Coup de gomme
134 pages
Français

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Description

« Il n’a même pas senti la pression de son doigt sur la détente.
Le fusil a bondit de ses mains. Il ne l’a pas retenu.
La détonation amplifiée par l’étroitesse du couloir, l’a surpris par son importance, il en est devenu sourd un instant. Il est resté là, tétanisé, sans rien faire, baissant les yeux sur le corps couvert de sang. Il a vu l’impact sur la poitrine. »
Olivier, garçon de 17 ans, élève brillant, artiste et sportif, subit le harcèlement et les violences de son père homophobe, qui finit par le séquestrer dans la cave. L’adolescent découvre alors une terrible vérité. Un coup de feu part lors d’une altercation avec son géniteur.
L’enquête, puis l’instruction, réservent bien des surprises !

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312044132
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Coup de gomme
Michel Lapierre
Coup de gomme




















LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Le droit à l’indifférence – Coming out chez les flics , Témoignage. Editions Michalon, 2015.






























© Les Éditions du Net, 2016 ISBN : 978-2-312-04413-2
A Nicolas, Frédéric et tous les membres de l’association « Le Refuge », qui viennent en aide à de jeunes filles et garçons, rejetés du milieu familial ou scolaire en raison de leur orientation sexuelle. Pleins de générosité et d’affection, ils accompagnent ces ados dans les premiers pas de leur vie d’adulte avec de vraies valeurs. Ils font en sorte que jamais ne se produise la triste histoire d’Olivier, le jeune personnage de ce livre.
Merci à vous
Les personnages et l’histoire de ce roman sont imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées ne serait que fortuite. Quant au choix de la ville, c’est le fruit du hasard
Chapitre 1
Mercredi 8 avril, 17 h 20.

Il n’a même pas senti la pression de son doigt sur la détente.
Le fusil a bondit de ses mains. Il ne l’a pas retenu.
La détonation amplifiée par l’étroitesse du couloir, l’a surpris par son importance, il en est devenu sourd un instant. Il est resté là, tétanisé, sans rien faire, baissant les yeux sur le corps couvert de sang. Il a vu l’impact sur la poitrine.
Lentement comme dans un film ralenti il s’est appuyé dos au mur et il a glissé jusqu’au sol, puis il a posé ses bras sur ses genoux fléchis.
Il n’a plus porté les yeux sur la masse informe aux yeux grands ouverts sur l’éternité. Combien de temps est-il resté là comme ça, à attendre. Attendre quoi ? Il ne sait pas. Il ne sait plus.
M. Commart, le voisin de la maison à côté, a poussé la porte d’entrée doucement :
- Qu’est ce qu’il se passe ici ?... Mais ?... Olivier ! Qu’est ce qui est arrivé ?
Sans réfléchir, sans le regarder, il a balbutié :
- Je l’ai tué.

Et puis tout est allé très vite. Les pompiers ne pouvant plus rien faire pour la victime, s’occupent de lui, tentent de le faire parler, essayent de comprendre ce qui s’est passé. Mais Olivier ne les entend pas, il n’entend plus rien, et puis, ce qu’il a à dire est si long et si dur à expliquer.
Les gendarmes sont arrivés. L’adjudant Marchand est entré le premier. Il a compris tout de suite. Un peu désemparé il s’est accroupi à côté d’Olivier, il l’a aidé à se lever :
- Viens, ne reste pas là, on va s’asseoir dans le salon.
Le garçon a voulu essayer de lui dire quelque chose, et les larmes ont coulé, doucement, sans retenue.
- Chut, ne dit rien pour l’instant, je sais, j’ai compris, je vais tout faire pour t’aider.
Depuis le temps qu’il redoute un drame, c’est arrivé. Mieux que quiconque il connaît la triste histoire. Les évènements sont allés trop vite, il n’a pas pu agir pour les empêcher. Et il n’est pas au bout des surprises !
Chapitre 2
Six mois plus tôt, octobre.

