La fille adoptive du chérif. Roman
164 pages
Français

La fille adoptive du chérif. Roman , livre ebook

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164 pages
Français

Description

Le corps de Zeïna, une orpheline adoptée par la famille du marabout Chérif, a été découvert le matin sur le pas de la porte intérieure du vestibule de la maison familiale. Poignardée à deux reprises au ventre, elle portait des bijoux de valeur et un porte-monnaie garni. Convaincu que l'argent n'était pas le mobile du meurtre, le Commissaire Cègèlèn et l'équipe des enquêteurs du commissariat du 20e arrondissement travaillent à élucider ce crime. Réussiront-ils ?

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Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2016
Nombre de lectures 97
EAN13 9782140020681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mohamed DIARRA
LA FILLE ADOPTIVE DU CHÉRIF Roman
La fille adoptive duChérif
Mohamed DIARRALA FILLE ADOPTIVE DU CHÉRIFRomanL’Harmattan
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-09682-7 EAN : 9782343096827
A la mémoire de mon frère, Ibrahima Da Monzon DIARRA, disparu dans un accident de la route en 2014
I
e Toute l’équipe du commissariat du 20arrondissement s’était retrouvée dans la salle des archives pour la pause-café. Les inspecteurs Marouf et Baby, les sergents Gagny et Mallé, les secrétaires Binthily et Marguerite, le portraitiste Léon étaient 1 tous présents. Le commissaireCègèlèntarda pas à les ne rejoindre et Rémy, le photographe, entrepritd’immortaliser l’instanten mitraillant ses collègues sous divers angles de vue, chacun cherchant à se faire photographier avec la personne de son choix après la photo de famille. Profitant dun calme précaire, Cègèlèn se décida à rendre compte de sa séance de travail au Ministère de la sécurité intérieure. Après l’avoir félicité, disait-il, le Ministre l’avait chargé de transmettre ses remerciements et ses encouragements à ses collègues pour les dernières affaires conclues et notamment celles duMystère du 2 tournantetde La folle du pont des indigents .Le commissaire avait insisté sur la nécessité de poursuivre cette dynamique, estimant que les félicitations étaient non seulement le témoignage d’une reconnaissance, mais qu’elles étaient aussi et surtoutune autre forme d’appel à la persévérance. Pour l’officier, il était clair qu’ilsétaient désormais condamnés à une obligation de résultat au risque de ternir leur réputation. Enfin, il avait mis en garde ses collègues contre tout sentiment de 1 Mot Bamanan, lire Tièguèlin « Homme tenace » 2 Du même auteur 7
surestime et avait relevé la disponibilité du Ministère de tutelle à accompagner désormais beaucoup plus activement leurs efforts de sécurisation des personnes et de leurs biens. La plupart de ses collègues s’étaient réjouis decette annonce, pourvu que « ça ne fûtpas un effet d’annonce» comme l’avait fait remarquer le sergent Malléavec la verve qu’on lui connaissait.
Cègèlèn avait ponctué son intervention par despauses, cherchant manifestement à retenir l’attention de tous, ce qui n’était pas évident dans le cadre d’une pause-café transformée en séance de travail. Tous l’écoutaientattentivement à l’exception deBinthily qui s’employait à former un mot au
puzzle.Elle tenait la console de jeu qu’elle tournait dans un sens puis dans l’autre, occupée à vouloir écrire le mot « police ». Mais une lettre indésirable « e »l’en empêchait. Elle s’était glissée entre le « i » et le « c», faussant l’orthographe du mot. Dans un suprême effort, Binthily entreprit de l’éjecter en tordant le dispositif ludique du côté de la fin du mot, mais en vain ! La lettre intruse restait figée dans sa position initiale et la secrétaire avait froncé les sourcils. Ayant échoué dans cette ultime tentative, elles’était mis l’index gauche sur la bouche et réfléchissait lorsque Léon lui bouscula légèrement la main afin d’attirer son attention sur le commissaire qui la regardait. Le gesten’avait pas entamé sa détermination à vouloir achever de former le mot récalcitrant. Au contraire, se sentant dérangée
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dans sa réflexion et sans lever la tête, elle commença à râler afin qu’on la laissât terminer son exercice. Tout le monde savait qu’entreBinthily et le jeune portraitiste régnait une « tension » quasipermanente. La secrétaire donnait l’âge du cadet de ses frères à son collègue et menaçait de lui « tirer les oreilles » chaque fois qu’il la taquinait, rappelant qu’il lui devait respect parce qu’elle était son aînée. MaisLéonn’en avait cure et profitait de la moindre occasion pour provoquer sa collègue qui lui courait parfois après, sans jamais réussir à le rattraper et lui « tirer les oreilles ». Tout le monde finitpar s’y faireen lui et bousculant la main, Léon lui-mêmes’attendait àsa réaction, une réaction qui ne pouvait pas aller au-delà d’un regard inquisiteur car, en présence du commissaire, Binthilyn’osait pas le prendre en chasse. Cette présence ressemblait à la garantie d’une espèce de sécurité qui confortait Léon dans sa provocation.C’est pourquoi, au moment où Binthily tentait d’extraireà nouveau la lettre rebelle, elle sentit encore un léger coup de coude dans les côtes, sans doute celui de trop. Elle s’arrêtade jouer et avança sa main droite vers le perturbateur dans l’intention de se saisir de son oreille gauche, mais le regard du commissaire l’en dissuada. Elle hocha la tête et mit fin à son jeu, ce que Léon devait considérer comme une victoire. Mais au fond, il savait que Binthily n’en resterait pas làet qu’elle attendrait le moment opportun pour prendre sa revanche. C’est pourquoi Léon changea de place pendant que Marguerite revenait pour annoncer que quelqu’un attendait
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