À l ombre de Saint Clar
42 pages
Français

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À l'ombre de Saint Clar , livre ebook

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Description

L’effroi étreint les villageois de Chantepie lorsque la vieille Madame Valadin est retrouvée étranglée dans son lit.


Les soupçons du commissaire ROSIC, chargé de l’enquête, se portent très rapidement sur Mademoiselle Aurélie, la bonne de la défunte, d’autant que celle-ci a disparu mystérieusement.


Le policier est sûr de son fait ; pourtant, il va devoir réviser son hypothèse à la découverte du corps de la domestique au fond d’un ravin proche...


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Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373473643
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Commissaire Rosic
À L’OMBRE DE SAINT CLAR
Roman policier
par Rodolphe BRINGER
CHaPITRE PREMIER
En pantoufles, la vareuse déboutonnée, le calot sur le coin de l'oreille, le Maréchal des Logis Lochon, commandant la Brigade de Chantepie, sommeillait sur son journal...
Après le déjeuner, cherchant un peu de fraîcheur, i l était descendu au bureau, une salle voûtée dont l'unique fenêtre, gri llagée, ouvre sur la cour ombragée de vieux tilleuls.
On était en juin, et il faisait une de ces lourdes chaleurs que n'attiédit aucun souffle ; le ciel était d'un bleu sans tâches, et l e soleil tapait fort sur une nature comme endormie dans la torpeur estivale...
Tout à coup, deux coups violents frappés à la porte firent sursauter le gendarme, qui cria : « Entrez ! », et ce fut le gar s Noguier, qui parut, soufflant, suant, et bégaya :
— Faites excuse Brigadier, mais il se passe du louc he à Saint Clar !...
— Quoi donc ?... demanda Lochon en se frottant les yeux.
me — Eh bien, voilà : vous connaissez M Valadin ?...
— Bon ! Alors ?...
— Depuis ce matin, sa maison est restée fermée. On n'a même pas vu sa lle bonne, M Aurélie... On s'est étonné... Alors j'ai sauté sur ma bécane, pour venir vous avertir !...
— Bien sûr, faut aller voir ! soupira le Brigadier. Mais il était évident que, par cette chaleur, se mettre en tenue et courir à Saint Clar n'était pas pour lui plaire beaucoup !... Enfin !... Le Devoir est le Devoir !...
— Pendant que je m'habille, fit-il au gars Noguier, cours avertir Courtois, le serrurier, qu'il m'attende avec ses rossignols !
Et il monta pour se chausser, avertissant en passan t, le gendarme Pomel de se tenir prêt à le suivre. Et cinq minutes après, s autant sur leur bicyclette, tous deux filaient vers Saint Clar...
À trois ou quatre cents mètres de la Route National e, sur ce vieux chemin qui, après les dernières maisons de Chantepie, s'en fonce dans la montagne, deux granges et une sorte de villa entourent une vi eille chapelle dont l'architecture rustique et les murs lézardés s'abri tent sous un boqueteau de pins échevelés...
Cette chapelle de style roman peut contenir tout au plus une trentaine de
fidèles, et son autel supporte une statue, grossièr ement taillée dans un tronc de hêtre, et représentant un vieil homme barbu, au nez camard et aux yeux bigles, et seulement vêtu d'une peau de bête : c'est Saint Clar, dont personne, pas même le curé de Chantepie, n'a jamais su dire l'his toire, car son nom n'est cité par aucune hagiologie... Un Saint tout local, en so mme, qui n'en possède pas moins ses nombreux dévots, et qui, comme un autre, fait ses miracles à l'occasion, s'il faut en croire les nombreuxex-votoqui décorent sa chapelle...
S'accotant au chevet, s'élève une masure, avec, dev ant, un potager muni de son puits où l'eau est tirée à l'aide d'un de ces l ongs balanciers à la mode latine, à laquelle le seau est fixé... La masure abrite un bonhomme, qui ressemble au Saint, avec sa longue barbe grisonnante, son nez ca mard et ses yeux bigles, à cela près que lui est vêtu d'une sorte de long sarr au qui dut être noir en sa jeunesse, mais est devenu vert par suite du temps, du soleil et des intempéries... C'est Frère Jeph, que l'on nomme aus si l'Ermite de Saint Clar qui, depuis des temps que l'on ne calcule plus, est comm e le desservant fidèle de cette humble chapelle... Sauvage, bégayant, un peu pauvre d'esprit, dit-on, il vit là, tout seul, du produit de son jardin et des larg esses des pieuses personnes qui viennent faire leur dévotion à Saint Clar, et c 'est lui aussi qui vend aux heureux miraculés, ces étrangesex-votoqu'il taille de son couteau dans le bois, et qui sont pendus dans la vieille chapelle... Asse z mal vu, d'ailleurs, par le Clergé Séculier de Chantepie, Frère Jeph pratique e xclusivement le culte de Saint Clar, que M. le Curé Doyen n'a pas hésité à t raiter un jour de pratique païenne !...
Les deux granges sont habitées, l'une par le brave Noguier, sa femme et son fils Tave, et l'autre par Figal le pépiniériste qui y demeure avec ses deux filles, Miette et Zounet, car il est veuf depuis lo ngtemps... Quant à la villa, elle me lle abrite M Valadin et sa domestique, M Aurélie...
me M Valadin a bien ses soixante-dix ans ; elle est à p eu près paralysée depuis de nombreuses années et c'est la meilleure p ersonne du monde... Il y a beau temps qu'elle a perdu son mari, et, comme elle n'avait pas d'enfants, elle se trouve seule au monde, sans le plus petit parent ... On la dit riche, et il est certain qu'outre sa villa, les deux granges lui app artiennent, ce qui lui assure déjà un assez coquet revenu ; mais elle a de plus, paraît-il, chez M. Pradat, le Banquier, un volumineux portefeuille gonflé de vale urs de tout repos, et, évidemment, c'est là plus qu'il n'en faut pour vivr e, à une vieille dame paralytique et qui ne fait pas de grands frais...
me M Valadin a pour tout domestique une vieille personn e, approchant de la lle soixantaine, et que l'on appelle M Aurélie, sans que personne, je crois bien, ait lle jamais connu son patronyme. M Aurélie est, sans contredit, la perle des domestiques et le parangon des fidèles serviteurs. C'est une femme longue et
maigre, au visage plus ridé que pomme cuite, toujou rs vêtue de noir, d'une douceur angélique, ne s'exprimant jamais qu'à voix basse, comme si elle se trouvait dans une église, et d'une piété exemplaire . On prétend que, dans sa lle jeunesse, M Aurélie fut religieuse garde-malade, et que si ell e a quitté le voile, pour des raisons majeures que l'on ne dit point, el le continue à observer la règle de la congrégation dont elle fit partie. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle se me trouve au service de M Valadin depuis des temps immémoriaux, et qu'elle soigne la vieille dame avec un zèle, un dévouement et une bonté qui ne se sont jamais ralentis...
lle Chaque matin à six heures, M Aurélie se rendait à la première messe de la Paroisse, puis se hâtait de revenir à Saint Clar où elle s'occupait à lever me M Valadin, à lui faire sa toilette, puis, dans cette saison, à l'installer dans un bon fauteuil, dans le jardin, à l'ombre d'un tilleu l... Et, ce matin-là, c'était lle justement parce que nul n'avait vu M Aurélie, que la villa était demeurée fermée et que l'on n'y entendait aucun bruit, que l es voisins s'étaient émus, et qu'enfin, sautant sur sa bicyclette, le gars Tave N oguier s'en était venu à la bourgade pour avertir la gendarmerie...
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