Le huitième pendu
45 pages
Français

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Description

Un meurtre a été commis dans un studio de cinéma.


Durant la pause d’un tournage nocturne, le jeune premier est assassiné d’une balle en plein cœur puis est pendu, sur le plateau voisin, à une potence à côté de sept mannequins de cire sur le décor d’un film de vampires.


La police, prévenue rapidement, a bouclé le bâtiment et se fait fort de découvrir le responsable.


Mais le patron de la Compagnie cinématographique, ayant une confiance limitée dans la rapidité des forces de l’ordre, embauche l’Agence WALTON pour éclaircir le mystère au plus vite et minimiser le scandale.


Teddy WALTON ne tarde pas à débarquer sur les lieux avec son équipe afin d’identifier, parmi les acteurs et les ouvriers confinés dans l’édifice, le coupable.


Un problème va se poser aux détectives, le comédien était haï d’à peu près tout le monde et les suspects sont aussi nombreux que les mobiles...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070031124
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'AGENCE WALTON
- 3 -

LE HUITIÈME PENDU

de
Harry SAMPSON
I
MORT D'UN JEUNE PREMIER
 
Mr J. J. Compton était célèbre dans tout Hollywood, premièrement parce qu'il était le directeur du département « idées » de la Compagnie des films « Stella », deuxièmement parce qu'il ne pouvait prononcer une parole sans la ponctuer de « Humpf ! Humpf ! » du plus surprenant effet.
Mr Teddy Walton, lui, était célèbre dans toute l'Amérique, mais pour des raisons bien différentes. Véhiculés par les journaux, qui les romançaient sans retenue, les exploits de l'Agence Walton parvenaient jusque dans les ranchs les plus isolés et il était rare de rencontrer, à New York comme dans les hameaux de l'Ouest, un garçon qui ne fut pas amoureux de Babe Gilmore ou une fille insensible au sourire de Ted.
— Vous rendez-vous compte, mon cher Walton, que vous et votre équipe, vous êtes... humpf !... aussi « public » que les stars de chez nous ?... Que vous demandons-nous en échange de l'important contrat que nous vous proposons ? Rien, ou si peu de choses : faites-nous le récit de quelques-unes de vos aventures, nous en tirerons des films palpitants...
Ted se leva, écrasa dans un cendrier l'énorme cigare que Mr Compton l'avait forcé à accepter.
— Je regrette. Mes aventures sont aussi celles de mes clients, je n'ai pas le droit de les offrir en pâture à la curiosité trop souvent malsaine des spectateurs. Si je suis venu vous voir, Mr Compton, ce n'est pas pour répondre à votre offre de collaboration, mais parce que je n'avais jamais mis les pieds dans un studio. Ayant terminé une enquête en Californie, j'ai tenu à m'offrir cette distraction. C'est fait et je vous en remercie. Bonsoir, Mr Compton !
— Mais... Humpf ! Humpf ! Attendez, Walton !... Vous n'avez pas compris... Humpf !... L'imbécile ! Refuser des milliers de dollars !
Ted se hâta d'aller retrouver Babe Gilmore, sa tendre collaboratrice, qui, en compagnie de Bill Courant et Benny Spirtz, les « deux B », attendait le détective au bar du « Chantilly », une boîte qui se vantait, à tort, estimaient les Français, de recréer sur le Californian Boulevard l'atmosphère capiteuse du Gay Paris. Il était cinq heures de l'après-midi. L'équipe de l'Agence Walton ne regagna son hôtel qu'à cinq heures du matin, après avoir visité toutes les boîtes d'Hollywood. Et Dieu sait si elles sont nombreuses !
Il y avait une demi-heure que Ted s'était endormi quand la sonnerie du téléphone l'arracha à un sommeil agité.
— Allô, Walton ? Ici Compton, de la « Stella ». Humpf !... Venez immédiatement au studio. Nous avons quelque chose de très important à vous communiquer... Humpf ! Je vous attends...
