Un scandale mondain
34 pages
Français

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Description

Robert LACELLES, le gentleman-cambrioleur au grand cœur, a la surprise de trouver une jeune femme évanouie, à l’arrière de sa voiture, après s’être arrêté acheter des cigarettes.


Une fois chez lui, son invitée qui malgré une vêture très modeste démontre une certaine éducation lui explique qu’elle est victime d’un terrible complot qui vise à la faire passer pour folle afin de la spolier de sa fortune.


Robert LACELLES va alors s’employer à l’aider pour rétablir la vérité...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373474923
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Robert LACELLES,
Gentleman-Cambrioleur
UN SCANDALE MONDAIN
Roman policier
par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
UNE SURPRISE DANS L'AUTO
En général, lorsque Robert Lacelles quittait sa voi ture, il avait pour principe immuable d'en bloquer les portes et de tourner la c lef dans la mignonne petite serrure de la poignée de la portière avant.
Mais comme il avait stoppé dans une petite rue somb re et tranquille, et que le bureau de tabac était à deux pas, au coin du bou levard, il songea qu'il n'en avait que pour cinq minutes à peine.
C'est juste au moment où il allait entrer dans le d ébit qu'il se retourna d'un mouvement rapide et bondit jusqu'à l'auto.
Sa portière avait claqué avec un bruit sec. Il étai t pourtant certain qu'il ne l'avait pas laissée ouverte.
À ce moment, deux hommes arrivèrent, du bout de la rue, en courant. Ils atteignirent l'extrémité qui donnait sur le bouleva rd ruisselant de lumière et hésitèrent.
Lacelles les avait suivis des yeux. Ils parurent se concerter et revinrent sur leurs pas.
— Pardon, monsieur, il y a longtemps que vous êtes dans la rue ?
— Moi ? Pourquoi cette question ?
— Laisse ! intervint le second personnage, en pouss ant son compagnon d'un léger mouvement de coude.
Il se fit aimable, courtois.
— Vous n'avez pas vu passer une femme ?... Qui avai t l'air très pressée ? Qui courait, même ?... Je... Nous... Enfin nous la recherchons.
Et comme Lacelles gardait un air très réservé, il a jouta :
— Police... Vous comprenez ?
— Ah, très bien, messieurs !... Oui, je l'ai vue pa sser effectivement. Elle a tourné à gauche... Elle courait, c'est exact.
— Merci, bredouillèrent ensemble les deux hommes et ils s'élancèrent dans la direction indiquée.
Lacelles eut un sourire indéfinissable et pénétra d ans le bureau de tabac où il fit emplette d'une ample provision deChesterfield.
Il revint à l'auto et jeta un regard à l'intérieur.
La forme accroupie qu'il avait discernée du premier coup d'œil, peu de temps auparavant, était toujours là, mais elle avai t eu soin de s'enfouir en une masse confuse sous une couverture de voyage.
Pourquoi Lacelles avait-il menti ? Il n'avait pas v u de femme qui courait, il avait délibérément jeté les deux policiers sur une piste imaginaire, en les vouant intérieurement aux cent mille diables.
Robert Lacelles dont la lucrative occupation, dans la vie, était celle de gentleman-cambrioleur, n'éprouvait pas une sympathi e excessive pour les défenseurs de l'ordre.
Et il n'avait été que trop heureux de leur jouer un tour.
Celle qu'ils poursuivaient était évidemment la femm e cachée dans l'auto. Ce qui expliquait le claquement de portière.
Il s'installa, roula jusqu'aux quais de la Seine, s toppa et se retourna, murmurant d'une voix amicale :
— Vous pouvez sortir, maintenant... Vous êtes en sé curité...
Pas de réponse. Il réitéra son invite, ajoutant :
— Voulez-vous, alors, que je vous conduise quelque part ? Madame ? Ou mademoiselle ?
Silence, toujours. Il se glissa hors de l'emprise d u volant, se pencha, tira la couverture.
— Allons bon !... Elle s'est évanouie !... Je compr ends pourquoi elle n'avait pas bougé quand j'ai démarré...
L'endroit était solitaire. Il descendit de l'auto e t pénétra par la portière de gauche, côté rue, alluma le plafonnier, prit doucem ent le corps inerte dans ses bras, l'assit sur les coussins, la cala convenablem ent, comme si elle dormait.
Ceci au cas où un rare passant aurait eu une curios ité intempestive... Mais il n'y avait personne. Sept heures du soir, le vent so ufflait, le froid pinçait, une fin d'après-midi d'hiver.
Elle était jolie. Cheveux châtain foncé, un ovale d e visage pur, de longs cils... Mais les traits émaciés, un grand cerne ble uâtre qui descendait presque jusqu'aux pommettes.
Vêtue pauvrement. Pas de chapeau. Un maigre fichu d e laine noire sur les épaules. Des mains longues qui ne révélaient pas le travail manuel, mais qui pourtant paraissaient négligées.
Lacelles éteignit le plafonnier et fouilla dans une poche de son gilet où il savait qu'il trouverait un petit flacon de sels ang lais, très puissants.
L'inconnue sursauta, rejeta la tête en arrière. Il la maintint avec des gestes délicats, mais fermes. Elle inspira longuement, pui s haleta, bégaya d'une voix rauque :
— Quoi... Où suis-je ?... Qu'est-ce que...
— Rassurez-vous, madame – il avait eu le temps de r emarquer la trace laissée par une alliance, sur l'annulaire gauche – je ne vous veux aucun mal... Au contraire... Je vais vous demander de vous asseo ir, devant, à côté de moi, ce sera plus commode pour parler, en roulant...
Elle sortit sur le trottoir, d'un pas mécanique, s' installa à la place désignée, l'air absent.
— Je suis le propriétaire de l'auto dans laquelle v ous vous étiez réfugiée... spécifia-t-il.
— Ah !... Alors ? Les deux hommes ?... Ils... Ils...
— Ils sont loin, madame. Où dois-je vous conduire ?
Elle le regarda et vit son visage avenant, ses yeux qui souriaient, sa denture régulière entre des lèvres bien dessinées.
Mais son expression, à elle, était tragique.
— Je... je ne sais pas, monsieur... J'ai peur... Ils me retrouveront !
Elle se cacha la figure dans les mains.
— Si vous vouliez bien avoir l'air calme, murmura L acelles, cela serait beaucoup plus commode...
L'agent de police de service à la circulation les a vait regardés d'un air goguenard...
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