L alibi
42 pages
Français

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L'alibi , livre ebook

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Description

L’inspecteur MICANEL alias l’inspecteur MIC, jeune policier parisien talentueux, est chargé d’enquêter sur l’assassinat d’un vieil homme riche retrouvé étranglé au matin dans sa chambre.


Les premières constatations font état d’un meurtre crapuleux. Pour autant, l’inspecteur MIC ne peut se départir d’une intuition qui lui souffle que la scène de crime a été maquillée.


S’il ne s’agit pas d’un vol par opportunité qui a mal tourné, le seul suspect à qui bénéficierait la disparition du notable est son neveu.


Mais celui-ci a un alibi parfait... trop ??


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782373476804
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AU LECTEUR
Des divers récits qui suivent, quelques-uns ont été rédigés à l’aide des notes et dossiers que m’a confiés l’inspecteur Mic(1) ; d’autres m’ont été directement racontés par lui, et furent transcrits par moi aussi exactement que possible. Réunis tels quels, ils constituent pour a insi dire les mémoires du célèbre policier, dont je ne fus, en l’occurrence, que le fidèle secrétaire et le confident.
Alfred MORTIER.
(1) Son nom véritable était Micanel, mais dès le co llège, ses camarades l’appelaient déjà Mic, et cette abréviation familiè re a persisté durant toute sa carrière.[Retour]
L'ALIBI
Par
Alfred MORTIER
I
L'une des voies les plus calmes, les plus retirées de Paris est assurément l'avenue Raphaël. Située en bordure du parc de la M uette, entre la chaussée du même nom et le boulevard Suchet, c'est comme une oa sis d'ombre et de silence, où ne passent que les rares automobiles de s riches riverains. Car cette courte avenue, plantée d'arbres épais, est bordée s ur un seul côté presque uniquement d'hôtels particuliers, dont quelques-uns aussi somptueux que des palais princiers.
Dans la journée, l'avenue Raphaël retentit un peu d u bruit des cris d'enfants, auxquels un morceau de la chaussée voisine a été ré servé pour leurs jeux, et qui leur sert de patinoire et de vélodrome ; mais d ès le crépuscule tout se tait, et l'on n'y entend plus que la rumeur assourdie de Pas sy, venant du carrefour de l'avenue Mozart.
Bâti entre cour et jardin dans le style Renaissance si fort à la mode à la fin du siècle dernier, l'un de ces beaux hôtels apparte nait à M. Émile Martin, industriel retiré des affaires, possesseur d'une fo rtune évaluée à une dizaine de millions.
Le 3 mars 193... vers dix heures du matin, l'inspec teur principal Mic, de la Police Judiciaire, fut avisé par son chef, le commi ssaire divisionnaire de la brigade spéciale, qu'un meurtre venait d'être commi s au n° 18bisl'avenue de Raphaël, et invité à se rendre d'urgence sur les li eux du crime, ce qu'il fit aussitôt. En arrivant, il y trouva le commissaire d e police de la Muette, qui le mit au courant de ses premières constatations.
M. Émile Martin, âgé de soixante-six ans, avait été trouvé assassiné dans son lit une demi-heure auparavant. Son valet de cha mbre avait frappé à sa porte à huit heures trente, comme d'habitude.
N'entendant rien, il avait cru son maître encore en dormi, et il s'était retiré sans bruit. Vers neuf heures et demie, il était rev enu ; mais cette fois, ne recevant toujours pas de réponse bien qu'il eût heu rté vigoureusement à plusieurs reprises, il était entré dans la chambre et avait découvert le vieil homme couché en travers de son lit, en chemise de n uit, la face rouge et convulsée, mort d'asphyxie par strangulation. La vi ctime avait dû être surprise pendant son sommeil, car le commissaire n'avait pas trouvé trace de lutte. Toutefois la chambre présentait le plus grand désordre.
En attendant l'arrivée du substitut du procureur de la République, du juge d'instruction ainsi que du médecin légiste et du se rvice d'identité judiciaire, Mic et le commissaire complétèrent leurs informations e n interrogeant sommairement, suivant l'usage, les domestiques, à s avoir le valet de chambre,
la cuisinière et le chauffeur. Aucun d'eux n'avait vu ni entendu quoi que ce fût, ce qui n'avait rien de surprenant, car deux d'entre eux logeaient sous les combles, et le chauffeur occupait une chambre au-de ssus du garage, au fond de la cour. Sur question, le valet déclara que son maître vivait fort retiré, ne recevait pour ainsi dire personne et menait un train de vie assez simple, ne dépensant certainement qu'une faible partie de ses considérab les revenus.