— Je vous ai dit non, tonna le détective. Je ne veux pas de votre contrat...
— Il s'agit bien de cela ? explosa l'autre. Un meurtre a été commis sur le plateau D, cette nuit, et nous voulons vous confier cette affaire. Vos conditions seront les nôtres... Humpf !... dans une certaine mesure... O. K. ?
— O. K.... À tout de suite. Ce n'est pas un guet-apens pour m'extorquer ma signature, au moins ?
Mais Compton avait raccroché. Ted s'habilla, se pencha sur le lit jumeau dans lequel dormait Babe. Il caressa doucement le flot doré de ses cheveux épars sur l'oreiller.
— Du travail, fillette, murmura-t-il. Lève-toi sans trop de douleur et tiens-toi prête.
Il acheva de la réveiller en posant ses lèvres sur les siennes et s'en fut retrouver les « deux B » qu'il avait alertés par téléphone.
À six heures, très exactement, ils franchissaient le portail monumental de la « Stella ». Un portier les conduisit sur le plateau D. Ils croisaient des acteurs encore maquillés qui avaient travaillé toute la nuit et qui palabraient avec colère parce que la police ne laissait sortir personne.
Sur le plateau D, J. J. Compton pérorait au milieu d'un groupe de personnages importants. Il se précipita à la rencontre de Ted qu'il entraîna à l'écart.
— Une sale affaire, Walton ! Un acteur connu, cela va faire du bruit ! Dans ces cas-là, plus l'enquête est rapide, moins les reporters s'attardent. Ils font beaucoup de bruit et puis c'est fini. La police n'est pas pressée, il faut donc que vous aboutissiez avant elle. C'est l'avis de ces messieurs du Conseil d'administration du groupe.
« Maintenant, reprit-il, le metteur en scène qui travaillait cette nuit sur le plateau voisin, le E, qui est séparé de celui-ci par un couloir central, va vous raconter l'histoire.
Il poussa Ted vers un grand gaillard vêtu d'un blouson et d'un pantalon tachés.
— Walter Mardrus qui met en scène « L'Homme sans Amour ». Mardrus, voici Teddy Walton...
— Ted Walton ! fit le metteur en scène en tendant la main. Oh ! enchanté... Je suppose que je dois recommencer le récit que je viens de faire à l'inspecteur Walker ?... Eh bien ! Mr Walton, vous savez qu'on travaille souvent la nuit dans les studios ; un film doit être tourné en tant de jours et il convient de rattraper le temps perdu. Je travaillais donc sur le plateau E dans un décor que vous verrez tout à l'heure. J'avais comme interprètes l'acteur Harold Miller, dont la carrière foudroyante a étonné Hollywood, et Kay Norman, l'une des plus jolies vedettes de la « Stella », deux ou trois acteurs de second plan et des figurants. Tout le personnel technique du plateau était évidemment à son poste. À trois heures trente, j'accordai une pause pour permettre à tous de se détendre. Miller, Kay Norman et les autres acteurs gagnèrent les loges, car il est interdit de quitter le plateau pendant le travail. À la reprise, vers quatre heures, Miller ne reparut pas. Le régisseur ne le trouva pas dans sa loge, sur la table de maquillage de laquelle était posé un billet tapé sur la machine portative de Miller : « Me sens très fatigué, tout à coup. Je rentre chez moi ».
En écoutant le metteur en scène, Ted inspectait les lieux. Le plateau D, immense hall que n'éclairaient que les réglementaires veilleuses électriques, abritait un étrange décor que la pénombre rendait particulièrement saisissant. Une lande semée de maigres arbustes. Les ruines d'un château au pied duquel se dressait une dizaine de potences ; à huit d'entre elles était accroché un pendu.
— Sinistre, hein ? ricana Mardrus. Si vous voyiez cela avec l'éclairage, les rayons de la lune, les ombres des gibets, les cadavres qui se balancent, et tout et...

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