L éventreur
38 pages
Français

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Description

Dans le petit village de Grimault, c’est la consternation et l’affolement.


En moins d’un mois, douze personnes, femmes, hommes ou enfants, ont été retrouvées éventrées en plein jour.


Le juge d’instruction Gomerc, face à l’insistance du maire et l’impuissance du commissaire de police local décide de mander un as parisien : l’inspecteur Paul BARRE.


Sur place, sa première exigence est de faire exhumer l’ensemble des victimes afin de pouvoir observer les corps ainsi que leurs effets personnels.


Après quoi, Paul BARRE se rend à Paris avec une idée derrière la tête. Mais laquelle ?


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070032640
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉVENTREUR

Par
Michel CORY
CHAPITRE PREMIER
LA VILLE DES CRIMES
 
— Où courez-vous si vite, docteur ?
— Encore un crime, monsieur Brévot !
— Et la victime ?
— Le petit Gravereau, le fils du charron... Un gamin de quinze ans.
— Éventré ?
— Comme les autres ! Le ventre ouvert de haut en bas... ou plutôt de bas en haut...
— Comme les autres ?
— Comme les autres.
— C'est affreux !
— C'est le douzième en un mois...
— Mais quel peut être le misérable ?...
— Oui... Croyez-vous ?... Un pays si tranquille...
— Je tiens ma pharmacie depuis vingt-cinq ans... Jamais il n'y avait eu un crime à Grimault avant le mois dernier ! Et douze ! Douze presque à la fois... C'est épouvantable. Mais comment ?...
— On l'a trouvé à dix-sept heures derrière la mairie, étendu dans son sang. L'assassinat était tout récent. Le corps était encore chaud. Excusez-moi... Je me sauve. Ces messieurs du parquet attendent mon rapport... On attend aussi mon confrère Damien, le médecin légiste du chef-lieu. Mais je dois faire les premières constatations avec le commissaire Plistat...
Et le docteur Boutinois partit à grands pas vers le Palais de Justice de la Sous-Préfecture.
Devant la pharmacie Brévot, les gens s'étaient amassés, entendant les dernières paroles du praticien. D'abord, les commerçants voisins, Pilon, lé grainetier, Chabert, le boucher, M me  Lérand, l'herboriste, qui, bien que concurrente du pharmacien à qui elle ne parlait guère d'habitude, s'était arrêtée pour lui dire :
— Un pauvre petit de quinze ans ! Et si gentil !... Hier encore il était dans mon magasin pour acheter de l'eucalyptus pour l'asthme de sa mère. La pauvre femme !...
— Mais enfin ! s'écriait Fellut, le boulanger, on ne peut donc pas lui mettre la main au collet à cet assassin ! Éventré, en plein jour ! C'est inimaginable...
Tout le quartier, toute la ville étaient en émoi. C'est une vraie foule maintenant qui stationnait devant la pharmacie. Il y avait là jusqu'à la mère Anita, la folle, qu'on appelait familièrement « la mère » bien qu'elle n'eut jamais eu d'enfant. Et aussi l'innocent du village, un pauvre idiot à l'éternel sourire niais, qui servait de souffre-douleur à tous les rosses du pays. Et puis Micheleau, le maçon, un colosse sombre qui n'adressait jamais la parole à personne et qui, aujourd'hui, se contentait d'écouter les autres en hochant sa grosse tête ronde. On vit même Béchut, le chemineau qui passait tous les ans par le pays et qui arrivait justement, sa besace à l'épaule.
— Tiens, fit Maître Gallet, le notaire qui, sans rien perdre de la gravité de ses fonctions, passait pour un pince-sans-rire, voilà Béchut ! Les poules n'ont qu'à bien se tenir... Je parle des poules de basse-cour, bien entendu.
Mais personne ne fit écho à sa plaisanterie. Seulement quelques-uns se prirent à regarder le chemineau d'un air soupçonneux et hostile. De fait, tous les habitants se méfiaient les uns des autres. Quel pouvait être le coupable ? On évoquait le mauvais caractère de celui-ci, l'humeur morose de celui-là. Et l'atmosphère de la petite ville chargée d'angoisse et d'horreur devenait irrespirable.
Et, en effet, c'était insensé ces crimes renouvelés, en plein jour, au plus tard à la tombée de la nuit. Et toujours le même coup : un ventre ouvert de l'aine à la ceinture par un coup de couteau. La victime ? On peut dire que l'assassin inconnu frappait au hasard. Ainsi avaient été assaillis et avaient été tués sur le coup douze habitants de Grimault, une des plus petites sous-préfectures de France, qui ne comptait guère plus de trois mille âmes.
Des hommes, des femmes – plus de femmes que d'hommes – de tout âge et de toutes conditions sociales...
On découvrait, au coin d'une rue déserte, sur une place à certaines heures peu fréquentée, derrière un taillis du square municipal, un corps étendu. Parfois l'infortunée victime râlait encore. Et puis elle perdait – si elle ne l'avait déjà perdue – sa vie avec son sang.
M. Lineau, le bibliothécaire de la mairie, un vieux monsieur un peu maniaque, toujours perdu dans ses bouquins et qui parlait tout seul, dans la rue, en marchant, racontait qu'il y avait un exemple historique de ces assassinats répétés. Il citait la sanglante et tragique histoire de Jack l'Éventreur qui avait, durant toute une saison, voici presque un siècle, terrorisé Londres.
Mais c'était ancien, lointain, dans un pays étranger... Et puis ce vieux monsieur Lineau avait toujours des histoires extraordinaires à raconter qu'il avait lues dans les livres...
Et aujourd'hui, il fallait que cette...

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