Just like a hobo
25 pages
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Just like a hobo , livre ebook

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Description

Déprime force 10 sur les trottoirs du Havre tandis que Little Bob hurle dans les écouteurs...



JUSQUE-LA, J’AVAIS REUSSI à faire illusion en planquant ma maladie honteuse sous des sourires forcés et une épaisse couche de crème de jour, faite d’errances sur les docks et de matages de cargos voguant vers d’autres horizons... joyeux. Forcément joyeux. Ma vie partait à vau-l’eau. Elle ressemblait à une coquille vide qu’il devenait urgent de remplir. Loser magnifique, je cinglais vent debout vers un syndrome maniaco-dépressif.


Dans sa nouvelle, Pascal Jahouel réunit sa ville natale, fouettée par les tempêtes, et le rocker légendaire (vivant) Little Bob . Tout dans l’excès, la boursoufflure des mots chez Jahouel, ça tangue sur les trottoirs du Havre, le vent donne de l’élan, la zique vous trépane. On en redemande !






Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9791023403558
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pascal Jahouel Just like a hobo Nouvelle CollectionNoire soeur
La grande prêtresse de la météo marine avait prédit un avis de grand froid sur Manche Est, pour le week-end. Bingo ! La pointe de Caux essuyait un de ces coups de tabac dont elle a le secret. Par le fait, la Porte Océane écopait. Le port était passé au Kärcher par des bourrasques expédiées tout droit de la perfide Albion. En ville, pas un pelé pour se risquer à chanter sous la pluie. Les boutiquiers de la galerie marchande Coty rendaient grâce à Zeus et à Éole. Il n’y avait donc plus guère que ma carcasse dégingandée pour oser se rebiffer contre les éléments. Le long du bassin de la Manche, entre terre et mer, je fracassais ma carlingue sur de furieuses rafales. D’aucuns pensaient que j’étais cinglé. Sans doute. Mais surtout, claquemuré dans unno man’s landcafardeux et asphyxié de bouffées bipolaires, j’avais ces temps-ci une mégafringale d’oxygène. Comme un impératif vital d’ouvrir les écoutilles, de mettre les voiles. À défaut, ma vie semblait condamnée à sentir le renfermé à perpète. Sans remise de peine possible. Assurément, le temps était au mouillage. J’aurais dû me le tenir pour dit. Dans mes écouteurs,Just like a hobo, de Little Bob, attisait mes humeurs vagabondes. er À hauteur du boulevard François-1 , je me suis rassasié de la perspective des digues semblant prendre appui sur le sémaphore et le musée Malraux. Telles les mâchoires d’une gueule affamée, elles emprisonnaient des courants d’encre charriant leur quota de navires mafflus. J’étais baba, comme devant une aquarelle de Turner. Tandis que Gilou me lobotomisait d’un solo de guitare, j’ai poussé jusqu’à la capitainerie. Machinalement, je l’ai contournée pour aboutir sur le quai. Mon regard a ricoché sur l’horizon plombé. La mer amphétaminée, malgré une gangue charbonneuse, gueulait sa soif de liberté. Je me suis senti fétu ballotté au sein d’un gros bastringue climatique. Blase au vent, je m’enfilais par gros paquets des trombes d’air salin à rendre barge. Les rouleaux fouettaient le flanc des remorqueurs, les entraînant dans un twist effréné. Torché par un méli-mélo de poupes et de proues démentielles, j’ai manqué basculer cul
par-dessus bord. Dans la noirceur de l’eau, j’ai pe rçu très distinctement une sirène me chanter ses charmes. J’ai caressé un instant l’idée de répondre à ses avances. Ma calebasse faisait caisse de résonance pour leLiving in the dock landde Little Bob. Je me suis planté pour un instant sur le muret du quai. Là, j’ai ruminé la quintessence de mes pulsions nomades. Y’avait pas à tortiller, c’était bel et bien à cette fichue Jacques Vabre que je devais la bascule de mon naturel plutôt casanier. Et aussi un peu à cette sensation lancinante de naufrage existentiel. Mais bordel, qu’est-ce qui avait bien pu me conduire à vadrouiller sur les pontons lors de la présentation d’avant départ de cette transat’ ? J’en avais pourtant rien à cirer de leur foutue course au large. Impossible d’apporter une réponse sans bavure à cette interrogation. En revanche, j’étais maintenant certain que je n’aurais pas dû m’approcher trop près des grands voyageurs, de leurs yeux azur et de leurs fo ugueuses montures. >>>>>>>>
RelectureCamille Frœhlinger-Klein ________________ Pour consulter le catalogueSKA (Romans et nouvelles)
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