Le Loup
223 pages
Français

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Description

Dans ce roman de Lorenzo Carcaterra, le crime organisé part en guerre contre le terrorisme international, un affrontement au milieu duquel un homme cherchera vengeance. Mon nom est Vincent Marelli, mais la plupart des gens m’appellent le loup. Nous ne nous sommes jamais rencontrés et, si vous avez de la chance, nos chemins ne se croiseront jamais. De toute manière, votre vie m’appartient. Je dirige la plus grande organisation criminelle au monde. Nous sommes invisibles et partout à la fois. Où que vous alliez, quoi que vous fassiez, nous tirons profit de vous. Vous croiriez qu’avec un pouvoir pareil, on est invincible. Vous auriez tort. J’ai commis une erreur, de celles auxquelles un homme comme moi n’a pas droit. J’ai baissé ma garde. Aussi ma femme et mes filles sont-elles mortes, assassinées par des terroristes dont les motifs restent à ce jour obscurs. Ce fut mon erreur. Ce fut aussi la leur. Je ne suis pas va-t-en-guerre. Je ne cherchais pas à en découdre avec eux. Personne de mon organisation ne souhaitait l’affrontement. Ils m’ont tout pris et je suis resté avec un seul et unique désir: me venger. C’est donc la guerre qu’ils cherchaient et ils allaient l’avoir. La toute-puissance du crime organisé allait s’abattre sur tous les groupes terroristes actifs, où qu’ils se cachent. Dans cette bataille, le crime se lèverait pour vaincre le chaos. Nous protégerons nos intérêts, je protégerai mon fils. Nous ne les tuerons sans doute pas tous, mais j’exercerai ma vengeance et, peut-être, mourrai ce faisant.
Ils connaîtront mon nom.
Ils sauront ma colère.
Ils craindront le loup.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2020
Nombre de lectures 13
EAN13 9782898039553
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2014 Lorenzo Carcaterra
Titre original anglais : The Wolf
Copyright © 2015 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Random House, New York, NY
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale : Matthieu Fortin
Traduction : Mathieu Fleury
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Myriam Raymond-Tremblay
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photographie de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Matthieu Fortin
ISBN papier 978-2-89803-953-9
ISBN PDF numérique 978-2-89803-954-6
ISBN ePub 978-2-89803-955-3
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
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Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
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Pour Susan Jill Toepfer, 9 mars 1948 — 24 décembre 2013 Une épouse sublime. Une mère exceptionnelle. Une merveilleuse amie. Elle me manquera toujours.

