Le fantôme noir
41 pages
Français

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Description

Le fantôme noir du prieuré de Graude existe, Jacques Delmont en est sûr, il l’a vu, mieux, il l’a imprimé sur pellicule en prenant un cliché d’un couple d’amis, près du couvent.


Mais le spectre n’apparaîtrait que pour désigner une personne qui va bientôt mourir.


Aussi, quand l’homme photographié périt au volant de sa voiture, tout semble présager que la superstition n’en est pas une.


Témoin de l’accident par un malencontreux hasard, Robert LACELLES ne va pas résister à la curiosité de confronter son esprit cartésien à la légende du « fantôme noir ».


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373474947
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Robert LACELLES,
Gentleman-Cambrioleur
LE FANTÔME NOIR
Roman policier
par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
L'ÉTRANGE PHOTOGRAPHIE
C'était une bande joyeuse qui était partie du châte au de Carvézac. Jeunes gens et jeunes filles, dans trois belles voitures. Destination, le vieux prieuré de Graude, dans un coin perdu de la forêt Barade.
La journée était éblouissante.
Ce coin de la Dordogne était idéal, pittoresque à s ouhait.
On emportait dans des paniers de quoi faire un conf ortable pique-nique. Jean Vauxier, le neveu du châtelain célibataire, me nait la troupe.
Sa proposition avait été accueillie avec enthousias me par tous, sauf peut-être, par Jacques Delmont.
Et ma foi on s'était assez moqué de ce dernier.
Parce que le prieuré de Graude, selon une vieille l égende, était hanté par un fantôme noir et que l'apparition dudit fantôme sign ifiait toujours, selon la croyance paysanne, la mort d'un être humain dans le courant de l'année.
— Alors, tu es superstitieux, Jacques ? s'était esc laffé Jean. Je te croyais intelligent.
— Non, je ne suis pas superstitieux, avait protesté ce dernier, mais j'estime qu'on pouvait tout de même choisir un autre but d'e xcursion...
— Quand tu y seras, tu verras combien c'est joli...
Et, de fait, tout le monde s'était exclamé de ravis sement. Le prieuré était en ruines, mais la verdure luxuriante et les fleurs sa uvages dans lesquelles il était aux trois quarts enfoui justifiaient les éloges que Vauxier en avait faits à l'avance.
On s'amusa, on joua dans les ruines, on se poursuiv it, il y eut même un instant d'émotion, suivi d'un fou rire quand l'une des jeunes filles avec un cri aigu désigna une forme confuse dans un recoin formé par un pan de mur sous une voûte de lierre.
C'était Jean Vauxier qui, affublé d'une vieille cou verture sur la tête et les épaules, avait fait : « Hou ! Hou !... » d'une voix sépulcrale.
Jacques Delmont avait été le premier à s'en amuser de bon cœur. Et la matinée, puis l'après-midi s'étaient écoulés au mil ieu des rires et des plaisanteries.
— Au fond, admit Delmont, ces histoires de fantômes ne sont que le résultat
d'une mauvaise digestion... Et je suis enchanté d'ê tre venu ici, car je vais pouvoir prendre des photos magnifiques...
Il avait effectivement apporté un appareil de prix. La photographie était l'une de ses passions.
Tout le monde posa. Vauxier qui connaissait l'endro it pour y être venu régulièrement chaque année, en vacances chez son on cle, indiquait à son ami les meilleurs points de vue.
— Oh ! regarde comme Pierre et Odette font bien, de vant cette arche ogivale... s'exclama-t-il... Ohé... Ne bougez pas.. . Je vais vous prendre... Vous êtes épatants, tous les deux... cria Delmont.
Pierre Chavet et Odette Dufaix étaient fiancés. Un couple séduisant. Ils se tenaient tendrement côte à côte et, souriant à Jacq ues, ils obéirent. Vauxier s'approcha du photographe amateur qui ajustait son point de mire.
— Oui, ça fera très bien... marmonna-t-il.
Le reste du groupe s'était égaillé d'un autre côté.
Subitement, Jean Vauxier regarda Delmont. Juste au moment du déclic de l'obturateur, celui-ci avait articulé un : « Ah ! » étranglé, dans lequel on eût dit que passait une terreur indicible.
La face de Delmont était livide, ses lèvres paraiss aient décolorées. Il avait les yeux dilatés. La photo était prise. Pierre et O dette étaient partis en plaisantant, personne n'avait vu l'agitation de Del mont, sauf Vauxier. Il posa un bras sur le poignet de son ami.
— Qu'est-ce que tu as eu ? demanda-t-il hâtivement.
Un silence. Une longue hésitation. Puis, finalement :
— Moi ?... Heu... Rien...
Le visage de Delmont reprenait ses couleurs, mais s es mains tremblaient imperceptiblement en repliant l'appareil avant de l 'insérer dans son étui de cuir.
Vauxier regarda son ami avec insistance.
— Tu étais blanc comme un linge !... chuchota-t-il.
Delmont parut se décider.
— Tu n'as rien vu ?... Juste derrière Pierre ?
— Non... Pourquoi ? s'inquiéta Vauxier, que l'attit ude de Jacques rendait nerveux.
— Je... non, c'est idiot... bégaya l'autre., il m'a semblé... Pourtant, c'est impossible... Un jeu de lumière sans doute...
Un long soupir ne parvint pas à dégager sa poitrine de l'oppression qui semblait l'écraser.
Il eut un rire contraint, haussa les épaules, et co urut à la rencontre du groupe qui arrivait, laissant Vauxier plus perplexe que jamais.
Car Vauxier savait que Delmont possédait beaucoup d e sang-froid et jugeait que l'émoi de son ami avait dû avoir une cause cert aine et précise. Mais ils n'eurent plus l'occasion de se retrouver seuls dura nt le reste de la journée, et vers le soir, de retour au château, Vauxier avait p resque oublié l'étrange incident.
Tout le monde dîna au château, et sauf pour Pierre qui était l'hôte de Jean Vauxier et de son oncle, on rentra chez soi.
Jacques Delmont était descendu à la« Vieille Auberge » aux environs de Milhac, à quelques kilomètres du domaine de Carvéza c.
Ce fut dans le cours de l'après-midi du lendemain, que Jean Vauxier le vit arriver. Delmont avait le visage grave, voire anxie ux.
— Jean... J'ai besoin de te parler...
Ils étaient dans le hall. Jacques eut un regard cir culaire et instinctivement baissa la voix en poursuivant :
— Pierre n'est pas ici ?
— Non. Il est parti à Périgueux... Tu penses, dit J ean, en riant, il n'a pas vu sa fiancée depuis hier soir... C'est horriblement long...
Odette habitait évidemment chez ses parents, à la v ille prochaine. M. Dufaix était directeur de banque.
Delmont laissa échapper un soupir de soulagement.
— J'aime mieux ça, murmura-t-il. Mais, cependant, a llons dans ta chambre... Ce que j'ai à te dire est strictement confidentiel...
—...
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