La pierre maléfique
46 pages
Français

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Description

Le Dal-Er-Kohnor, un exceptionnel diamant indien, a la réputation de porter malheur à ses propriétaires.


C’est une nouvelle fois le cas puisque le collectionneur qui la possédait a été assassiné et la pierre maléfique a disparu.


Le commissaire BENOIT, chargé de l’enquête, ne tarde pas à diriger ses soupçons vers le chauffeur du défunt, le seul membre de la domesticité à avoir été embauché récemment et à être d’origine hindoue.


Persuadés que le voleur va chercher à ramener le bijou dans son pays, le commissaire BENOIT et ses deux plus fidèles collaborateurs s’embarquent sur le premier paquebot en partance pour l’Inde...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070032107
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU COMMISSAIRE BENOIT
- 9 -

LA PIERRE MALÉFIQUE

de
Robert et Jean GRIMEY
I
 
Samuel Rylaer, le riche collectionneur de pierres précieuses habitait une somptueuse villa, avenue de Madrid à Neuilly, face au bois de Boulogne.
L'immeuble était moderne. C'était un gros cube blanc de deux étages, percé de larges baies. Derrière les carreaux de l'une d'elles, au second, on apercevait les forts barreaux d'une grille. C'était la chambre aux collections.
Les murs de cette pièce étaient blindés et les portes très épaisses, armées de plaques de métal, étaient pourvues de serrures à secret.
Une immense draperie de velours noir était tendue du plafond au plancher et des vitrines étroites contenaient des pierres. Chacune avait sa spécialité. Il y avait la vitrine des rubis, celle des saphirs, celle des topazes et plus petites que les trois autres, celle des émeraudes et celle des diamants.
Chaque planche était recouverte de velours noir pour mieux faire ressortir l'éclat des magnifiques gemmes et un éclairage savant les faisait étinceler de mille feux.
Au milieu de la pièce, une petite vitrine attirait le regard. Elle avait été spécialement construite pour exposer le Dal-Er-Kohnor, la plus grande splendeur de cette collection.
Il dormait là une fortune considérable qui se chiffrait par centaines de millions.
Samuel Rylaer était un homme d'une soixantaine d'années. Autrefois directeur et propriétaire d'une banque privée, il avait audacieusement spéculé sur une nouvelle mine de diamants découverte dans les environs de Prétoria. Ne possédant aucune réserve personnelle d'argent, il avait risqué tous les dépôts de ses clients. Si la chance ne lui avait souri rapidement, il aurait été arrêté pour escroquerie, mais on sait quel prodigieux essor ont eu ces mines et la valeur du terrain s'accrut d'une façon vertigineuse. Ce que Samuel avait acheté mille francs, il le revendit dix mille quelques semaines plus tard et il put ainsi rembourser les emprunts forcés qu'il avait faits à ses clients. Puis tranquillisé à ce sujet, il attendit une nouvelle hausse. Il avait des intérêts dans la mine. Sa fortune était assurée.
Ainsi sa passion pour les pierres lui avait porté bonheur, car très jeune, il s'était mis à collectionner rubis, saphirs et topazes. Ses moyens limités ne lui permettaient pas de s'intéresser encore aux diamants et il devait se contenter de petits spécimens.
Puis, quand il s'était trouvé suffisamment riche, il avait tout vendu : banque, terrains, actions et collections de petite valeur. Cette réalisation massive lui avait rapporté presque un milliard. Il avait alors acheté la villa de Neuilly, avait fait aménager la pièce du second étage puis s'était mis à courir le monde pour constituer une des plus précieuses collections qui fut. Il ne s'intéressait d'ailleurs qu'aux espèces précitées. Seules, les réserves fabuleuses des maharadjahs hindous pouvaient rivaliser avec la sienne ou même parfois la dépasser.
Au cours d'un récent voyage aux Indes, il avait acquis, à prix d'or, le fameux Dal-Er-Kohnor, diamant d'une taille et d'une pureté exceptionnelles aux reflets bleus.
Ce n'était pas la première fois que le Dal-Er-Kohnor avait quitté les Indes, car auparavant, une riche Américaine en avait fait l'acquisition. Le diamant avait changé plusieurs fois de propriétaire et sa valeur diminuait, car tous ses possesseurs avaient été successivement frappés de mort. Son dernier détenteur américain, qui l'avait eu en sa possession grâce à un héritage, s'était empressé d'accepter les offres d'un Hindou qui le lui avait acheté pour un prix ridiculement bas.
Samuel Rylaer ne croyait pas au pouvoir surnaturel et malfaisant du Dal-Er-Kohnor. Il avait eu bien du mal à se le procurer. Mais c'était la plus grande joie de sa vie.
Depuis quelques semaines, le diamant éblouissait dans sa petite vitrine d'ébène, sur le carré de velours de soie et chaque jour le vieil homme passait des heures à le contempler.
Puis, un matin, ses domestiques ne l'avaient pas entendu sonner. Un peu inquiet, son intendant était entré dans sa chambre, elle était vide.
Or, le concierge était certain que Samuel n'était pas sorti.
On le chercha partout sans résultat. Il ne pouvait être que dans la chambre aux collections.
Les portes en étaient fermées.
Samuel Rylaer possédait seul les clefs et le secret des serrures. Il fallut donc forcer une porte.
Ce ne fut pas une petite affaire. Il fallut faire venir un spécialiste qui dut travailler plusieurs heures en présence du commissaire de police de Neuilly qu'on avait alerté. L'intendant ne pouvait prendre la responsabilité d'une telle effraction.
Quand, enfin, le serrurier parvint, non pas à ouvrir la serrure, mais à la faire sauter et que la porte s'ouvrit, un spectacle désolant s'offrit aux yeux des gens de la maison.
Samuel Rylaer était mort. Une balle de revolver lui avait percé le front et un long filet de sang avait coulé sur la face.
La petite vitrine centrale était vide. Le Dal-Er-Kohnor avait disparu.
 
* * *
 
Quand le commissaire Benoit arriva suivi de son fidèle adjoint, Tolday et de Pierre Lissier son secrétaire, rien n'avait été touché dans la pièce.
Le corps de Samuel Rylaer s'allongeait toujours sur le plancher.
Benoit l'examina.
La blessure du front était suffisante pour avoir provoqué la mort, mais les doigts portaient de longues estafilades.
La glace de la petite vitrine dans laquelle était exposé jusqu'à la vieille au soir le Dal-Er-Kohnor était brisée. Rylaer avait dû essayer de s'accrocher et les morceaux de verre lui étaient entrés dans la peau.
Il y avait donc eu lutte et sans doute l'intention première du voleur n'était pas de tuer. Il ne l'avait fait qu'à la dernière extrémité.
Aucune arme n'avait été trouvée dans la pièce, d'ailleurs le vol du diamant excluait, a priori, l'hypothèse du suicide.
Le commissaire fit emporter le corps.
À ce moment, l'inspecteur Bidart fit son entrée.
Depuis sa soi-disant triomphale découverte de Thonon-les-Bains, il gardait sur sa face noiraude un perpétuel sourire.
— Mon cher commissaire, voilà du renfort. Cette affaire exceptionnelle méritait plus de personnel, sur ma demande, Morland a bien voulu m'envoyer vous aider. Je lui en suis infiniment reconnaissant.
— Et moi donc ! fit Benoit, qui trouvait que son chef aurait pu se dispenser de lui jouer ce mauvais tour.
— Alors, mon cher commissaire, où en sommes-nous ?
— À zéro, nous vous attendions pour trouver quelque chose.
Bidart fronça les sourcils. Il avait conscience que le commissaire se moquait de lui. Néanmoins, il ne laissa rien paraître de sa mauvaise humeur revenue et questionna :
— En somme, de quoi s'agit-il ?
— Eh bien, voilà, c'est très simple. Il faut trouver un assassin qui est entré dans cette pièce sans ouvrir les portes ni la fenêtre. Les murs sont blindés, le plafond et le plancher également. Donc impossibilité absolue de passer par là. Il faudrait des heures pour y pratiquer une ouverture suffisante. Dites-moi, Bidart, vous ne croyez pas aux...

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