L agence Bakerson
52 pages
Français

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Description

Le grand détective Walter Morris, en vacances à Cannes, y croise M. Barlett, un riche homme d’affaires qu’il avait jadis débarrassé d’une bande d’escrocs et de maîtres chanteurs.


Ravi de retrouver son sauveur, M. Barlett invite son ami à passer un peu de temps en sa compagnie et à s’installer, à ses frais, dans le Castel Garibaldi, un luxueux hôtel.


Après une balade dans les environs, Walter Morris, pris d’un curieux pressentiment, décide de rentrer plus tôt que prévu dans sa chambre et constate que celle-ci a été fouillée.


Très vite, d’autres clients de l’auberge, dont M. Barlett, s’empressent dans le bureau du directeur de l’établissement pour se plaindre d’avoir été cambriolés.


Le point commun entre les victimes, elles sont toutes descendues dans le Castel sous le conseil de l’agence de voyages Bakerson...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070033982
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'AGENCE BAKERSON
Récit policier

par Eck BOUILLIER
*1*
L'ALBINOS ET LE JAPONAIS
 
Le rapide venait de s'arrêter en gare de Cannes. Le flot des voyageurs se hâta vers la sortie. Parmi eux, un homme d'une quarantaine d'années, strictement rasé, les yeux vifs et perçants, l'allure particulièrement jeune et souple, l'air dégagé, portait sans effort apparent deux volumineuses valises.
Une fois sur la place, comme il s'était arrêté, hésitant s'il devait prendre à droite ou à gauche, un consommateur, assis à la terrasse d'un café voisin, se leva subitement, courut vers lui et, lui frappant familièrement sur l'épaule :
— Hellow ! Walter, vieux camarade, enchanté de vous voir ! s'écria-t-il avec un accent yankee très prononcé.
— Mr Barlett ! répondit le voyageur en posant une de ses valises pour serrer vigoureusement la main que lui tendait son interlocuteur. Très heureux, moi aussi, de vous trouver ici. Comment allez-vous ?
— Merveilleusement bien. Et vous-même ?... Pas trop fatigué par le voyage, eh ?
— Un peu. Mais j'espère avoir le temps de me reposer.
— Vous reposer, vous ?
— Pourquoi pas ?
— Parce que ce n'est pas dans votre tempérament... Allons ! avouez sans détour qu'une affaire sérieuse vous appelle en France. Un beau crime ?... un vol sensationnel ?
— Rien de tout cela... Je suis en vacances.
— Eh bien, tant mieux, by Jove ! il y a assez longtemps que vous êtes sur la brèche, à donner la chasse à tous les mauvais garçons, gangsters, racketeers, kidnappers et autres rascals de notre jeune Amérique... Et puisque vous êtes là pour votre plaisir, venez tout de suite choquer le verre avec moi. Les Français ont une collection de « spirits » réellement admirable.
Bon gré mal gré, le voyageur dut accepter l'invitation de son exubérant compatriote ; mais en dépit de l'insistance de celui-ci, il se contenta de commander un verre d'eau minérale.
 
* * *
 
Walter Morris, le voyageur, était un des meilleurs policiers des États-Unis. Depuis vingt ans qu'il était entré dans la carrière, il avait réussi à débrouiller maintes affaires difficiles ; grâce à lui de nombreux criminels avaient été, au moins momentanément, retirés de la circulation ; un plus grand nombre d'honnêtes gens encore avaient pu échapper aux menaces des gredins.
C'est au cours d'une de ces délicates missions que le détective était entré en relation avec Mr Stephen Barlett, un des businessmen les plus cotés de Philadelphie, alors en butte aux persécutions d'une meute d'escrocs et de maîtres chanteurs qui voulaient lui soutirer une rançon de deux cent mille dollars.
Walter Morris avait été assez heureux pour mettre la main sur toute la bande indésirable, et le multimillionnaire lui en avait gardé une profonde reconnaissance, une admiration sans limites et une solide affection. De crainte d'un retour offensif de ses persécuteurs, il avait même offert au détective d'entrer à son service particulier avec un traitement double de celui qu'il recevait de la police d'État. Walter Morris, amateur passionné de son métier, ayant refusé avec autant de fermeté que de douceur, le millionnaire avait alors voulu lui remettre une princière gratification.
— Je veux bien l'accepter, avait répondu le policier, à condition que vous m'autorisiez à en faire don à la caisse de secours de notre association
De guerre lasse, Barlett avait alors commandé à l'un des plus réputés joailliers de Paris une épingle de cravate ornée d'un superbe solitaire et, en la présentant au détective, lui avait dit :
— J'espère qu'au moins vous ne refuserez pas ce modeste bijou à titre de souvenir.
— Je dois vous avouer, avait répliqué Morris, que je suis un peu superstitieux, et il paraît qu'un cadeau piquant ou tranchant porte malheur... à moins qu'on ne l'achète.
— Soit donc, donnez-moi une pièce de cinq cents et n'en parlons plus.
Et le marché avait été conclu à la satisfaction des deux parties.
Mais le bon, brave, aimable et jovial Barlett ne s'estimait pas encore quitte et il espérait bien qu'un jour ou l'autre le hasard lui permettrait de prouver plus efficacement encore la gratitude qu'il avait vouée à son « sauveur ».
 
* * *
 
— Savez-vous, mon cher ami, fit soudain le millionnaire après avoir vidé son verre, savez-vous ce qui me rend si heureux aujourd'hui ?
— Sans doute le plaisir de rencontrer un compatriote et de déguster en sa compagnie une boisson bien fraîche.
Le gros homme eut une moue comique.
— Vous n'y êtes pas... C'est de voir que, même en voyage, vous portez mon épingle de cravate, bien que ce genre de bijou soit un peu démodé.
— Mon Dieu, c'est un souvenir auquel je tiens beaucoup, croyez-le bien.
L'accent de sincérité avec lequel ces quelques mots furent prononcés alla droit au cœur du brave Barlett qui répétait à plusieurs reprises :
— Je suis content... bien content... formidablement content, en vérité.
Puis, après avoir réglé les soucoupes et laissé un bon pourboire au garçon :
— À propos, demanda-t-il, avez-vous déjà fait choix d'un hôtel ?
— Pas encore... Comme la journée n'est pas très avancée, j'avais l'intention d'y consacrer mon après-midi et je comptais sur le hasard et ma bonne étoile pour trouver quelque chose de confortable et de prix raisonnable.
— Le hasard et votre bonne étoile vous ont bien servi. Vous allez venir avec moi. Je loge au Castel Garibaldi , un hôtel d'apparence assez ancienne. Ces Français sont étonnants : ils ont le respect de toutes les vieilles choses d'autrefois. Figurez-vous qu'ils ont conservé là les grandes cheminées datant des premiers temps de la construction, alors qu'on se chauffait encore au bois. Ce qui ne les a pas empêchés de faire installer...

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