La main de singe
49 pages
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La main de singe , livre ebook

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Description

Le comte de Servières, ancien consul de France à Palerme, est la cible d’une vendetta depuis qu’il a contribué à la condamnation à mort d’un membre de la Mafia locale.


Revenu en France pour fuir ses ennemis, il a tout de même échappé par miracle à deux tentatives d’assassinat.


Bien qu’ayant changé d’identité, le voilà de nouveau aux prises avec la bande qui en veut à sa vie.


En ultime recours, il réclame l’aide du fameux détective Romain FAREL. Ce dernier accepte de retrouver ses persécuteurs sans se douter que son client va devoir faire face à une menace des plus étranges...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479058
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BURKE & FAREL
LA MAIN DE SINGE
Roman policier
H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
LES CLIENTS DE LA MÈRE BOUCOT
Pour la troisième fois, l'homme avec impatience rou la une cigarette et l'alluma à celle qui achevait de se consumer entre ses doigts brunis par le tabac.
Décroisant les jambes et quittant la position pares seuse qu'il avait eue jusque-là, adossé au mur, dans un coin sombre du ca boulot, il se dirigea vers la porte, demeurée ouverte.
Seule derrière le comptoir de zinc, la cabaretière, croyant à un mouvement de retraite de son unique client, quitta des yeux s on ouvrage de couture et leva la tête, en disant :
— Votre verre n'est pas réglé, Spello.
— Oh ! rassurez-vous, madame Boucot, répliqua l'hom me, ainsi interpellé, je ne m'en vais pas.
Il avait prononcé ces mots avec un accent qui trahi ssait son origine italienne.
La brave femme crut devoir atténuer ce que sa remarque pouvait avoir eu de désobligeant et murmura en souriant :
— Allons, ne vous fâchez pas, Spello... J'ai simple ment pensé que c'était un oubli de votre part... Je sais bien que vous ne me feriez pas tort d'un sou...
L'Italien ne répondit rien, et du pas de la porte, consulta l'horloge pneumatique qu'on apercevait au loin, dressée au co in de l'avenue.
— Carvani n'est pas venu dans la journée ? demanda- t-il en se retournant à demi vers la cabaretière.
— Non. Il a mangé ici ce matin, comme tous les jour s. Je ne l'ai pas revu depuis. Vous l'attendiez ?
— Oui. Il a bien reçu, au moins, le mot que je lui envoyais par Nini ?
— Ah, c'est vous qui lui écriviez ?
— Nini était venue voir si on avait besoin d'elle a ujourd'hui comme modèle. Elle ne doit venir que demain. Alors, ne pouvant m'éloigner, mon temps de pose n'étant pas fini, j'ai griffonné un mot au crayon e t l'ai priée de le porter ici à Carvani.
— Nini est bien venue et votre ami a eu le billet.
— Et Patte-Folle ? L'avez-vous vu ?
— Oh ! lui, c'est différent… Aujourd'hui c'est un c lient sérieux pour moi...
— Comment cela ? interrogea un peu surpris le modèl e italien, qui de la main rejetait en arrière et sous les larges bords d e son feutre mou, les boucles noires encadrant son visage caractéristique de Tran stévérin.
— Eh, oui ! repartit celle que ses clients appelaie nt familièrement la mère Boucot, une bonne grosse Auvergnate, haute en coule urs. Depuis qu'il a touché de l'imbécile qui lui a cassé ses bonshommes en plâ tre trois ou quatre fois ce que ça valait, Patte-Folle fait la tournée des bist ros et rien que ce tantôt il est déjà venu deux fois ici, sans compter ce matin...
Le modèle italien mâchonna quelques mots, mais son visage, pourtant, se rasséréna, car il venait de voir déboucher dans l'a venue, l'ami qu'il attendait.
Regagnant son coin, il s'était même à peine rassis que l'autre entrant à son tour, allait droit à lui, en l'apercevant.
Tous deux attablés l'un en face de l'autre maintena nt, et les consommations servies, le nouveau venu demanda, en ayant soin de baisser la voix :
— J'ai reçu ton billet. Tu as besoin de me voir ?
— Tu sais bien que je ne dérange jamais personne po ur rien, Tomasso.
— C'est vrai. Je dois te rendre cette justice. Enfi n Nini est venue me porter ton mot.
— Oui. Le peintre Blémont chez qui je pose m'avait demandé deux heures de plus. Fort heureusement Nini est arrivée à ce mo ment, égayant l'atelier de son petit rire frais. Blémont n'ayant pas besoin d'elle avant demain, l'a renvoyée et j'ai profité de ce qu'elle était là, pour lui re mettre le billet à ton adresse... Une bien bonne fille que Nini, une jolie fille aussi...
— Je ne suppose pas que ce soit pour me vanter la b eauté de ses charmes que tu m'as fixé ce rendez-vous ? railla Tomasso.
Ses sourcils s'étaient légèrement froncés, tandis q ue l'ensemble de ses traits prenait une dureté faisant ressortir encore ce que son visage avait d'un peu cruel, féroce même.