Christian Ballemont pourrait ressembler à un homme comblé. Une bonne situation dans les services financiers d’une entreprise qui a le vent en poupe, un poste de maire-adjoint dans la commune où il est apprécié. Une famille bien comme il faut, une très belle femme blonde aux yeux verts, Céline, effacée, douce, secrétaire de direction aimée de tous. Deux garçons de 20 et 17 ans. L’ainé, Romain, est un sportif accompli, un peu brutal, peu doué pour les études, le plus jeune, Olivier, artiste, musicien, moins sportif que son frère mais doué, un peu rêveur, doté d’un caractère agréable et bien trempé.
Si, dans sa jeunesse, c’était un beau garçon, séduisant, charmeur, le manque de sport, la bonne chair, les fêtes avec les copains du rugby, ont eu un effet dévastateur sur son physique. Il a tendance depuis quelques années, à prendre un embonpoint qui le dérange, mais il ne fait rien pour y remédier. De plus, la quarantaine dépassée, lui a flanqué un sérieux coup au moral, il est mal dans sa peau. Son caractère s’en ressent. Son fils ainé lui ressemble beaucoup, et il ne voudrait pas qu’il devienne comme lui par la suite, il a beaucoup d’atomes crochus avec lui. La même passion pour le rugby, les sorties après les matchs. Et cette sorte de complicité qu’il partage et entretien avec lui, en font son préféré. Le second, quant à lui, ressemble comme deux gouttes d’eau à son épouse. Il est blond aux cheveux mi- longs légèrement ondulés, les mêmes yeux verts que sa mère, un visage fin, bref, il est beau, et Christian a de plus en plus de mal à accepter les beaux mecs. Il partage peu de chose avec lui. Il voudrait le faire changer, l’inscrire au Rugby club, mais rien à faire, cela ne l’intéresse pas.
Il ne supporte plus de voir Olivier tel qu’il est, il réussit tout ce qu’il entreprend. Il y a déjà deux ans qu’il s’est mis à la natation, en peu de temps il faisait l’admiration du Club. Il a ramené deux coupes la première année et trois l’an passé. Et puis, dans le même temps, comme si ce n’était pas assez, il se met à jouer de la guitare, à chanter, faire du « jazz manouche » comme il dit, façon « Thom’ Dut’ » ! Christian a mis longtemps à traduire « Thomas Dutronc ». Quant aux études, rien à dire, il est en terminale et bien parti pour faire un carton ! Ça l’énerve. Et sa belle gueule, qui attire les regards de toutes ses copines, celles qui n’arrêtent pas de l’appeler, même assez tard le soir. Il faut qu’il soit vigilant. Il ne faudrait pas qu’une de ces petites putes lui fasse rater ses études. En fait, il ne sait pas ce qu’il peut faire avec ses admiratrices. Il ne parle pas de sa vie, en dehors du sport et de la « zicmu » comme il dit. Un peu cachotier à son goût le bellâtre.
Ah ce n’est pas comme Romain, rien à voir. Un mec, lui, un couillu. Le sport, le vrai, le rugby, les gnons, la boue, les coups de gueule, et les chansons paillardes aux vestiaires en buvant des bières. Ca fabrique les hommes, ça, les durs à cuire, ils chantent faux, on s’en fout. Les gonzesses pas farouches qui suivent les joueurs de matchs en matchs, c’est autre chose que les pisseuses qui écoutent du jazz-manouche. Ah ils s’en tapent des cochonnes le fils ainé. Sûr, il est plus brut de décoffrage que l’autre dandy. Sûr, il n’a pas réussi au Bac, mais bon il s’est trouvé un job de carrossier avec son brevet pro, c’est toujours ça. Lui c’est vraiment son idole, il n’a pas pu faire ce qu’il voulait dans sa jeunesse, mais son ainé fait tout ce qu’il aurait aimé faire, aimé être aussi, il le vit par procuration quoi.
Trop coincé dans une famille, très bon chic-bon genre, il n’a pas pu s’émanciper dans le ballon ovale qui le faisait tant rêver. Il allait voir en cachette les matchs chez des copains dont les parents étaient plus à la cool que les siens. A la maison on ne parlait pas de sports, ni de politique. Religion-religion. Messe obligatoire tous les dimanches. Silence monacal pendant les repas. Veillée sans télévision, qui n’était allumée que très rarement. On y entendait trop de choses horribles et décadentes. Alors il a tout fait comme il fallait pour réussir au plus vite ses examens de comptable. Et le hasard a mis un jour sur sa route cette superbe créature, Céline. Douce, réservée, limite timide, issue d’une famille sympathique, ouverte à tout, qui l’a accueilli avec tendresse. Au départ c’était un vrai bonheur pour lui de découvrir que l’on pouvait parler de tout avec des parents. Huit mois après leur rencontre, le pépin, Céline attend un heureux évènement. Bien sur ses parents à elle n’étaient pas des plus satisfaits, ils auraient aimé que cela n’arrive pas tout de suite, mais bon, quand les choses sont faites il faut assumer. Par contre, pour Christian, ce fut le clash. La honte pour la famille, le déshonneur, la trahison, à tel point qu’il s’est retrouvé dehors, et que, même avec le temps il n’est jamais retourné chez ses parents.
La période de galère n’a pas durée, il a eu la chance de trouver rap

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