Le fil de l araignée
70 pages
Français

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Description

Madame de Roche-Avon est découverte sans vie, au matin, dans son lit, victime d’une piqûre d’araignée. L’horrible bête est retrouvée près de l’oreiller.


Le docteur Chaîgnebrun, futur gendre de la défunte, ne tarde pas à émettre des doutes quant à l’aspect accidentel du décès. En effet, l’abdomen de l’insecte incriminé est ceint d’une fine cordelette de soie rouge et semble mort depuis quelques jours...


Tout indique une mise en scène destinée à cacher un machiavélique empoisonnement...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373479911
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS



Maxime AUDOUIN , de son véritable nom Léon Eugène DELACROIX, est né à Saint-Michel-en-l'Herm en 1858 et décédé à Pouliguen en 1925.
D'abord enseignant, puis principal de collège à Fougères, en Ille-et-Vilaine, c'est dans cette paroisse qu'il se passionne pour l'écriture à travers la tenue d'une chronique, « Le Pourciau du père Michel, paysannerie », dans la gazette locale.
Probablement desservi par une homographie lourde à assumer (comment percer en tant qu'auteur quand on a pour homonyme un grand peintre tout juste décédé ?), Eugène DELACROIX, fils d'un marin, Aristide Sextius Victor DELACROIX, choisit de prendre pour pseudonyme le patronyme de sa mère, Marie Victoire AUDOUIN.
Il devient ensuite directeur de « Le Goéland », « Le journal des plages de l'Ouest », puis rédacteur-chef de l'hebdomadaire « La Mouette », tous deux ancrés à Le Pouliguen, commune où Maxime AUDOUIN vécut une partie de sa vie, y fut adjoint au maire, et dans laquelle il mourut le 22 décembre 1925 des suites d'une grave maladie.
C'est dire si Maxime AUDOUIN était imprégné jusque dans sa plume par sa région et sa ville, d'autant qu'il avait épousé Marie Ursule Marguerite LE BRETON, pouliguennaise de naissance.
Néanmoins l'inverse est tout aussi vrai puisque Maxime AUDOUIN est reconnu pour sa participation au rayonnement artistique de la Vendée et de Le Pouliguen au point qu'une rue de la commune emprunte fièrement son cryptonyme.
Si désormais il est difficile de trouver plus amples informations sur l'homme, celui-ci laissa, malgré tout, derrière lui, une importante production composée de centaines de contes et nouvelles et de plusieurs romans dont la plupart furent publiés dans la presse sous forme de feuilletons avant d'être traduits, notamment pour les lecteurs espagnols, ou livrés, tels que, aux Québécois…
Son premier livre paru date de 1889, « Jean… », un recueil de contes.
Puis, en 1890, c'est le roman « Le divorce de Roger » dont l'intrigue se déroule quasi exclusivement à Le Pouliguen.
Dans les ouvrages suivants, qu'il s'agisse de récits policiers, fantastiques, d'aventures… l'action se situe bien souvent dans le Bas-Poitou, et il n'est pas rare que les personnages en soient des enseignants, journalistes ou écrivains.
Cependant, si ces écrits sont riches en renseignements sur la contrée chère au cœur de l'artiste, ils le sont tout autant sur l'individu.
On y apprend que Maxime AUDOUIN possédait la pleine maîtrise de la langue française, ce qui n'a rien d'étonnant de la part d'un instituteur de l'époque, et qu'il était surtout doué d'un sens aigu de la narration, de l'art de l'observation de ses contemporains, mais, avant tout, qu'il savait parfaitement captiver l'attention du lecteur en lui proposant des histoires à la fois merveilleuses, mystérieuses ou exaltantes tout en les ancrant dans la terre ferme à travers des racines familières à tous, permettant ainsi à son lectorat de s'immerger d'autant mieux dans le récit qu'il se sentait immédiatement concerné par les évènements, les lieux ou les protagonistes.
Or, la meilleure façon, aujourd'hui, de découvrir l'auteur, est encore de se plonger dans l'un de ses textes, ce à quoi OXYMORON Éditions vous invite maintenant...
K.
LE FIL DE L'ARAIGNÉE
Roman policier
I
Une mort suspecte
 