Prologue
Florence, Italie
ÉTÉ 2012
Les aiguilles de l’horloge ne marquaient pas encore midi, mais l’air était déjà lourd d’humidité en ce dimanche de la mi-août. Les touristes venus par centaines se mêlaient aux gens du pays, déambulant entre les étals garnis de la Piazza Santa Croce, sous le regard sévère que plongeait sur la place la statue de Dante. On reconnaissait aisément parmi la foule les visiteurs à leurs appareils-photo qu’ils portaient au cou comme des bijoux. Devant les stands, ils achetaient au poids le prosciutto, le salami et la mozzarella fraîche que les marchands disposaient prestement sur la mie d’un pain tranché tout droit sorti de leur fourneau à gaz. Certains d’entre eux demandaient des pizzettas aux garnitures variées qu’ils se voyaient servir enroulées dans un papier ciré.
Les natifs s’attardaient devant les étals, portant un soin plus attentif au choix des aliments dont ils composeraient le menu des premiers repas de la semaine. Plusieurs venaient d’assister à la messe et souriaient à l’idée de préparer un dîner dominical qu’ils partageraient en famille. Des mimes et des amuseurs publics s’assuraient que la scène bondée garde une certaine touche de légèreté.
Le jeune homme avait une vingtaine d’années, était fraîchement rasé et portait les vêtements décontractés d’un Florentin en vacances : un veston sable sur une chemise boutonnée blanche et un pantalon crème. Une main plongée dans la poche gauche de son veston, il tenait de l’autre une glace italienne au chocolat qui fondait vite au soleil. Le jeune homme la dégustait comme il marchait, lentement, et essuyait de temps à autre sa bouche du coin d’une serviette en papier pliée. Il étudiait du regard les gens alentour et souriait. Si jamais, dans cette foule, il devait d’une minute à l’autre y avoir plusieurs morts, ils avaient choisi la plus radieuse des journées et un décor des plus splendide pour mourir.
Ce jeune homme s’appelait Ali Ben Bashir, fils cadet né d’un père iranien et d’une mère italienne. Ses parents s’étaient rencontrés à l’Université de Sienne, alors qu’ils étudiaient la médecine, et s’étaient séparés quand Ali avait six ans. Après, sa vie avait été scindée entre deux familles, deux cultures : il avait passé ses étés en Italie avec sa mère et le reste de l’année chez des parents iraniens, une famille où on n’avait que peu de mots tendres pour l’Occident, et encore moins pour le catholicisme. On l’y encourageait à suivre les enseignements de l’Islam, à se méfier des tentations de facilité d’une ville comme Florence et on le raillait quand il parlait de la Renaissance, ou de ses visites d’un musée ou d’une église conçus et construits des siècles auparavant.
Ali était devenu un jeune homme confus et plein de colère, incertain si les regards qu’on lui jetait et les questions qu’on lui posait à chacun de ses passages à la douane italienne étaient habituels ou s’il en était la seule cible. En Italie, sa famille faisait peu de cas de ses préoccupations, prétextant qu’il cédait à une certaine paranoïa dont les extrémistes faisaient leur propagande.
— Ils te choisissent dans le lot parce que tu viens d’un endroit où l’on trouve les terroristes d’aujourd’hui, lui avait dit son oncle Aldo tandis qu’ils prenaient le café un après-midi. Quand j’avais ton âge, c’était nous qu’on harcelait, les Italiens du nord, à cause des Brigades rouges, et avant, c’était les Allemands, parce qu’on avait peur du terrorisme intérieur. Ça ne veut pas dire que tu es mauvais, et ça ne veut surtout pas dire qu’on te déteste. Malheureusement, on a pigé ton numéro, mais bien vite, on s’acharnera sur les gens nés du pays d’où la prochaine vague de fanatiques émergera.
Ali écoutait, souriait et hochait la tête, mais demeurait peu convaincu. Il avait croisé trop de gens hostiles et vu trop de regards dégoûtés levés sur lui dans le pays qui l’avait vu naître, mais aussi loin des rues d’Italie. Sur le visage des gens, à New York, lors d’un voyage étudiant, en vacances à Paris et en excursion à vélo avec des amis dans le nord de l’Espagne, il avait remarqué la même répugnance, le même message implicite. Conclusion : Ali n’était pas le bienvenu, nulle part. Il serait toujours un étranger.
Les plus fondamentalistes parmi les amis de son père avaient vite décelé chez Ali un cœur où semer les ferments de leur doctrine radicale. Sur une période de plus de trois ans, ils avaient multiplié les occasions de s’entretenir avec Ali, seul à seul ou de préférence en petit groupe. Durant leurs échanges, ils discutaient des textes sacrés, mais le sujet des maux dont les musulmans étaient victimes faisait toujours surface. Ainsi, avec ces hommes, Ali avait appris l’avancée inquiétante des idées fallacieuses que la société occidentale voulait leur imposer. Il s’était horrifié d’entendre les atrocités commises par l’Amérique durant la guerre d’Afghanistan et l’invasion en Iraq, le traitement que l’envahisseur réservait aux femmes, le sacrilège de certains incultes qui ridiculisaient et brûlaient parfois même le plus sacré des livres.
Le chemin qui avait mené Ali de l’enfance et à travers les heurts du divorce jusqu’à la découverte de sa foi musulmane aurait pu le diriger vers d’autres destinations, loin de cette place à Florence. Toutefois, la mort du père d’Ali avait scellé le sort du jeune homme. En effet, en 2010, Ali avait compris qu’il était prêt à mourir pour la cause. Il avait passé trois semaines au chevet de son père, dans la petite pièce tout au fond de leur appartement, le quittant seulement à l’heure des prières. Il le nourrissait du peu d’aliments que la maladie lui laissait la force d’ingérer et lui faisait souvent la lecture. Leurs derniers moments avaient surtout été faits de silences, mais aussi l’occasion de touchants échanges. Ali n’avait pas seulement aimé d’amour cet homme qui lui avait appris à lire, à lacer ses chaussures et à dire ses prières ; il le respectait. Ali connaissait son père comme de bien rares fils prenaient le temps de connaître le leur, et pourtant, il n’avait pas compris avant les derniers jours de la vie de son père d’où venait réellement sa haine pour la société occidentale et tout ce qu’elle représentait ; ç’avait été durant ses dernières heures d’agonie qu’il avait compris, en regardant le corps de cet homme capituler devant la douleur d’une maladie qui n’avait aucun remède.
— J’ai mal de te voir, avait dit Ali durant l’un des derniers moments de lucidité de son père. J

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