Les Terres Rouges
155 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

En 1998, Antoine Ferri, policier bourru et taciturne, enquête sur la disparition troublante et inexplicable de Jacques Meyer. En effet, seuls ses vêtements de sport sont retrouvés, souillés de mystérieuses taches blanches, au milieu d’une clairière d’un ancien site minier franco-luxembourgeois, les Terres Rouges. Persuadé de sa culpabilité, Ferri s’acharnera sur Philippe Toussaint, un collaborateur de Catherine, la femme de Jacques. Bien que tout l’accuse, Toussaint clamera son innocence. Il sera incarcéré et se donnera la mort, ne supportant pas d’avoir tout perdu. 
Dix ans plus tard, une nouvelle disparition, celle de Mélanie Lutterbach, a lieu aux Terres Rouges dans des circonstances similaires. Ferri est convaincu qu’il s’agit d’un plagiat. Peu après, une junkie est assassinée dans la forêt de Neufchef. Cette fois-ci, ce sont ses habits qui ont disparu. Ferri va alors poursuivre le petit ami de la victime, un menuisier, compagnon du Devoir. Pendant ce temps, des disparitions identiques aux autres sont signalées dans différentes régions. Pour Ferri, c’est le menuisier, le coupable car c’est un itinérant. Pourtant, le compagnon sera disculpé pour le meurtre de la junkie. Ignorant que le compagnon a été innocenté, le père de Mélanie l’abattra dès sa sortie du commissariat.
En 2020, Marie Artmann, une biologiste, est chargée de découvrir ce qui provoque la régénérescence de la clairière des Terres Rouges. Elle va croiser sur son chemin Ferri. D’abord méfiante à son égard, Marie finira par succomber à son charme et ils deviendront amants. Antoine va lui parler des mystérieuses disparitions…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Fils d'immigrés italiens, Orazio Torino est né en Lorraine. Il a toujours été passionné par les mots de la langue française et ceci va le pousser à s’intéresser à plusieurs auteurs comme des Français tels que Maupassant qui est son préféré, Maurice Leblanc avec L'Aiguille creuse et des Soviétiques comme Nabokov, Dostoïevski et particulièrement Soljenitsyne dans Le Pavillon des Cancéreux.
Sportif depuis toujours, Orazio Torino a pratiqué le football, le judo, le tennis, l’équitation et enfin le karaté.
En 2004, il se lance dans la peinture artistique, notamment la réalisation de portraits, puis il tente l’aventure de l’écriture. Les Terres Rouges est son quatrième roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 juin 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9791037709431
Langue Français

Extrait

Toraz
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les Terres Rouges
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Toraz
ISBN : 979-10-377-0943-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Je dédie mon quatrième roman à la Lorraine, région de ma naissance.
À Longuyon, ville de mon adolescence.
À la rue Raymond-Poincaré, témoin de mes jeux d’enfant turbulent.
À la rue Belle-Fay, berceau de mes amourettes de jeunesse.
 
Prologue
 
 
 
Dimanche 22 mars 1998
 
Audun-le-Tiche . En Moselle.
 
En se levant, telle une coulée de fonte en fusion giclant dans un moule d’acier, le soleil éclabousse le ciel de sa clarté érubescente puis, par petites touches enflammées, il esquisse sur les deux versants de la colline les contours uniformes des hautes cités ouvrières. Peu à peu, des toits pentus dévoilent leurs tuiles grisâtres, couvertes par endroits de mousses blanches séchées, que les fumées malsaines d’autrefois, chargées de scories, ces embruns de Lorraine, ont ternies à jamais. Construites de briques rouges devenues sales, ces maisons austères, jadis pleines de vie, désormais murées dans un silence lascaussien, sont soudées les unes aux autres comme une rangée de sœurs siamoises, se soutenant dans un même esprit de solidarité contre un inéluctable et impitoyable dépérissement temporel. Nées à la fin du XIXe siècle, elles abritent aujourd’hui les ultimes survivants d’une époque industrielle florissante : des vieillards au dos voûté, à la peau parcheminée, qui consacrent le peu de temps qu’il leur reste à vivre à murmurer des souvenirs d’anciens mineurs du bout de leurs doigts tremblotants.
La lumière diffuse du matin se répand plus loin dans la plaine, éclairant la rue du Coteau encore enveloppée de sommeil où s’épanouissent de part et d’autre de la chaussée une dizaine de pavillons cossus. Devant l’un d’eux, un homme âgé d’une trentaine d’années, d’une stature athlétique, habillé d’un survêtement Lacoste bleu marine, lace ses chaussures de sport sur la terrasse.
Les pupilles étincelantes de bonheur, le visage rayonnant de sérénité, il sifflote un air de Led Zeppelin : Stairway to Heaven . D’un blond vénitien, ses longs cheveux bouclés, maintenus par un élastique, sont tirés vers l’arrière, formant un catogan.
Emmitouflée dans un peignoir de bain en éponge, d’une couleur rose fuchsia, les coudes posés sur le rebord d’une fenêtre de la cuisine, le sourire aux lèvres, sa femme accroche sur lui un regard amoureux.
Enfin prêt, Jacques Meyer se dirige vers une luxueuse BMW noire qui ronronne dans la cour. Tels des milliers de biscottes que l’on écrase, les gravillons de l’allée crépitent sous ses pas lourds. Avant de monter dans la berline, il lance vers Catherine une œillade appuyée qui témoigne d’une tendre complicité entre eux.
— Je t’aime, ma puce, susurre-t-il d’une voix chaleureuse.
Déchiffrant ses paroles à peine audibles, elle répond avec autant de douceur :
— Moi aussi, mon amour.
Sur ces mots, sans le quitter des yeux, Catherine ferme la fenêtre avec une extrême lenteur quand, tout à coup, elle interrompt le mouvement, passe sa figure dans l’entrebâillement.
— Au fait, Jacky, n’oublie pas le pain et le navarin que j’ai commandés.
— Pas de souci, Cathy. Mince ! je n’ai pas pris mon portefeuille.
— Ne t’inquiète pas, je passerai régler mardi.
— Ok.
Jacques joint les pouces et les index sur sa poitrine afin de former un cœur, puis s’engouffre avec rapidité dans l’habitacle. Il ouvre la boîte à gants, sort des lunettes de soleil de leur étui, les ajuste sur son nez en s’admirant dans le rétroviseur.
Catherine écarte le rideau, plaque son front sur la vitre, lui adresse un dernier signe de la main, mais le bolide vrombissant s’est déjà évanoui dans la brume matinale.
 
