Beaucoup de sang pour un cadavre
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Description

Le commissaire Odilon QUENTIN est chargé de l’« Affaire des restaurants ».


En quelques heures, la serveuse d’une brasserie et la patronne d’une gargote sont assassinées par arme à feu.


Si les calibres utilisés sont différents, le milieu de la « popote » commun aux deux victimes ainsi qu’un passé en rapport avec l’Amérique du Sud semblent confirmer que les deux crimes sont liés.


Mais, quand un chef de rang est criblé au plomb à son tour, les certitudes s’estompent pour laisser place au doute...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373473445
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Odilon QUENTIN
* 34 *
BEAUCOUP DE SANG POUR UN CADAVRE
Roman policier
par Charles RICHEBOURG
CHAPITRE PREMIER
Le meurtre de Suzy Ferron ne présenta, à l'origine, rien de particulièrement spectaculaire ; toutefois, à la suite de rebondisse ments imprévisibles, les enquêteurs et les chroniqueurs judiciaires l'appelè rent« l'affaire des restaurants », à cause de l'odeur de gargote qui semblait flotte r autour des protagonistes du drame.
Cette fois pourtant, l'enquête officielle devait se doubler d'investigations strictement privées, et c'est peut-être ce qui comp liqua une situation en apparence fort simple. En tout cas, le crime banal du début ne tarda pas à se transformer en énigme, en raison de l'évidente inco hérence des faits.
Pour plus de clarté, nous respecterons la chronolog ie du Quai des Orfèvres, plaçant ainsi le lecteur dans la position exacte du fonctionnaire chargé du dossier, en l'occurrence le Commissaire Odilon Quen tin, de la Police Judiciaire.
Voici le procès-verbal initial, dont la concision t out administrative se passe d'un plus long commentaire :
« Commissariat de Montmartre, 22 juin.
« Entendu à 2 heures 48 du matin le sieur Alphonse Durieux, ouvrier peintre, qui nous déclare :
« En rentrant chez moi, j'ai découvert, étendu sur le trottoir de la rue Notre-Dame-de-Lorette, à la hauteur de l'immeuble p ortant le n° 49, le corps d'une inconnue ; celle-ci portait à la tempe gauche une petite blessure ronde d'où s'échappait un filet de sang. J'ai const até que la femme était morte et suis venu vous avertir sans perdre un instant.
« Envoyés sur les lieux, les agents 3812 et 4809 on t effectivement trouvé à l'endroit indiqué le cadavre d'une personn e du sexe féminin, qu'il nous a été possible d'identifier grâce aux papiers que contenait son sac. Il s'agit de Ferron, Suzanne, de nationalité française , célibataire, née à Saint-Omer (Pas-de-Calais), le 12 février 1929, domicilié e à Paris, rue N.-D.-de-Lorette n° 84, et exerçant la profession de serveus e de restaurant. »
Le rapport d'autopsie apportait de son côté plusieu rs précisions importantes : le décès avait été provoqué par une b alle du calibre 7,65, tirée à une distance de 40 centimètres maximum. La mort, in stantanée, se situait aux environs de deux heures.
L'absence d'arme dans le voisinage immédiat de la d éfunte excluait
l'éventualité d'un suicide ; dès lors, la conclusio n s'imposait dans sa sinistre brutalité : Suzanne Ferron avait été assassinée.
Ainsi dépouillée de toute fioriture inutile, l'affa ire se présentait comme une équation dont il convient de chercher les trois inc onnues : Comment ? – Pourquoi ? – Qui ?
Le médecin légiste avait répondu à la première de c es questions ; et maintenant Quentin s'efforçait d'élucider le « pour quoi » en s'attachant à reconstituer la personnalité de la morte. Dans l'im mense majorité des cas, le caractère d'un individu fournit de précieuses indic ations sur les motifs qui ont pu inciter autrui à le faire passer de vie à trépas.
Le gros policier avait chargé l'inspecteur Chenu de cette partie de l'enquête, et en ce moment il écoutait son collaborateur lui rendre compte de sa mission.
— Comme vous m'aviez dit de jouer par la bande, je me suis rendu au restaurant où travaillait Suzanne Ferron, à titre d e client, bien entendu.
— Parfait ; quel genre d'établissement ?
— La« Gibelotte » est réputée pour ses fricassées de lapin. Douze ta bles ; clientèle d'habitués ; le patron fait la popote lui -même, aidé de sa femme et d'une fille d'office ; deux serveuses ; tout se pas se en famille, à la bonne franquette, serais-je tenté de dire.
Chenu possédait l'art d'évoquer une atmosphère en q uelques mots, et ses rapports étaient généralement des modèles de précis ion. Celui-ci ne fit pas exception à la règle.
— Je vois ! approuva le Commissaire. Tu as glané qu elque chose ?
— À vrai dire, je n'ai éprouvé aucune difficulté à faire parler mon monde : le nom de Suzy était sur toutes les lèvres, et le meurtre de la jeune femme à l'ordre du jour. Rosalie Béguin, la collègue de la défunte, ne savait où donner de la tête pour répondre au feu roulant des questions qu'on lu i posait.
— Rien d'intéressant ?
— De ce fatras de ragots, je retiendrai trois éléme nts qui me paraissent indiscutables, car ils ont rallié l'unanimité des o pinions : Suzanne Ferron était à la fois sympathique, sage et peu communicative.
— Pas d'amant ?
— Elle vivait seule, et on ne lui connaissait aucun e relation masculine.
— Plutôt bizarre, à vingt-sept ans... d'autant plus qu'elle était assez jolie.
— Évidemment, sa fin tragique a provoqué une infini té de commentaires, et chacun lui propose une explication plus ou moins fa ntaisiste.
— Laquelle, par exemple ?
— Il y a eu erreur sur la personne ; en d'autres te rmes, le meurtrier s'est trompé !
Quentin fronça les sourcils ; cette solution simpli ste lui rappelait l'affaire Bouchardon ; là aussi, l'assassin avait été abusé p ar une ressemblance.(1)
— S'il en est ainsi, nous voilà propres... bougonna -t-il.
— Je crois plutôt que cette conception du crime s'i nspire du caractère serviable de la victime et de son existence irrépro chable : faute de trouver un mobile précis au geste homicide qui lui a coûté la vie, on l'attribue à la fatalité.
— Possible, après tout !
— Voici maintenant un autre son de cloche qui me pa raît se rapprocher davantage de la réalité : la jeune femme aurait un passé moins reluisant que le présent, et c'est parmi ses anciennes relations qu' il conviendrait de chercher pour découvrir le coupable.
— Tes hypothèse ?
informateurs
n'apportent
aucune précision à l 'appui de leur
— Ils se basent uniquement sur un argument négatif : le mutisme de la serveuse aussitôt qu'il s'agissait d'elle-même...
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