Tôt levé, à son habitude, le docteur Jean de Chaîgnebrun travaillait dans son cabinet.
Il corrigeait les épreuves d'un article destiné à une revue professionnelle.
Sous la pleine lumière de la lampe, le masque entièrement rasé révélait dans la fermeté du modelé et des contours, comme dans la calme autorité du regard, les signes d'une énergie consciente, donnait, chez ce beau et robuste garçon de vingt-huit ans, l'impression d'une santé morale supérieure.
À peine au début de sa carrière, il commençait à attirer sur son nom l'attention du monde médical, qui avait remarqué sa thèse sur l' « Épistaxis et l'Artériosclérose » . Doué d'une prodigieuse capacité de travail, riche, suffisamment répandu dans le monde pour trouver dans ses relations un appoint de réussite qu'en ce siècle de réclame nul ne saurait orgueilleusement se vanter de pouvoir dédaigner, il voyait s'ouvrir devant lui le plus magnifique avenir.
C'était un favorisé du sort, et un mariage d'amour allait prochainement consacrer en quelque sorte toutes ces prémisses de bonheur.
La veille au soir, en effet, à l'issue d'un dîner strictement intime, qui réunissait seuls à la table de famille les deux principaux intéressés et leurs mères, Jean avait échangé l'anneau des fiançailles avec M lle  Denise de la Roche-Avon.
Le souvenir de cette exquise minute de sa vie n'était pas sans distraire quelque peu le jeune savant de son travail... À de fréquents intervalles, se détournant des épreuves d'imprimerie, son regard, d'ordinaire un peu froid, s'éclairait pour s'arrêter sur un portrait-miniature de sa fiancée, placé devant lui dans un cadre précieusement ouvré.
Couple charmant !
S'il était, lui, la force et la beauté viriles, elle était, elle, la grâce fragile de la femme. Le pinceau du peintre avait dû se complaire à tracer les fins linéaments de ce visage, aux tendres grands yeux couleur pervenche, au front couronné d'une mousse de cheveux châtains.
Cependant, la besogne du correcteur touchait à sa fin ; encore deux ou trois feuillets, et il allait signer le bon à tirer, quand, soudain, dans le salon d'attente précédant son cabinet, un bruit de pas précipités lui fit froncer les sourcils ; presque aussitôt, sa porte s'ouvrit sous une poussée brutale et, avec un étonnement où déjà pointait une inquiétude, il reconnut Jacques, le vieux domestique de ses amies de la Roche-Avon, qui, tête nue, affolé, accourut à lui, bégayant :
— Vite, vite !... monsieur Jean !... ah ! quel malheur !... morte !...
Le docteur s'était dressé d'un bond, les traits instantanément décomposés.
Un cri s'étrangla dans sa gorge :
— Denise ?...
— Non... c'est madame...
Un soupir de soulagement égoïste s'exhala de la poitrine du jeune homme. Certes, la nouvelle demeurait encore terrifiante, mais enfin, un moment, il l'avait pu redouter pire...
— Madame ? interrogea-t-il, comme s'il avait encore besoin d'une certitude.
— Notre pauvre maîtresse, que M lle  Denise vient de trouver morte dans son lit !
Après la première minute de saisissement, le docteur reprenait peu à peu possession de son sang-froid.
— Qu'est-ce que vous me chantez là, père Jacques ? voyons, voyons, ce n'est pas possible ? Hier, j'ai passé la soirée chez M me  de la Roche-Avon ; à onze heures, ma mère et moi l'avons quittée en parfaite santé, gaie, heureuse. Je ne lui connais aucune affection organique, et je sais à quoi m'en tenir là-dessus, que diable ! puisque je suis son médecin !... Comment s'expliquerait donc une mort aussi foudroyante ?
— Hélas, que vous dirais-je, moi, monsieur Jean, c'est comme ça, enfin !... Mademoiselle Denise fait pitié !...
Tout en parlant le docteur, avec une hâte fébrile, se munissait de sa trousse, de réactifs, puis, ayant d'un mot prévenu sa mère, quatre à quatre, sans même changer son veston de flanelle, dégringolait l'escalier, entraînant sur ses talons le vieux domestique qui avait peine à le suivre.
Un fiacre passait à vide, il s'y jetait, bien que l'appartement des dames de Roche-Avon ne fût pas à plus de cinquante minutes de là, gravissait rapidement les deux étages, trouvait toutes les portes ouvertes, et pénétrait droit dans la chambre de la mère de Denise où, à son arrivée, celle-ci, agenouillée au pied du lit, se relevait, soutenue par la cuisinière et par sa femme de chambre, pour venir, défaillante, s'abattre entre ses bras, sans pouvoir articuler au milieu de ses sanglots d'autres mots que : « Jean !... Maman !... »
Il la laissa donner libre cours à ses larmes, puis, ayant, d'un signe, invité les servantes à emmener leur maîtresse, et demeuré seul avec Jacques, s'approcha du cadavre — car c'était bien un cadavre — déjà glacé.
Alors il fit ouvrir les persiennes et commenç

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