Mic se fit ensuite conduire dans la chambre du crim e. Là, sans toucher à rien, car il fallait attendre l'arrivée des autorit és, du médecin légiste et du photographe, l'inspecteur demeura sur le seuil, se bornant, à examiner l'ensemble des lieux. Effectivement tout y était se ns dessus dessous, car le malfaiteur avait forcé et fouillé tous les meubles, et même éventré un fauteuil. Devant un secrétaire, dont la serrure avait été bri sée, gisaient à terre de nombreux papiers. On pouvait même apercevoir deux b illets de cent francs que, dans sa hâte, l'assassin avait omis ou laissé tombe r par mégarde. Mic se tourna vers le valet de chambre qui les avait suivis, un n ommé Joseph Herpin, homme d'une cinquantaine d'années, depuis fort longtemps au service de la victime, et lui demanda si son maître avait l'habitude d'enferm er des sommes importantes dans ce secrétaire : « M. Martin a parfois ouvert c e meuble en ma présence, car il avait pleine confiance en moi ; il y maintenait en général quelques milliers de francs, de quoi faire face aux besoins ordinaires d e la maison durant deux ou trois semaines ; pour ce qui est des factures consé quentes, M. Martin ne les payait que par chèques. »
Mic et le commissaire descendirent dans le jardin e n échangeant leurs réflexions.
— L'affaire, dit Mic, se présente avec les apparenc es d'un crime crapuleux, ayant eu le vol pour mobile. C'est très net, c'est même évident... Et pourtant, je n'ai pas l'impression d'un travail de professionnel ni de la basse pègre.
— Ah ! je vous reconnais bien là, Mic ! dit en sour iant le commissaire, son ancien collègue à la P. J. Vous allez toujours chercher midi à quatorze heures.
« Nous verrons ce qu'en penseront ces messieurs.
« Ces messieurs » n'arrivant toujours pas, Mic suiv i du commissaire inspecta le jardin, et sa clôture. Ni la serrure du portail ni la grille ne présentaient de marques d'effraction ou d'escalade ; mais à l'an gle du mur mitoyen garni de lierre, le feuillage était fripé, le chaperon légèr ement effrité, et, en bas, la mince bordure de gazon avait été piétinée.
— C'est par là que le gaillard a passé, déclara le commissaire.
Et tout à coup, se baissant vivement, derrière un m assif de buis, il ramassa un objet qu'il tendit à Mic :
— Voyez ! il a même, en sautant, laissé tomber sa c asquette, et l'obscurité
l'a empêché de la retrouver !
Et il lui tendit une vieille casquette crasseuse qu e l'inspecteur tourna et retourna d'un air songeur.
Les deux hommes rentrèrent dans la maison, et, dura nt que le commissaire rédigeait un rapport sommaire dans la bibliothèque du rez-de-chaussée, Mic fit subir un nouvel interrogatoire aux domestiques. Tou s trois, depuis des années dans la maison, n'étaient guère soupçonnables, fut- ce même de complicité, mais ils pouvaient avoir commis une imprudence invo lontaire ; Mic, les ayant réunis dans la salle à manger, leur demanda si, en bavardant au café ou ailleurs avec des camarades, des voisins, ils n'avaient poin t par mégarde, devant un étranger, donné quelque indication sur la fortune o u sur les habitudes de leur maître. Il souligna l'importance d'une parole indis crète, suffisant parfois à aiguiller un malfaiteur sur un coup à faire.
Ceux-ci protestèrent avec énergie : « ils sortaient peu, passaient leurs jours de congé en famille ou avec des intimes, et ne parl aient jamais des affaires de leur malheureux patron ».
— Passons à autre chose, dit Mic. Combien y a-t-il de clefs de la porte d'entrée de l'hôtel, et qui les détient ?
— Il y a trois clefs, dit Joseph le valet de chambr e ; l'une appartenait à M. Émile Martin, comme de juste, et on la trouvera dans ses habits ou dans un tiroir, l'autre était détenue par Augustine, qui so rt chaque jour pour le marché et les emplettes, la troisième servait au chauffeur et à moi, et nous nous la prêtions mutuellement, surtout quand l'un de nous sortait le soir.
— Tu en oublies une, dit Henri Modot, le chauffeur ; la clef de Monsieur Pierre.
— Ah ! c'est vrai, dit Joseph.
— Monsieur Pierre... ? demanda Mic.
— C'est le neveu de...
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