus clémente. Les
feuilles restantes s’accrochaient désespérément aux arbres,
profitant du maigre soleil qui revenait narguer les
marchands de châtaignes et leur brasero.
Maryse Larmont ajusta une fois de plus ses lunettes et
pressa le pas. Elle n’était pas en retard, mais espérait que
Gérard serait en avance.
De petite taille, les cheveux noirs assez longs retenus
maladroitement en arrière par un élastique, elle était vêtue,
comme tous les ans à cette époque, d’une paire de baskets,
d’un jean et d’une doudoune qui n’accentuaient pas sa
féminité.
Gérard Lestaque était son premier amour. Elle avait
pourtant vingt cinq ans et n’était pas laide, mais elle
n’avait jamais su se mettre en valeur, et sa timidité lui
donnait un air godiche qui n’avait rien d’attirant. De plus,
les quelques tentatives d’approche auxquelles elle avait
répondu, plus par curiosité que par désir, avaient mal
tourné après quelques jours et quelques nuits de « bonheur ».
Elle n’avait donc jamais essayé de revoir leurs auteurs et
faisait preuve, vis à vis des hommes, d’une méfiance
maladive.
Mais quand le beau Gérard lui avait souri en la
rejoignant, devant l’arrêt d’autobus, elle avait tout de suite
compris qu’il était l’homme de sa vie, et s’était senti
fondre comme ses économies la veille de Noël. Bien qu’il y
eût des places libres dans le véhicule, elle était restée
de9 bout pendant tout le parcours, paralysée, un bras en l’air,
accrochée à la main courante.
Dès le lendemain, au même endroit, il lui avait adressé
la parole pour lui débiter une banalité à laquelle elle avait
répondu en bégayant, rouge de confusion. Depuis, ils
s’étaient revus régulièrement, puisqu’ils empruntaient la
même ligne de bus tous les matins. Elle s’arrêtait à
l’entrée de la zone d’activités, pour aller tenir une caisse à
l’hypermarché, et lui descendait à l’arrêt suivant pour se
rendre à l’usine de cosmétiques où Il était aide chimiste,
d’après ses dires.
De plus, ils avaient pris l’habitude de se promener
ensemble le week-end et allaient même de temps en temps
faire la bringue au fast-food de la place du marché. Elle
avait ainsi appris beaucoup de choses sur son soupirant. A
vrai dire, elle avait appris tout ce qu’il tenait à lui faire
croire. Sa jeunesse malheureuse, ses études laborieuses,
ses démarches désespérées pour trouver un job, son
embauche à l’usine malgré d’autres candidats pistonnés…
Quand on ajoute le romantisme à l’amour, n’importe qui
peut avaler n’importe quoi.
Le problème avec Maryse, c’est que, quand elle avalait
quelque chose, elle le gardait dans l’estomac sans pouvoir
le rejeter.
Elle était donc persuadée qu’ils allaient bientôt se
marier, et qu’avec leurs deux salaires mis en commun ils
pourraient s’installer dans l’appartement de leurs rêves
pour y vivre tranquillement d’amour, d’eau fraîche et de
bonne nourriture.
En attendant, elle avait fini par céder aux exigences du
mâle. Après avoir réussi, avec beaucoup de difficultés, à
se débarrasser des principes et de l’éducation que ses
parents avaient eu tant de mal à lui donner, elle dut
reconnaître que, de nos jours, une jeune fille ne se fiance
plus avec un garçon. Il y a des nanas qui « sont avec » des
mecs. C’est vachement plus sympa…
10 Déception quand elle arriva à l’endroit habituel :
Gérard n’était pas là. Elle se raisonna : il arriverait sans doute
en courant et sauterait dans le bus à la dernière seconde,
elle avait déjà connu ça…
Le bus arriva…
Mais pas Gérard.

La pluie, qui tombait sans discontinuer depuis le milieu
de la journée, s’était arrêtée. L’homme leva un regard
reconnaissant vers le ciel éclairci, soupira, abaissa le col de
sa veste et mit les mains dans les poches. Déjà trois quarts
d’heure qu’il poireautait ! Heureusement, le porche sous
lequel il s’abritait lui permettait de reculer et de se cacher
derrière les containers à ordures chaque fois qu’un passant
s’approchait. Pourvu que personne n’ait l’idée d’entrer en
même temps que celui qu’il attendait…
L’endroit lui paraissait particulièrement sale. Beaucoup
de petits sacs en plastique avaient été jetés par terre à côté
des containers, et certains d’entre eux, éventrés,
répandaient leur contenu sur le sol. Il n’avait pas remarqué toute
cette merde quand il était venu en reconnaissance.
Il observa la rue déserte. Même plus tôt et par beau
temps, elle était peu fréquentée. Sans doute parce qu’il n’y
avait que très peu de points attractifs : un coiffeur au
début, un libraire à l’autre extrémité, et une brasserie, qui se
trouvait presque en face du porche.
A travers les vitres embuées de cet établissement, il
n’apercevait que deux ou trois silhouettes accrochées au
comptoir comme des tiques à un cabot. Le petit parking
attenant était complètement vide. Dans ce quartier, on se
couchait tôt. Encore une chance !
Sa patience fut récompensée après quelques minutes. Il
vit alors une forme courbée vêtue de haillons s’approcher
sur le trottoir d’en face.
Il s’immobilisa. L’individu traversa la rue, et, en se
dirigeant vers lui d’une démarche titubante, passa sous un
11 réverbère. C’était bien le clochard qui s’abritait toutes les
nuits sous le fameux porche.
C’était bien l’homme qu’il devait tuer…

Le lieutenant Bouvier, le manteau sur le bras, entra
dans le commissariat à l’heure où il en sortait quand il
était encore en fonction. Exceptionnellement, il avait
abandonné le blouson beige et le pantalon marron qu’il
portait sept jours sur sept, pour arborer un costume bleu,
certes un peu fripé, mais qui savait encore se tenir
dignement.
Il appréhendait la suite des évènements. Déjà un peu
angoissé à l’idée qu’il n’aurait plus de raison de revenir,
sauf pour dire bonjour aux amis, il imaginait facilement la
réception qui l’attendait, ainsi que le discours embarrassé
du divisionnaire sur les avantages d’une retraite « bien
méritée », qualificatif incontournable pour un orateur
occasionnel.
Il accrocha son manteau dans le couloir, s’arrêta devant
la machine à café,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents