Le Club des Six
60 pages
Français

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Description

Lassé par sa vie d’aventures, le reporter Bill DISLEY décide de prendre des vacances au Touquet afin de profiter de l’air pur, du sable, du Casino et des mondanités.


Sur la plage, il rencontre France, une belle jeune femme, et alors qu’elle s’apprête à lui faire une confidence, elle fuit devant l’arrivée de l’inspecteur Martin – ami de longue date de Bill DISLEY –, lui aussi, en « séjour » dans la station balnéaire.


Le policier apprend alors au journaliste que France n’est autre que la petite-fille d’un très célèbre scientifique et qu’elle vient d’échapper à trois attentats dirigés contre sa personne...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9782373475524
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avecBILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au« Star Express », grand quotidien londonien dontBOB, dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef. L'habituel comparse de Bill estJEFF, ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas. L'inspecteurMARTINdans la plupart des est, enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.
J.-A. FLANIGHAM.
I
SURMENAGE
Bill étouffa un bâillement, contempla d'un regard i nquiet sa jambe droite appuyée sur le rebord de la table et dont le pied o pérait un incessant mouvement de va-et-vient : droite-gauche, gauche-dr oite, puis il ferma les yeux, se renfonça un peu plus dans le fauteuil et, parais sant faire un effort surhumain, il fit accomplir un demi-cercle à sa jambe gauche q ui alla rejoindre sur le bureau la droite qui s'ennuyait toute seule.
La porte du bureau s'entrouvrit lentement et un sou pir admiratif se fit entendre :
— En plein boom, à ce que je vois ?
Péniblement, Bill entrouvrit un œil, le gauche, il contempla la massive silhouette de son rédacteur en chef qui s'encadrait dans la porte et, dans un soupir :
— Hello, Bob ! Comment ça va ?
Bob émit un grognement et, s'asseyant sur le rebord du bureau :
— Peuh ! dit-il.
— Vous avez raison, chef ! approuva Bill, refermant ses paupières avec l'intention bien évidente de cesser là toute conversation.
— Bill ! questionna le chef après quelques instants de parfait silence.
— Ouais ?
— L'actualité se meurt, Bill ! Pas une nouvelle sen sationnelle à publier... Le calme plat. Pas même un serpent de mer sur les côte s !
— On peut toujours en inventer un !
— Pas même un fantôme dans une propriété !
— Le calme plat, quoi !
— Tu ne vois pas un bon petit sujet bien pimpant, b ien mystérieux, pour faire remonter les actions du« Star».
Bill fit entendre un soupir profond, sépulcral :
— C'est l'été, chef. Les aventures sont lasses d'év oluer dans une chaleur pareille !
Il eut un nouveau soupir, puis ouvrant lentement le s yeux et fixant « le chef » d'un regard qui s'écarquillait lentement, il répéta de plus en plus fort :
— C'est l'été... c'est l'été !
Puis, bondissant, il se dressa, hilare, devant Bob :
— C'est l'été, et je sens que je vais partir au vert pendant quelques jours !
— Ah ! non ! hurla Bob, vous n'allez pas me laisser dans un pétrin pareil, tout seul...
— On voit que vous ne me connaissez pas, dit Bill a vec un sourire en biais.
— Hélas ! fit le gros Bob en laissant retomber le long de son corps replet ses petits bras courts.
— Il faut tout de même vous bien mettre dans le crâ ne que je n'ai pas pris un jour de repos depuis l'affaire Van Garley, chef !(1).
— Tête de mule ! grogna le rédacteur en chef, je ne vois pas pourquoi vous me donnez encore des explications parce que, je ne sais que trop que lorsque vous décidez quelque chose, vous allez jusqu'au bou t de vos caprices !
— Mes caprices ! mes caprices ! Une nécessité ces q uelques jours de repos, une nécessité, mon cher !
— Et pourrait-on savoir dans quel cadre vont se sit uer ces nécessaires vacances ?
Bill, de son geste familier, se gratta le sommet du crâne, puis émit tout à coup d'un ton sentencieux :
— En France, chef ! J'ai envie d'aller faire un petit tour au Touquet !
— Snob ! grogna le gros Bob.
Bill s'inclina, légèrement ironique :
— Toute la gentry se retrouve au Touquet, mon cher, à cette époque de l'année !
Toujours assis de biais sur le coin du bureau, le g ros Bob, rêveur, releva son gros œil vers Bill et gémit :
— Si vous pouviez au moins trouver en France un bea u petit sujet sensationnel !
Bill opéra une volte-face foudroyante et dans un ru gissement :
— Le repos est le repos, Bob, mon vieux !
Il sortit son étui à cigarettes de sa poche, le ten dit au chef, en sortit une qu'il alluma et, regardant rêveusement se consumer l'allu mette, il énonça d'un ton sentencieux :
— Je pourrais, de là-bas, apprendre que la Chambre des députés a été kidnappée que je ne vous enverrais pas une ligne.
Bob haussa les épaules, eut un petit plissement d'y eux :
— Menteur ! dit-il.
(1) Voir « Le Crime de Wood'House », par J.A. Flanigham, dans la même collection.[Retour]
II
OÙ BILL FAIT LA CONNAISSANCE D'UNE RAVISSANTE JEUNE FILLE ROUSSE
Sable blond, soleil ardent, mer très bleue, petites vagues festonnées de blanc...
— Symphonie de couleurs ! murmura Bill avec ravisse ment.
Il s'étira avec une sorte de volupté et se demanda avec inquiétude s'il terminerait l'après-midi sur son transatlantique ou s'il irait faire quelques brasses.
Il chercha à même le sol son paquet de cigarettes, en porta une à sa bouche, l'alluma et poussa à nouveau un grognement d'aise.
Londres était loin, la salle de rédaction et les vo ciférations du gros Bob étaient reléguées au titre de souvenir, le ciel de France seul avait de l'importance aujourd'hui. Le ciel de France et cette plage chatoyante sur laquelle s'ébattait une humanité heureuse de vivre et qui se dépensait en cris, bonds et exclamations.
Il ferma les yeux, sursauta violemment tout à coup en poussant un rugissement : un gros ballon de plage venait de pre ndre contact avec son torse d'une façon fort cavalière.
Il s'assit sur son séant, jetant autour de lui un r egard courroucé, et se retourna vivement, d'un bloc : derrière lui, une ad orable voix féminine murmurait d'un ton désolé :
— Je suis tellement navrée, monsieur, ils sont très maladroits !
— Ça n'est rien du tout ! dit Bill en se frottant l 'estomac avec une grimace qui démentait son affirmation.
Elle eut un sourire charmant et cria :
— Fred, Betty, voulez-vous venir immédiatement vous excuser.
Puis, se tournant vers Bill :
— Je vais les chercher, excusez-moi, je reviens tou t de suite.
Il la regarda s'éloigner avec un regard qui brillai t.
Elle était magnifiquement rousse, de ce roux ardent et teinté de blond, de ce roux qui donne au teint cette pâleur laiteuse et ce s petits points blonds autour du nez. Un nez qu'elle avait spirituel en diable. Elle était vêtue d'un maillot de bain deux pièces dans lequel son corps mince et nerveux était impeccablement
moulé.
Elle revint tenant par la main deux enfants, une pe tite fille et un garçonnet. Elle sourit à Bill et dit, d'une voix toujours déso lée :
— Fred, 10 ans ! Betty, 6 ans ! Ils sont frère et s œur et aussi insupportables l'un que l'autre, d'ailleurs ! Je suis leur cousine et veille à leur éducation, hélas !
Elle eut un grand sourire qui éclaira des dents par faites et s'adressant aux enfants :
— Excusez-vous de votre maladresse, allons !
— Nous vous demandons pardon, monsieur.
Le regard vif et malicieux démentait le ton.
— Ils sont charmants ! fit Bill en frottant toujour s énergiquement son torse endolori.
Puis englobant le groupe formé par la jeune fille e t les petits, il questionna :
— Anglais, n'est-ce pas ?
— L'accent, hein ? dit-elle en riant.
— Le vôtre est imperceptible, fit-il galamment. Et que dites-vous du mien ?
— Vous n'êtes pas Français ?
— Londonien pur sang.
— Bravo ! dit-elle, admirative, vous vous exprimez avec une telle liberté !
— J'ai vécu cinq années au pays de Molière, fit Bil l qui, sursautant tout à coup, s'inclina :
— Bill Disley, reporter au« StarExpress ».
Elle eut un léger sursaut :
— France Hellis, gouvernante d'occasion.
Bill tendit son étui :
— Cigarette ?
Elle eut un signe d'acquiescement, prit la cigarette et questionna :
— C'est bien vous qui vous occupez de choses mystér ieuses, de crimes, de vol...
Il s'inclina avec une raideur comique :
— C'est bien moi !
Elle le regarda profondément, et il parut à Bill qu 'un éclair mystérieux passait dans le regard brun.
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