Treize heures. À la gendarmerie d’Audun-le-Tiche.
 
—   Je vous en prie, asseyez-vous, madame Meyer, invite un adjudant-chef.
Un sandwich entamé et une bouteille de Perrier à moitié vide encombrent le bureau. Catherine s’assoit sur une chaise en bois, croise les jambes, cale son sac contre le pied du meuble. De sa jupe fendue sur le côté, apparaît sa cuisse gauche.
Le gendarme ne peut s’empêcher de jeter un œil furtif sur le magnifique galbe qui se dessine devant lui. Soudain, recouvrant sa concentration, d’un prompt revers de la main, il balaie les miettes de pain parsemées sur un sous-main plastifié représentant une mappemonde.
—   Je vous écoute, madame.
Les bras ballants sur son flanc gauche, Catherine Meyer tourne, avec le pouce et le majeur, son alliance en or blanc, sertie de minuscules diamants.
—   Voilà, mon mari a disparu !
—   Expliquez-vous !
—   Il est parti courir comme tous les dimanches matin. Il rentre d’habitude avant onze heures. J’ai patienté une vingtaine de minutes. En vain.
Elle marque un temps d’arrêt. Son attention s’égare sur un paquet de Winfield bleu – la cigarette qu’elle préférait quand elle fumait – qui dépasse d’une poche de la chemise de l’homme de loi. Pendant un court instant, ses pensées accostent sur les rives de son passé. Elles s’échouent cinq ans plus tôt, quand, ce 14 décembre 1993, avec le soutien moral de son mari, lui qui n’a jamais fumé, Catherine a mis un terme à ce vice. Ce fut le combat de sa vie.
Elle se souvient.
Ce jour-là, animé d’une curiosité d’enfant, Jacques l’interrogea :
—   Pourquoi écris-tu la date d’aujourd’hui sur ton paquet de cigarettes  ?
Avec une pointe de gravité dans sa voix, elle déclara :
—   Pour me souvenir du jour de ma dernière bouffée de nicotine .
Il écarquilla les yeux d’étonnement. Déterminée et sévère pour elle-même, elle ajouta :
—   Oui, j’ai décidé d’arrêter de fumer, chéri.
Jacques lui susurra dans le creux de l’oreille :
—   Excellente résolution, ma puce ! Je suis fier de toi.
En se blottissant dans ses bras, elle renchérit :
—  Je le fais pour toi, mon amour. Je t’avoue que chaque seconde représente pour moi un chemin de croix. Et puis, je ne voudrais pas partir dans l’autre monde trop tôt, car tu serais capable de me remplacer, à peine aura-t-on cloué mon cercueil .
En posant ses lèvres sur ses cheveux, il plaisanta :
—  Alors, je demanderai que l’on m’enferme avec toi, vivant, et je me laisserai mourir à tes côtés, au chaud .
Enfin, avec une lueur de tendresse dans le fond de ses pupilles, elle roucoula :
—  Oh ! Toi, pour économiser un caveau …
Ils se mirent à rire, d’un rire sincère, d’un rire joyeux avant de s’enlacer, de s’aimer. D’ailleurs, toutes leurs conversations se ponctuaient de rires. Puis leurs rir

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