Le kidnapping Norton
45 pages
Français

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Description

J. J. Norton, un riche industriel victime de chantage de la part d’un ancien gangster devenu patron de cabaret, fait appel à Teddy WALTON pour l’aider à mettre un terme aux menaces.


N’étant pas parvenu à convaincre le maître chanteur de ficher la paix à son client, Teddy WALTON décide d’abandonner la méthode douce et rosse le malfrat.


Le lendemain, la fille de Norton est kidnappée et une forte rançon est réclamée au père...


Mais la transaction se déroule de façon dramatique et tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à l’enlèvement vont apprendre à leurs dépens ce qu’est « la justice de Teddy WALTON »...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070031223
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'AGENCE WALTON
- 8 -

LE KIDNAPPING NORTON

de
Harry SAMPSON
I
OÙ IL EST QUESTION D'UN ANTIPATHIQUE PERSONNAGE
 
Pas une seule des tables qui se pressaient autour de la minuscule piste de danse du « Sing Sing Club » n'était libre, bien qu'il fût quatre heures du matin.
L'orchestre de Jimmy Weissman qui, à minuit, avait succédé à l'ensemble Ray Gilson, débitait, sans le moindre signe de lassitude, slows, blues et congas, et l'énigmatique Nora Pool, la chanteuse de jazz dont Broadway était fou depuis deux semaines – un mois auparavant encore, sale et échevelée, elle servait café et sandwichs aux clients douteux d'un « drugstore » installé au bord d'une route du Michigan – et l'énigmatique Nora Pool donc s'apprêtait à chanter pour la cinquième fois en quatre heures « Mon cœur a rendez-vous avec le vôtre, Monsieur », une monumentale stupidité qui enthousiasmait pourtant l'élégante assistance. Après tout, peut-être était-ce parce que la chanson était stupide qu'elle plaisait tant !
À la vue de Nora qui se dirigeait vers l'estrade de l'orchestre en roulant avec une exquise indécence des hanches qu'elle avait d'ailleurs parfaites, le petit homme à face de rat qui était assis à la gauche de Teddy Walton fronça les sourcils, se pencha sur Ted qui s'amusait à faire mousser son champagne.
— Écoutez, boss, si nous devons faire quelque chose, faisons-le. J'aimerais mieux me colleter avec toute la bande de Dillinger à la manque qui doit être planquée dans la taule plutôt que d'être obligée d'entendre une nouvelle fois cette souris chanter son refrain à faire pâmer les ânes...
— Je suis de l'avis de Bill, dit Benny Spirtz. Tabassons-nous ou fichons le camp. La môme Nora me tape sur les nerfs...
Là, Benny exagérait. Il n'avait pas de nerfs, lui dont l'impassibilité, même dans les instants les plus critiques, restait absolue.
Teddy Walton sourit à ses deux agents, les « deux B », comme il les appelait.
— Du calme, garçons ! Le moment est arrivé. Le cabaret est plein et Charmeur fera tout pour éviter un scandale. Compris ? Vous restez ici. Si dans un quart d'heure, vous ne me voyez pas revenir... Navré de vous imposer encore une fois la belle Nora, mais nous introduire en force chez notre ami Charmeur serait le meilleur moyen de déclencher la bagarre...
Ted alluma une cigarette, s'assura discrètement sous la table que son colt était en état de le secourir en cas d'ennuis et fila vers une petite porte qui s'ouvrait dans les motifs de staff entourant l'estrade de l'orchestre. La porte franchie, il se trouva dans un couloir poussiéreux éclairé par des lampes jaunâtres : les traditionnelles coulisses des boîtes genre « Sing Sing » . Cela sentait l'aigre, la sueur et la poudre de riz et s'apparentait davantage aux dépendances d'un cirque qu'à l'envers du décor d'un cabaret chic.
Le détective longea précautionneusement le couloir. Soudain, il se trouva nez à nez avec un gaillard bâti en armoire à glace, au faciès de gorille, qui, visiblement, se disposait à lui barrer le chemin.
— Vous n'avez pas lu la pancarte, grogna le gorille : entrée interdite !
— Je suis tellement myope, répondit doucement Ted en pivotant sur les talons. Acceptez mes excuses...
Mais, au lieu de revenir sur ses pas, il fit un tour complet sur lui-même et, du plat de la main, frappa violemment le gorille au cou. Atteint à la pomme d'Adam, l'autre s'écroula comme une masse, sans même pousser un soupir. Satisfait de sa manœuvre qu'il avait exécutée avec la rapidité de l'éclair, Ted cacha sa victime derrière des caisses, lui assena un coup de poing au creux de l'estomac pour renforcer les vertus soporifiques de sa première attaque. Puis il alla frapper à la vitre dépolie d'une porte sur laquelle s'étalait l'inscription : « bureau ».
Sans attendre qu'on l'invitât à entrer, il poussa le battant.
— Dites donc, fit une voix sèche. On ne vous a jamais appris à...
— Salut, Charmeur, coupa Ted. Je suppose que vous me reconnaissez ?
Larry Woolrich, plus connu sous le sobriquet de Charmeur récolté alors qu'il exploitait la bêtise des dames mûres et incandescentes, répliqua sans entrain.
— Bon Dieu, si, je vous reconnais, Teddy Walton ! Ça ne veut pas dire que je suis content de vous voir. Vous savez que je n'aime pas les flics...
— Pourtant, vous êtes régulier, maintenant ? Vous voilà propriétaire d'une boîte à la mode. On m'a même raconté que vous vous y preniez comme pas un pour dénicher les jeunes talents. Compliments pour Nora. Un beau brin de fille. Le jour où elle aura appris à chanter, il ne lui manquera plus que du talent, de la distinction et de bonnes chansons...
— Si la voix de Nora ne vous plaît pas, que venez-vous fabriquer ici ?
Tout en parlant, le détective s'était laissé tomber dans un club. Comme un nécessaire à whisky était à portée de sa main, il se servit et but.
Charmeur n'aimait pas le silence. Et quelque chose lui disait que le silence de Ted se présentait comme une menace.
— Que me voulez-vous ? marmonna-t-il. Lâchez votre paquet et flanquez-moi la paix, j'ai à travailler...
Ted rit avec gentillesse.
— Nerveux, Charmeur ? Vous vieillissez... Rassurez-vous, mon discours sera bref...
Il se pencha un peu, de façon à tenir son interlocuteur sous son regard.
— Charmeur, il faut renoncer à faire chanter Norton. Sinon, vous aurez des ennuis, de gros ennuis... C'est tout. Vous voyez que je n'abuse pas de vos instants.
Le détective se leva, fit un pas vers la porte.
— Une minute ! s'écria le patron du « Sing Sing » , je ne comprends rien à votre histoire et...
Ted revint vers lui, une moue de reproche aux lèvres.
— Oh ! Charmeur, voilà qui n'est pas digne de vous ! Vous vous défilez comme un débutant ! Qu'avez-vous à craindre ? Je ne représente pas la police officielle et, au surplus, notre entretien se déroule sans témoins. Alors, cessez la comédie...
Charmeur haussa les épaules. Une lueur mauvaise s'alluma au fond de ses prunelles du bleu de l'acier.
—...

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