L assassinat de la Mère Cibiche
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L'assassinat de la Mère Cibiche , livre ebook

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Description

L’inspecteur Gonzague GAVEAU, dit « Le Professeur » est chargé d’une affaire si simple qu’elle désintéresse tout le monde : le meurtre de la Mère Cibiche, une clocharde, dont on a retrouvé le probable meurtrier en train de dessaouler non loin de son corps.


Mais le policier ne tarde pas à remarquer des incohérences, tant chez la victime que chez le suspect et va s’adjoindre l’aide du chien de la défunte pour résoudre une enquête bien plus complexe et importante qu’il n’y paraît...

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Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373475241
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE S E NQUÊ TE S DU P ROFE SSE UR
- 5 -
L’ASSAS S INATDELAM ÈRE CIBICHE
de René BYZANCE
C HAPITREPREMIER
UN CRIME IMP ASSE DE L'ASTROLABE
Au premier abord, l'affaire se présentait comme for t banale. Il arrive souvent que de vieilles clochardes soient assassinées. Le c ommissaire d'arrondissement, fonctionnaire indolent et féru d' élégances s'était empressé, les premières constatations achevées, de passer le dossier à la Police Judiciaire. Le Quai des Orfèvres avait, de son côté , chargé l'inspecteur Gonzague Gaveau, dit le « professeur » de mener une enquête qui n'offrait, semble-t-il, aucune difficulté !
Gonzague Gaveau avait accueilli cette mission sans enthousiasme. Cependant, en parcourant des rapports d'une séchere sse saharienne, il avait été retenu par un détail qui avait mis en branle so n imagination demeurée juvénile : la victime habitait « impasse de l'Astro labe ». Ce mot, dans l'esprit du Professeur, évoquait les océans infinis, les carave lles cinglant vers les Amériques et des ciels illuminés par la Croix du Su d. Les noms des vieilles rues parisiennes enchantaient Gonzague. Il s'en était fa it tout un répertoire qu'il se récitait comme un poème. « L'impasse de l'Astrolabe , se disait-il, donne quelque part dans la rue de Vaugirard à quelques mètres de l'impasse de l'Enfant Jésus ».
En flânant le nez levé, il gagna Montparnasse qui, après une nuit de noctambulisme, s'éveillait.
Quand des services judiciaires et policiers désiren t se débarrasser d'une affaire, ils agissent avec une remarquable célérité . Quelques heures à peine s'étaient écoulées depuis la découverte du cadavre et les lieux avaient été laissés en leur état primitif.
Tout au bord de l'impasse se recroquevillait une ma sure lépreuse devant laquelle des ménagères en camisole péroraient, ento urées d'une horde de gosses dépenaillés et mal lavés. Le « Professeur » écarta les badauds toujours prêts à béer des heures devant un mur derrière lequ el il s'est passé quelque chose et pénétra dans la maison.
— Évidemment, dit-il avec cette manie de monologuer en solitaire qui, entre signes, le distinguait, je comprends que les collèg ues ne se soient pas attardés dans ce Palace, Dieu ! quelle puanteur !
Dès qu'on entrait dans un sombre couloir, encombré de débris, de gravats, on était saisi aux narines et à la gorge par une od eur violente et composite où se mélangeaient subtilement des essences de merlan frit, de soupe à l'oignon, de crottes de chien, de pissat de chat et d'autres, pires encore si possible.
Pendant que Gonzague gravissait les marches descell ées d'un escalier noir
comme un tunnel, un rat fila dans ses jambes. Un ra i de lumière filtrait dans l'entrebâillement d'une porte qu'il poussa et il se trouva dans la chambre du crime.
D'un regard circulaire, il prit possession des lieu x. Tout y était étrange, désaccordé ! Le décor paraissait emprunté à la fois à un mélodrame sordide et à une comédie du Boulevard comme si des machinistes n 'avaient pas eu le temps de transformer la mansarde dans laquelle s'étiole l 'héroïne du premier acte en un bureau cossu destiné au financier du « deux ».
Gonzague émit un grognement de satisfaction. Plus q ue tout, il goûtait l'extraordinaire, l'inhabituel. Sur une paillasse c revée, posée à même le sol, gisait revêtu d'une robe de chambre déchirée et mac ulée, le corps d'une femme semblable en tous points aux mendiantes ou aux rôde uses qui, la nuit, arrêtent les passants attardés. Une table branlante sur laqu elle deux litres de « rouge » et des verres attestaient d'une récente beuverie, u n pot à eau ébréché, une cuvette fendue complétaient le mobilier classique d es antres de la misère.
Mais tout à côté, on découvrait avec stupeur, un fa uteuil Louis XV et un chiffonnier directoire, d'une indéniable authentici té. Et, chose plus surprenante encore, dans la muraille était scellé, énorme, ventru, un coffre-fort.
Le cadavre n'était pas seul à représenter l'humanit é dans cette pièce étrange. Deux hommes, à l'arrivée de Gonzague, l'oc cupaient.
L'un d'eux, un petit vieillard propret, s'était lev é à l'entrée de l'inspecteur. L'autre affalé sur un lambeau de tapis ronflait ave c un bruit de grandes orgues. On ne distinguait de lui qu'un amas de haillons et une broussaille de poils qui mangeaient le visage. Enfin, il y avait un chien, u n petit fox hargneux que le vieillard propret tenait en laisse pour l'empêcher de bondir sur le professeur. La bête, en proie à une crise de colère furieuse, aboy ait, hurlait, s'étranglait.
— Salut, professeur, dit le vieillard. Archiduc, ve ux-tu te taire.
— Oui, Troulard, essayez de faire taire ce satané q uadrupède. Alors c'est à vous qu'est confié le soin de garder cette cambuse ?
— On me colle toutes les sales corvées. J'ai été pr essé de vous voir, professeur. La villégiature, ici, n'a rien de bien agréable. Heureusement que l'affaire est dans le sac. Pour la débrouiller, il n'était pas utile de faire appel à un « as » de votre espèce, professeur.
Flatté, Gonzague se rengorgea. Il demanda :
— Vous la connaissez du moins cette affaire, Troula rd ?
— Comme ma poche. J'étais de garde au commissariat quand Adèle Morvan, cette nuit, vers trois heures, est ve nue déclarer que la mère Cibiche avait été assassinée.
— La mère Cibiche ?
— Oui, c'est sous ce sobriquet qu'on désigne dans l e quartier la particulière qui a cessé de vivre... J'ai hélé deux agents cycli stes et je me suis rendu ici tout de suite, sans même prévenir le commissaire qui n'a ime pas être réveillé. Des fois que ça aurait été une farce. Il n'est pas rare que des gens nerveux confondent des types ivres morts avec de vrais...
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