Le gang de l opium
42 pages
Français

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Description


LE GANG DE L’OPIUM


Après l’affaire du « Noyé du Sacré-Cœur », le commissaire Odilon QUENTIN est persuadé que celle-ci est la partie immergée d’un trafic d’opium de très grande envergure.


Au grand dam de son supérieur, le policier a, dans sa ligne de mire, un éminent et richissime antiquaire proche d’un ministre.


Malgré les réticences de son chef, Odilon QUENTIN va lancer ses hommes dans une enquête périlleuse qui pourrait bien lui coûter son poste...


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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782373471250
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

couve

Odilon QUENTIN

 

* 12 *

LE GANG DE L’OPIUM

Roman policier

 

par Charles RICHEBOURG

CHAPITRE PREMIER

 

Le malheur des uns fait le bonheur des autres ! Tel est, du moins, le principe qu'affirme la sagesse des nations par le truchement d'un proverbe éminemment populaire. En tous cas, au Quai des Orfèvres, tout le personnel de la Police Judiciaire s'accordait, à l'unanimité, à trouver l'illustration flagrante de cet adage dans le cas actuel de l'inspecteur Chenu !

Que s'était-il passé ?

C'était à la fois très simple et étrangement compliqué : un aventurier d'origine grecque, Nicéphore Stéphanopoulos, s'était noyé dans la rue, à Montmartre, à quelques pas du Sacré-Cœur, et le Commissaire Odilon Quentin avait été chargé de l'affaire (1).

Or, l'enquête qui, à première vue, aurait normalement dû conclure à une mort accidentelle révélait des détails troublants : d'abord, le défunt était soupçonné de se livrer, depuis 1932, au trafic de l'opium ; ensuite, tout laissait supposer qu'un ami bien intentionné l'avait aidé à passer de vie à trépas.

Ces découvertes avaient abouti à l'arrestation d'un Espagnol, Francisco Gonzalez, également connu dans le milieu, où il exerçait la « profession » de souteneur, sous le diminutif de Paquito.

Faute de mieux, Quentin avait incarcéré le peu reluisant personnage sous l'inculpation d'homicide par imprudence, trouvant dans ce prétexte anodin le moyen de s'assurer de l'hidalgo et de l'empêcher de communiquer avec ses complices éventuels.

Le commissaire avait été amené à user de ce subterfuge à la suite d'un fait nouveau : des renseignements précis permettaient d'établir en toute certitude que Stéphanopoulos entretenait des relations suivies avec un certain Edgard Leblond, domicilié aux îles d'Hyères ; or, alertées par la P.J., les autorités du Var venaient de télégraphier que l'ami du Grec avait été assassiné.

De là à conclure que les deux meurtres n'étaient que les épisodes successifs du même drame sanglant, il n'y avait qu'un pas, et le gros policier l'eut vite franchi.

Comme, d'autre part, Quentin détestait se déplacer et qu'au surplus sa présence s'avérait indispensable à Paris, il avait délégué à Toulon son collaborateur préféré, l'inspecteur Chenu, que tous, à l'unisson, traitaient aujourd'hui d'« heureux veinard ».

C'était du reste l'exacte vérité, car si, au moment précis où Chenu attendait le départ du train du retour en dégustant des pastis en compagnie de ses collègues, Quentin de son côté, se justifiait, maussade, en présence de M. Laubespin, le directeur de la P.J. qui ne lui cachait pas son mécontentement.

— Je ne vous comprends pas, Quentin... pontifiait le grand patron. On vous donne l'occasion d'aller passer quelques jours dans le midi, et vous refusez !

— Ma place se trouve là où sont centralisés tous les fils conducteurs de l'affaire. Je ne puis être partout à la fois !

— Soit... Mais pour vous remplacer, vous prenez précisément un jeune clampin qui ne pense qu'à s'amuser. Voilà six jours qu'il est parti, et, comme résultat tangible, nous ne possédons rien.

Lorsqu'il s'agissait de ses collaborateurs personnels, le commissaire était intraitable, et il le fit bien voir :

— Pardon... aboya-t-il en abattant sur la table son énorme poing. Chenu est incontestablement le meilleur inspecteur de toute cette sacrée boîte. De plus, il a trente-huit ans, et ce n'est pas à cet âge que l'on mérite l'épithète de « clampin ». Je l'ai choisi, et je sais ce que je fais ! Soyez persuadé que s'il prolonge son séjour là-bas, ce n'est pas pour son plaisir ! Je réponds de mes hommes comme de moi-même, et en particulier de Chenu, qui m'a déjà rendu d'éminents services.

M. Laubespin connaissait son interlocuteur ; il lui pardonnait ses attitudes plébéiennes aussi bien que ses écarts de langage ; comme il appréciait également ses talents à leur juste valeur, il n'hésita pas à faire prudemment machine arrière, stoppé net par la virulence de l'apostrophe.

— Je ne vous adresse aucun reproche, bien entendu... remarqua-t-il d'une voix suave. J'ai simplement voulu vous exprimer mon étonnement. Vous conviendrez, cependant, d'accord avec moi que cette histoire plutôt drolatique du « Noyé du Sacré-Cœur » semble bien se terminer en queue de poisson, et ne justifier en rien l'offensive de grande envergure que vous avez cru devoir déclencher.

Ce n'était, hélas, que trop vrai. Persuadé que le hasard lui avait fait découvrir une piste qui permettrait de mettre le grappin sur une grosse organisation de trafiquants de drogue, Quentin avait pratiquement mobilisé plusieurs services de la P.J.

Comme, d'autre part, il était aussi têtu qu'une mule d'Andalousie, il défendit son point de vue bec et ongles, en phrases courtes, hachées, qu'il lançait à la tête du grand Sachem sur un ton de persiflage ironique, presque méprisant :

— À votre aise... grogna-t-il. J'ai eu tort, je le reconnais ! Je me suis adressé au Service des Étrangers pour obtenir des renseignements concernant Stéphanopoulos qui se prétend Grec, et retrouver un certain Sidi ben Mohammad, originaire de Bombay ; c'est idiot ! J'ai alerté la brigade des Stupéfiants, puisqu'il s'agit d'opium ; c'est stupide ! J'ai lancé tous les membres disponibles de mon personnel dans la bagarre ; c'est inconcevable, puisque l'État les paye pour se tourner les pouces, à la Permanence ! La prochaine fois, j'irai consulter Mme Blanche, voyante extra-lucide ! On verra bien ce que ça donnera !

La conversation tournait à l'aigre-doux, et le directeur de la P.J. voulut verser un baume sur l'amour-propre blessé du commissaire :

— Vous avez évidemment fait ce qui vous semblait utile... reconnut-il complaisamment. Toutefois, je vous demanderai, à l'avenir, de proportionner les effectifs mobilisés avec l'importance de l'affaire qui vous occupe. Le noyé du Sacré-Cœur ne justifie nullement une telle levée de boucliers !

C'en était trop !

— Mais nom de Dieu... gueula Quentin sans nul souci du respect hiérarchique ; si vous trouvez que rechercher une bande de trafiquants internationaux...

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