Très maigre, ses yeux étaient enfoncés dans leurs o rbites, et son regard, quand il se fixait sur son interlocuteur avait quel que chose de troublant au plus haut point.
Tomasso formait, en cela, un étonnant contraste ave c Spello, qui donnait l'impression d'un rêveur, ne songeant qu'au pays to ut ensoleillé de l'Italie, et à la belle laissée là-bas.
Spello qui avait eu un sourire, en entendant son am i lui parler ainsi, alluma une cigarette et reprit, après s'être assuré que la mère Boucot, très occupée à
servir des clients au comptoir, ne pouvait surprend re leur colloque :
— Il y a du nouveau...
— Ah ! s'écria Carvani, sans le quitter du regard. Du nouveau... de quel genre ?
— Une vieille histoire, mais que tu n'as certes pas oubliée...
— Une vieille histoire ? fit Tomasso, en semblant c hercher dans sa mémoire.
— Rappelle bien tes souvenirs... Palerme...
— Palerme ? interrompit son interlocuteur, dont le s'assombrit. Tu ne veux pas parler de ?...
— Si fait. La mort d'Enrico, ton frère...
visage soudain
Tomasso eut un grincement de dents, et de ses lèvre s, s'échappa ce nom seulement :
— Servières ?
— Oui, le comte de Servières... Celui qui a été la cause directe de la mort d'Enrico, ton frère... Enrico, l'amant de Bianca Ve llone... Servières l'ancien consul de France, que tu as si longtemps poursuivi de ta vengeance et qui n'a échappé à laMafiafini par, qu'en prenant la fuite... L'homme enfin que tu as retrouver à Paris, puis à La Bretèche et qui deux fois a évité de tomber sous nos coups...
— Que sais-tu ? Aurais-tu découvert sa trace ? inte rrogea vivement Carvani, dont les traits s'étaient brusquement illuminés d'u n éclair de joie haineuse.
— Moi, non…
— Qui donc alors ?
— Notre ami Patte-Folle, tout simplement...
— Patte-Folle ?
— Qui devrait être ici...
— Tu l'attends donc ?
— C'est-à-dire que lorsqu'il m'apprit ce matin l'av enture qui venait de lui arriver, ma première idée a été de venir te rejoind re ici à l'heure du déjeuner pour te mettre au courant de cette extraordinaire h istoire. Retenu chez Blémont, je n'ai pu le faire et c'est alors que j'ai pensé à te prévenir d'un mot. Mais le matin même j'avais dit à Patte-Folle de ne pas manq uer de venir nous retrouver ce soir ici. J'ai préféré qu'il te conte tout lui-m ême.
« Il aura mangé la consigne, très probablement, pui squ'il n'est pas là. Et ceci
n'est plus pour m'étonner, si j'en crois la mère Bo ucot, car il n'est plus le même depuis qu'il se sent quelques sous, m'a-t-elle dit.
— Il a donc hérité ? gagné le gros lot ? Et d'où lu i vient tout cet argent ? s'enquit alors Carvani, assez surpris.
Mais avant que Spello ait eu le temps de répondre, un petit être difforme, rabougri, au maigre corps perdu dans des vêtements loqueteux et trop amples pour lui, traînant d'une jambe plus courte que l'au tre de beaucoup, franchit le seuil du cabaret d'un pas mal assuré.
Une casquette crasseuse, ramenée très bas sur les y eux et laissant voir des cheveux plats, collés aux tempes, était le compléme nt indiqué de cette petite tête chafouine, au masque gouailleur et vicieux de gavroche parisien.
Un regard circulaire qu'il jeta dans la salle, coup d'œil inquiet par habitude, fureteur par nature, lui permit d'apercevoir les de ux hommes, qu'il aborda de suite d'un grasseyant bonjour amical.
Spello prit la peine d'aller lui chercher un verre qu'il remplit à plein bord et tandis qu'entre deux hoquets Patte-Folle y trempait goulûment les lèvres, il dit à mi-voix :
— J'ai touché quelques mots à Tomasso de ta bizarre aventure d'hier. Mais il voudrait bien que tu lui racontes la chose toi-m ême.
Patte-Folle, tout fier d'être l'objet de la curiosi té de ses deux amis, ne tenta même pas de feindre une fausse modestie, et commenç a d'une voix pâteuse et avinée :
— Ah ! pour ça oui, Carvani, il y a vraiment de quo i nous intéresser tous les me trois et M Vellone aussi, quand elle aura appris ce que j'ai découvert...
CHAPITRE II
LESMALICES DE PATTE-FOLLE
— Non, mais sans blague, reprit l'avorton difforme, il fallait que ça m'arrive à moi... C'était écrit, comme disent les Arbis...
« Alors, figure-toi qu'hier soir, après m'être bala dé toute la journée, mon panier au bras, avec mes statuettes de plâtre, sans avoir tant seulement étrenné de deux ronds, je m'acheminais sans trop me presser vers l'atelier dupadrone, là-haut à Montmartre... Je dis : sans trop me press er, parce que je savais bien ce qui m'attendait... Une rude bourrade, des calott es et des coups de pied, histoire de me faire bien entrer l'idée du commerce dans la tête...
« Oh...
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